Des roues carbone accessibles
Au milieu d’une gamme de vélos très complète, BH propose également deux paires de roues à jantes hautes en carbone à pneu autour de 1000 €. VeloChannel.com a testé pour vous sur 4000 km les EVO 38.
En consultant le site www.bhbikes.com, on trouve deux paires de roues carbone à pneu : les EVO 38 et les EVO 55, qui, comme leurs noms l’indiquent, se différencient par leur hauteur de jantes (38 et 55 mm). Une troisième paire de roues apparaît aussi sur les différents montages proposés, mais plus spécifique, puisqu’il s’agit des EVO 55 pour freins à disque, que l’on retrouve sur le tout nouveau G7. Les EVO 38 que nous avons testées sont quant à elles montées sur trois vélos de la gamme Ultralight Evo pour le millésime 2016, alors que lors de notre précédent essai de ce vélo au début de l’été, nous avions eu droit à un montage avec des Dura-Ace C24. De par leur polyvalence supposée, les EVO 38 conviennent bien à ce type de cadre : poids contenu, profil aérodynamique mais avec peu de prise au vent latéral, pas trop d’inertie, et toujours l’aspect pratique des pneus, par rapport à celui plus problématique des boyaux.
Jantes et moyeux génériques
Peu de surprises en détaillant le montage des EVO 38, surtout au prix de vente recommandé. On trouve des moyeux génériques, déjà présents chez de nombreux monteurs de roues artisanaux. Quatre roulements à cartouche étanches à l’arrière, deux à l’avant, aisément remplaçables, puisqu’on les trouve d’ailleurs dans le catalogue de pièces détachées BH (57,90 € pour le kit de roulements arrière, 19,90 € pour le kit avant). Ils sont compatibles avec un corps de cassette Shimano/Sram ou Campagnolo, lui aussi interchangeable. Les jantes quant à elles ressemblent beaucoup à celles qui sont utilisées par une célèbre marque suisse de roues. 100% carbone à pneu, avec une faible largeur et une surface de freinage renforcée. On trouve 20 rayons profilés à l’avant, et 24 à l’arrière. À l’avant, rayonnage droit classique, alors qu’à l’arrière, ce sont 12 rayons droits à gauche qui sont associés avec 12 rayons croisés par 2 côté cassette. Avec les fonds de jantes mais sans blocages, elles affichent 1520 g sur la balance, ce qui est à peine plus lourd que des roues en alu de haut de gamme du même prix, avec le côté aéro en plus. Les EVO 38 sont livrées avec blocages rapides (fins et légers) et patins de freins spécifiques, au prix de 999 €.
Des roues qui passent partout
Malgré un rayonnage qui semble souple au toucher, les EVO 38 font preuve de pas mal de rigidité, notamment grâce à leurs jantes. Elles apparaissent même un peu raides sur les premiers tours de roues, puisqu’elles sont montées avec des pneus de 23 mm, les 25 n’étant à notre avis pas adaptés à ce type de jantes fines. Cela se ressent aussi rapidement en termes de confort, puisque les EVO 38 semblent un peu « dures » sur les mauvais revêtements. Le vélo répond donc parfaitement à la moindre sollicitation en danseuse, que ce soit en force ou de manière plus tonique. Une très bonne surprise. Sur le plat ou sur des parties moyennement vallonnées, on bénéficie rapidement de l’effet aéro des jantes profilées. Les roues fendent l’air, bien plus en tout cas que des roues plates en alu classiques. Cela se traduit par une moyenne plus rapide, et par une vitesse élevée plus facilement maintenue. La hauteur de 38 mm est sans doute moins efficace encore que les 55, mais pour un gabarit léger, c’est plus sécurisant, notamment vent de côté. Pas d’embardées ni de trajectoires difficiles à tenir dans le vent, c’est un bon compromis. Si dans les bosses les EVO 38 ne semblent pas pénalisantes à basse vitesse – à dire vrai, on ressent assez peu leur inertie malgré le poids de 1520 g – ni même à vitesse élevée mais au train, c’est en démarrant sèchement ou en tentant de passer des murs en force qu’elles perdent soudainement de leur superbe. Les roues semblent rigides, mais jusqu’à un certain point. Elles fléchissent d’un coup, presque sans prévenir, en cas de très grosse accélération. Si les jantes ne sont pas en cause, c’est bien du côté du rayonnage qu’il faut regarder. D’ailleurs, à mi-parcours de notre essai – soit après un peu plus de 2000 km – il a fallu passer par la case vélociste, pour dévoiler et retendre la roue arrière qui a pris du saut et du voile. Grâce aux mains expertes de Pro Bike Shop à Plouay (56), le problème a pourtant vite été résolu, et les roues n’ont plus bougé par la suite. Le freinage, enfin, donne toute satisfaction, et c’est là aussi en quelque sorte une surprise pour un modèle de roues en carbone de ce prix. Avec les patins idoines, les distances d’arrêt et le dosage sont efficaces et sécurisants sur le sec. Sur le mouillé, le freinage est presque trop franc. En tout cas, c’en est fini des roues carbone à pneus qui ne freinent pas sous la pluie avec les EVO 38. Au final, les jantes et les moyeux n’ont pas bougé, même après plus de 4000 km assez intenses, et par tous les temps.
Comparatif
Évidemment, nous n’avons pas pu résister à l’envie de comparer les BH EVO 38 avec du matériel concurrent. Tout d’abord par rapport à des roues haut de gamme en alu, puisque le prix de vente des EVO 38 (999 €) pose directement cette alternative. Nous avons donc choisi des Campa Shamal Ultra à pneus (1430 g).
Au programme, une bosse de 1,8 km, ainsi qu’un autre segment de plat sur 3 km, effectués alternativement avec les deux paires de roues, avec les mêmes pneumatiques (Continental Grand Prix 4000 SII en 23 mm) à une puissance stabilisée de 300 watts.
Bosse
Campagnolo Shamal contre BH EVO 38 : – 3s
Plat
Campagnolo Shamal contre BH EVO 38 : + 9s
Avec un prix de vente équivalent, un poids inférieur d’une petite centaine de grammes, un profil moins haut de 10 mm, les Shamal sont un poil plus dynamiques dans la bosse, mais assez nettement moins rapides sur le plat, à puissance équivalente.
Place ensuite à un comparo avec des roues en carbone très haut de gamme, d’un profil équivalent aux BH EVO 38, à savoir des Mavic Cosmic Carbone Ultimate à boyaux, vendues presque trois fois plus chères. Jantes de 40 mm, rayons et moyeux carbone, boyaux Continental Compétition 22 mm, et 1200 g la paire.
Bosse
Mavic Cosmic Carbone Ultimate contre BH EVO 38 : – 6s
Plat
Mavic Cosmic Carbone Ultimate contre BH EVO 38 : – 2s
Plus légères et plus rigides, les CCU sont aussi plus dynamiques en bosse, surtout en cas de relance. Ce n’est pas vraiment une surprise. Sur le plat, en revanche, la différence n’est absolument pas significative, compte tenu de la longueur du segment. Les deux paires de roues se valent dans ces conditions de roulage, même si à l’usage les CCU sont toujours un peu plus rigides et un peu plus vives sur les changements d’allure que l’on peut rencontrer au cours d’une sortie.
Voici qui nous éclaire un peu plus sur le champ d’action des EVO 38, des roues finalement très polyvalentes et qui se posent en concurrentes sérieuses face à des roues alu de haut de gamme, aussi bien en termes de prix que du côté pratique. Seul le rayonnage est à surveiller.
Jantes : carbone à pneus 38 mm
Rayonnage : 20 rayons à l’avant monté en radial, 24 à l’arrière croisés à 2 côté roue libre, e radial côté opposé
Corps de cassette : Shimano/Sram 11v ou Campagnolo 11v
Poids : 1520 g la paire avec fonds de jante
Prix : 999 €
Contact : www.bhbikes.com
Voir également :
> Autres essais : www.velochannel.com/Essais
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Bel article
Résultat des tests après la tension des rayons ok? Sinon article intéressant cela aurait été intéressant de faire un mix avec la bh55mm a l’arrière pour comparatif bravo pour ton travail.
Bonjour
Et apres la reprise du rayonnage, elles se tenaient mieux? Elles flechissez toujours ?
Merci de votre reponse car je suis sur le point d en acheter.
Jeremy
Bonjour,
Oui, vous pouvez y aller après une retension des rayons, ce sont des roues au bon rapport qualité-prix.
J’ai exactement les mêmes jantes, elle sont très bien mais le rayonnage edt vraiment à revoir pour ma part, après 6000 km j’ai déjà retendu une bonne dizaine de fois la roue arrière et à chaque fois elle se voile après une ou deux sortie