Retour sur le BeMC 2018 (Belgian Mountainbike Challenge) avec un résumé complet de ces 3 jours de course en Wallonie au coeur des Ardennes belges.
Par Fred Ischard – Photos : BeMC/Igor Schifris et Sportograf
Etape 1, entre la Roche et Erezée, voir : BeMC 2018, c’est parti ! Etape 1 + vidéo
Etape 2, La Roche-Bertogne-La Roche
Etape reine de ce BeMC longue de 102 kilomètres cumulant 2800 mètres de dénivelé. Le soleil est à nouveau présent, ça promet une sacré journée. A 10 heures, tout le monde est en ligne pour affronter cette 2e étape. Comme la veille, ça démarre d’entrée par une longue montée, certes moins raide que la montée « Maxime Montfort » escaladée le jour précédent mais qui nous mènera également 200 mètres plus haut au terme d’une ascension longue de 3 kilomètres. Ensuite, une longue descente nous amène une première fois dans la vallée de l’Ourthe avant de remonter un mur assez raide sur une route bétonnée. On va ainsi enchaîner des montées plus courtes que la veille sur un terrain plus varié alternant sous-bois et prairies. Au 25e kilomètre, on passe le premier ravito du village de Mierchamps. L’allure est très rapide en cette première heure de course, quasi 25km/h de moyenne. On poursuit notre chemin en traversant les plaines de Tenneville, ça roule assez groupé sur ce plateau exposé au vent. C’est au 40e kilomètre que l’on retrouve les sous-bois et la vallée de l’Ourthe. On emprunte à nouveau quelques jolis sentiers qui vont faire exploser les groupes avant le passage du ravito à mi-parcours.
Jusqu’à présent, le parcours ne paraît pas trop sélectif ou en tout cas moins que l’étape physique de la veille mais la suite va se corser. On va visiter la vallée de l’Ourthe et explorer toutes les montées d’une rive à l’autre de ce cours d’eau. Le décor redevient sauvage à tel point que l’on ne voit plus les kilomètres passer. Les montées s’enchaînent avec parfois quelques poussages imposés par endroits. Au 70e kilomètre, on traverse à nouveau l’Ourthe par le barrage de Nisramont, une jolie retenue d’eau au milieu de vastes forêts. Quelques kilomètres plus loin, au sommet d’une montée exigeante et longue, on passe le 3e ravito du jour où l’on y retrouve toujours autant de bonnes choses pour se ravitailler : des gâteaux, des gaufres, des fruits, des chips, des bonbons, des barres énergétiques, il y’en a pour tout le monde et toutes les envies, manquerait peut être un peu plus de vivres salées à ce niveau de la course où l’on commence à accumuler la fatigue. Il nous reste 25 kilomètres où les montées variées vont se poursuivre pour rentrer en direction de La Roche en Ardennes, montées roulantes, poussages, montées plus techniques bien agrémentées par des sections ludiques à l’image de quelques sentiers qui longent l’Ourthe, d’un passage à gué avec de l’eau jusqu’au genou pour traverser ce large cours d’eau ou de cette descente technique nous amenant sur Maboge. Voici les 5 derniers kilomètres et la dernière difficulté du jour longue de 2 kilomètres. Pour beaucoup de coureurs, cette ascension apparaitra comme un véritable supplice et il faudra toutes les ressources nécessaires afin de se laisser glisser jusque l’arrivée lors des trois derniers kilomètres.
Côté course, cette étape longue ne pouvait échapper à un pur spécialiste des épreuves marathons, c’est l’autrichien du team Texpa-Simplon Christof Soukup qui l’emporte en bouclant les 102 kilomètres du parcours en 4h22. Le leader de l’épreuve Soren Nissen termine second à 50 secondes tandis que le hollandais Robbert de Nijs termine à la 3e place à plus de 3 minutes. Le hollandais du team Liv-Giant Bas Peters et le belge Frans Claes prennent respectivement les 4e et 5e places. Au classement général, le danois Soren Nissen conserve le maillot de leader avec 3 minutes d’avance sur le vainqueur du jour Christof Soukup et 3 minutes 30 d’avance sur Robbert De Nijs et Frans Claes respectivement 3e et 4e du classement provisoire. Le belge du team Goeman Scott Wout Alleman se retrouve 5e avec déjà 14 minutes de retard sur le leader de l’épreuve. Côté féminin, c’est la suisse Ariane Luthi qui s’impose à nouveau sur cette étape en bouclant les 102 kilomètres en 5h13. La serbe Jovana Crnogorak termine seconde à 2 min 40 et l’autrichienne Christina Kollmann prend la 3e place du jour après avoir subi une crevaison à mi-parcours. Au classement général, la suisse Ariane Luthi possède maintenant 12 minutes d’avance sur Jovana Crnogorak et 19 minutes sur Christina Kollmann. L’allemande Cemille Trommer et la britannique Sally Bigham sont respectivement 4e et 5e du classement général provisoire.
Si les positions semblent figées chez les dames, c’est une toute autre situation chez les hommes où 3 pilotes se tiennent en une minute pour l’obtention de la seconde place derrière l’experimenté Soren Nissen d’autant que la pluie annoncée pour la dernière étape semble pouvoir bouleverser la donne.
Etape 3, la pluie s’invite autour de La Roche
Troisième jour de course dans les Ardennes où la pluie fait son apparition, les coupe-vents et tenues longues sont de sortie. On nous propose cette fois deux boucles quasi identiques à réaliser pour un total de 70 kilomètres cumulant 2200 mètres de dénivelé. Il ne fait guère plus de 7 degrés au départ sous des trombes d’eau, la mise en grille rapidement faite, on s’élance pour une première boucle de 33 kilomètres et sans surprise, une longue montée nous attend d’entrée pour se retrouver sur les hauteurs du parc à gibier de La Roche puis du col d’Haussire avant d’atteindre le point culminant du parcours tout près du village de Samrée à près de 550 mètres d’altitude. La course s’est très vite emballée et la pluie excite un peu tous les coureurs afin de ne pas prendre froid, d’en finir rapidement mais également de se placer pour négocier les endroits périlleux. Sur ce début de parcours, on en trouvera guère, les chemins sont relativement larges et roulables, parfois collants rendant la course encore un peu plus physique sous ces forêts de sapins.
On escalade ainsi trois belles montées pour atteindre ce point culminant. On bifurque ensuite vers Berismenil non sans visiter 2 ou 3 petits vallons et de gravir deux autres bonnes montées. Nous voici au premier passage à Berismenil, 20 kilomètres ont été parcourus et on approche du pied du redoutable mur de Borzée, une rampe de 400 mètres avec une pente à 23% de moyenne sur un chemin glissant, très peu de coureurs franchiront cette difficulté sur le vélo. On enchaine sur une courte montée, une descente sur le village de Borzée et voici la dernière difficulté de cette première boucle, une montée facile et régulière enchaînée à une descente rapide nous permettant de boucler ce premier tour. La pluie cesse enfin de tomber, on attaque la seconde boucle longue de 37 kilomètres qui emprunte la quasi intégralité du premier tour auquel va venir s’ajouter quelques raidards et des difficultés techniques entre Berismenil et Borzée, notamment autour des villages de Maboge et de Borzée où l’on va nous faire redécouvrir une dernière fois toutes les bosses du coin en montée ou en descente, le fameux vallon de Sart et son mikado de troncs disséminés sur le sentier emprunté cette fois dans le sens de la montée pour finir par un deuxième passage sur le redoutable mur de Borzée. Au sommet de celui-ci, ne reste que 6 kilomètres parfaitement identiques au premier tour avec les deux dernières montées de l’épreuve avant de se laisser glisser jusque l’arrivée jugée face à l’hôtel Floréal de La Roche en Ardennes bordé par l’Ourthe.
Alors côté classements, la pluie aura t-elle apportée son lot de surprises ? Finalement pas tant que ça, le danois Soren Nissen confirme son statut de leader sur cette épreuve et remporte cette étape finale en bouclant les 70 kilomètres en 3h08 ! Frans Clara prend la 2e place à 50 secondes et boucle ce BeMC à la seconde place à 4 minutes 30 du grand vainqueur. En prenant la 5e place du jour, le hollandais Robbert De Nijs conserve sa 3e place du classement général à 9 minutes. L’autrichien Christof soukup sort du podium et prend la 4e place finale en terminant cette dernière étape à la 11e place. Le top 5 du classement général est complété par le belge Wout Alleman très régulier pendant la course. Chez les dames, la championne serbe Jovana Crnogorak prive la suisse Ariane Luthi d’un grand chelem et remporte cette étape finale en bouclant les 70 kilomètres en 3h52. La suisse Ariane Luthi termine à 2 minutes 20 et l’autrichienne Christina Kollmann termine 3e à 8 minutes 20. On retrouve les mêmes pilotes sur le podium final, Ariane luthi remportant ce BeMC avec quasi 10 minutes d’avance sur Jovana Crnogorak et 25 minutes sur l’autrichienne Christina Kollmann. L’allemande Cemille Trommer et la britannique Sally Bigham terminent respectivement 4e et 5e de ce classement général final.
Voilà, cette nouvelle édition du BeMC se termine sous la pluie mais après deux belles journées de soleil. Encore un grand succès pour cette épreuve qui fait vraiment figure d’événement incontournable dans le Benelux tant par la difficulté du parcours que par la qualité d’organisation, nous sommes une nouvelle fois ravi de ce sympathique week-end dans les Ardennes. Il ne faudra pas s’attendre à de longues sections de singles tout en pilotage sur cette course mais ce décor tout verdoyant des forêts ardennaises vaut à lui seul le détour. Organisation top niveau avec les ravitaillements et soins accordés au pilote, sans compter l’option supplémentaire possible offrant un service technique du matériel all inclusive et un hébergement 4 étoiles en plein coeur du lieu de l’épreuve. Bref, c’est l’occasion de venir découvrir une région toute proche de chez nous, seul ou en famille tout en relevant un défi de taille car il faut un minimum de préparation pour affronter les 8000 mètres de dénivelé cumulé que propose chaque année le parcours. A l’année prochaine en terre ardennaise !
Infos et résultats complets : www.bemc.be
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