Comparatif pneus route – 1ère partie

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Le grand comparatif des pneus

Rendement, confort, adhérence et durabilité sont les éléments à prendre en compte au moment du choix d’une paire de pneus. Nous avons évalué les différences de sept paires de gommes plus ou moins proches. Les résultats sont parlants. 

Souvent négligés, ou choisis pour de mauvaises raisons, les pneus interviennent pourtant dans le rendement et le confort global sur le vélo. Nous avons pour cela évalué sept paires de pneumatiques relativement haut de gamme. Entre polyvalence et exclusivité, les différences de comportement sont notables et les résultats de nos tests pourront vous aiguiller lors de votre prochain montage. Pour ce faire, nous disposons d’un capteur de puissance (pour évaluer le rendement), d’un capteur de vibrations (pour évaluer le confort), et de nos sensations ou de notre expérience avec chacun de ces modèles. Chaque paire de pneus a été testée sur la même paire de roues, à savoir des Zipp 202 carbone, avec les mêmes chambres à air (Continental butyl) et gonflés à la même pression (8 bars).

Les forces en présence : 

  • Continental GP 4000 S II en 700 x 23 mm (210 g/55 €*)
  • Continental GP 4000 S II en 700 x 25 mm (218 g/55 €*)
  • Continental GP TT Ltd en 700 x 23 mm (178 g/ 60 €*)
  • Continental GP GT en 700 x 25 mm (264 g/ 40 €*)
  • Specialized Turbo S-Works en 700 x 24 mm (212 g/ 45 €*)
  • Zipp Tangente Speed en 700 x 25 mm (186 g/68 €*)
  • Vredestein Fortezza Senso All Weather en 700 x 23 mm (227 g/ 46 €*)

*Prix publics conseillés

Tous les pneus sont comparés avec des chambres à air en Butyl Continental de premier prix (112 g/5 € environ), mais nous avons aussi voulu savoir ce que donnaient des chambres en Butyl légères (Bontrager Superlight 67 g/10 € environ) ou très légères en Butyl (Continental Supersonic 50 g/15 € environ). Ainsi, on trouve une différence de 296g pour la paire de roues entre les pneus les plus légers et les chambres les plus légères (Continental GP TT/Supersonic) et les pneus les plus lourds et les chambres les plus lourdes (Continental GP GT/Continental classiques) ! Un monde, qui influence forcément le rendement. Nous n’avons pas testé des chambres en Latex, car elles sont incompatibles avec des jantes en carbone.

Les protocoles

En termes de rendement, les gains à attendre sont minimes et peuvent être considérés comme marginaux. La résistance au roulement intervient peu dans le total des résistances à vaincre, comme l’air ou la pesanteur. Néanmoins, ces gains marginaux se cumulent avec d’autres, comme ceux que l’on peut attendre de roulements de très bonne qualité, du choix de la chambre à air (nous le verrons plus loin), de la bonne lubrification de la chaine, du choix des dentures de la cassette et du plateau, ou encore du respect de la ligne de chaine. Au total, 10 à 15 watts peuvent être économisés à 300 watts, ce qui est loin d’être négligeable. Cependant, après avoir tourné le problème dans tous les sens, on ne pourra pas vous parler d’un gain précis en termes de watts d’une paire de pneus par rapport à une autre, tout simplement parce que les différences sont inférieures ou proches de la fourchette de précision d’un capteur de puissance (+/- 1,5 %). L’autre solution aurait consisté à calculer la puissance théorique lors d’une montée en tenant compte du poids de l’ensemble cycliste/vélo/équipement plus divers autres paramètres, mais là encore l’incertitude liée au vent ne permet pas de donner des résultats valables. À ce sujet, nous faisons une simple constatation : en regardant simplement les statistiques de la station météo la plus proche, il n’y a eu que deux jours depuis le début de l’année 2015 avec un vent très faible (1 à 2 km/h de moyenne avec des rafales maximum à 9 km/h). Un jour sans vent n’existe donc pas, du moins en Île-de-France. D’autres protocoles proposent un test de résistance au roulement en laboratoire, ou encore un simple test lancé en haut d’un faux-plat descendant. Idées abandonnées de notre côté, car trop éloignées des conditions réelles d’utilisation.

Pneu_vélo_route_Grand_Prix_4000_Zipp_cyclisme

Nous avons donc choisi de procéder en plusieurs fois :

  • Toujours comparer chaque paire de pneus avec une paire référence, c’est-à-dire les Continental GP 4000 S II en 23 mm de section, que beaucoup de monde connaît.
  • Commencer par comparer les 4000 S II 23 mm cinq fois avec un même concurrent, pour vérifier la répétabilité et l’interprétation de nos mesures.
  • Choisir deux ascensions (la première de 1,2 km avec 90 m de dénivellée et 7,3% de pente moyenne, dont deux passages raides, la seconde de 1,5 km avec 66 m de dénivellée et 4,4 % de pente moyenne, en ligne droite et très régulière), et les monter à puissance constante autant que possible, avec le même braquet et surtout en tenant compte des sensations du jour (intensité I3 pour une PMA à 380 watts environ).
  • Donner une différence de rendement en secondes, et non en watts, moins précise mais plus en rapport avec les conditions du test.

Concernant le confort, c’est beaucoup moins difficile car nous disposons d’un accéléromètre portable, un accessoire de précision emprunté au BTP, qui se compose d’un capteur ultra précis fixé au guidon, et relié à un boîtier qui enregistre les vibrations. Chaque paire de pneus est évaluée avec le même vélo, avec la même position en selle et sur le cintre, à une vitesse précise de 30 km/h toujours sur la même portion de route de 200 m granuleuse.

Essai_Pneu_Capteur_Vibration

Pour l’adhérence, on se réfère uniquement à nos sensations, car nous ne sommes pas prêts à jouer les cobayes en conditions réelles.

Enfin, la durabilité est évaluée avec le nombre de kilomètres parcourus depuis plusieurs mois avec ces pneus.

Test de reproductibilité des mesures

Le pneu référence (Continental Grand Prix 4000 S II en 23 mm) est comparé dans les mêmes conditions au Continental Grand Prix GT (même vélo, mêmes roues, même pression de gonflage, même intensité).

Bosse 7,3%  Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5
GP 4000 S II 23 mm 4’07’’285 watts 4’05’’283 watts 4’06’’286 watts 4’05’’284 watts 4’04’’286 watts
GP GT 25 mm 4’10’’286 watts 4’09’’283 watts 4’09’’287 watts 4’09’’284 watts 4’08’’285 watts
Écart +3’’+1 w +4’’0 w +3’’+1 w +4’’0 w +4’’-1 w
Bosse 4,4%  Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5
GP 4000 S II 23 mm 3’53’’280 watts 3’51’’281 watts 3’51’’283 watts 3’54’’278 watts 3’51’’280 watts
GP GT 25 mm 3’55’’282 watts 3’55’’280 watts 3’55’’285 watts 3’56’’279 watts 3’54’’280 watts
Écart +2’’+2 w +4’’-1 w +4’’+2 w +2’’+1 w +3’’0 w

Pneu_vélo_Continental_Grand_Prix_GT

Même s’il est faible, l’écart en secondes est significatif, ce qui n’est pas le cas de l’écart relevé avec le capteur de puissance, en deçà de la précision de l’appareil (+/- 1,5 %, soit +/- 4 watts). Le GP 4000 S II en 23 mm est plus rapide que le GP GT à la même intensité, ou il permet de s’économiser un peu pour la même vitesse.

> La suite dans ce second article : www.velochannel.com/Comparo pneus 2e partie

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