Au cœur du parc naturel della Vena del Gesso
C’est déjà le 3e jour sur le Rally di Romagna avec un soleil omniprésent. Au programme, 49 kilomètres et 1550 mètres de dénivelé. On nous promet une étape plus facile mais elle ne sera pas simple pour autant.
Par Fred Ischard – Photos : Rally di Romagna
Les jambes sont bien lourdes au lendemain d’une étape marathon. On ressent le manque de compétitions dû à la pandémie, les jambes et les organismes ne comprennent pas trop ce qui leur arrive. Quelques jours sont donc nécessaires pour retrouver le rythme. Par contre, on s’habitue assez vite au train-train quotidien de ce Rally di Romagna; réveil à 6h30, petit déjeuner à 7h, départ de course à 9h.
Mise en grille 30 minutes avant le départ et on part de nouveau à allure neutralisée pendant 4 kilomètres. On va rester sur le même terrain de jeu que les jours précédents mais on prend une route différente en direction de Zattaglia. Après quelques kilomètres, nous sommes lâchés au pied de la première montée, on escalade une des drailles située juste à côté du fameux Monte Mauro que l’on a visité lors des deux premières étapes.
La montée est courte mais très pentue sur une piste assez large, le peloton s’étire et ne se casse pas vraiment, ça forme plutôt un très long cordon de coureurs. J’ai déjà beaucoup de mal dans cette montée et je sens que la matinée va être compliquée et que je ne pourrais à nouveau pas être très compétitif. On bascule dans une courte descente très rapide nous amenant à la fin de la première descente de l’étape marathon. On va ensuite suivre un petit tronçon du parcours emprunté la veille alors que l’on s’attaque à la principale difficulté du jour qui nous amènera à 450 mètres d’altitude. Une ascension variée où l’on enchaîne de la prairie au milieu des vergers, du single raide dans les bois et de la route mais ici les routes sont très pentues.
On croise une nouvelle fois le tracé de l’étape précédente, je lâche mon groupe lorsque les pentes sont plus douces, les italiens et hollandais sont redoutables sur ce terrain et je peine à suivre avec les jambes du jour. A peine le temps de récupérer un peu qu’un autre groupe rentre sur moi, contrairement à hier les écarts sont très minces et surtout le parcours plus roulant favorise une course rapide où ça ne débranche pas. Au sommet, on bascule dans une descente à nouveau très rapide. Du coup on se retrouve très rapidement au pied de la montée suivante qui nous mènera au point culminant du jour à 500 mètres d’altitude. Quelques coureurs sont à nouveau revenus, la densité est présente aujourd’hui avec notamment l’ami Nicolas Dujacquier qui fait un très bon début de course car nous sommes aux alentours de la 40e place.
Voici le premier ravito du jour à mi-course, vu ma forme du jour je décide de ne pas m’arrêter quitte à me rationner en eau, ne souffrant pas de la chaleur aujourd’hui. Cela me permet de rester au contact du groupe qui ne s’est quasi pas arrêté. On poursuit la montée par une rampe en béton à 17% ! Difficile de s’habituer aux pentes affreuses du secteur, je fais un peu le yoyo en queue de groupe. On retrouve à nouveau un secteur du début de parcours de la veille avec des grosses rampes qui passent limite à vélo et notre première descente un peu technique du jour. En bas de celle-ci, on quitte définitivement le parcours d’hier et on poursuit la descente très rapide à travers les vergers. On rejoint une petite route que l’on emprunte sur deux kilomètres me permettant de récupérer et de refaire la jonction avec l’avant du groupe. Il reste 20 bornes et on attaque une nouvelle montée qui va disloquer le groupe, je suis de suite à la peine à l’arrière du groupe avant de retrouver un peu de couleurs à la faveur d’un replat, c’est à partir d’ici que Nicolas lâchera d’un coup, le rythme reste soutenu aujourd’hui.
Je me retrouve donc à mener la deuxième partie du groupe qui s’est cassé en deux en compagnie de 3 coureurs avec lesquels je vais boucler cette matinée. La montée reprend sur du single parfois montant, parfois descendant, c’est plus fun à rouler puis on file pleine vitesse ur une piste pour retrouver les vergers. Place à la dernière montée du jour, il reste 15 bornes et c’est encore le fameux Monte Mauro que l’on va gravir mais par un nouveau versant. La première partie s’effectue sur route pendant 3 kilomètres puis on passe au 2e ravito où j’attrape une bouteille d’eau au vol, juste pour remplir un demi-bidon.
On file pleine balle dans une descente rapide avant de gravir la fin d’ascension de ce Monte Mauro. Une fois le sommet passé, c’est à nouveau une descente rapide qui nous attend mais cette fois sur un single ludique dans les bois. On enchaîne par quelques petits raidards sur un passage en crête puis on retrouve la descente finale d’hier sur la piste sui redescend vers le torrent Sénio. En bas, les 3 derniers kilomètres sont sans surprise car ils sont communs à chaque étape.
Je boucle les 49 kilomètres en 2h31 à la 42e place me faisant reculer de deux places au classement général, je me retrouve à la 34e place… En tête de course, c’est à nouveau l’allemand Mathias Frohn qui remporte une troisième victoire d’étape d’affilée en précédant de 17 secondes le néerlandais Gosse Van der Meer qui malgré avoir maintes fois attaqué durant ces 49 kilomètres devra une nouvelle fois se contenter d’une seconde place. Sur la troisième marche du podium, l’allemand Rick Steffen précède son compatriote Félix Fritzsch. Chez les dames, troisième succès de rang pour la belge Helena Plasschaert, ultra dominatrice de ce Rally di Romagna.
Mardi, c’est une étape plus physique qui nous attend avec au programme 53 kilomètres et 1800 mètres de dénivelé sur un nouveau secteur que l’on a hâte de découvrir.
Classements complets : www.rallydiromagna.com
Voir aussi :
– Rally Di Romagna 2021, c’est parti !
– Rally di Romagna 2021, jour 2
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