La Jacques Gouin 2017, une édition dantesque !

Ce week-end, le coup d’envoi de la saison des cyclosportives a été donné lors du Raid des Alpilles au sud (voir : Le Raid des Alpilles 2017, vécu par David Polveroni ) mais aussi lors de la 7ème édition de la Jacques Gouin organisée dans l’Essonne au départ du magnifique parc de Villeroy à Mennecy. Le parcours de 115 Km pour 800 m de dénivelé réparti en 8 bosses reste inchangé, il emprunte les plaines et plateaux du sud de l’Ile de France au coeur du parc naturel régional du Gâtinais Français. 

Par Vincent Lombardi – Photos : Vélostar

A peine sorti du parc de Villeroy, les premières gouttes de pluie se mettent à tomber, sans le savoir le peloton de 500 coureurs s’engage dans une édition dantesque. Dès le 20ème km, les averses redoublent, un vent violent s’abat sur les coureurs, les gouttes de pluie se transforment en gifles, on navigue sur le vélo plus qu’on ne roule, balloté au gré de rafales puissantes à vous éjecter de la route. Au gré des bordures et chutes, le peloton explose, on assiste vraiment à une course par élimination typée « classiques » où il faut composer avec les coups de cul/relances/cassures/route étroites/flaques/nids de poule ; d’ailleurs, je tape dur à un moment, les pneus (tubeless !) tiennent, tant mieux, les mains saisis par le froid, j’aurais été bien incapable de réparer.


En tête de course, les relais s’organisent tant bien que mal, vent de face, on culmine à 25 Km/h. Cette première partie de course est vraiment terrible, en à peine plus d’une heure, le peloton est décimé, il fait 4°C, il pleut à verse, beaucoup sont déjà en hypothermie, les abandons se comptent par dizaines. Les mains engourdies par le froid, tout devient compliqué/impossible, freinage, changement de vitesses, ravitaillement, etc. Sur le retour vers Mennecy, le vent est globalement plus favorable et la pluie tambourine un peu moins sur les casques, ce qui permet à l’avant un regroupement d’une vingtaine de coureurs dans la vallée abritée à hauteur de Boigneville. Il faut de la force face au vent et de l’adresse pour éviter de se retrouver dans les graviers en queue de bordure, à ce petit jeu, un groupe de 5 coureurs se détachent, les locaux Sébastien Lebas (Team Bonnat 91) et Brice Cheriaux (VCBS), les belges Jonas Vercoutter et Brecht Destoop (Cycling Team West) ainsi que votre serviteur. A 35 km du but, Brecht Destoop s’envole, au figuré fort heureusement, en cette journée confuse, il est nécessaire de le préciser.

Semblant insensible au froid, à la pluie et aux bourrasques, en cuissard court, il se joue de ce temps de flahute et fonce vers l’arrivée avec aisance, creusant un écart allant jusqu’à 1mn15 ! Dernier obstacle du jour, la côte de Champcueil et ses 400 derniers mètres à 10% qui se dresse à 10 kilomètres de l’arrivée avec une fois de plus, un fort vent de ¾ face. Je monte assis en force pour éviter de prendre trop de vent, j’emmène dans ma roue Sébastien Lebas, un peu cuit après avoir beaucoup travaillé. Dernière descente catastrophique pour moi, à plus de 60 km/h, avec des mains inopérantes, je n’arrive plus à contrôler le vélo, chaque aspérité de la route se transforme en décharge électrique qui me tétanise le haut du corps, je perds du temps. Une fois de retour sur le plat, le belge est en point de mire, il coince ! Son raid solitaire finit par l’épuiser, j’écrase les pédales autant que je peux, mes pieds tétanisés par le froid me font terriblement souffrir, je viendrai finalement mourir à 3 secondes de notre belge volant qui a bien mérité sa victoire après un sacré numéro en solo.

Au gymnase d’arrivée, les bénévoles en tenue « Far West » (le thème de cette année) côtoient des coureurs grelotants enveloppés dans des couvertures de survie, spectacle assez improbable. Tout a pris l’eau en cette journée tempétueuse de mars, sauf l’organisation d’Eric Ramos et du Team Cycliste Morangis qui, dans des conditions par moment apocalyptiques, ont réussi à ramener tout le monde à bon port, les 250 finishers, tout comme les 250 coureurs ayant abandonné en cours de route. Rendez-vous le 1er mai pour la Velostar, autre cyclosportive organisée par cette équipe, la distance augmentera pour atteindre 150 km, on espère que les températures suivront la même pente !

Voir aussi : Le Raid des Alpilles 2017, vécu par David Polveroni

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