Test des nouvelles chaussures Specialized S-Works 7

Nouveau pas en avant

Avec l’équipe Quick Step-Floors qui enchaîne les victoires et Peter Sagan qui continue à écrire sa légende depuis le début de saison chez les pros, les nouvelles chaussures Specialized S-Works 7 font une entrée remarquée parmi les modèles prisés par les meilleurs coureurs de la planète… et par les fans de beau matériel. Si leur efficacité n’est pas à démontrer, qu’en est-il du confort apporté par rapport au modèle précédent, voire aux modèles concurrents ? La réponse est à suivre ici.

Les chaussures S-Works de cette septième génération sont disponibles en cinq couleurs, du 36 au 48, et en deux largeurs pour le modèle noir (normal comme notre modèle d’essai ou large). Elles ne diffèrent pas fondamentalement des S-Works 6, aussi bien au niveau de la forme que du chaussant, sauf que les S-Works 7 perdent la version femme, jusque là adaptée à un pied plus fin. Ceci s’explique par la conception de l’empeigne, plus haute et plus enveloppante, qui peut s’adapter théoriquement à des largeurs de pieds différentes.

 

Le chaussant est assuré par du Dyneema inséré entre les mailles extensibles dans les quatre directions comme les S-Works 6, mais réparti de manière un peu différente. Ce matériau a pour propriété d’être extensible dans un sens, mais très rigide dans l’autre, et il est ici placé pour que les flancs et l’empeigne se déforment au serrage ou au desserrage de manière homogène, pour un enveloppement progressif du pied lors de l’action des nouvelles molettes de serrage Boa S3-Snap en aluminium.

Ces dernières bénéficient de crans précis pour un réglage millimétrique dans un sens ou dans l’autre, avec un aspect très qualitatif.

Elles sont en revanche un peu plus épaisses que sur les S-Works 6, où les molettes semblent un peu mieux intégrées aux lignes des chaussures.

Les S-Works 7 disposent toujours d’un petit velcro à l’avant, dont l’action est sensible car la partie avant (ou « toe-box« , littéralement boîte à orteils) est un peu plus haute afin de laisser plus d’espace et de liberté de placement à cette partie du pied.

Améliorations pour le confort

La construction de l’empeigne est sans couture, uniquement assurée par collage et par soudure. Un gage de confort interne en limitant les risques d’apparition de points de pression. La languette est ici bien rembourrée, de manière à diffuser plus largement la sensation de serrage des câbles en actionnant les molettes Boa, et à éviter les points de pression qui pouvaient être responsables de fourmillements sur les S-Works 6.

Avec une tige enveloppante qui revient plus largement de l’intérieur vers l’extérieur sur le cou-de-pied, la languette est parfaitement maintenue, et ne glisse ainsi plus d’un côté ou de l’autre comme cela pouvait être le cas sur les modèles précédents. La technologie PadLock pour le maintien du talon est conservée, mais celui-ci est cependant moins raide que l’ancien modèle sur le haut, et épouse ainsi mieux le haut du talon grâce aux matériaux choisis.

De profil, on constate que la partie latérale sur l’extérieur du pied est plus basse que sur l’intérieur, afin de libérer un peu les mouvements de cheville. Les chaussures sont livrées avec des semelles Body Geometry basiques, mais déjà un peu plus évoluées que la concurrence, avec un support de voûte longitudinal peu prononcé et un bouton métatarsien, pour améliorer la circulation sanguine entre les métatarses. Cependant, l’adoption de semelles avec différentes hauteurs de voûte plantaire fait partie intégrante du concept de positionnement Body Geometry de Specialized (maintenant nommé Retül Fit). Ces semelles intérieures de remplacement coûtent 29,90 €, et nous ne pouvons que vous encourager à les tester si vous souffrez de douleurs aux pieds ou de problèmes de stabilité au pédalage.

Rigidité maximum

Les S-Works 7 conservent l’angle vers l’extérieur donné à la semelle externe (1,5°), pour un alignement hanche/genou/cheville optimal, mais sont conçues autour de carbone Fact Powerline, pour en faire la semelle la plus rigide jamais proposée par Specialized. avec un indice de rigidité de 15 contre 13 pour les S-Works 6. La rigidité d’une chaussure et la transmission de l’effort qui en résulte ne dépendent pas que de la semelle externe, mais honnêtement il est difficile ici de voir une différence entre les deux modèles.

Les S-Works 6 étaient déjà excellentes dans le domaine. Pour gagner du poids, cette semelle carbone voit différentes couches de carbone appliquées selon les zones d’appuis.

Mais tout est relatif, car notre exemplaire d’essai a été pesé à 416 g la paire (en 39), soit 24 g de plus que les S-Work 6. En revanche, les semelles conservent exactement la même épaisseur et la même cambrure, relativement légère même si la partie avant qui remonte un peu donne une impression contraire. La surface d’appui pour les cales est parfaite, en évitant toute mise en porte à faux de celle-ci, ce qui assure une excellente transmission de l’effort. On note également que les trous de fixation des cales ont été légèrement reculés (de 2 mm), ce qui autorise plus de latitude pour l’engagement du pied par rapport à l’axe de la pédale.

Adaptabilité mesurée

Le premier contact s’effectue en enfilant les chaussures, et on se rend bien compte que la promesse d’un modèle qui s’adapte à toutes les largeurs de pied n’est pas totalement tenue. Un mot d’abord sur la pointure : le 39 correspond ici à un pied de 250 mm de long (pointure CM sur le tableau des tailles), quand d’autres marques peuvent donner d’autres pointures. Par exemple, ce 250 mm correspond à du 40 chez Sidi ou Mavic, à du 39 chez Shimano ou a du 40,5 chez Bont. Un conseil pour choisir des chaussures : tenez compte avant tout de cette longueur de pied.

Avec des pieds très fins, nous avions adoré le chaussant des S-Works 6, mais en version pour femme. Le modèle homme était trop large, et nous pouvions approcher les limites du serrage au niveau du cou-de-pied, avec la formation de plis désagréables dans les domaines de l’esthétisme et du confort interne. Dans les S-Works 7, si le talon est d’emblée bien maintenu (vu d’en haut, on voit une ouverture en U plutôt qu’en V), le pied dispose de beaucoup de place dès lors qu’on ne serre pas fermement les chaussures.

Le pied flotte, et il faut resserrer encore pour qu’il finisse par s’immobiliser un minimum, en raison de l’absence de rebords rigides d’une part, et d’un matériau de l’empeigne relativement souple. Inévitablement, des plis se forment sur l’avant, et si la languette protège totalement des câbles des serrages Boa, on finit par ressentir une légère gêne à l’emplacement des molettes crantées.

Celles-ci sont placées légèrement plus bas que sur les S-Works 6. Cet emplacement et la distance avec l’encoche donne en revanche beaucoup de marge pour serrer fort si besoin, mais sans la même emprise sur la totalité du pied qu’avec des chaussures au départ plus fines. Visuellement et au pied à coulisse, les S-Works 7 sont légèrement plus étroites que les S-Works 6 pour femme. Mais elles sont plus hautes, entre la semelle et le haut de la tige. Ça se joue à 5 mm environ (un peu moins au niveau du cou-de-pied), mais cela représente beaucoup d’espace à combler pour un même pied. On ne ressent pas de véritable différence de rigidité entre les deux types de talon, mais la tige légèrement plus basse sur l’extérieur des S-Works 7 a provoqué des douleurs sous la malléole après quelques sorties.

Dommage, car en termes de rendement, les S-Works 7 sont effectivement très rigides, avec une absence totale de déformation de la semelle. Les Boa S3-Snap (garantis et remplaçables), sont faciles et précis à utiliser, pour le serrage ou le desserrage. La finition des S-Works 7 est de plus de très bon aloi, ce qui laisse présager d’une excellente tenue dans le temps, là où par exemple la matière de l’intérieur du talon a tendance à se désagréger progressivement sur le modèle précédent.

Alors, les S-Works 7 sont-elles les meilleures chaussures du moment, comme le laissent imaginer toutes les victoires récemment acquises au plus haut niveau ? Techniquement, il y a eu du boulot d’effectué pour assurer rigidité, maintien et précision, et donc l’efficacité. Elles sont en plus esthétiquement très réussies. Le confort dépend par contre de la forme des pieds. Espérons que Specialized se décide à proposer ce modèle pour pieds fins !

 

SPECIALIZED S-WORKS 7

Les + : Esthétisme, rigidité exceptionnelle, finition, nouveaux serrages Boa
Les – : Pas de modèles pour pieds fins

Couleurs disponibles à voir ici
Les modèles noirs et blancs, rouges et rouges dégradés sont proposés du 36 au 48 avec des demi-pointures du 38 au 46.
Les S-Works 7 LTD en jaune fluo/orange sont proposées du 41 au 47 (pas de demi-pointure).
Les noirs sont proposés en pointures larges du 41 au 47 (pas de demi-pointure).

Poids : 208 g environ en taille 39.

Prix public : 359,90 €

Contact : www.specialized.com

 

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Un commentaire sur “Test des nouvelles chaussures Specialized S-Works 7”

  1. Bonjour, j’aimerais connaître votre longueur de pied pour le choix de la pointure 39 ? Car pour mon choix je suis en hésitation entre 39 et 39,5.

    Merci d’avance

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