Wish One Monts du Morvan, du Gravel en grand !

Une balade entre monts et vallons

Voilà à quoi peut ressembler ressembler le Morvan si certains ne connaissent pas encore le poumon vert bourguignon : des pistes, des petites routes tortueuses, à peine plus de dix habitants au km2, des lacs, des rivières, du granit, des forêts, en bref un territoire parfaitement adapté à la pratique du Gravel. Et bien c’est justement ce que nous propose les organisateurs à l’occasion de cette 2e édition du Wish One Gravel Monts du Morvan, voici le récit d’une pittoresque balade dans un cadre bucolique.

Par Fred Ischard – Photos : Aeropix Reims

Nous voici à La Grande Verrière, l’un des plus anciens village du Morvan, blottie au fond du vallon du Méchet. Récupération du tracker GPS et des quelques goodies offerts lors de l’inscription, j’ai manqué le briefing de course mais les consignes sont simples : respect de la nature et du code de la route. Tout est dit, nous sommes sur un événement simple et convivial, sans artifices ni fioritures. Allez, direction un petit village voisin situé au pied du Mont Beuvray pour une dégustation de jambon de pays accompagné d’un grapiau, une gastronomie locale sous forme de crêpe épaisse au lard.

Le lendemain, réveil à 5h30… Il fait déjà jour dans la campagne morvandelle. Petit déjeuner rapide, en tenue et retour à La Grande Verrière pour le départ de ce Wish One Gravel Monts du Morvan. Les événements Gravel s’enchaînant en ce début du mois de mai, on retrouve assez peu de participants au départ avec 53 coureurs mais quelques belles têtes d’affiche se fondent dans ce petit peloton où règne une ambiance très conviviale. On a même l’impression de partir pour une balade entre potes. On oublie pas de démarrer son tracker sans quoi, pas de détection pour les passages sur les secteurs chronométrés car nous sommes bien sur une course mais au concept bien particulier. Au programme de la journée, 140 kilomètres à parcourir cumulant 2500 mètres de dénivelé dont 4 secteurs chronométrés au profil montant répartis sur l’intégralité du parcours et cumulant une petite vingtaine de kilomètres. C’est à l’addition des chronos sur ces secteurs que sera établi le classement de l’épreuve, autant dire que c’est un exercice très intensif qui nous attend.

Allez, dernières recommandations et à 7h30, c’est  parti pour une belle journée de vélo. Ça part en douceur pour quitter la Grande Verrière, en effet on a une trentaine de kilomètres d’échauffement pour rejoindre le premier secteur chrono. On attaque les premiers chemins dans un cadre champêtre et une fraîcheur matinale. On effraie bien malgré nous un troupeau de vaches, les premiers kilomètres se parcourant à allure neutralisée derrière un ouvreur de l’organisation sur un VAE. Après 4 kilomètres, on nous lâche au pied de l’ascension du Mont Tassin, c’est juste 1,5 kilomètre de montée assez douce dans un chemin forestier mais malgré que ce ne soit pas chronométré pour le moment, certains se sentent des fourmis dans les jambes et accélèrent considérablement l’allure formant naturellement des groupes de niveau. Pour ma part, pas de surprises, j’ai les jambes très lourdes et je ressens encore la fatigue de l’ACT3 effectué quelques jours auparavant. Pas d’affolement, j’adopte un petit rythme en queue de groupe alors que quelques coureurs sont lâchés. C’est la moto Mavic munie de quelques roues de secours qui suit la course pour dépanner les coureurs pour de petites interventions express. On bascule sur une descente où bon nombre de coureurs restent prudents et en bas, certains sont déjà arrêtés sur le côté pour réparer.

On va ensuite former un petit gruppetto pendant une dizaine de kilomètres assez roulants mais absolument pas ennuyeux. Ce n’est pas trop vallonné, on passe des petits villages comme La Comaille et on aperçoit la ville d’Autun et sa cathédrale. De petites routes tranquilles, on traverse un joli sous-bois par un single sauvage avant de traverser l’Arroux, le principal cours d’eau de la région par un vieux pont métallique. On visite les communes de l’autunois, on enchaine des petites montées courtes et on rejoint un gros groupe devant nous. Il ne reste donc plus que les coureurs les plus rapides devant. Je mets à profit la deuxième ascension du parcours, guère plus longue que la première mais suffisante pour m’extirper du groupe en compagnie de Christophe, un coureur francilien qui court également sous nos couleurs VELOCHANNEL.COM avec lequel je vais partager cette journée. Quelques kilomètres plus loin, nous voici au départ du premier secteur chrono de la journée après 31 kilomètres effectués.

Je reprends mon souffle, me concentre et m’élance sur les 5 kilomètres de la section en espérant que les jambes se débloquent un peu car je n’ai pas pu rouler à très vive allure durant la première heure. C’est une « course de côte » que l’on nous propose en escaladant les quatre kilomètres de la montée des Feuillies, une ascension globalement roulante et large par petits paliers qui réclame énormément de puissance. Je pars au train et accélère progressivement la cadence en ressentant finalement des sensations pas si mauvaises. Je me fais doubler à mi-pente par l’ex-coureur professionnel Mathieu Drujon parti une minute après moi, je parviens ensuite à le maintenir à distance raisonnable, me servant de lui comme d’un lièvre. La pente devient plus raide sur les derniers mètres avec deux lacets et pour finir c’est un kilomètre à bloc sur un single plat qui serpente au milieu des sapins avec quelques flaques qu’il faut éviter en mode chicanes naturelles. Je boucle ce premier secteur chrono en 15 minutes 45 à la 13e place ce dont je me satisfais au regard des jambes du jour, je réussis à débloquer un peu et l’adrénaline s’occupe du reste. C’est le spécialiste de cyclo-cross Alois Falenta, également ambassadeur Wish One, qui réalise le meilleur chrono en 13 minutes avec 42 secondes d’avance sur Mathieu Perrusset et une minute sur Florent Besses, triplé ambassadeur Wish One sur ce premier chrono du jour.

Un petit ravito nous attend à la sortie du chrono avec de quoi grignoter et remplir le bidon en eau. Un gobelet de coca, quelques bonbons et délicieux gels « Torq » dans la poche et je repars en compagnie de Christophe pour une liaison de 20 kilomètres, on a pour le moment 37 kilomètres et 650 mètres de dénivelé au compteur. Je suis ravi du parcours très varié et agréable, pas vraiment difficile pour le moment, juste ce qu’il faut pour profiter tout en donnant le meilleur de nous même sur les chronos.

On file en direction des petits villages d’Auxy et d’Antully, on emprunte des petites routes agréables, bref on reste bien dans l’esprit Gravel en enchainant de belles sections d’asphalte et des chemins en forêt. On traverse l’étang du Martinet puis on quitte la route pour traverser la forêt de Planoise avec tout d’abord un petit monotrace puis une longue ligne droite en forêt sur une piste en cailloux qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la Tranchée d’Aremberg (sans les pavés bien évidemment). Une longue descente en faux plat nous attend ensuite en suivant le cours d’un vallon perdu. Durant cette liaison, on s’est retrouvé seuls et c’est vraiment agréable à rouler. Une fois tout en bas, on se retrouve sur l’axe reliant Autun à Chalon, c’est le seul axe « important » que l’on va emprunter sur deux petits kilomètres. Nous avons 58 kilomètres de parcourus et voici le départ du second chrono du jour, le plus court avec ses 3 kilomètres à travers le bois des Renaudiots. Au regard de mon premier chrono, je décide de partir bille en tête sur ce secteur chrono assez simple puisqu’il faut suivre une piste au profil montant jusqu’à l’arrivée. La première moitié à plus de 8% de moyenne fait rapidement monter le cardio alors que la deuxième partie moins pentue réclame beaucoup de puissance. Malgré beaucoup d’envie, je ne fais guère beaucoup mieux que le premier secteur chrono avec cette fois le 12e temps en 9 minutes 06. J’ai cette fois roulé seul mais me suis un peu écrasé sur la fin du chrono et je manque vraiment de puissance lorsque la pente s’adoucit. Néanmoins, je reprends deux places et me retrouve à la 11e place au classement provisoire. Les écarts se creusent un peu avec le top 10 mais ça peut être un objectif lors des deux chronos suivants. En tête de course, c’est Mathieu Drujon qui signe le meilleur temps ex-aeco avec le surprenant Sofiane Sehili, plutôt habitué aux ultra longues distances qui prouve qu’il possède de belles qualités d’explosivité. Alois Falenta conserve le leadership avec 27 secondes d’avance sur Drujon et 54 secondes sur Perrusset.

Un nouveau ravito nous attend à la fin de ce chrono avec 61 kilomètres et 1150 mètres de dénivelé effectués. Allez, un peu de grignotage, on teste les délicieuses barres Torq et c’est reparti pour une longue liaison de 37 kilomètres. On poursuit d’abord la montée vers l’étang des Cloix, une traversée de route a empêchée les organisateurs de nous proposer l’intégralité de la montée en mode chrono. On roule sur de très jolis singles en pleine forêt au milieu de quelques étangs dans un cadre enchanteur et nous voici sur un des sommets emblématiques de l’autunois, la fameuse Croix de la Libération qui surplombe la très jolie ville d’Autun du haut de ses 585 mètres d’altitude, le panorama est exceptionnel et on profite d’une petite pause photo avant de basculer vers la cité autunoise par la section ludique du jour, on emprunte la piste verte du Bike-Park d’Autun. Le sentier n’est pas trop pentu, bien travaillé avec des bosses lissées que l’on peut facilement enrouler et des virages qui s’enchaînent les uns sur les autres, ce n’est pas chronométré mais c’est chouette à rouler.

Me voici à Autun, les organisateurs nous font visiter la ville : le plan d’eau, le théâtre romain, le temple de Janus, la pierre de Couhard d’où l’on s’interroge au premier regard sur l’origine de ce monument funéraire antique, la cathédrale pour sortir de la ville par la porte d’Arroux prouvant que ce cours d’eau est un véritable symbole pour cette ville. On prend maintenant la direction de La Grande Verrière en traversant les prairies bocagères du pays autunois, la liaison est assez casse-pattes et usante pour les organismes et on termine l’approche vers La Grande Verrière en longeant le cours du Méchet. On retrouve le village d’où nous sommes partis cinq heures plus tôt mais nous n’avons que 98 kilomètres au compteur, il nous faut donc effectuer une boucle d’une quarantaine de kilomètres et ce ne seront pas les plus faciles. D’ailleurs, d’entrée de jeu, voici le départ du troisième chrono du jour, le plus long avec ses six kilomètres et 300 mètres de dénivelé. C’est encore une « course de côte » qui nous attend avec une série de raidards entrecoupés de replats roulants qui obligent à relancer pour reprendre un peu de vitesse, le dernier kilomètre s’effectuant tout schuss sur une piste forestière très rapide. Je me sens plutôt bien sur ce chrono en reprenant des concurrents partis avant moi. Bon, je ressens la fatigue mais je me donne vraiment à fond pour tenter d’intégrer le top 10 ! Et ça va payer, je boucle les 6 kilomètres en moins de 20 minutes à la 6e place. Et ce secteur chrono plus long et surtout se déroulant après 100 kilomètres de course va mettre certains coureurs du top 10 en difficulté, j’en profite donc pour remonter à la 8e place du classement, une véritable surprise pour moi vu la forme du jour mais il faut vraiment tenir compte d’un format de course qui en général ne m’est pas favorable mais qui le devient lorsque la fatigue est présente sur un plus long format chronométré. C’est Alois Falenta qui signe un deuxième meilleur temps et se retrouve avec une large avance de 2 minutes 27 sur Sofiane Sehili, absolument surprenant et parfaitement à l’aise sur ce format court. Florent Besses remonte à la 3e place à 2 minutes 42.

Le ravito qui nous attend en fin de chrono est salvateur. J’en profite pour récupérer un peu car j’ai vraiment tout donné sur ce chrono. Après 10 minutes de pause, on repart pour une liaison de 20 kilomètres et on poursuit l’ascension vers le Haut Folin, le point culminant du Morvan à 900 mètres d’altitude. L’ascension est plutôt facile et agréable sur une route forestière qui monte régulièrement pendant 5 bornes. Je subis le contrecoup du chrono sur cette montée et je roule à un petit train pour me hisser à ce sommet. Bon, c’est dommage, on reste en pleine forêt et on a aucun panorama au sommet. On bascule sur une piste puis sur une petite route pour redescendre 400 mètres plus bas dans le vallon du Méchet. Encore quelques kilomètres un peu casse-pattes, passage à proximité de St Léger et c’est parti pour la dernière ascension du parcours et après un kilomètre, voici le départ de l’ultime chrono et probablement le plus difficile de la journée. On a 120 kilomètres au compteur et il faut affronter les 4,5 kilomètres et 400 mètres de dénivelé de cette redoutable ascension du Mont Beuvray. Je ne prends pas le temps de m’arrêter et préfère enchainer pour ne pas gamberger. D’entrée de jeu, les pentes sont raides, rarement en dessous de 10% durant la première moitié de chrono. Ensuite, nous voici à l’entrée du parc du Mont Beuvray mais il faut encore se hisser au sommet et ça commence par 500 mètres à 16% de moyenne. Je m’écrase un peu sur ces affreuses pentes. Pour finir c’est un dernier kilomètre à 10% de moyenne avec une rampe à 15%. L’effort est vraiment extrême, j’essaie de ne rien lâcher, une dernière relance et voici la ligne d’arrivée de l’ultime chrono au sommet de ce Mont Beuvray à 820 mètres d’altitude et cette fois, quel panorama ! C’est vraiment un site magnifique auquel on a droit. Dernier ravito, on nous propose une rafraîchissante bière et une casquette aux couleurs de l’épreuve. On reste une petite heure à profiter du lieu avant de redescendre vers l’arrivée à La Grande Verrière. Cette petite quinzaine de kilomètres à profil descendant intégralement sur asphalte est vraiment très agréable pour se remémorer les souvenirs de la journée et récupérer de nos violents efforts.
Il nous reste quelques heures à patienter avant la proclamation des résultats et le fameux bœuf bourguignon local offert aux participants. Au final, je réalise le 7e temps de l’ultime chrono m’offrant ainsi une place supplémentaire pour boucler ce Wish One Monts du Morvan à la 7e place au classement final. En réalisant le deuxième temps du chrono final, Alois Falenta remporte cette 2e édition du Wish One Monts du Morvan devant Sofiane Sehili qui remporte le chrono final et Florent Besses. Mathieu Drujon et Mathieu Perrusset complètent le top 5.

Clap de fin sur cette 2ème édition du Wish One Monts du Morvan avec le départ de La Grande Verrière et l’arrivée mythique au Mont Beuvray, l’iconique et indispensable service course Mavic , la sportivité et la convivialité de tout les participants, la satisfaction de franchir la ligne d’arrivée au bout d’un parcours qui alterne sections chronos et liaisons sur un tracé varié dans un cadre champêtre.

Prochain rendez-vous le 5 juin à Millau pour le Wish One UCI Millau Grands Causses !

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