Test des Terrene Elwood

Dans le plus pur esprit Gravel

Terrene débarque en France avec une gamme de pneumatiques restreinte et très simple couvrant néanmoins plusieurs pratiques avec une philosophie bien précise portée sur l’évasion si l’on doit résumer au plus court. Nous nous sommes intéressé au pneu Gravel de la marque californienne, l’Elwood taillé pour prendre du plaisir lors de longues échappées sur les pistes. Découverte de la marque et premier essai produit.

Terrene est installée à Burnsville, dans la périphérie de Minneapolis (Minnesota) et propose des produits dont la philosophie première repose sur la «découverte extérieure active». Terrene est une marque de pneumatiques vélo (et uniquement) qui officie depuis 2016 avec des produits 100% axés Offroad. Conception US mais fabrication en Chine chez un sous-traitant spécialisé.

La gamme

Pour le moment, 6 pneus uniquement composent la gamme Terrene avec 4 enveloppes VTT, 1 Gravel et 1 Touring. Tous ces pneus sont donc destinés à un usage hors bitume et orientés «plaisir» plutôt que performance pure. En d’autres termes, si vous recherchez le pneu ultime pour oeuvrer en compétition, ce n’est pas chez Terrene qu’il faut regarder, ce qui ne signifie cependant pas que les produits ne sont pas performants et soient médiocres en vitesse pure.

Plus en détail, les pneus VTT sont majoritairement proposés en section larges avec du 26 et 27.5 Fat 4.00 ou 4.60 (avec même une version cloutée), du 27.5+ et 29+ en largeur 2.80 et 3.00 et du 27.5/29 x 2.30 pour du chemin agressif. Les appellations XC, Trail, Enduro etc. ne figurent pas dans les descriptifs produits, on parle de pneus VTT et d’une utilisation pour un type de terrain donné.

Et du côté des 2 autres pneus restants, outre ce Terrene Elwood pour surface Gravel, on a un pneu Touring en 700×40 ou 700×50 pour rouler de longues journées sur revêtements durs types pistes et petites routes avec un vélo chargé.

Elwood

Deux versions et deux dimensions pour le Terrene Elwood proposé en 700×40 et 650×47, tous deux en carcasse Light ou Though. La différence se situe sur la solidité, le Though étant plus résistant avec une trame 60 TPI et 55g plus lourd que le Light qui utilise lui un tissage 120 TPI. Seule la version Light est retenue pour le marché français car suffisante pour une utilisation purement Gravel, d’autant plus qu’il est de type Tubeless Ready. Poids constructeur annoncés, 438g en 700×40 (436g poids vérifié pour chacun de nos pneus de test) et 430g en 650×47.

Une bande de roulement à crampons très serrés de 13 mm de large et 2 mm de haut, une bande intermédiaire de pointes de diamants de chaque côté (même hauteur et 8 mm de large la bande) puis des crampons latéraux plus imposants (3 mm de haut, 10 x 7 mm) pour l’accroche latérale. Un seul et unique sens de montage valable pour l’avant comme pour l’arrière. Dernière mesure importante, la largeur réelle de 43 mm sur des jantes Zipp 30 Disc, on est donc au dessus des 40 mm annoncés que l’on doit cependant obtenir en cas de montage sur une jante route étroite (mais ce n’est pas un pneu de route…)

Installation 

Le montage justement, en prenant soin de respecter l’orientation donc, on a connu plus difficile mais plus aisé aussi. L’éternel problème du respect de la norme ETRTO (European Tyre and Rim Technical Organisation) avec plus ou moins de tolérance. Dans le cas précis du Elwood, c’est cependant loin d’être catastrophique, il faut prévoir un peu de temps pour le claquage qui ne sera pas possible à l’aide d’une simple pompe à main ou à pied. Dans la théorie, un bon pneu Tubeless Ready ne nécessite pas autre chose qu’une pompe pour être mis en pression, dans la pratique c’est autre chose avec de nombreuses marques de pneus et de jantes n’étant pas encore au point sur le sujet. Ici, montage sur la jante à la main, un peu dur sur la fin et plus pratique avec un démonte pneu. Moyennement serré sur la jante (mais cela dépend de la forme du creu central intérieur de la jante), il faut cependant envoyer beaucoup d’air pour réussir à le claquer. A l’aide d’un Airshot par exemple, il est difficile d’y arriver du premier coup car ça fuit de trop au niveau des tringles. Avec un compresseur ou en insistant, ça finit par claquer et l’étanchéité se montre alors très bonne avec un pneu qui se met parfaitement en place. Pour résumer, ça pourrait être mieux mais pire aussi, on est dans la norme.

Sur les chemins

On confirme tout d’abord la première impression une fois le montage terminé et les premiers tours de roue effectués, la tenue en pression est excellente, il est très rarement nécessaire de le regonfler. 6 mois d’utilisation et quelques milliers de kilomètres plus tard (dont une balade France/Allemagne/Pays-Bas/Belgique de 1700 kilomètres sur route et quelques chemins non goudronnés), on s’aperçoit également que l’usure est lente, la gomme n’est pas trop tendre et le pneu Elwood est fait pour durer, tant que l’on reste évidement dans sa fenêtre d’utilisation sur des terrains appropriés.

Justement, où pouvons nous rouler avec ce pneu ? Les vététistes aimant se lancer des défis en Gravel sur des sentiers accidentés ne seront pas satisfaits en raison de son profil semi-slick et des déchirures à craindre (les flancs sont assez fins et sans renforts spécifiques)… Mais ça tombe bien, ce n’est pas un pneu de VTT ! Donc, de belles pistes bien roulantes évidement avec cette bande de roulement emplie de petits crampons bien serrés mais sa largeur généreuse, son ballon en rapport et ses crampons latéraux l’autorise à aller sur des surfaces moins dociles. Et le 40 mm c’est bien pour le confort mais lorsqu’il faut tracer à grande vitesse, ça bride quand même sévèrement un moment donné. L’Elwood est donc facile à emmener mais n’excelle pas en vitesse pure, d’autant plus que les crampons latéraux assez volumineux se font quelque peu ressentir au roulage, on en tire d’ailleurs un avantage bien intéressant sur les surfaces en terre tassée (les petits crampons et les pointes de diamant font très bien leur job aussi) mais surtout plus meuble où la motricité est très bonne voire surprenante dans certains cas (fortes pentes sur terrain meuble). Les sentiers rapides et ludiques peuvent être négociés en sécurité, contrôle aisé et bonnes aptitudes à absorber quelques irrégularités. Sur le mouillé, adhérence moyenne, on restera sur ses gardes.

Au final on a un pneu bien intéressant car disposant d’un bon ratio résistance au roulage/adhérence offrant suffisamment de polyvalence pour s’offrir de bonnes sorties sur les chemins praticables avec un vélo Gravel. On aimerait une dimension un peu plus étroite – dans la norme actuelle en 35 mm – pour du roulage plus tonique, Terrene nous la promet d’ailleurs pour bientôt. Une valeur sûre en tout cas pour rouler longtemps et agréablement en étant bien posé.

TERRENE ELWOOD LIGHT

Les + : Conception, adhérence, roulage
Les – : RAS

Conception : Carcasse 120 TPI, tringles souples aramide, gomme 60a, Tubeless Ready. Montage recommandé sur jantes de 17 à 25 mm de largeur interne.
Dimensions : 700C x 40 et 650B x 47
Poids : 436 g le pneu en 700 x 40 mm

Prix public conseillé : 49 €

Contact : www.boostcycles.com


> Autres essais :
 www.velochannel.com/Essais
> Suivez VeloChannel sur Facebook, Instagram et Twitter

2 commentaires sur “Test des Terrene Elwood”

    1. Bonjour, le contact du distributeur France se trouve en fin de l’article sur la fiche technique. Terrene est une petite marque, elle ne sera pas cette année présente au Roc d’Azur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.