Le critérium de Longjumeau

Longjumeau renouvelle un genre

Si les fameux critériums d’après Tour perdent un peu de leur superbe, il demeure des organisateurs qui se battent pour permettre à la tradition de perdurer. Eric Ramos et son équipe ont offert un beau spectacle – gratuit – le 29 juillet dans les rues de Longjumeau, avec une épreuve derrière derny.

Photos : André Derain

Il y a bien longtemps que le public parisien avait eu l’occasion d’admirer les coureurs sur un critérium d’après Tour. Et si le genre peine aujourd’hui à maintenir sa place, surtout en raison d’un calendrier de plus en plus chargé pour les coureurs professionnels, l’organisateur a eu une idée originale pour assurer le spectacle. 26 ans après la dernière édition du critérium des As, c’est donc derrière derny que les coureurs ont eu à se produire. Vitesse élevée et peloton plus fourni ont permis au public nombreux (plusieurs milliers de spectateurs) d’en prendre plein les yeux dans les rues de la ville essonnienne.

Placé 5 jours après l’arrivée du Tour de France et la veille de la Classica San Sebastian, le critérium de Longjumeau a eu du mal à réunir un plateau de haut niveau. Sylvain Chavanel, Davide Rebellin, Samuel Dumoulin ou Romain Feillu entre autres ont pourtant assuré l’essentiel : du spectacle et de la bonne humeur, qui ont manifestement séduit une grande partie du public, composé d’ailleurs essentiellement de curieux et de riverains peu au fait des subtilités des courses cyclistes. Même si la démonstration n’est pas aussi athlétique que lors d’une épreuve officielle, il a fallu une excellente connivence entre les pilotes des derny et les coureurs. À plus de 46 de moyenne sur 75 km (avec quelques relances pas faciles) et un meilleur tour à plus de 50 km/h, il n’y avait pas de place pour l’erreur technique, ou la faute de placement. À ce petit jeu, les frères Gallopin (le père et les oncles de Tony Gallopin et anciens coureurs pros) ou encore Rémy Turgis (le père d’une fratrie qui commence à faire du bruit dans le milieu du vélo) ont fait valoir tout leur talent d’entraîneurs. Seulement deux amateurs étaient présents pour compléter le plateau des coureurs, et ils n’ont pas démérité, loin de là. Baptiste Bleier, le champion d’Île-de-France Espoir a tenté une longue échappée, tout de suite après la sortie remarquée de Davide Rebellin, sacré d’ailleurs meilleur animateur. Mais c’est surtout Antoine Gaudillat, le champion de France de demi-fond, qui faillit faire le break à quelques tours de l’arrivée. Avant que Dumoulin, Chavanel et Offredo (classés dans cet ordre) ne viennent le remettre à la raison dans le dernier tour.

Au terme d’une remise de récompenses orchestrée par Daniel Mangeas en personne, les observateurs se disaient que l’initiative d’Eric Ramos méritait d’être renouvelée au plus vite. Plus tôt dans la soirée, une course entre anciens champions et des élus du département, une course de Minimes et un défilé des écoles de cyclisme avaient permis de mettre en scène cette belle fête du vélo.

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