Test des pneus Pirelli PZero Velo 4S

Du rendement et de l’adhérence

Présentée en juin dernier, la gamme de pneus route Pirelli PZero couvre l’essentiel des besoins des cyclistes sportifs avec trois modèles : le PZero Velo pour un usage sportif polyvalent, le PZero Velo TT pour la très haute performance (au détriment de la longévité), et le PZero Velo 4S pour les mauvaises conditions météo. C’est ce dernier que nous avons mis à l’épreuve au cours de cet hiver très humide.

Pirelli est une marque italienne prestigieuse de pneumatiques, présente au plus haut niveau de compétition auto et moto, ainsi que sur beaucoup de voitures particulières. Le nom PZero représente aussi un niveau de gamme élevé, comme on le voit sur de puissantes berlines allemandes ainsi équipées de pneus portant cette référence. À l’instar de Michelin en France, la marque se devait d’être présente dans le milieu du vélo, comme elle l’avait déjà été sur la première moitié du XXe siècle. Le moins que l’on puisse dire après le test du PZero Velo 4S, c’est que l’entrée en matière est plutôt excellente.

Au niveau de la composition, la marque italienne utilise une gomme SmartNet Silica, une molécule à base de silice de composition différente de celle habituellement utilisée chez la concurrence. À ce stade, difficile de faire vraiment le tri avec un discours marketing, mais Pirelli affirme que les particules SmartNet Silica permettent d’obtenir une structure homogène du composé chimique et un positionnement ordonné de celles-ci, pour un bon compromis entre faible résistance au roulement, adhérence et longévité. Néanmoins, de subtiles différences existent entre les trois modèles PZero Velo, avec un mélange légèrement modifié pour les performances d’adhérence, et un renfort supplémentaire en Aramide entre la chape et la gomme pour le PZero Velo 4S pour limiter les risques de crevaison. La carcasse est plus classique dans cette gamme de pneus, avec 127 TPI. Et pour cause, car les Pirelli PZero Velo sont fabriqués en France, chez Hutchinson. Un gage de savoir-faire et de qualité, même si le fabricant français utilise pour l’occasion les composants fournis par Pirelli.

On note la présence de rainures assez prononcées sur la chape des PZero Velo 4S, normalement pour faciliter le drainage de l’eau sous des conditions humides. Cependant, à la vue de la section des pneus, on ne sait pas si ces rainures sont réellement efficaces ou si elles ont seulement pour objet de rassurer le cycliste.

Au niveau de la dimension, nous avons choisi ces pneus en 700×23, alors qu’ils sont aussi disponibles en 700×25 et 700×28. Montées sur des jantes assez fines avec une largeur interne de 13 mm, ils conviennent à merveille, évitant ainsi un ballon préjudiciable au rendement et au contrôle du vélo. Sur ces jantes, nous avons mesuré la section de 23 à 25 mm en réalité, pour 23 mm de hauteur. Au niveau du poids, nous avons pesé nos deux exemplaires à 198 et 206 g. C’est très performant pour des pneus destinés au mauvais temps. Enfin, notons que les pneus sont livrés avec un packaging de haut de gamme, une jolie boîte qui met en valeur le produit, mais qui n’apporte rien par ailleurs. Le prix est également assez élevé, à 46,90 € prix public.

Sur la route

Pluies fréquentes, routes sales, sols froids et humides, nous n’avons rien épargné aux Pirelli PZero Velo 4S, sauf le verglas et la neige. 90 % des 2400 km de ce test se sont déroulés sur route humide. Un hiver particulièrement exigeant pour le matériel, puisque nous avons même flingué une chaîne Shimano Ultegra en deux fois moins de kilomètres qu’habituellement. Les Pirelli ont pourtant surpris par leur rendement au cours des deux ou trois premières sorties, que nous avons pu faire sur le sec. Ils se révèlent dans le domaine nettement meilleurs que la concurrence, notamment les Continental GP 4 Seasons ou les Michelin Power All Season. Leur poids léger y est pour beaucoup (c’est vraiment inhabituel dans le domaine), ainsi que la nervosité ressentie à la relance. À la condition toutefois de ne pas commettre l’erreur de sous-gonfler, ce qui serait ici contreproductif aussi bien en termes de rendement que d’adhérence. Là encore, même gonflés à tout petit moins de 8 bars, les PZero 4S tiennent le pavé, ou plutôt le bitume.

« Gras, humide, passages de bandes blanches : ils rassurent en toutes circonstances. »

Gras, humide, passages de bandes blanches : ils rassurent en toutes circonstances, sauf peut-être sur des revêtements rugueux où ils n’épousent pas parfaitement les irrégularités de la route. C’est vrai sur une montée bétonnée que nous avons l’habitude d’emprunter, et qui voit le pneu arrière patiner un peu, comme tous les modèles que nous avons testés d’ailleurs. C’est aussi le cas dans une descente avec des rainures longitudinales, où nous avons failli perdre le contrôle avec un léger coup de raquette à l’avant, avant que le pneu ne retrouve du grip. Reste que globalement, les PZero 4S rendent superbement bien pour ce type de matériel, et limitent fortement les risques de glissades. Des coups de freins brusques (mais pas recommandés !) sur le mouillé n’ont pas bloqué la roue, ce qui rend ces pneus Disc Ready. Nous n’avons en revanche pas été totalement convaincus par la protection anti-crevaison, puisque nous avons subi trois perçures dans les 500 premiers kilomètres. Cela partait mal, même si par la suite et malgré de fortes pluies, nous n’avons pas crevé à nouveau. Malgré quelques petites coupures, le pneu avant est peu marqué après 2400 km, alors que l’arrière montre déjà un début d’usure de la bande de roulement. En intervertissant les deux pneus et en continuant dans ces conditions, 2000 km supplémentaires doivent être accessibles, même s’il faut pour cela nettoyer de temps la bande de roulement pour retirer les petits silex incrustés dans la gomme tendre.

Les Pirelli PZero Velo 4S sont des pneus de haut de gamme, destinés aux conditions difficiles pour apporter une excellente adhérence sous la pluie mais sans toutefois être limités en rendement. Leur prix assez élevé, leur durabilité qui semble moyenne de même que leur résistance à la crevaison qui n’est pas à toute épreuve ne les destinent pas forcément à un usage intensif à l’entraînement. Ce sont plutôt des pneus de course pour le début de saison. 

PIRELLI PZERO VELO 4S

Les + : Poids, rendement, adhérence sur le sec et sur le mouillé
Les – : Résistance moyenne à la crevaison

Construction : carcasse 127 TPI, gomme SmartNet Silica, renfort Aramide
Dimensions : 700×23, 700×25, 700×28
Poids : 198 et 206 g en 700×23

Prix public : 46,90 €

Voir aussi :
– Quels pneus pour l’hiver?
– Test longue durée des pneus Michelin Power All Season
– Test des pneus Bontrager AW3 Hard Case Lite

 

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2 commentaires sur “Test des pneus Pirelli PZero Velo 4S”

  1. Bonjour, vous dîtes dans l’article « à condition de ne pas sous gonfler ». On entendant souvent 10% du poids du cycliste pour choisir la pression, ou parfois on entend 7 bars et rien d’autres. Moi personnellement, on m’a appris qu’étant donné que le poids du cycliste allait plus sur l’arrière, inutile de mettre autant à l’avant. En fonction de mon poids plume (64 kg), j’ai pour habitude avec mes GP4000S2 de mettre 6,4 bars à l’arrière et 5 bars à l’avant. Pensez-vous qu’avec ces pneus Pzero, il faut revoir cette pression pour ne pas perdre en rendement ? Merci pour votre avis, Christophe.

    1. Bonjour. Sur un bitume lisse, plus le pneu est gonflé, meilleur est le rendement. Il faut bien sûr trouver un compromis, car les aspérités ne sont jamais complètement absentes, et si le pneu rebondit il y a une perte de motricité.
      Il y a très peu de pertes entre 8 et 7 bars, mais par contre en dessous la résistance au roulement augmente très vite. Pour l’absorption des vibrations, c’est l’inverse. En termes de pilotage, un pneu sous gonflé est beaucoup plus flou, il occasionne une mauvaise précision des trajectoires, et le vélo dérive lors des relances appuyées. Au niveau de l’adhérence, les gommes des pneus modernes sont étudiées pour fonctionner sans sous gonflage même sous l’humidité.
      Le bon compromis compte tenu de tous ces paramètres se situe donc entre 7 et 8 bars pour un pneu sportif tel que le Continental. 10% du poids, cela voudrait dire qu’un cycliste de 55 kg devrait gonfler à 5,5 bars. Et qu’un cycliste de 90 kg devrait gonfler à 9 bars. La marge de manoeuvre sur des pneus d’une section relativement étroite est plus serrée que cela.

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