Comment choisir sa selle ?

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Compte tenu du nombre de modèles disponibles sur le marché et des outils mis à disposition par la plupart des marques, vous devriez en avoir fini avec le mal aux fesses en roulant à vélo. Si ce n’est pas encore le cas, suivez le guide !

Tout le monde a conscience de l’importance d’une bonne selle sur un vélo, quel que soit le type de pratique. Mais il convient de définir ce qu’est une bonne selle. Celle-ci doit être adaptée à votre anatomie, mais aussi à votre discipline (route, VTT, triathlon, etc.). Et enfin, celle-ci doit être parfaitement réglée. Il peut être utile de préciser que la selle est l’un des trois points d’appui sur un vélo, avec les pédales et le cintre, mais en aucun cas le seul. Ce n’est donc pas un siège. Les douleurs que l’on peut rencontrer sont de trois origines et s’installent toujours après quelques heures ou quelques sorties :

Des douleurs liées à une mauvaise répartition des pressions : un fessier qui ne trouve pas sa place sur une selle trop étroite, ou au contraire un entrejambe soutenu par une selle trop large (qui finit par gêner les mouvements des muscles du haut des cuisses ou des muscles fessiers). Pour régler cela, il faut trouver une selle dont la largeur correspond à la taille du bassin, ou plus exactement à la distance entre les deux pointes de l’os ischiatique (la partie qui « pointe » sous chaque fesse), et une selle dont le profil correspond à la distance entre les deux cuisses.

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Des douleurs liées aux frottements : à chaque coup de pédale, un mauvais soutien provoque des frottements qui se transforment à terme en rougeurs, en boutons, en coupures, et qui peuvent être très douloureux. Pour éviter cela, il faut une hygiène parfaite de l’entrejambe, un cuissard bien ajusté et de bonne qualité (avec une peau adaptée, si possible sans coutures), et évidemment une selle bien adaptée à votre anatomie. Les profanes doivent absolument s’interdire le port d’un sous-vêtement sous le cuissard. L’erreur principalement commise consiste à choisir une selle bien rembourrée pour améliorer la filtration des vibrations. Ceci n’est éventuellement valable que pour le vélo urbain, sur de courtes distances, et pour les cyclistes peu expérimentés qui reposent de tout leur poids sur la selle. Pour les cyclistes sportifs, un tel choix est un très mauvais calcul, car un rembourrage trop souple finit toujours par se déplacer entre la coque et le revêtement, ce qui vous met en contact direct avec la partie dure de la selle. Ce rembourrage occasionne également plis et frottements sur de longues distances, ce n’est bien sûr par le but recherché. Au cas où vous éviteriez toutes ces erreurs, vous avez aussi la possibilité d’appliquer une crème spécifique à l’entrejambe, mais cela reste vraiment une solution de dernier recours, car le résultat n’est jamais garanti.

Une gêne au niveau des parties génitales : elle peut se traduire par des fourmillements, une perte temporaire de sensibilité, des envies fréquentes d’uriner, etc. Celle-ci est due en premier lieu à la compression d’un nerf en position cycliste, et peut être réglée là encore en choisissant un profil de selle adapté, en réglant soigneusement l’assiette de la selle sur le vélo, ou en adoptant une selle avec une coque évidée au milieu. Aucune recherche sérieuse n’a fait le parallèle entre la pratique du vélo dans de bonnes conditions et des problèmes liés à l’appareil génital ou encore à des problèmes de prostate ou d’érection. Il y a donc forcément une solution qui vous convient.

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La position

Il est facile de comprendre qu’une selle trop haute ou trop basse, trop reculée ou trop avancée, orientée avec le bec vers le haut ou vers le bas, influe sur le confort. Si vous ne pouvez pas résoudre vos problèmes de selle, il peut être utile de passer par la case « prise de cotes » et réglages de la position chez un professionnel. Un investissement intéressant pour le rendement et l’économie du geste, mais aussi pour déterminer si une différence de longueur de jambe influence votre confort en selle (avec plus d’appui d’un côté que de l’autre de la selle par exemple). Lors de la plupart de ces prises de cotes, le professionnel prend l’empreinte de votre séant, ce qui détermine la largeur idéale du croissant de selle. Il peut ainsi vous orienter vers le modèle adéquat, celui qui va stabiliser au mieux le bassin.

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L’engagement

Il ne faut pas trop attendre d’une selle en termes de confort passif. Répétons-le, une selle n’est pas un siège, mais l’un des trois points d’appui sur un vélo, avec les pédales et le cintre. Idéalement, le poids du corps doit être réparti sur ces trois parties. Ce qui veut dire limiter les longues séances de roue-libre en se laissant aller complètement sur le vélo (sources de nombreuses vibrations subies), ou encore lever les fesses automatiquement en passant des trous ou des ralentisseurs. Les selles très rembourrées peuvent dans le cas contraire bien convenir, mais elles deviennent alors handicapantes en cas d’utilisation plus sportive, avec des risques d’échauffement.

La discipline 

La route, le VTT ou le triathlon par exemple nécessitent une position différente en selle, pas vraiment en termes de hauteur, mais surtout par rapport à celle du poste de pilotage. La position de contre-la-montre ou de triathlon implique de rouler très bas devant, et donc reporte automatiquement les appuis sur le bec de selle. À l’inverse, sur un VTT le poste de pilotage est plus relevé et le poids du corps est plus souvent porté sur le croissant de la selle. Sur la route, on est entre les deux, et encore cela dépend-il du type de pratique (compétition ou cyclotourisme). Il existe pour chaque discipline des modèles adaptés.

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Les matériaux

Une selle se compose d’une coque (souvent en thermoplastique, qui peut être renforcé de carbone ou de fibres de verre), d’un rembourrage plus ou moins ferme et épais, d’un revêtement en plastique, cuir, ou cuir synthétique, et de rails en inox, alu ou carbone. Certaines selles minimalistes ne sont composées que d’une coque et de rails en carbone (ou d’une coque en plastique ou en caoutchouc naturel) et n’assurent un minimum de confort que grâce à la flexibilité de la coque sous la charge.

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Si le matériau des rails est secondaire car il ne joue que sur le poids, celui de la coque est important car il a tendance à s’affaisser avec le temps. C’est surtout le cas des coques en plastique non renforcé. Cela modifie à terme la hauteur de la selle, ainsi que sa forme et son profil. Le rembourrage peut aussi être impacté après quelques milliers de kilomètres, se déformer et ne plus reprendre sa place. Une bonne selle dispose donc d’une coque et d’un rembourrage assez ferme pour remplir sa fonction suffisamment longtemps sans créer de gêne.

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Une multitude de modèles

Toutes les marques ou presque proposent différents modèles, différentes formes à tous les niveaux de gamme. Chez Specialized, Selle Italia, Bontrager, Pro, Prologo, San Marco ou encore Fi’zi:k, différents outils vous orientent vers le modèle de selle idéal, selon votre pratique, votre anatomie et votre souplesse.

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Il peut s’agir d’un questionnaire, d’une prise d’empreinte des saillies de l’os ischiatique, de la mesure de la circonférence des cuisses ou encore de la mesure de la souplesse générale. Ceci a pour but de vous orienter vers la bonne largeur du croissant de selle (car certaines selles sont disponibles en deux ou trois largeurs, avec pourtant le même profil), et sur le profil adéquat (selle plate, creusée, ou semi-creusée).

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Vous pouvez enfin vous rapprocher de votre vélociste pour un test sur quelques sorties, quand celui-ci dispose de modèles prévus à cet effet. Il ne vous reste plus ensuite qu’à déterminer le niveau de gamme de la selle, en fonction des matériaux, du niveau de rembourrage (rappel : plus on roule, plus il faut un rembourrage ferme), ou encore des rails. Mais là, vous pouvez laisser libre cours à vos envies.

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Voir aussi : 

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6 commentaires sur “Comment choisir sa selle ?”

    1. Bonjour, Je réagis suite à la publication supra : Aucune recherche sérieuse n’a fait le parallèle entre la pratique. Il y a donc forcément une solution qui vous convient.
      Je vous demande de prendre connaissance de cette étude britannique : Trop de vélo multiplierait par 6 le risque de cancer de la prostate.Une étude anglaise menée sur plus de 5000 cyclistes suggère que faire plus de 8 heures de vélo par semaine augmente significativement le risque de cancer prostatique. Après les problèmes d’érection, de plaisir et les troubles de la fertilité, voilà que le vélo serait mauvais pour la prostate ! Une nouvelle étude menée à l’University College London (UCL) sur 5282 cyclistes masculins montre que ceux pédalant 8h45 par semaine (soit près de 200 miles ou 320 km) multiplieraient par six leur risque de cancer de la prostate. Ceux en faisant 30 minutes par jour double ce même risque, après 50 ans.Le Dr Mark Hamer du département d’épidémiologie de l’UCL, s’est étonné de ces résultats : « Il est possible que ces hommes soient plus conscients de leur santé et consultent davantage les médecins. Ils seraient donc plus susceptibles de se faire diagnostiquer un cancer que d’autres qui ne sont pas suivis de près. » Néanmoins, il ne nie pas que le vélo, seul, puisse nuire à la prostate à cause de la pression exercée par la selle. « Il pourrait y avoir un lien biologique » entre les deux, reconnaît-il. D’autres travaux sont désormais nécessaires pour confirmer ces observations publiées dans le Journal of Men’s Health.
      A noter : L’étude du Dr Hamer n’a pas trouvé de lien entre le cyclisme et la dysfonction érectile ou la stérilité.

      1. Bonjour,
        Merci pour ce complément d’infos relatif aux études mentionnant le lien entre pratique cycliste et dysfonctionnements/ troubles de santé.

        Pour compléter ces propos:
        https://www.ismseat.com/technology/ vous retrouverez ici un recueil d’études indépendantes.

        Vivien- ISMFrance
        (seule marque de selles recommandée par les urologues et médecins du sport)

  1. Le vélo couché est tellement bien qu’après un pic de vente et une certaine recherche à se démarquer, il a pratiquement disparu de nos routes et pistes et surtout chez les  » voyageurs ». Et ce n’est pas l’argument « prix » qu’il faut imputer ici ! A réfléchir , même si hors sujet traité ( mais réponse à Edac 44)

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