Test des roues Bontrager Aeolus 5 TLR D3

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Le compromis idéal

Esthétiques, légères, efficaces, aérodynamiques et à pneus : les roues Bontrager Aeolus 5 TLR – compatibles Tubeless – ne sont pas loin d’être les meilleures roues du marché. Explications.

Et s’il n’était plus aussi difficile de choisir entre pneus ou boyaux lorsqu’on souhaite s’équiper d’une paire de roues à jantes hautes en carbone ? Jusqu’à présent, on réservait plutôt ce type de roues à pneus pour l’esthétisme, voire pour les parcours exagérément plats. Les contraintes des pneus en termes de rigidité des crochets et de surface de freinage ont généralement pour effet d’augmenter le poids, et donc l’inertie et par là même de diminuer la réactivité surtout pour des jantes de plus de 30 à 35 mm de hauteur. D’un autre côté, les roues à boyaux, plus légères et donc plus performantes tout en étant aussi aérodynamiques à hauteur de jante égale, sont aussi beaucoup plus contraignantes. Les boyaux sont plus chers, plus complexes à changer ou à réparer en cas de crevaison (surtout au bord de la route), et généralement moins techniques que des bons pneus. Les Bontrager Aeolus 5 sont disponibles aussi bien à pneus qu’à boyaux. Mais cette version à pneus (compatible Tubeless) ne pèse que 1450 g la paire, malgré des jantes larges de 27 mm et une hauteur de 50 mm. Elles s’inscrivent au sein d’une gamme où l’on trouve aussi les Aeolus 3 (35 mm), les Aeolus 7 (70 mm) et les Aeolus 9 (90 mm), à pneus ou à boyaux toujours et à disques ou non pour les Aeolus 3 et 5.

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Jantes légères

Intéressantes au premier abord, les Aeolus 5 TLR ne sont pas en reste au niveau de la fiche technique : jantes en carbone OCLV (léger et rigide), profil D3 (Dual Direction Design) pour réduire la trainée aéro aussi bien au niveau de la jante qu’au bord d’attaque du pneu, rayonnage spécifique (18 à l’avant, 24 à l’arrière) avec un angle optimisé entre les moyeux et les jantes, rayons croisés par 3 à l’arrière côté cassette et droits côté opposé, moyeux DT Swiss et compatibilité Tubeless avec fonds de jantes TLR.

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Pas de surface de freinage spécifique à l’œil en tout cas, mais elles sont livrées avec des patins liège Bontrager, pas vraiment performants. Heureusement, un essai avec des patins Swisstop Black Prince nous rassure rapidement sur le freinage, même sous la pluie.
Les blocages rapides sont ergonomiques et très efficaces, comparables à des références telles que les Shimano.

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Sur la route

Le montage sur un vélo peut se révéler surprenant compte tenu de la largeur des jantes. Il faut en effet ouvrir complètement les étriers de frein pour que ça passe, et selon le modèle utilisé, le freinage peut se révéler un peu spongieux. Un réglage délicat sur notre vélo habituel qui se vérifie sur la route dès les premiers tours de roues, car en danseuse la jante à l’arrière vient constamment lécher l’un des deux patins (à gauche). En revanche, sur un Trek Madone équipé de leviers Shimano Dura-Ace et d’étriers Trek, la course du câble est suffisante pour écarter les étriers tout en conservant une bonne maîtrise des leviers (voir Essai du nouveau Trek Madone).

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Cette très légère déformation, mise en exergue par ce frottement en danseuse, n’est pas pour autant synonyme de manque de rigidité. D’ailleurs, les Aeolus ne sont pas limitées par le poids de l’utilisateur. Avec ces roues, le vélo habituel est d’emblée transfiguré, aussi bien après les premières relances, où c’est efficace et bien en ligne, qu’après les premières lignes droites où l’on ressent l’inertie positive des jantes et leur aérodynamisme. Sans parler de confort absolu, force est de reconnaître que les Aeolus avec des pneus Bontrager gonflés à 8 bars sont loin de taper et d’envoyer des vibrations désagréables en roulant sur des revêtements granuleux.

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En grimpant nos bosses habituelles de la vallée de Chevreuse, elles se font rapidement oublier, aussi bien si l’on tente un passage en force qu’en utilisant de petits braquets en cadence. C’est toutefois en adoptant cette stratégie qu’on est le plus efficace, car on a l’impression que l’inertie de la jante accompagne la remontée du coup de pédale. Sans que cela nuise aux relances ou à la nervosité, grâce à un poids largement contenu. Sur le plat et dans le vent, elles demandent un peu d’attention pour éviter les écarts, mais pas trop, sans doute grâce à la forme « arrondie » du profil des jantes. Assez tolérantes à basse vitesse, elles semblent rigidifier le vélo au fur et à mesure qu’on accélère. Celui-ci se comporte alors comme un rail, dont il faut anticiper un peu les réactions, mais qui est hyper efficace quand il est lancé. Surtout en maintenant une bonne cadence de pédalage, avec toujours cette sensation que la pédale remonte aisément. Globalement, la maniabilité reste bonne, surtout par rapport à d’autres roues de 50 mm de hauteur. C’est sensible en descente, ou même sur route mouillée, le pilotage ne s’est pas révélé plus délicat que d’habitude. Les conditions hivernales, humides et venteuses, nous ont rappelé que les crevaisons pouvaient être fréquentes, surtout avec du matériel pointu et de haut de gamme. C’est surtout à cette occasion que nous avons apprécié la praticité des Aeolus à pneus. À savoir cependant, la forme des crochets et le profil D3 ne facilitent pas la prise avec des démonte-pneus, mais c’est vraiment un détail.

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Fluides, efficaces et nerveuses, elles demandent juste un peu de prise en main en danseuse dans les pentes les plus raides : comme toutes les roues à jantes hautes, elles modifient la perception de la rigidité globale du vélo, surtout lorsqu’on est agrippé aux poignées, debout, avec tout le poids sur l’avant. Les gestes se doivent alors d’être un peu plus coordonnés que d’ordinaire, ce qui est le cas avec les roues les plus performantes. Dont font assurément partie les Bontrager Aeolus 5 TLR, appréciables pour leur poids, leur rendement, et la polyvalence de leur montage à pneus. Des roues de rêve ? Oui, sans doute pour la plupart d’entre-nous. Mais ce rêve à un prix, et pas des moindres : 2750 €.

BONTRAGER AEOLUS 5 TLR D3

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Jantes carbone OCLV hauteur 50 mm, technologie D3, 27 mm de largeur extérieure, 19,5 mm de largeur intérieure. 18 rayons à l’avant, 24 à l’arrière. Moyeux DT Swiss.
Livrées avec patins Bontrager liège, blocages rapides, fonds de jantes + valves Tubeless Ready. Corps de cassette compatible Shimano/Sram/Campagnolo.

Poids : 656 g (avant) – 794 g (arrière)
Prix public : 1074,99 € l’avant – 1324,99 € l’arrière

Autre test Bontrager : Essai de l’éclairage de jour Bontrager Flare R

 

> Autres essais : www.velochannel.com/Essais
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