Test du Kuota K-Uno

Finition à l’italienne

Au sein de la gamme Kuota, le K-Uno évolue à la frontière entre compétition et cyclosport. Fibres de carbone de haut de gamme, équipement de bon niveau et géométrie typée confort cohabitent sur cette machine que l’on peut faire évoluer selon notre pratique ou nos aspirations. 

Peu de surprises mais du fiable et du solide concernant le cadre, qui est en deuxième position dans le catalogue Kuota, juste derrière le Khan, utilisé par les pros et qui dispose d’une géométrie dédiée à la compétition (tube supérieur plus long et douille de direction plus basse). En parallèle, on trouve aussi le Kougar, le vélo aéro de la gamme. Le K-Uno est quant à lui constitué de fibres haut module et assemblé comme beaucoup de cadres du marché avec une partie avant monocoque dans un premier temps puis les haubans et les bases.

Le triangle avant est assez massif. On sent que toute l’attention a été portée sur la douille de direction et sur la boîte de pédalier. Cette dernière est au standard BB386, comme sur tous les cadres de la gamme Kuota actuellement.

Le serrage de tige de selle est intégré au cadre avec un accès aisé pour l’ajustement. Efficace et discret, la ligne générale du vélo y gagne également.

Annoncé à 910 grammes le cadre et associé à une fourche de 380 g, l’ensemble est cohérent et permet d’obtenir une machine toute montée relativement légère, aux alentours de 7,4 kg en taille M (sans pédales et sans porte-bidon). Les pneus, la cassette et le poste de pilotage sont les éléments les plus handicapants en termes de poids, mais ce sont aussi des accessoires relativement faciles à faire évoluer. Six tailles sont disponibles avec des géométries bien équilibrées entre confort et performance. Le cyclosportif ou le coureur amateur peuvent y trouver leur compte. Seule la taille XS possède un tube horizontal inférieur à 50 cm, une dimension parfois compliquée pour trouver un parfait équilibre entre les deux roues. Heureusement pour la maniabilité, l’angle de direction est toujours assez vif sur toutes les tailles.

Dans sa livrée noir mat, avec ses haubans effilés et un tube diagonal imposant, le K-Uno possède un style classieux et racé. Un savant mélange de belle finition à l’italienne et de sportivité.

Un montage intéressant

Le montage est propre, soigné et on dispose de périphériques de marque. L’ensemble cintre et potence Deda en atteste. Clairement typé cyclosport avec ce montage, notre vélo d’essai frôle tout de même les 5000 €. Nous sommes donc dans une fourchette haute, pour un pratiquant souhaitant du matériel haut de gamme. Leviers, dérailleurs et freins sont signés Shimano Ultegra 11 vitesses, de l’éprouvé en termes de fonctionnement. Pour gagner un peu de poids, et parce qu’il convient parfaitement à la boîte en BB386, c’est un pédalier Rotor 3D qui a été choisi.

Les roues, enfin, sont très polyvalentes pour un usage courant. Les plus perfectionnistes choisiront en complément une paire de roues très haut de gamme en carbone, mais les Mavic Ksyrium Elite montées ici sont parfaites pour le K-Uno. Elles sont légères pour des roues de cette catégorie et très réactives. Un compromis idéal mais les pneus pénalisent un peu l’ensemble, tout comme la cassette en Shimano 105, plus lourde, plus économique, avec une plage de développements large mais qui laisse beaucoup de trous dans la gamme de braquets.

Sur la route

Comme beaucoup de vélos de cette catégorie, le comportement du K-Uno est relativement uniforme, mais pas sans saveur. La partie centrale du vélo est verrouillée, la boite de pédalier correctement tenue. Au regard de ses dimensions on peut le comprendre et cela rassurera les coureurs qui pédalent en force. En revanche, la fourche a parfois du mal à tenir son rang face à cela. La colonne de direction tient le coup mais les fourreaux manquent un peu de tenue lors des sollicitations extrêmes. Ce qui passe pour un avantage sur route mauvaise, devient un léger inconvénient en relance ou dans les entrées de courbe. Mais c’est une question aussi ne niveau d’engagement du coureur. Car cette idée de ne pas avoir un rail à engager dans chaque virage, permet aussi au K-Uno de garder une certaine tolérance dans le choix des trajectoires et peut être un sérieux atout lorsque la fatigue s’installe.

Avec sa cassette 11-32, son pédalier compact et ses pneus de 25 mm, le Kuota s’inscrit clairement dans une démarche de confort et de tolérance face à la difficulté et aux obstacles qui se dressent sous les roues. L’étagement de la cassette fera bondir les coureurs pointilleux qui n’habitent pas forcément dans des régions très vallonnées, mais ravira les débutants qui trouveront là le moyen de s’exprimer sur tous les terrains sans avoir à changer de matériel. Avec 34×32, on peut grimper aux arbres, ou du moins finir d’escalader un col même en cas de grosse défaillance. Les nouvelles Mavic Ksyrium Elite sont des roues super bien placées en termes de rapport qualité-prix, et conviennent parfaitement à l’esprit du K-Uno. Malheureusement, le choix des pneumatiques n’est pas judicieux à notre sens. Lourds, ils manquent cruellement de rendement et les chambres à air prévues pour sections de 25 ou plus le pénalisent encore davantage, aussi bien au niveau du poids de l’ensemble roulant que de réactivité. Dommage quand on sait à quel point on peut gagner en performance et en plaisir rien qu’en choisissant soigneusement pneus et chambres. Ce genre de petites économies sur un vélo à près de 5000 € nous semble dommageable. Gonflés à 7 bars avec un gabarit moyen, le confort est évidemment de très haut niveau. Alors, même si nous préfèrerions des pneus de 23 mm et une cassette mieux étagée pour tirer tout le potentiel du vélo, notons que ce montage reste toutefois parfaitement cohérent avec l’esprit du vélo tel que le veut Kuota. De plus, le K-Uno est aussi disponible avec une cassette plus classique et un dérailleur Ultegra à petite chape (-60 €).

Après tout, le Khan et le Kougar sont là pour satisfaire les plus velléitaires d’entre nous. Le K-Uno reste un vélo bien fini qui conviendra parfaitement techniquement à ceux qui se lancent dans leur première aventure cyclosportive en montagne par exemple, à la condition de ne pas être trop regardant sur le prix.

 

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