Province de Savone
En route pour Finale-Ligure et le littoral mais pour s’y rendre, il faudra effectuer 84 kilomètres et 2000 mètres de dénivelé dès le réveil, une bonne surprise nous attend…
Par Fred Ischard – Photos : Alta Via Stage Race/Nicola Damonte
En effet, au regard de la difficulté de l’étape de la veille, l’organisation a décidé de nous alléger l’étape en shuntant la première difficulté du parcours et en modifiant le lieu de départ qui sera donné du village de Giovo-Ligure. L’étape sera donc raccourcie de 12 kilomètres et totalisera 72 kilomètres et 1800 mètres de dénivelé. Malgré tout, il nous faudra rejoindre ce lieu de départ par la route soit 8 kilomètres assez facile en convoi, escortés par les « carabinieris » locaux.
Une fois assuré que tout le monde soit bien rendu sur ce nouveau lieu de départ, c’est à nouveau individuellement que l’on se lance d’entrée sur une pente à 20% sur asphalte qui va faire exploser le cardio tout de suite. Cette première difficulté longue de 800 mètres avec une pente moyenne à 17% crée tout de suite une grosse sélection. On se retrouve face à une pente maximum à 30%, certains coureurs sont déjà à pied sur de l’asphalte ! Pour ma part, je tente d’attaquer fort et malgré des départs individuels toutes les 30 secondes, on forme un groupe de tête de 7 coureurs au sommet après 2 kilomètres de course.
On bascule sur une piste rapide mais aucun répit n’est accordé et je dois rapidement lâcher prise après quelques kilomètres en compagnie du belge Davy Foubert, laissant les 5 plus forts du jour à l’avant. On poursuit sur un profil très casse-pattes avec une piste qui monte et descend sans arrêt, certes jamais longtemps mais toujours en prise. Je parviens tout de même à m’extirper pour me retrouver seul 6e au passage du Passo San Giorgio à 800 mètres d’altitude. Je poursuis sur une descente rapide où je prends quelques risques puis on quitte la forêt della Deiva pour entrer dans celle d’Adelasia où l’on trouve un vrai centre VTT avec des sentiers balisés, on va donc en visiter quelques uns. Le premier, ce sera une montée nous menant au premier ravito après 15 bornes de course. Malheureusement, point d’eau mais du jus de fruits, je ferais avec et dilué avec l’eau qu’il me restait, ça passera ! Je repars du ravito au moment où mon concurrent belge arrive.
On enchaîne sur la magnifique descente du rocher d’Adelasia, une descente aménagée sur un single bien tracé avec virages relevés, enfilades entre les arbres, 750 mètres de plaisir, à peine deux minutes de bonheur. Une petite bosse à gravir et on enchaîne sur un single sauvage et rapide pour rapidement se retrouver 400 mètres plus bas. Je retrouve de l’asphalte pour 2 kilomètres tout plat m’amenant au village de Ferrania. J’ai 26 kilomètres de course, il en reste quasi 50 et il fait une grosse chaleur étouffante, mon bidon est presque vide. On effectue un petit détour pour passer une ligne ferroviaire et c’est parti pour la seconde grosse difficulté du jour. Je suis absolument seul avec des sensations très correctes et je m’ingénie à limiter l’écart avec le groupe de devant.
Je grimpe maintenant une bosse de 1500m à 10% de moyenne, une piste en plein soleil où je siphonne le reste de mon bidon et toujours aucune trace de ravito ! Je bascule ensuite dans une succession de pistes et de petites routes m’amenant au col de Cadibona. Place à une nouvelle ascension, la plus longue du jour, l’escalade jusqu’aux éoliennes du Monte Burot longue de 4,5 kilomètres avec des pentes régulières à 10% et quelques replats, cette montée est plein soleil, je meurs de soif et je suis limite déshydratation au sommet après 25 minutes d’efforts, je serais même prêt à boire une flaque (ce que fera un coureur !). Heureusement, la bascule sur une piste très rapide me redonne de l’air et on entre à nouveau en forêt à 700 mètres d’altitude. Dans cette forêt, on remonte à nouveau une piste forestière pendant deux bornes, toujours avec des pentes à 10% entrecoupé par une courte section « trace à sanglier » dans le ravin pour contourner des énormes arbres couchés sur la piste. Le sommet de la piste en mode poussage sur un mur à plus de 30% me met hors de moi mais il faut avancer ! Heureusement, je bascule sur un single puis sur une piste qui serpente le long d’un massif sous les arbres et 200 mètres plus bas, le fameux 2eme ravito du jour tant attendu ! J’arrive en ne prononçant pas un mot pour ne pas m’en prendre à des bénévoles qui n’y sont pour rien ! Je remplis mon bidon, avale 1/2 litre d’eau et repars vite pour la suite de la descente sur une petite route sinueuse qui nous plonge à 300 mètres d’altitude au village de Vezzi. Je passe l’autoroute du littoral, ça veut dire que la mer se rapproche, en effet il ne reste que 20 kilomètres dont 8 en mode chrono.
Je poursuis sur une nouvelle montée, d’abord un kilomètre sur route puis une difficile escalade dans un chemin en pierre pour rejoindre l’entrée du fameux circuit des 24h VTT de Finale-Ligure. Et c’est un sacré mur sur un chemin large mais très technique où il est très difficile de rester sur le vélo, ce n’est pas très long mais en fin de course et en plein soleil, c’est atroce ! Au sommet, on bascule en suivant ce circuit des 24h VTT qui nous fait découvrir une jolie descente parfaitement dessinée avec un enchaînement de virages relevés, à nouveau deux minutes de bonheur pour aller couper la ligne d’arrivée chrono où nous attend une délicieuse salade de pâtes accompagnée de pizzas et autres foccachia.
Je réalise donc le 6e chrono de cette étape à 19 minutes du vainqueur du vainqueur, le hollandais Juul Van Loon qui remporte sa première victoire de la semaine. Son compatriote Gosse Van Der Meer termine à 3 minutes et l’espagnol Joan Pons à 9 minutes. Le duo Francesco Gaffuri/Elias Van Hoeydonck et Victor Ubeda terminent respectivement juste derrière. Chez les dames, l’italienne Gaïa Ravaioli remporte une nouvelle victoire en prenant la 14e place du jour.
Pour ma part, je perds donc avec surprise 9 minutes sur mon principal adversaire, mon avance n’est donc plus que de 6 minutes, il va donc falloir continuer à batailler mais entre temps, il faut rejoindre le bivouac du jour soit 14 kilomètres. Les 6 premiers kilomètres sont exclusivement en descente sur un single technique où l’on traverse quelques ruines puis on rejoint la plage de Finale-Ligure par la route, certains n’hésiteront pas à prendre un bain improvisé, profitant de la liaison pour prendre du bon temps. Après avoir traversé la station balnéaire, c’est trois derniers kilomètres tout plat qu’il nous faut effectuer pour passer la nuit en camping.
La 7e étape nous fera retourner en montagne pour aller visiter les contreforts du Piémont, 56 kilomètres et 2600 mètres de dénivelé seront à effectuer.
Voir aussi :
– Alta Via Stage Race, étape 5
– Alta Via Stage Race, étape 4
– Alta Via Stage Race, étape 3
– Alta Via Stage Race, étape 2
– Alta Via Stage Race, étape 1
– Alta Via Stage Race 2021, c’est parti !
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