1 mois et 3500km en Maxxis Rambler EXO TR !
Premier pneu spécifique Gravel créé par Maxxis, le Rambler se présente comme un pneu rapide et confortable. Nous l’avons mis à l’épreuve de la French Divide (entre autres) dans sa version EXO Protection, histoire de juger ce pneumatique dans son intégralité.
Par Philippe Trochon
Nous sommes début Juillet 2016, j’ai pris le pari un peu fou de m’aligner sur la French Divide, épreuve gravel ultra-distance première du genre en france. Il faudra rallier Dunkerque à Hendaye (en gros), par 2200km de routes, chemins de halage, pistes forestières et sentiers de montagne. Après un long moment d’hésitation sur le type de vélo à utiliser, me voilà bien embarrassé avec un Sobre Versatile, plutôt gravel donc, acceptant des pneus de section maximale de 42 mm. Dommage, vu le parcours j’aurais bien aimé me rapprocher des 50 mm. Autre petit souci une fois le nez dans les catalogues, difficile de trouver un pneu en 42 ou 40 mm avec un profil assez polyvalent pour s’adapter au maximum au tracé de cette épreuve, sans être trop fragile et se montant sans chambre.
Et puis finalement, une semaine avant le départ, le choix se portera sur un Maxxis Rambler Tubeless Ready en 700×40 EXO Protection, un profil bien roulant mais comportant des crampons latéraux intéressants pour un bon contrôle en courbe. Le temps m’est compté, l’installation se fera donc quelques jours avant de rallier la ligne de départ. Côté montage, comme à son habitude chez Maxxis, se fait d’une manière très simple, même à la pompe à pied il est possible de monter le pneu sans chambre (ce qui peut cependant se montrer moins aisé avec certains modèles de jantes, mais c’est rare).
Me voilà donc sur les premiers jours de cette épreuve oh combien passionnante et exaltante, où je me sens tellement bien posé sur le vélo et en confiance avec les pneus que je me surprends jour après jour à prendre un plaisir dingue à lâcher les freins, prendre des appuis et attaquer pour passer devant mes compagnons de route dès que les portions sont un peu joueuses, en Champagne ou dans le Morvan dans un premier temps. Et puis, j’ai joué, j’ai perdu ! Mauvaise trajectoire et grosse vitesse dans un tapis de gros silex un peu trop proéminents, avec les 10kg de bagages embarqués pas de pardon c’est la crevaison ! Rappel à l’ordre, le Rambler reste un pneu Gravel, éloigné du VTT donc. Réparation compliquée pour venir à bout de pas moins 4 entailles dans le pneu, on a pas fait semblant ! Puis on repart après 4 heures de bricolage, pas encore à la moitié de la distance totale à parcourir sur ce French Divide. Laissant l’énervement et le stress derrière moi, je peux enfin rouler à travers le Morvan, magnifique, mystique et éprouvant par son épaisse forêt et ses lacs au fond des vallées.
Les kilomètres défilent, j’attaque la traversée du Massif Central où je vais vraiment faire une descente folle depuis le Lac de Guéry jusqu’à La Bourboule avant de profiter pleinement de ces Rambler quelques jours plus tard sur les routes et chemins de halage s’avalant à grande vitesse grâce à ces pneus qui apportent vraiment une faible résistance au roulement et la possibilité de tenir des vitesses élevées sans trop peiner. Les Pyrénnées ensuite, 9 cols sur 2 jours et les descentes qui vont avec. Sur le bitume, les pneus sont excellents, le chargement m’apporte un petit gain de stabilité et d’équilibre au freinage. On affine les trajectoires, on recherche l’aérodynamique, retarde le freinage et l’on jète parfois un oeil sur le compteur qui s’affole aux alentours des 85km/h et même au dessus des 100km/h à deux reprises dans le Tourmalet et le Soulor. Les pneus ont tenu bon, jusqu’à l’arrivée à Mendionde, traversant les derniers kilomètres de sentiers de pèlerins du Pays-Basque sans encombres…
Dommage de s’arrêter là, j’ai poussé le vice, après une petite période de repos puis de liaison à vélo, de rallier Porto au Portugal par la route avec un ami. 1000 km supplémentaires et encore de belles parties de manivelles ! Vers la fin, l’usure trop prononcée du pneu arrière conjugué avec le bitume brulant prendra le dessus, m’obligeant à une nouvelle pose réparation mais ça ira au bout.
Ces pneus sont vraiment très bons, j’ai pu m’approcher d’une pratique VTT et jouer avec le vélo sans être pris à défaut, prendre des vitesses incroyables en descente de cols, rouler des dizaines de kilomètres sur le plat à des vitesses élevées tout en récupérant un peu d’énergie. Les crevaisons citées sont dues au terrain bien plus typé VTT que Gravel Bike et à la manière de piloter en mode compétition. En pratique purement Gravel, c’est un régal. D’un poids contenu de 412 g, plutôt solide et facilement disponible auprès de votre revendeur, nul doute que ce pneu devrait bientôt s’imposer comme étant la nouvelle référence Gravel !
Les + : conception, performance
Les – : prix
Carcasse : 120 TPI renforts EXO Protection sur les flancs, tringles souples en carbone
Gomme : Dual Compound
Dimensions disponibles : 700×38 et 700×40
Autre version : carcasse 60 TPI
Prix public : 85,90 €
Voir aussi : Test longue durée du Maxxis Ardent Race 3C EXO Protection
> Autres essais : www.velochannel.com/Essais
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Un pneu testé en 38 sur gravel usage route / sentier très caillouteux (50/50) qui présente d’excellentes qualités. Roulant avec un très bon grip sur route, idem dans les chemins cabossés. Le vélo reste nerveux et stable en toute conditions, et va accorder encore des reprises intéressantes sur terrain très boueux. Sans oublier un grand confort de manière général. Une très grande polyvalence donc.
Seul bémol, au bout de 1.000 km, l’usure semble assez conséquente. même si les qualités exposées n’ont pas fléchi.
Le prix est celui d’un pneu haut de gamme.
1 crevaison déjà au bout de 42 kms sur chemins blancs et voie verte bitumée !