Ventoux Xtreme MTB, à l’assaut du géant de Provence !

Ventoux Xtreme MTB 2019

C’est la rentrée des classes mais également la rentrée du calendrier VTT à l’occasion du Ventoux Xtreme MTB qui s’est déroulé les 7 et 8 septembre, un week-end de pur MTB sur les terrains rocailleux de Vaucluse autour du fameux Mont Ventoux.

Par Fred Ischard 

Samedi fin de matinée, nous voici à Bédoin, petit village au pied du Mont Ventoux, c’est ici que sera donné le départ de ce Ventoux Xtreme MTB. On ressent un peu de vent, le fameux mistral mais il fait super beau, c’est parti pour un week-end ensoleillé. L’épreuve est très atypique de par son format puisqu’elle se déroule en binôme avec une navigation par traces GPS sur un tracé découpé en liaisons et secteurs chronos. La première surprise est pour le moins étonnante car on ne compte que 12 binômes et quelques coureurs individuels au départ, seulement une petite trentaine de coureurs tout compris ! Pour un évènement de cette envergure ça paraît surprenant, nous verrons donc à quoi nous allons être servis car sur le papier cette épreuve paraît très alléchante… Qu’est ce qui explique ça ? Le système de navigation par GPS, le format chronos/liaison type rallye, le mode binôme ?

Petit briefing et à midi pétante c’est parti pour une première étape de 56 kilomètres cumulant 2000 mètres de dénivelé, ça promet d’être piquant comme entrée en matière. On part tranquillement sur une liaison de 10 kilomètres, en somme une petite heure d’échauffement avant le premier chrono. On quitte Bédoin par la combe de Maraval, une montée douce et roulante avant de se retrouver nez à nez avec un énorme troupeau de moutons, c’est assez original mais pas de stress, le chrono ne tourne pas, on a le temps pour profiter de cette rencontre et laisser passer le troupeau. On reprend notre chemin en montant le sentier de la cédraie, un chemin plus exigeant et raide dans une petite combe. Sur le sommet, deux petits portages et des petits singles tortueux et très étroits, on aura ainsi déjà gravi 500 mètres de dénivelé pour se retrouver à 800 mètres d’altitude.

 

Voici le départ du premier chrono du week-end, un secteur 100% descente, la « descente des Bruns » longue de 3 à 4 kilomètres environ, une « incontournable ». Le single est chouette, un peu typé Bike-Park mais très tortueux et piégeux avec un terrain fuyant. Il faut assurer ses freinages car on peut très vite partir à la faute. C’est finalement très court, à peine plus de 10 minutes mais cette descente fut juste un régal !

On poursuit notre route hors chrono en direction de Flassan, un joli petit village que l’on va traverser. La liaison jusqu’au prochain chrono sera d’ailleurs assez longue. On emprunte des chemins larges mais plutôt cassants et vallonnés. Ensuite, passage à proximité du village de Villes sur Auzon où l’on remonte un peu pour rejoindre les gorges de la Nesque, un site touristique des Monts de Vaucluse. La descente pour rejoindre ce petit cours d’eau complètement sec est magnifique, faut aimer le caillou mais c’est sacrément joli. On passe un pierrier sur le lit de ce cours d’eau et enfin un petit bout de bitume nous mènera au village de Methamis où se trouve notre premier ravito du jour, nous sommes à mi-parcours. Pas mal de victuailles pour s’alimenter et s’hydrater. Après une pause nécessaire, c’est reparti pour une bosse assez sévère qui nous mène en plein milieu d’une forêt, enfin des cèdres du Vaucluse, des arbustes secs et du caillou partout ! Nous voici au départ du secteur chrono suivant, cette fois-ci intégralement en montée par la combe de la Nissarde, un sentier raide et plein de pierres où il faut se battre avec le vélo et soigner ses trajectoires. Ensuite un peu de piste avant de terminer par un single un poil moins raide. Nous revoici à 700m d’altitude, arrivée du second chrono au terme des 5 kilomètres et des 350 mètres dénivelé qu’il nous fallait affronter.

D’ici, on part pour une petite boucle hors chrono qui va nous faire profiter d’une superbe descente nous menant dans un vallon proche du pittoresque village de Murs . Maintenant il faut remonter la moitié de ce dénivelé sur du bitume avant de rejoindre le départ du 3e et dernier secteur chrono du jour, la fin de cette ascension soit 4 kilomètres d’escalade. Cette ascension sera globalement un peu plus roulante que la précédente malgré que le sommet exposé au vent soit vraiment exigeant. Nous y voici au sommet, soulagement pour tout le monde et réconfort car un ravito nous attend pour se remettre de ces deux précédents efforts violents. Nous sommes accueillis par l’organisateur en personne qui veille à ce que tout se passe bien puis c’est parti pour les 10 derniers kilomètres qui seront globalement plus faciles pour rejoindre l’arrivée de cette première étape. Le vent souffle fort mais on retrouve une belle piste roulante sur une crête pour rejoindre le col de la Ligne, un col routier situé à 750 mètres d’altitude. On poursuit cette piste en montée pour rejoindre le sentier qui longe le mur de la Peste, c’est très trialisant et ça finira à pied le long de ce muret, parfois en portant le vélo, ça fait partie du raid aventure d’emprunter quelques traces plus sauvages. On se laisse enfin glisser lors des deux derniers kilomètres et nous voici à la ferme auberge St Hubert, terme de cette étape que l’on aura bouclé en 5 heures. Au terme des trois premiers chronos de l’épreuve, ce sont les suisses du team Bike to Point mené par le talentueux Camille Rossetti qui mène la course avec 3 minutes d’avance sur notre équipe Velochannel.com et 6 minutes d’avance sur le duo bourguignon Jauffrey Daguin/Noam Louin du VC Auxerre.

Il fait plutôt frais ici à 750 mètres d’altitude, le vent souffle très fort en cette fin de journée mais on appréciera le délicieux savoureux repas à base de blé, crème, poulet et champignons qui nous est offert, un vrai régal et juste parfait pour reprendre des forces. On a ensuite 3 bonnes heures pour récupérer avant l’étape nocturne qui nous attend. Il sera difficile de trouver le sommeil avec le vent qui souffle et ce froid prenant. Le jour décline, il est l’heure de se préparer pour la seconde étape. Montage des éclairages et départ donné à 21 heures mais cette fois individuellement toutes les minutes en fonction du classement, les leaders partant en dernier.

C’est parti pour une courte étape de 30 kilomètres cumulant seulement 500 mètres de dénivelé, on restera donc dans les contreforts du massif afin que chacun rentre assez « tôt » à l’arrivée de cette course nocturne. On part pour une liaison roulante de 3 kilomètres permettant de s’échauffer puis départ du premier secteur chrono de la soirée long de 5 kilomètres. On s’élance sur une petite bosse technique puis sur une descente piégeuse et technique, super joli ce single entre les arbustes de nuit. La seconde partie du tracé est très roulante mais piégeuse avec des cailloux disséminés un peu partout. On poursuit sur une liaison facile et agréable où l’on monte progressivement vers 800 mètres d’altitude. Au terme de 7 à 8 km de pistes faciles, on se retrouve à la Chapelle St Jean pour le départ du second secteur chrono, une boucle de 5 kilomètres à effectuer à fond.

Le profil est assez simple, on part sur une descente rapide mais à nouveau piégeuse avec des ornières, des pierres et de quoi facilement partir à la faute. Ensuite, on bifurque et on remonte ce qu’on a descendu, c’est assez raide au début avant un dernier kilomètre plat et rapide.

Pour finir la soirée, il reste 10 kilomètres de liaison facile pour rejoindre l’arrivée. On alterne entre quelques tronçons de route et des singles ludiques pour se retrouver au pied du village de Sault puis les derniers kilomètres se feront sur une petite route qui longe le cours de la Nesque. On passe la ligne d’arrivée au château de Combray tout proche du village d’Aurel. Les écarts sont minces sur ces deux courtes spéciales chronométrées. Les leaders suisses remportent à nouveau l’étape avec 6 secondes d’avance sur notre team Velochannel.com et 15 secondes sur le duo bourguignon Jauffrey Daguin/Noam Louin. Du coup les écarts sont quasi inchangés par rapport à la première étape et tout reste à faire le lendemain avec l’ascension du fameux mont Ventoux. Encore un copieux repas offert par l’organisation et vite au dodo pour cinq bonnes heures de sommeil.

Il est 6 heures en ce dimanche matin le réveil sonne, départ de la 3e étape dans 1h30… Le temps du petit-dej et de se préparer, il est déjà l’heure du départ donné en mass-start pour 48 kilomètres et 1700 mètres de dénivelé. Il fait assez frais, guère plus de 7/8 degrés. On part tranquille en liaison pour revenir vers le village de Sault par la petite route empruntée hier en sens inverse puis on quitte les rives de la Nesque pour rejoindre le hameau de Vernolier où débute le premier chrono du jour. C’est maintenant un secteur chronométré long de 9 kilomètres et 800 mètres de dénivelé qui nous attend, probablement le juge de paix du week-end ! C’est parti pour une bien longue ascension, on attaque d’entrée dans le dur pendant 3 kilomètres sur un sentier raide, suit un replat sur une piste puis la montée devient plus roulante sur un chemin avec un terrain qui nous scotche au sol . On arrive sur un portage avant les deux derniers kilomètres sur piste nous menant à l’arrivée du chrono à 1600 mètres d’altitude au terme d’une montée très exigeante.

Un ravito salvateur est installé pour se remettre de l’effort violent mais le vent et le froid ne nous permettent pas de profiter beaucoup de ce moment de répit, on repart très vite à l’assaut du second chrono de la matinée. Après un petit kilomètre, nous y voici déjà car ce secteur chrono long de 7 kilomètres va nous mener au col des Tempêtes, tout juste sous l’impressionnant sommet du Mont Ventoux. Bah autant dire que l’on va devoir lutter face au vent. Après un petit kilomètre sur un sentier super sympa, nous voici face à face avec un nouveau troupeau de moutons. On approche du site du Chalet Reynard sur une sacrée rampe, chemin très large et vent de face à 70km/h ! On va emprunter des pistes de ski du Ventoux sur une crête où on doit parfois monter à pied car impossible de tenir sur le vélo. Fin du secteur chrono, on peut maintenant profiter du dernier kilomètre d’ascension en mode liaison pour se hisser au sommet de ce Mont Ventoux à 1912 mètres d’altitude, le vent est impressionnant et il ne fait que 3 petits degrés. On ne reste pas longtemps au sommet et on bascule côté Malaucène. Un kilomètre sur route puis on se retrouve sur une crête à l’abri des arbres en surplomb de la station skiable de Mont-Serein pour le départ du 3e chrono qui sera en descente.

Allez, c’est parti pour 4 kilomètres de descente, une première partie rapide où on peut lâcher les freins, une seconde partie plus technique avec de jolis franchissements de rochers sur un super single. Il faudra rester prudent et éviter les erreurs car beaucoup de coureurs partiront à la faute. On poursuit la descente en liaison sur un très chouette single où on profite un maximum de ce splendide décor provençal, parfois c’est bien engagé mais globalement ça passe plutôt bien et c’est franchissable. On se retrouve au dernier ravito avec nos amis suisses et bourguignons autour de quelques délicieux gâteaux à déguster.

Il reste encore une dizaine de kilomètres et une dernière spéciale à effectuer, moins de 5 kilomètres qui seront juste fabuleux, une vraie belle descente typée XCO avec plein de relances, du beau pierrier, des franchissements, c’est super varié et très plaisant … Coup de théâtre lorsque les suisses du team Bike to Point, leaders incontestés de l’épreuve crèvent et vont perdre pas mal de temps, le suspens reste donc entier pour l’attribution du classement général. On boucle ce dernier secteur chrono puis on poursuit sur un petit vallon au creux d’une combe sur un magnifique sentier nous ramenant sur Bédoin. On franchit la ligne après 5 heures de vélo, très ravis de cette superbe étape sur les pentes de ce Mont Ventoux. Au final, les jeunes suisses du team Bike to Point remportent finalement l’épreuve avec 2 petites minutes d’avance sur notre team Velochannel.com, les bourguignons Jauffrey Daguin/Noam Louin complétant le podium avec 12 minutes de retard sur les vainqueurs de l’épreuve…

Bon, on retient vraiment une très belle épreuve conviviale et une jolie balade sur un magnifique terrain de jeu. Il y’a vraiment de quoi faire autour de ce mont Ventoux et toute l’équipe Egobike a parfaitement su nous faire partager leur terrain de jeu. On a également rencontré une belle équipe d’organisation, des passionnés qui se plient en quatre pour être à nos petits soins l’espace d’un week-end, une organisation sans véritables reproches… Que ce soit pour la qualité de la trace GPS, la qualité des repas, la qualité du tracé proposé, le soin apporté aux coureurs, l’accueil chaleureux, l’ambiance conviviale… On peut juste titiller sur 2 ou 3 petits points comme le site internet un petit peu difficile à visiter ou le guidage par GPS qui peut faire peur et un tarif peut être un tout petit peu élevé. Par contre, nous sommes ici sur une épreuve 100% nature où l’aspect de devoir lire son chemin prend tout son sens et où on vit une chouette expérience durant un week-end complet all-inclusive. Quant à ce format typé rallye-raid, il est parfaitement adapté à la pratique de la région mêlant esprit sportif et raid aventure. En tout cas, ça vaut vraiment le coup de tenter l’aventure et de noter ce Ventoux Xtreme MTB à son agenda pour 2020 !

Infos et résultats : www.egobike-montventoux.com

Voir aussi : La Grande Traversée VTT de Vaucluse

passage sur rocher avec vue

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