Alta Via Stage Race, étape 5

Réserve naturelle de Beigua

Les étapes s’enchaînent, nous quittons aujourd’hui les faubourgs de Gênes pour nous rendre à Sassello, un charmant village dont la spécialité locale est l’amaretti, ce petit gâteau fondant aux amandes. Entre temps c’est 90 kilomètres et 3200 mètres de dénivelé qu’il nous faut réaliser pour boucler la Queen Stage de la semaine.

Par Fred Ischard – Photos : Alta Via Stage Race/Nicola Damonte

Comme la veille, c’est en mode liaison que l’on doit se rendre au départ chrono situé tout proche de la fin de parcours chronométré de la veille. C’est donc une montée de 4 kilomètres qu’il faut gravir sur asphalte pour rejoindre le village de Pino qui marque l’extrémité nord de la banlieue génoise.

On se rassemble tous pour le départ et maintenant, on connaît le principe, départ individuel tout les 30 secondes. Je m’élance aux alentours des 9 heures. On démarre en douceur par une descente sur asphalte puis sur un single bien piégeux et nous voici dans la première ascension chrono du jour, 3 kilomètres à gravir sur asphalte dont le dernier kilomètre à 12% de moyenne. Tous les coureurs partis derrière moi m’ont repris dont le leader, le hollandais Gosse Van Der Meer qui décide de partir tranquillement et de m’accompagner un bout de chemin. On discute dans la montée, ça passe le temps ! On enchaîne par un replat rapide toujours sur asphalte pour rejoindre le Passo de la Crocetta d’Orero avant de reprendre notre escalade par un enchaînement route/singles techniques et chemin assez cassant où je commence à sentir que la suite de la journée va être compliquée, bref les jambes ne tournent pas très bien. Je continue à doubler les coureurs partis avant moi et laisse également partir notre leader de course hollandais. Sommet du Monte Capanna à 630 mètres d’altitude, place à la descente mais le single est malheureusement trop court, la majorité s’effectuant sur une route tortueuse et très étroite jusqu’au Passo dei Giovi situé 150 mètres plus bas.

J’ai 20 kilomètres de course, il faut maintenant remonter les 150 mètres de dénivelé par une piste assez roulante que je n’apprécie pas avec la forme du jour. On bascule par un chouette single dans un petit vallon sauvage en sous-bois. Nouvelle petite remontée sur piste et me voici au premier ravito du jour après 30 bornes. Remplissage bidon puis je me bois du coca et avale deux bouts de pastèque car il fait très humide malgré la chaleur, je transpire à très grosses gouttes. Je repars sur une montée raide sur asphalte avant de descendre 3 bornes sur une route qui serpente en lacets jusqu’au village de Isoverde, on est redescendu jusqu’à 200 mètres d’altitude et je m’attaque à la grosse ascension du jour qui va nous mener à 850 mètres d’altitude avec une grande majorité d’asphalte et malheureusement pour moi, comme je suis collé au bitume, ça n’arrange pas mes affaires et je le sais d’avance, aujourd’hui je vais perdre un temps monstrueux sur cette étape, j’ai déjà peine à gravir des pentes à 10%. On boucle cette ascension par un petit portage et nous voici au col du Plani di Praglia qui marque la moitié de l’étape. Nous sommes maintenant à 900 mètres d’altitude, malheureusement au moment où je passe, point de vue sur la mer car je suis enveloppé dans une nappe nuageuse.

On a encore quelques portages qui m’arrangent bien et j’arrive sur des pistes alpestres au milieu de parcs à moutons, pour le coup le décor est joli et ça fait du bien à la tête de retrouver une jolie section. Je rejoins également le belge Davy Foubert qui m’avait repris après être parti juste après moi, ça fait plaisir de le rejoindre mais ce sera de courte durée car on bascule dans ce qui sera la grosse section enduro du jour, la première partie de descente est un véritable sentier bourré d’énormes blocs de pierres. Davy étant très bon descendeur, il s’échappe, la seconde partie est plus fun avant de finir par une piste très rapide.

On a ainsi descendu 400 mètres de dénivelé et après avoir passé le Passo del Turchino, on s’attaque à une longue ascension nous menant au point culminant du jour après plus de 20 bornes. L’escalade va se faire en trois temps, on monte d’abord une piste caillouteuse et exigeante nous menant au fort Geramia situé 200 mètres plus haut. Au fort, se trouve un salutaire point d’eau, je commençais à mourir de soif ! Au moment où j’arrive, Davy mais également Gaïa Ravaioli (la première dame) partie 3 minutes avant moi accompagnés de deux autres coureurs repartent. Je remplis le bidon, bois abondamment, avale un coca et repars après deux petites minutes d’arrêt dont j’avais besoin. Court portage et on enchaîne sur une descente technique où je me prends bêtement un soleil, juste avant de reprendre l’ascension vers le Passo del Faiallo, une montée asphalte à 7% de moyenne. Les pentes sont raisonnables mais je n’ai toujours pas de jus du tout, la route est très jolie mais je n’en profite que peu dans l’état où je suis. Au sommet, me voici à 1000 mètres d’altitude, cette fois ci un vrai ravito mais je prends juste une banane à la volée. On descend un petit single plein de pierres puis on va ensuite enchaîner des petits portages et une section de franchissements de blocs de pierres que j’ai beaucoup aimé – mais qui ne sera pas du goût de tout le monde – jusqu’au refuge Argentea. Ici, un point d’eau et une signature pour attester de mon passage et je repars très vite pour une nouvelle section d’une dizaine de minutes de portage. Cette section me permets de reprendre Gaïa accompagnée des, deux coureurs italiens et je poursuis le plus vite que je peux. J’ai retrouvé des jambes donc maintenant faut limiter les dégâts en temps. Au terme de ce portage, nous voici au refuge Pastorotondo et on termine l’ascension par 2 kilomètres sur route à 7% pour arriver enfin aux antennes du Monte Beigua à 1300 mètres d’altitude.

Il ne reste qu’à plonger vers l’arrivée, 10 bornes de descente et 1000 mètres de dénivelé à dévaler. Si la première partie est vraiment très cassante, la suite est un vrai toboggan sur une piste forestière très rapide avec une succession d’interminables jumps. Un dernier petit single et je franchis l’arrivée à l’entrée du très charmant village de Sassello après 6h40 de vélo pour effectuer les 90 kilomètres du tracé. Sans surprise, je prends une petite gifle sur cette étape en prenant la 10e place du jour à 35 minutes du vainqueur, l’indétrônable hollandais Gosse Vzn der Meer. A la deuxième place du jour, on retrouve son compatriote Juul Van Loon à 2 minutes 30 talonné de très près par l’espagnol Joan Pons. Le premier duo Francesco Gaffuri/Elias Van Hoeydonck termine à nouveau 4e à 15 minutes. Ce classement est également le classement général dans le même ordre respectif, je complète toujours le top 5 avec une avance réduit à 12 minutes. Chez les dames, aucune surprise pour Gaïa Ravaioli qui, en terminant 12e de l’étape remporte aisément la catégorie féminine sur l’étape et au classement général.

A suivre une étape plus facile avec 85 kilomètres et 2100 mètres de dénivelé pour rejoindre la station balnéaire de Finale Ligure.

Voir aussi :
Alta Via Stage Race, étape 4
– Alta Via Stage Race, étape 3
– Alta Via Stage Race, étape 2
Alta Via Stage Race, étape 1
Alta Via Stage Race 2021, c’est parti !

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