JOUR 7, ÉTAPE 6 « Queen Stage »
Samedi 25 mars, 7ème jour de course, aujourd’hui c’est la « Queen Stage » qui nous attend, ça fait longtemps que j’y pense, depuis que le parcours a été dévoilé pour être honnête. L’étape de 103 km avait de quoi effrayer avec ses 2750 m de dénivelé, un jour sur deux vous lisez Vincent et moi, aujourd’hui je m’en charge deux jours de suite, Vincent récupère au service médical, entre prise de sang et repos bien mérité après la l’étape passée, retour sur une journée épique…
Par Maxime N’Guyen – Photos : Mark Sampson, Shaun Roy, Ewald Sadie, Nick Muzik, Dominic Barnardt, Ewald Sadie, Sam Clark/Cape Epic/SPORTZPICS
Ce matin on se lève la mine des mauvais jours, depuis hier nous sommes malades, il m’aura fallu de longues minutes pour passer de la position allongée à celle d’assise. Ne pas prendre le départ a été une option sérieuse pour moi jusqu’à une heure du départ. Vincent est dans le même état voire pire mais ne laisse rien paraître, il ne se plaint pas et en coureur d’expérience qu’il est, gère la situation. Pour lui, ne pas essayer de prendre le départ n’est même pas pensable, alors que moi à deux jours de la fin, j’ai vraiment dû me concentrer et faire le plein de pensées positives, famille, amis, investissement personnel, financier que j’ai mis dans cette course pour enfiler le cuissard.
Finalement nous voici sur la ligne de départ, on part doucement, mais de toute façon on ne peut pas aller beaucoup plus vite, nous nous retrouvons avec des gens que l’on a jamais vu de la semaine, je me dis que la forme va revenir en court d’étape, Vincent est légèrement derrière, pas l’habitude de ne pas le voir, je ne sais pas trop comment interpréter ça. De mon côté avec la température qui remonte je vais beaucoup mieux et ne serait pas embêté avec mon ventre. Le début d’étape est vraiment difficile, le point culminant de la course le Groenlandberg est situé à 1200m d’altitude, au kilomètre 27, jusqu’à ce moment nous ne feront quasiment que monter. Le sol ne rend pas, cailloux, sable, pierres, cette montée est très exigeante, on doit s’employer pour maitriser la trajectoire de sa machine, le fort vent ne facilitant en rien notre progression. Vincent ne va toujours pas mieux de son côté, une grosse journée galère se profile pour lui. Arrivés au sommet du premier gros morceau de la course, nous basculons dans la descente, rapide mais pierreuse, un miracle que nous n’ayons pas crevé aujourd’hui. La deuxième grosse difficulté physique qui s’enchaîne est toute aussi dure, aucun rendement, nous progressons lentement. Repris par les premières féminines, nous doublerons dans une descente Sabine Spitz qui a son cintre cassé, nous continuons notre progression comme on peut. Vincent est très mal et fait comme il peut, c’est un dur au mal, il ne bronche pas et avance mètre par mètre, nous perdons pas mal de places mais ce n’est pas un problème le but étant de rallier l’arrivée de cette étape difficile et qui pour Vincent se transforme en cauchemar. De mon côté c’est assez déstabilisant car j’ai plutôt tendance à être le maillon faible du duo, je me serais même permis de le pousser quelques instants dans une ascension. Le voir souffrir comme ça aujourd’hui, quand on connait les qualités et le passif du bonhomme sur un vélo, remet les idées en place. Dans pareille situation, beaucoup auraient arrêté là les dégâts, sûrement moi le premier !
Nous continuons notre chemin comme on peut, avec un passage sous un pont bien bas où Vincent raclera son nouveau casque, petite pensée au grand Thomas Diestch qui suit la course en VAE et est en plus équipé d’une caméra sur le casque.
A partir de la mi-course, le parcours rend mieux et les kilomètres défilent un peu plus vite. Nous ferons des arrêts prolongés à chaque ravitaillement, Vincent essayant de s’alimenter un peu. Après le 90ème kilomètre nous aurons le droit à une super montée serpentante avec spectateurs et photographes à chaque virage, un peu serré mais ça passe, tellement agréable qu’on aurait tendance à appuyer fort sans le vouloir. La fin de parcours est plutôt agréable, alternance de singles super fun et de bouts droits avec un super rendement, ce qui fait beaucoup de bien en fin d’étape. Nous bouclerons cette étape à une anecdotique 83ème place, au général nous sommes maintenant 46ème à une étape de la fin.
Côté tête de course nous retrouvons l’équipe Scott Sram, leaders du général, sur la plus haute marche de l’étape suivi de 16 secondes de l’équipe Kansai Plascon du champion de Colombie et comme nous vous l’annoncions ils grimpent sur la troisième marche du podium au classement général ! L’équipe Centurion Vaude 2 grimpe sur la troisième marche du podium de l’étape. Seulement 4ème à 6 minutes de la gagne le duo Specialized dit sûrement au revoir à la victoire finale, ils comptent désormais presque 7 minutes de retard sur le duo du champion Olympique et 7 minutes d’avance sur leurs poursuivants. Sauf grosse catastrophe, le classement général ne devrait pas évoluer d’ici demain après-midi.
Chez les filles nous avons vécu des revirements de situation inattendus, largement en tête en début d’étape le duo de la Suissesse Esther Suss s’incline fasse au duo Hansgrohe Cadence OMX Pro pour 30 petites secondes. Mais le plus pénalisant vient de l’équipe de l’ex-championne olympique, l’allemande Sabine Spitz qui dans une descente brissera son cintre, alors qu’elles étaient deuxième de l’étape, elles termineront 7ème à plus de 35 minutes. Au général elles rétrogradent à troisième place.
Chez les mixtes 6 sur 6 pour le duo Scott, parfois les choses ont l’air si simple pour certains !
Demain dimanche, dernière étape, nous partirons d’Elgin pour rejoindre Val de Vie, 85km et 1350m de dénivelé positif nous attendent, pour enfin espérer être finisher de cette course qui fait tant rêver !
Classement complet : www.cape-epic.com
Voir aussi :
– ABSA Cape Epic 2017, étape 5 + VIDEO
– ABSA Cape Epic 2017, étape 4 + VIDEO
– ABSA Cape Epic 2017, étape 3 + VIDEO
– ABSA Cape Epic 2017, étape 2 + VIDEO
– ABSA Cape Epic 2017, étape 1 + VIDEO
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