Essai : Orbea Orca M30

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1799 €, le juste prix ?

Orca, c’est plus qu’un nom de modèle chez Orbea. C’est aujourd’hui le nom d’une famille de vélos typés « course ». L’Orca M30 est le premier modèle de la gamme, le plus accessible financièrement et physiquement. Un futur best-seller.

Reprenons le fil de la gamme route Orbea, avec dans la famille Orca le haut de gamme en fibres de carbone OMR, pour Orbea Monocoque Race (voir ici : www.velochannel.com/premier essai du nouvel Orbea Orca) proposé sous divers montage. Puis l’on trouve le cadre en fibres de carbone OMP, pour Orbea Monocoque Performance (voir ici : www.velochannel.com/Orbea Orca M10i), là aussi avec plusieurs montages, et enfin le cadre en fibres de carbone OME, pour Orbea Monocoque Evolution, qui nous intéresse aujourd’hui. Trois montages sont proposés à partir de ce cadre qui permet d’accéder au carbone de la marque ibérique : le Orca M20i en Ultegra Di2 à 2999 €, le Orca M20 en Ultegra à 2199 €, et enfin le M30 à 1799 € que nous testons ici, en Shimano 105 et roues Vision Team 30.

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Les périphériques sont aussi de qualité, avec un poste de pilotage FSA/Orbea, une selle Prologo, des pneus Vittoria Rubino. C’est propre et fonctionnel, avec une allure globale agressive et soignée, même si le poids est à première vue décevant : presque 8,7 kg prêt à rouler. Mais le Orca M30 dispose d’un beau potentiel en la matière, si l’on tient compte du poids de ses composants. Le vélo peut ainsi largement évoluer, notamment en s’attaquant au couple roues/pneus, perfectible à tous les niveaux. Il n’en reste pas moins que pour moins de 1800€, le M30 est une belle machine qui devrait faire un carton au cours des prochains mois. Et pas seulement parce qu’il est beau. D’ailleurs, il est d’emblée proposé en trois couleurs différentes. Rare à ce niveau de prix !

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Finition de haut vol

On pourrait d’ailleurs croire que pour ses trois modèles d’Orca, Orbea se contente de changer le niveau de gamme des fibres de carbone, tout en utilisant les mêmes moules. Et pourtant, il s’agit bien de trois modèles différents, ce que le tableau des géométries confirme d’ailleurs. L’OME se rapproche ainsi du haut de gamme OMR en termes d’angles et de longueur du tube principal, mais la douille de direction est plus haute de 7 à 14 mm. Situé entre les deux, l’OMP dispose de la même hauteur de douille que l’OMR, mais se montre très légèrement plus court et un peu plus couché vers l’arrière. Et à chaque fois, ce sont sept tailles qui sont proposées. Là aussi c’est très rare. Les trois modèles conservent un air de famille indéniable au niveau de la forme des tubes, notamment avec un tube diagonal énorme, une boîte de pédalier asymétrique, des bases imposantes et des haubans plus fins, mais de forme rectangle. Avec son sloping plus prononcé, l’OME est tout de même plus proche de l’OMP. L’autre différence significative concerne les passages des câbles de dérailleurs. Le modèle d’accès se contente de passages externes quand les deux autres intègrent tout. Pour autant, la finition est remarquable pour un vélo de ce prix. Surtout avec cette peinture blanche qui ne laisse passer aucun détail.

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Un équipement fonctionnel

Un poil plus lourd, le groupe Shimano 105 reprend néanmoins la technologie éprouvée sur les transmissions Dura-Ace 9000 et Ultegra. Le freinage est puissant et parfaitement dosable, le pédalier se montre parfaitement rigide, et les changements de vitesse sont précis et souples, bien que l’action au niveau de la manette paraisse très légèrement plus spongieuse que sur de l’Ultegra par exemple. Le M30 est équipé de roues Vision Team 30, au look sympa avec leur bande de freinage anodisée en noir. Une anodisation qui se marque néanmoins assez rapidement, après quelques centaines de kilomètres. Avec leurs jantes larges (18,9 mm), elle se montrent particulièrement stables à la relance et lors des efforts appuyés sur le plat. Et le profil de 30 mm est un bon compromis pour faire face au vent. En revanche le poids de 1920 g (sans blocages) est assez handicapant en cas de pratique nerveuse. Les pneus Vittoria Rubino, dont la section de 25 mm est idéale avec cette largeur de jante, manquent eux aussi de nervosité, tout en montrant un faible rempart face aux crevaisons. On peut faire mieux. Quant aux composants de position, ils sont plutôt bien choisis avec une potence qui assume son rôle sans souci (malgré plusieurs manipulations pour un réglage adéquat), un cintre compact qui tombe bien sous la main, une selle à la fois ferme et confortable, et une tige de selle assez pratique à régler.

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Sur la route

En dehors de son poids, qui le rend un peu poussif à la relance et lors des changements de rythme, l’Orca M30 est plutôt agréable au train, même en adoptant une allure soutenue. Ce n’est pas un monstre de rigidité, mais on ne sent aucune partie du vélo se désunir en montant en puissance. La boîte de pédalier et le triangle arrière restent bien stables, aussi bien en usant de gros braquets qu’en optant pour une cadence de pédalage plus élevée. L’exercice qui consiste à passer les côtes en force, à moins de 40 tours par minute est généralement parlant : ici le vélo ne louvoie pas, même si on ressent un petit fond d’élasticité. Que l’on trouve utile pour effacer les points morts haut et bas du pédalage, surtout à une cadence aussi faible. Ce cadre est clairement moins rigide que l’OMR, mais sans doute moins intransigeant aussi. Il est ainsi plus accessible pour ceux dont la condition physique est plus modeste, tout en n’étant pas complètement dépassé entre les jambes d’un coureur plus expérimenté. En danseuse et dans les ascensions par à-coups, là encore c’est la nervosité qui fait un peu défaut par rapport à des vélos plus huppés. Une question de poids, toujours, notamment des roues, mais aussi du poste de pilotage et des poignées de freins 105, qui alourdissent un peu la direction. Rien de rédhibitoire cependant, puisqu’il est juste nécessaire de s’habituer à des mouvements plus amples du haut du corps que ceux nécessaires à un vélo beaucoup plus cher. En termes de rendement pur, le niveau de l’équipement se ressent, c’est indéniable. Notamment en roulant vite sur le plat, où le contact des pneus avec la route n’est pas aussi euphorisant qu’avec du haut de gamme. Rien de surprenant, mais l’Orca M30 se rattrape en termes de confort, en tenant parfaitement le cap sur des routes défoncées ou sur des passages pavés humides et traîtres. Le vélo secoue certes un peu, mais on ne perd pas son contrôle, une caractéristique qui le rend rapidement rassurant. Tout comme l’est son comportement en descente, stable à haute vitesse et sans aucun guidonnage. Légèrement sous-vireur en raison de l’angle de la douille de direction en petite taille, il est plutôt prévenant et limite le risque de glissades avec une direction qui serait trop chatouilleuse, trop directe. À son guidon, les kilomètres s’enchaînent sans fatigue excessive, ni musculaire, ni articulaire.

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Pour qui ?

Sans être un pur vélo « cyclo » ou de coureur, il adopte plutôt un profil intermédiaire : celui des cyclos très sportifs, surtout avec ce cadre racé mais confortable, et une géométrie qui positionne l’utilisateur ni trop bas, ni trop long, mais suffisamment couché pour lutter efficacement contre le vent. Ce vélo est également une excellente base pour les coureurs débutants ou intermédiaires, d’autant plus que le potentiel du cadre n’est pas exploité à fond avec cet équipement, certes totalement cohérent, mais un peu lourd. Une autre paire de roues, plus légère (on peut gagner 500 g facilement, tout en gardant le même esprit – roues de 30 mm, en alu à pneu), rend l’Orca M30 déjà beaucoup plus explosif. Il n’en demeure pas moins qu’à 1799 €, l’Orbea Orca M30 nous apparait comme une belle affaire, au prix intéressant et largement justifié. Beau, bien fini et déjà exploitable tel quel sur de nombreux terrains, il devrait séduire – à juste titre – de nombreux adeptes du vélo de route.

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ORBEA ORCA M30
Les + : allure, finition, confort, potentiel sportif du cadre, nombre de tailles disponibles
Les – : poids des roues
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Cadre : Carbone OME
Fourche : Carbone OME
Dérailleurs : Shimano 105
Poignées : 
Shimano 105
Cassette : Shimano 105 – 11/28 dents
Chaîne : FSA Team Issue
Pédalier : Shimano 105 PressFit – 50/34 dents
Freins : Shimano 105
Roues : Vision Team Comp 30
Pneus : Vittoria Rubino 700×25
Potence : Orbea OC-II
Cintre : FSA Omega Compact
Tige de selle : Orbea OC-II Carbon 350 x 27.2 mm
Selle : Prologo K3
Poids : 8,42 kg sans pédales en taille 49
7 tailles : 47, 49, 51, 53, 55, 57, 60
3 coloris : noir/blanc/rouge, noir/rouge, noir/turquoise
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Prix public : 1799 €
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Contact : www.orbea.com

 

Voir aussi : Tous les essais Orbea

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