Premier test du capteur de puissance Quarq Riken Al

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799 €, c’est le prix de l’entrée de gamme chez Quarq, avec un pédalier en aluminium qui reprend la technologie des modèles supérieurs de la marque. Premier test d’un capteur de puissance qui devrait séduire de nombreux pratiquants qui cherchent réellement à progresser.

Photos : SRAM – Balint Hamvas, CyclePhotos

Ça bouge du côté des capteurs de puissance, et c’est tant mieux pour tous ceux qui cherchent vraiment à s’investir dans leur pratique. Chez Quarq par exemple, les pédaliers sont désormais livrés sans plateaux, mais baissent très nettement en prix. Encore méconnue en France, la société américaine livre pourtant des produits sérieux et fiables, comme nous l’avons constaté au cours de l’un de nos tests longue durée (voir ici : www.velochannel.com/33000 km avec un Quarq).

L’essentiel

Qu’attend-on réellement d’un capteur de puissance ? En tout premier lieu, celui-ci doit fournir des informations fiables et des indications reproductibles dans le temps. Inutile d’espérer travailler et progresser si les données transmises par l’appareil ne sont pas cohérentes d’un jour à l’autre. Il faut ensuite que ces informations soient correctement traitées par le compteur et ensuite par le logiciel d’exploitation, pour pouvoir être comparées. Enfin, il faut que le capteur de puissance soit simple à installer, à étalonner, tout en ne nécessitant pas trop de maintenance. Le choix de l’emplacement du capteur révèle ici toute son importance. Parmi les offres du marché, vous avez le choix entre le pédalier (SRM, Quarq, Rotor…), seulement la manivelle gauche (Stage), le moyeu arrière (PowerTap), le couple de plateaux (PowerTap encore), ou les pédales (PowerTap toujours, Look, Garmin). Les pédaliers capteurs de puissance ne nécessitent pas de précautions insurmontables au moment du montage, mais ce sont par essence même les éléments les plus « fixés » au vélo parmi tous les capteurs. Ce sont aussi les plus discrets une fois installés, et ils réclament de 150 à 200 g supplémentaires par rapport à un pédalier de même niveau de gamme.

Une gamme simplifiée

Justement, Quarq propose plusieurs pédaliers au sein de sa gamme, mais deux niveaux de capteurs de puissance seulement. Au sommet, on trouve le Red 22, l’Elsa ou l’Elsa RS, qui sont en fait les mêmes produits, puisque seules changent les manivelles ou le type de fixation des plateaux. Ensuite le Riken, modèle d’accès qui ne se différencie seulement que par deux détails : d’abord il ne mesure pas la différence de puissance entre les jambes gauche et droite, ensuite il n’est livrable qu’en trois longueurs de manivelles (170/172,5/175 mm) quand le Red/Elsa est disponible en six longueurs.

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Pour le reste, mêmes technologies : compensation active de température et recalibration automatique pour éviter les dérives liées aux fortes variations, accéléromètre intégré ce qui dispense du montage d’un aimant sur le cadre pour calculer la fréquence de pédalage, étanchéité IXP7, calibration automatique en cas de changement de plateaux, pile CR 2032 donnée pour 300 heures d’utilisation, transmission ANT+ vers les compteurs compatibles (Garmin notamment), indicateur Led pour vérifier l’état de fonctionnement du capteur ou l’état de la batterie, et enfin précision donnée pour +/- 1,5%. La version Riken Al, que nous avons testée en même temps que le groupe SRAM Force 1, s’inscrit carrément en premier prix, puisque les manivelles passent en aluminium, et donc le poids à 818 g sans plateaux. C’est assez lourd, mais toujours moins que les premiers SRM du début des années 2000, qui frisaient le kg, et qui coûtaient entre trois et quatre fois plus chers que ce Quarq Riken Al, proposé à 799 €.

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La puissance désormais accessible

L’investissement est encore conséquent, mais ce n’est finalement que le prix d’une paire de roues alu haut de gamme, ou encore le prix d’une paire de roues carbones chinoise à l’efficacité et à la fiabilité qui sont encore à démontrer. Un capteur de puissance, c’est un investissement pour plusieurs années, pour celui qui veut vraiment progresser durablement en calibrant ses entrainements et en mesurant sa puissance réelle. Le Riken Al ne manque de rien, puisque la mesure de la différence gauche/droite ne vaut vraiment que pour les athlètes qui ont une faiblesse marquée dans une des deux jambes. Pour ma part, je navigue entre 51%/49% et 50/50 selon les jours (ce qui est vérifié sur d’autres capteurs de puissance), je peux donc me passer de cette mesure. La mise en route du Riken Al est assez simple avec un compteur Garmin Edge 810, voire même avec un 500. Il faut aller dans le menu paramètres, puis dans rechercher les capteurs, et enfin lancer l’étalonnage avant chaque sortie avec la manivelle droite à 6 heures. Une trentaine de secondes à prévoir avant de démarrer. Cette dernière étape n’est pas indispensable, puisque le capteur peut se recalibrer en cours de route. Mais je préfère le faire systématiquement. Ensuite, le Riken Al affiche des valeurs cohérentes par rapport à celles relevées dernièrement avec un Quarq Red, ou avec les nouveaux PowerTap.

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Les conditions des deux jours de test étaient très difficiles, avec du froid et de la pluie, mais le capteur n’a pas bronché. À n’importe quelle allure, les watts s’affichent selon l’intensité donnée au pédalage. Impossible néanmoins de se donner à fond compte tenu des conditions, et de vérifier par exemple si un record de puissance sur cinq minutes était superposable avec le même record établi quelques jours plus tôt avec mon propre capteur de puissance. Pour autant, je n’ai pas beaucoup de raisons de douter de l’efficacité de ce capteur, puisqu’il reprend à peu de choses près la même technologie que mon Quarq Red. L’analyse des données se fait en transférant les fichiers sous format .fit ou .gpx sur un logiciel de traitement comme GoldenCheetah ou Strava (version payante). Rien de sorcier, et c’est la porte d’accès à une nouvelle étape de votre progression. Le Riken Al reprend en tout cas la technologie des autres modèles de la marque, mais à 799 € il devient franchement intéressant, même s’il faut composer avec un poids supérieur de 300 g environ par rapport à un pédalier haut de gamme sans capteur.

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