La Lozérienne 2025, la 3 en 1 !

Rendez-vous en terre d’aventure

Grande nouveauté en cette année 2025 concernant le calendrier Cycling Challenge, la Lozérienne a proposé les 3 disciplines Gravel, Cyclo et VTT sur un seul et même week-end prolongé, un très chouette défi pour qui souhaite passer un week-end 100% cyclisme. Bienvenue en immersion au cœur d’un événement qui ne cesse de grandir au fil des années.

Par Fred Ischard – Photos : LVO

C’est du 8 au 11 mai que s’est déroulé le deuxième week-end du Cycling Challenge et cette fois direction la Lozère, ce petit département sauvage au cœur du Massif Central tout au nord de l’Occitanie. En proposant un week-end rallongé et trois disciplines sur un seul et même événement, c’est l’occasion de découvrir un territoire parfaitement adapté à la pratique du cyclisme. Pour commencer ce week-end assez unique, tout débute par le VTT, cette « Lozerienne VTT » qui est maintenant devenue l’un des évènements phares du calendrier national de cette discipline s’étale sur 3 jours avec trois étapes permettant de découvrir trois terroirs différents.

Lozérienne VTT, découverte de trois terroirs par les sentiers

De l’Aubrac à la vallée du Lot en passant par les gorges du Tarn, c’est ce que nous propose cette Lozérienne VTT au travers d’un rallye, c’est à dire un format issu de l’enduro adapté au cross-country combinant une succession de secteurs chronométrés qui établissent le classement de l’épreuve entrecoupée de sections de liaison bucoliques à effectuer chacun à son rythme. A noter que la version rando sans chrono se déroulait en même temps et en prenant le même tracé, un format novateur et unique dans le calendrier national. Départ donné le jeudi de St Germain du Teil pour une première journée au cœur des plateaux de l’Aubrac, un lieu où se mêlent traditions, gastronomie et une nature préservée idéale pour pratiquer le VTT, la randonnée ou le ski l’hiver. Un départ en masse du village pour une montée chrono de 22kms cumulant 750m de dénivelé ont emmené les coureurs jusqu’au col de Bonnecombe à 1300m d’altitude d’où l’on peut admirer le Signal de Mailhebiau, point culminant de ce plateau de l’Aubrac à 1470m d’altitude. Sans grande surprise, c’est le favori Pierre Billaud qui a fait parler sa puissance et remporte ce premier secteur chrono très physique après un peu plus d’une heure d’effort avec déjà des écarts importants, son dauphin le local Gautier Monteil est déjà relégué à 2’30 et le limougeaud Vincent Schmitt à 3’30. Après un ravito mérité installé au col, plaque tournante de la journée, les coureurs enchaînent instantanément par une boucle chronométrée de 8kms très typée X-Country mais malheureusement elle sera annulée suite à un débalisage du parcours dont on n’apprécie jamais ces gestes injustifiés de la part de personnes extérieures à la course. Après s’être tous plus ou moins égarés, retour au col de Bonnecombe pour tous les coureurs qui vont maintenant effectuer une nouvelle boucle de 20kms assez facile mais cette fois non chrono histoire de profiter en douceur du magnifique décor sauvage que ce parc naturel régional de l’Aubrac propose. Après un ultime ravito, il est temps de quitter ce col de Bonnecombe pour plonger vers St Germain du Teil, terme de cette première journée. C’est une descente de 12kms chronométrée qui va clôturer cette journée et les sourires des coureurs une fois la ligne franchie en disent long sur le plaisir pris lors de cette descente où Pierre Billaud s’adjuge le meilleur temps profitant des 200m de dénivelé avant de gérer sa descente pour prendre une minute supplémentaire sur Gautier Monteil où le savoyard Côme Maurel prend la 3e place sur les talons du lozérien.

Seconde journée, direction La Canourgue, la « petite Venise lozérienne » pour cette fois effectuer une boucle musclée de 75kms cumulant 2200m de dénivelé sur les Causses et les Gorges du Tarn, un terrain qui sera moins boisé mais plus cassant que la veille sur ces chemins très calcaires et pas moins de 5 secteurs chrono, sacré programme pour l’étape reine de cette Lozerienne VTT. Tout commence comme la veille par une ascension chrono avec départ en masse mais plus courte que la veille, cette fois c’est 10kms et 400m de dénivelé pour se hisser sur un petit aérodrome isolé où sera jugée l’arrivée de ce chrono remporté par… Pierre Billaud impérial qui remporte son troisième chrono consécutif. Pour récupérer, rien de tel qu’un bon ravito avant d’enchaîner sur la liaison suivante facile et roulante à travers le causse de Sauveterre et c’est parti pour un des monuments de la journée, la descente du « Château de la Caze » longue de 9kms qui se termine par un sentier technique à souhait avec de nombreux franchissements de cailloux, marches et rochers en tout genre. Gautier Monteil va mettre à profit sa connaissance du terrain et ses talents de crosseurs pour remporter ce chrono avec deux coureurs à quelques secondes du maillot bleu de meilleur junior de Pierre Julien et du maillot vert de leader de Pierre Billaud qui a parfaitement maîtrisé cette descente en se contentant de suivre la trajectoire des deux techniciens. Une courte liaison au bord du Tarn dans le cadre majestueux de ces impressionnantes gorges et les coureurs se retrouvent déjà au départ du chrono suivant, le second temps fort de la journée avec l’ascension du col de Coperlac par le chemin du cirque de St Chély, une ascension très exigeante de 4kms avec de sévères pentes, beaucoup de pierres et de pavés s’apparentant à une voie romaine par moments. Le leader Pierre Billaud reprend sa marche en avant en s’adjugeant un quatrième chrono après 22 minutes d’efforts, le leader junior Pierre Julien et le coureur du Vercors Sylvain Malgouyres vont limiter l’écart à 25 secondes alors que Gautier Monteil auteur du 7e temps va concéder une minute. La section chrono suivante qui proposait la descente très technique d’Anilhac sera malheureusement annulée afin de rester dans un timing horaire acceptable pour l’ensemble des participants et ce sera donc une très longue et éprouvante liaison qu’il va falloir réaliser d’une bonne vingtaine de kilomètres comprenant une bascule vers les gorges du Tarn pour un ravito au très charmant village de La Malène puis la très longue ascension vers le causse de Sauveterre dont le pied sur asphalte est sacrément pentu ! Allez, dernier chrono de la journée avec 15 kilomètres au programme, certes une très belle et longue descente mais également 350m de dénivelé à gravir en début de chrono. Pierre Billaud va conclure cette journée par une nouvelle victoire sur ce chrono avec 1’30 d’avance sur un trio constitué de Pierre Julien, Gautier Monteil et Côme Maurel. Cette journée fut aux dires des coureurs exceptionnelle mais sacrément exigeante physiquement et techniquement.

Troisième et dernière journée de cette Lozerienne VTT un peu plus courte avec 47kms et 1300m de dénivelé. C’est à nouveau la jolie petite ville de La Canourgue qui va accueillir les vététistes mais également les gravelmen qui disputeront la Lozérienne Gravel dans l’après-midi. Pour le VTT, c’est cette fois le causse du Villard et la vallée du Lot que les coureurs iront visiter avec notamment un délicieux ravito qui attend les coureurs dans la cité paisible de Chanac baignée par le Lot. Tout commence comme chaque journée par une montée chrono en masse mais cette fois encore plus courte que les jours précédents avec 7kms et 300m de dénivelé pour rejoindre le causse et le hameau de Marijoulet, un effort court mais très intense qui ne sera pas pour déplaire à Pierre Billaud qui va de nouveau faire parler sa puissance sur un effort linéaire convenant parfaitement à ses qualités de marathonien. Au terme de 19 minutes d’efforts, il s’impose avec 30 secondes d’avance sur un quatuor constitué de Pierre Julien, Côme Maurel, Gautier Monteil mais également Sylvain Malgouyres qui monte en puissance au fur et à mesure de la course. Une petite liaison facile permet ensuite de traverser le causse du Villard et rejoindre le départ du second chrono qui sera quasi exclusivement en descente à travers la forêt domaniale de Mende pour plonger vers le village de Chanac. Comme la veille sur la descente vers les gorges du Tarn, c’est Gautier Monteil qui remporte son second secteur chrono accompagné comme son ombre par le duo Pierre Julien et Pierre Billaud. Ensuite le parcours va longer le Lot de façon assez casse-pattes avec une liaison et un troisième chrono très rythmé sur des singles boisés bien humides suite aux averses qui s’abattent sur ce final. Il y aura peu de surprises, on retrouve les 5 premiers du classement général aux 5 premières places. Il ne reste plus qu’une liaison mais attention une belle grimpette de 300m de dénivelé pour retrouver le causse du Villard avant un ultime secteur chrono, une dernière descente en guise bouquet final pour rejoindre La Canourgue par un magnifique sentier entre les murets déjà emprunté lors d’éditions  précédentes.

Au classement général de cette Lozérienne VTT, c’est sans aucune surprise le coureur du team Hexatri Pierre Billaud qui remporte l’épreuve pour sa première participation en s’octroyant 8 des 10 secteurs chronos possibles sur cette édition. Il s’impose avec une avance de 7’40 sur Gautier Monteil et 12’20 sur Pierre Julien qui remporte la catégorie Junior. Côme Maurel et Cyril Gaillard complètent le top 5. Victoire de Guillaume Donnier-Valentin chez les Masters qui termine aux portes du top 15 et victoire de la varoise Marion Bessonne chez les dames.

Lozérienne Gravel, les chemins calcaires des causses

Me voici à mon tour rendu à La Canourgue. Dès lors que l’on arrive ici, le charme de cette petite ville opère et l’on est très vite envahi par l’âme qui règne ici, tout est calme et les gens sont accueillants mais pour aujourd’hui c’est plutôt une sacrée animation qui s’installe avec tout le flot de vététistes qui arrive et boucle trois jours de VTT au cœur de la nature préservée de la Lozère. Le centre névralgique de l’épreuve est clairement à l’image de l’événement : convivial, simple, familial. L’accueil chaleureux au sein de l’équipe d’organisation donne le sourire lorsque l’on récupère notre plaque de course. D’ailleurs l’équipe LVO se montre toujours aussi généreux en proposant un package bien rempli lors du retrait des dossards, on y retrouve une plaque de cadre personnalisée, des spécialités locales ainsi que quelques échantillons de la marque Squirt et un repas offert après l’épreuve, tout ça pour une cinquantaine d’euros sans compter les trois ravitos généreusement garnis sur le parcours.

Il est bientôt 14h, encore quelques secondes et nous sommes un petit peloton à s’élancer pour les 71 kilomètres et 1800 mètres de dénivelé du parcours. 70 coureurs au départ, un chiffre similaire aux précédentes éditions mais on s’aperçoit que le mode « compétition » en Gravel a des difficultés à séduire mais trouve tout de même son public, certains désirant combiner épreuves VTT,  Gravel et cyclo sur un même événement, d’autres profitant de l’opportunité d’une « vraie » course de Gravel sur un format de course rapide et technique trop peu proposé dans notre territoire français.

Faible quantité ne rime pas avec faible qualité car ça part d’entrée de jeu très très vite sous l’impulsion de l’aindignois Lionel Genthon, habitué du Gravel’Tour Cannondale et coureur expérimenté. Après quelques mètres se dresse déjà devant nous la première montée du jour et pas n’importe laquelle car on a 6 kilomètres d’ascension et 300m de dénivelé à gravir sur une piste raide puis une petite route sinueuse. Cette ascension  n’est ni plus ni moins celle empruntée lors du premier secteur chrono du jour de la Lozérienne version VTT. Le peloton se disloque naturellement et je laisse donc partir une quinzaine de coureurs pour me retrouver dans un 3e groupe d’une dizaine de coureurs avec des coureurs expérimentés à l’image de René Vallée qui compte bon nombre d’épreuves VTT et Gravel à son actif. Au sommet, le parcours de cette Lozérienne Gravel va ensuite nous faire visiter le Causse de Sauveterre de part en part. Du coup, on ne redescend pas immédiatement et on évolue sur des chemins assez roulants avec du cailloux calcaire typique de la région et un profil très casse pattes car un causse lozérien, c’est tout sauf plat ! Ces plateaux aux multiples couleurs rendent ce moment magique.

La bataille fait rage dans notre petit groupe qui se casse et se reforme au gré du profil du terrain, certains étant plus à l’aise en montée et d’autres lâchant complètement les freins en descente. Les petites montées s’enchaînent sur ce causse de Sauveterre dont celle de Fontjulien avec ce kilomètre à 10% sur une petite route très raide. Malgré tout, notre petit groupe reste complet jusqu’au km22 où l’on fait une petite erreur de parcours en descendant à toute allure une partie cassante. On aperçoit pas l’entrée d’un single et on se retrouve tous tout en bas. Malheureusement, notre groupe va se séparer à cet endroit, une bonne partie du groupe préférant rester sur la route qui mène au premier ravito quelques kilomètres plus loin et moi accompagné de quelques coureurs préférant remonter récupérer le tracé le plus rapidement possible pour éviter une potentielle disqualification en cas de présence d’un tapis de chronométrage. On passe le premier ravito après 25 kilomètres de course mais du coup avec une minute de retard sur le reste du groupe, tant pis pour nous. Un petit peu déçu de ce coup du sort mais on se remet vite dans la course même si à trois coureurs on préfère maintenant temporiser un peu l’allure après une première partie très rythmée et un fort vent de face sur ce causse.

Cette année, le tracé ne nous fera pas visiter la corniche du cirque de Pougnadoires qui restait un endroit magique avec son belvédère d’où l’on pouvait contempler les impressionnantes gorges du Tarn mais également les vautours mais pas d’inquiétude on aura la chance d’admirer ces gorges quelques kilomètres plus loin. Le profil reste ensuite identique, c’est casse pattes avec quelques grimpettes un peu plus sévères par endroits mais jamais très longues. Après 42 kilomètres de course, nous voici à proximité du Point Sublime que l’on n’ira pas visiter sur le tracé mais qui peut mériter le détour d’un kilomètre à qui veut contempler l’un des points de vue les plus emblématiques du secteur pour admirer ces vertigineuses gorges du Tarn.

Je commence enfin à retrouver les coureurs de mon groupe qui s’était détachés précédemment, nous sommes maintenant 3 coureurs, il va nous rester encore 25 kilomètres à effectuer. Les conditions météo sont encore top malgré des prévisions menaçantes et un vent qui souffle fort. Encore une belle montée à gravir et on descends rapidement au pied du hameau de Soulages. Peu de temps après, voici le second ravito que je passe rapidement pour rester dans l’allure, on retrouve maintenant également les participants de la randonnée Gravel dont le parcours shuntait une boucle de 20 kilomètres entre les deux ravitos.

Encore 20 kilomètres, le décor change un peu et on retrouve plus de sous-bois. Les chemins sont un peu plus cassants avec  notamment une grimpette bien raide dans des cailloux où l’on atteindra le point culminant de notre parcours à 1000m d’altitude. Voici enfin la bascule, on quitte le causse de Sauveterre pour plonger vers le petit village de St Saturnin par une magnifique petite route aux multiples lacets. La prudence est de mise sur ce revêtement même si je m’amuse à lâcher les freins et freiner tardivement aux abords des épingles tout en admirant le panorama sur la vallée du Lot et les causses environnants.

Il ne reste que 5 kilomètres à effectuer et encore un petit effort sur une petite route qui monte par paliers avant de plonger définitivement sur La Canourgue. On passe au fameux panorama des Trois Croix, la plus jolie vue sur La Canourgue que l’on peut admirer et ensuite méfiance sur cette ultime descente, on dévale une piste avec énormément de cailloux et des épingles larges mais réclamant de la prudence.  Voici l’arche d’arrivée finale franchie après 3h10 de course, je termine finalement à la 20e place de cette Lozérienne Gravel. Pour la victoire, c’est un sprint assez houleux qui va départager les trois premiers coureurs, le spécialiste du team Wish One Racing Laurent Debaene se montrant le plus rapide après 2h46 de course devant Lionel Genthon et Valentin Rey. Chez les dames, victoire de Virginie Alankiewickz en tout juste 4 heures de course devant l’auvergnate Audrey Brochard et Pauline Gras.

On a beaucoup apprécié le tracé qui réclame beaucoup de qualités techniques pour surmonter les difficultés du parcours. On a également été particulièrement séduit par les paysages et les différents panoramas sur le Causse, c’est le sourire aux lèvres que l’on déguste la pasta party offerte par l’organisation, de quoi refaire le plein d’énergie en vue de la Lozérienne Cyclo et ses 145 kilomètres qui nous attend le lendemain !

Lozérienne Cyclo, le plateau de l’Aubrac et les gorges du Tarn

Après une bonne nuit de récupération, retour à La Canourgue pour la dernière épreuve de cette semaine lozérienne avec la « Lozérienne Cyclo ». Au choix 105 ou 145 kilomètres en mode chronométré et 105 ou 55 kilomètres en mode randonnée. Je m’élance donc sur le grand parcours de 145 kilomètres afin d’en redécouvrir un maximum sur les trésors que nous cache ce territoire lozérien. Il est 9 heures et nous sommes environ 250 coureurs au départ de ce grand parcours, la météo est menaçante mais pas une goutte de pluie au départ. On quitte rapidement La Canourgue sous allure neutralisée avant d’être lâchés peu après la sortie de Vanessa pour longer le cours du Lot pendant quelques kilomètres, ça roule vite mais au train à environ 40km/h et on aperçoit rapidement deux coureurs qui s’échappent. Autant le dire de suite, personne ne les reverra, les deux coureurs d’Issoire Nicolas Coudert et Damien Albaret vont faire une « gentleman » version Lozérienne.  Après quelques kilomètres de course, on se lance à l’assaut de la première ascension qui va nous mener sur le plateau de l’Aubrac.

Les jambes sont lourdes dans la première partie d’ascension menant au village de St Pierre de Nogaret, je parviens à attraper le 3e wagon avec difficulté au prix d’une chasse avec quelques coureurs. La route sinueuse sous les arbres est très agréable avec une pente régulière et pas trop difficile qui va nous permettre d’escalader 300m de dénivelé assez facilement. On passe ensuite le petit village des Hermeaux où il commence déjà à pleuvoir, porte d’entrée vers l’Aubrac. Une courte descente bien humide et on remonte cette fois vers la petite station de ski nordique des Saulces, le paysage est un peu plus dénudé, c’est bien couvert ici sur l’Aubrac mais on aperçoit de belles éclaircies sur les causses et la vallée du Lot. Nous sommes à 1100 mètres d’altitude, on ne montera pas plus haut pour aujourd’hui. Encore quelques kilomètres tout plat et on passe le col de Trébatut, premier ravito du jour et notre point de bascule. On va former un groupe d’une vingtaine de coureurs à partir de ce col et on entame la descente vers le Lot prudemment, heureusement elle reste plutôt facile sur une route large avec peu de virages. On passe St Germain du Teil et voici un rayon de soleil. Descente terminée, une petite liaison le long du Lot nous attend pour terminer cette première boucle et passer une première fois sur la ligne d’arrivée à La Canourgue après 45 kilomètres de course, maintenant, place à la grande boucle !

Seconde ascension du jour vers le causse de Sauveterre cette fois, on passe devant le rocher de Malpeyre, un magnifique cailloux à la forme particulière qui domine le vallon de l’Urugne. Le site est somptueux et la route serpente en corniche, passe sous un rocher, juste magique ! Cette montée longue de 3kms à 6% ne va pas faire de dégâts dans notre groupe car personne n’ose sortir, à plus forte raison c’est une bonne section exposée vent de face sur le causse qui nous attend. La montée se poursuit de manière un peu plus irrégulière mais moins pentue pendant quelques kilomètres jusqu’au ravito du Domal (le fameux endroit où l’on s’est égaré la veille en Gravel). Nous sommes à 800 mètres d’altitude, tout le monde zappe le ravito et on file en direction de La Malène, la route est très agréable mais également avec un profil très casse-pattes avec un vent qui nous ralentit considérablement. Place à la descente vertigineuse vers les Gorges du Tarn. La descente est chouette, pas très dangereuse mais très pentue sur la fin avec quelques virages piégeux, d’autant plus que la route reste humide par endroits.

Nous voici toujours groupés au cœur de ces impressionnantes gorges du Tarn que l’on va suivre pendant 13kms jusqu’à Ste Enimie. Cette section globalement assez plate va un peu agacer certains coureurs car peu prennent des relais. Pour ma part, je les laisse s’agacer et j’en profite pour en prendre plein les yeux car cette route est juste sublime ! On passe parfois littéralement sous la roche, c’est vraiment sensationnel excepté la circulation assez dense en ce dimanche de week-end prolongé. Nous voici à Ste Enimie, l’un des villages classés parmi les plus beaux de France ! On le reconnaît à son abbaye particulière qui domine le Tarn. Quasi 90 kilomètres au compteur et se dresse devant nous la redoutable ascension du col de Coperlac, la même qu’en VTT le vendredi mais sur asphalte naturellement, une escalade régulière longue de 7kms avec 400 mètres de dénivelé à gravir. Cette ascension est également exceptionnelle avec une vue quasi constante sur les gorges et le cirque de St Chély. Au sommet, nous sommes 5 coureurs en moins et la pluie fait son retour pour nous accompagner jusqu’à l’arrivée. J’étais pas trop mal sur cette ascension, on tente de partir à quelques coureurs en profitant d’un vent favorable sur le Causse Méjean mais on va être repris quelques kilomètres plus tard.

Quelques attaques dans la courte montée du col de Rieisse mais ça se regroupe dans la longue descente technique sous la pluie battante vers le deuxième passage aux gorges. On passe le village des Vignes et aussitôt le juge de paix du jour, la montée vers St Rome de Dolan avec ses 7 bornes à 8% de moyenne pour remonter au Causse de Sauveterre. La sélection opère à nouveau, au sommet nous ne sommes plus que 10 coureurs et on reste groupé jusqu’au Massegros. Il ne reste plus de longue ascension au programme mais la fin de parcours n’est pas toute plate pour autant et il va nous falloir gravir trois belles montées avant de basculer définitivement vers La Canourgue. Avec deux coureurs, on décide de lâcher nos dernières forces pour ne pas prendre froid car à 900m d’altitude sous la pluie, on peut très vite se refroidir. On se retrouve tous les trois isolés en haut du dernier talus à 8 kilomètres de l’arrivée. Malgré un bon revêtement bien mouillé, on retrouve une route large sur cette descente finale, un dernier shuss très rapide où je me permets une pointe à 75km/h et on ne se retrouve plus qu’à deux coureurs pour rejoindre l’arrivée quelques kilomètres plus loin.

Je franchis la ligne d’arrivée en 5h09 à la 48e place de cette Lozerienne Cyclo. En tête de course, pas de sprint pour le duo du club d’Issoire qui fait course en tête du début à la fin, c’est Nicolas Coudert qui sort vainqueur, bouclant les 145 kilomètres en 4h07 devant son coéquipier Damien Albaret. A 1’20, c’est un sprint qui va departager les accessits; le jeune vététiste du XC63 Robin Bourdier complète le podium devant Adrien Vidal et Mathieu Lebecque. La jurassienne Julie Sudre remporte la catégorie féminine en 5h31 de course. Sur l’épreuve 105 kilomètres, le jeune coureur auvergnat Guel Faure franchit la ligne d’arrivée en tête au terme de 2h52 de course.

Une magnifique dégustation aligot/saucisse locale nous est offerte en guise de repas de clôture, exactement à l’image de l’épreuve : simple, locale, conviviale et généreuse… C’est donc la fin de cette « triplette » Lozérienne qui s’achève avec de magnifiques images plein la tête !

Infos et résultats : www.cycling-challenge.fr

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