Ultra Raid La Meije

L’Ultra raid La Meije, plus qu’une course, une expérience VTT de haute montagne à vivre absolument, un rendez-vous qui reste juste inoubliable ! C’est dans les Hautes-Alpes à la petite station de La Grave que nous avons donc pris rendez-vous en ce week-end du 17/18/19 septembre.

Par Fred Ischard – Photos : Lionel Montico / Ultra Raid La Meije

cyclistes au départ La Meije

C’est le vendredi que tout les coureurs sont conviés à l’incontournable vérification technique du matériel obligatoire, une formalité impérative pour être autorisé à prendre le départ, suivie du briefing sécurité orchestré par Jean Paul Routens, le boss de l’organisation de ce week-end. Après une bonne nuit de sommeil, le réveil est très matinal ce samedi à 4h30. Petit déjeuner léger, puis c’est parti pour une longue, une très longue journée de vélo. Après avoir émargé, plus question de faire demi tour, et c’est peu avant 6 heures, sous la nuit etoilée des Écrins, que le départ est donné. C’est parti pour 120 kilomètres et 5300 mètres de dénivelé.

Pas d’affolement au départ, chacun se place sur les deux premiers kilomètres menant au pied du premier col. Un peu de route permet aux coureurs de dérouler un peu avant de se lancer dans les choses sérieuses. Le premier mur se présente, une sacré belle rampe avant l’ascension du col du Lautaret, certes pas très longue et sur un joli single, mais qui suffira à former différents groupes. On y verra déjà plus clair sur les ambitions de chaque coureur : terminer le plus rapidement possible ou juste boucler l’intégralité du parcours dans les délais impartis. Au sommet, on aperçoit un très long ruban de frontales illuminées, c’est magnifique ! Une descente facile mène ensuite les coureurs au pied du Galibier. Un groupe de 7/8 coureurs s’est porté en tête de course. Chacun mène son allure et cette piste longue et régulière permet à chacun de bien doser son effort, tandis que le jour se lève doucement sur l’Oisans et les Écrins, laissant apparaître de magnifiques reflets de couleurs sur le pic de la Meije.

Au sommet, nous retrouvons le vainqueur en titre Jonas Buchot. Déjà seul en tête, il doit ensuite enchaîner sur un portage vertical menant au sommet du Galibier, point culminant du parcours à près de 2700 mètres d’altitude. Premier ravito, après cette longue première difficulté du jour. Et si il faudra à peine 1h30 à l’homme de tête pour y parvenir, ce seront plus de 3 heures d’effort pour la queue de peloton avant de rejoindre ce mythique sommet !
Puis c’est première descente du jour, d’abord très pentue et engagée, avant de retrouver un peu de piste pour souffler. La deuxième partie, sur un single plein de pierres, mettra en avant les qualités techniques des coureurs. Il faut être prudent et précis dans le pilotage. Une fois tout en bas, la course passe tout proche de la station de Valloire avant de remonter sur un sentier raide pour rejoindre le site de Plan-Lachat, petit hameau qui annonce la seconde difficulté du jour : la montée sur la belle piste menant au camp des Rochilles. C’est sur cette piste que les coureurs passent le deuxième ravitaillement, après 30 kilomètres de course, un regain d’énergie nécessaire voire indispensable pour beaucoup de monde avant de se lancer à l’assaut du col de la Ponsonnière. Le sentier à flanc de montagne, parfois trialisant, mais globalement très chouette à rouler pour se hisser au col de la Prisonnière à 2650 mètres d’altitude, reste un moment exceptionnel. Le passage au milieu des lacs des Cerces, endroit incroyable, fait littéralement oublier à tout le monde les efforts consentis en ce début de course.

marmotte et VTT

Une nouvelle longue descente récompense ensuite tout le monde, avec beaucoup de plaisir et de pilotage dans un cadre sauvage de haute montagne. Il faut une sacrée dose courage et un bon coup de guidon pour passer tout les franchissements et les successions de pierriers. Mais une fois tout en bas, c’est le petit chalet de l’Alpe du Lauzet et le 3e ravito du jour qui permettent de profiter d’une pause méritée dans un lieu enchanteur. Place au sentier du Roy, encore un morceau de bravoure sur une corniche qui surplombe le cours de la Guisane. Pas mal de relances avant de plonger vers le torrent de la Guisane et d’enchaîner par la difficile montée ramenant au col du Lautaret, afin de finir cette exigeante boucle des Cerces. En tête de course, Jonas Buchot possède environ une dizaine de minutes d’avance sur ses plus proches poursuivants. Ensuite, c’est un trio emmené par le beaufortin Florent Basses qui chasse. Les coureurs ont maintenant 48 kilomètres de course avant de filer à travers des prairies piégeuses vers l’entrée du tunnel EDF.

La traversée dans le noir total de ce tunnel long de 3 kilomètres, tout plat et très humide, est devenu depuis 3 éditions un passage mythique du raid. Une fois sorti de ce tunnel, c’est à nouveau 200 mètres de dénivelé à escalader (en poussant le vélo pour la majorité des coureurs) pour rejoindre le ravitaillement généreux du refuge de Chamoussière : boissons énergétiques, sirops, mini sandwichs, fromage, fruits… La course se poursuit parmi les vaches et les randonneurs sur le chemin. La prudence est donc de mise dans la superbe descente technique ramenant vers Villar d’arène, village d’où a été donné le départ.

S’annonce alors la montée vers le lac du Pontet, redoutable également avec ses 300 mètres de dénivelé sur route puis sur des rampes vraiment pentues. Le mental commence déjà à prendre le pas sur le physique. Les sentiers d’alpages, puis la jolie descente vers le hameau de Ventelon, viennent rapidement récompenser les plus courageux.

Nous voici maintenant au 70ème kilomètre, à la bifurcation entre le « petit » parcours et la version intégrale. En s’engageant sur cette dernière, un ravito nous attend, pour nous refaire une santé avant d’attaquer la boucle du massif d’Emparis. Il faut un sacré courage pour se lancer sur cette deuxième partie de course, qui ne fait passer les concurrents qu’à deux petits kilomètres de l’arrivée. Les coureurs de la formule Élite Ultra se lancent donc à l’assaut des nombreuses petites bosses bien raides autour du hameau de Chazelet, jamais vraiment longues mais qui usent vraiment après plus de 5 heures de course pour les hommes de tête. Ensuite, les coureurs basculent sous un télésiège pour rejoindre le vallon de la Buffe. C’est une montée assez roulante jusqu’au ravito du chalet de la Buffe. Il est en général nécessaire de s’accorder une pause à cet endroit pour s’hydrater et reprendre des forces : il reste 35 kilomètres. En effet, c’est un portage/poussage qui suit pour se hisser sur les hauts plateaux d’Emparis et entrer dans le massif de l’Oisans. Une petite demi heure sera nécessaire à Jonas Buchot pour escalader ces 300 mètres de dénivelé, il faudra pas loin d’une heure pour d’autres coureurs.

La Meije Ultra Raid poussette VTT

On retrouve un décor très alpin au sommet, les quelques kilomètres qui suivent paraissent très plaisants à rouler et ça file à vive allure à travers les alpages sur des singles. Voici le ravito du col St Georges, la dernière barrière horaire à passer pour devenir ou non finisher de l’ultra raid Élite de La Meije. Les conditions météo sont idéales en ce samedi. Les coureurs les plus courageux s’engagent sur une descente de huit kilomètres sur un joli single en lacets jusqu’au village de Besse en Oisans. Une fois en bas, il faut évidemment tout remonter. Pour retrouver le fameux col St Georges et rejoindre le chalet Josserand, il faut gravir 750 mètres de dénivelé sur près de 10 interminables kilomètres. Au sommet, il reste 15 kilomètres, le dernier tronçon pour venir à bout de ce défi.

L’ascension se poursuit péniblement sur un sentier raide jusqu’au col de Souchet situé 150 mètres plus haut. Puis il faut encore remonter jusqu’au plateau des 3 Lacs avant de pouvoir enfin basculer vers l’arrivée ! Ce passage aux Trois lacs est un passage incontournable de l’épreuve, tellement le décor est magique.

Voici enfin la très longue descente ramenant les coureurs vers l’arrivée, avec quasiment 1000 mètres de dénivelé à dévaler. Le sentier assez trialisant au début devient ensuite nettement plus rapide avant de replonger vers le hameau du Chazelet.

Après la traversée du hameau, vient la fameuse descente de la Chapelle Notre-Dame de Bon Repos, un couloir truffé d’ardoises et un sentier technique et très engagé qui plonge vers la vallée de la Romanche. Il faut être agile pour tout descendre à vélo.

Ne restent ensuite plus que deux petits kilomètres le long de la Romanche, et la dernière rafale d’escaliers à gravir pour venir couper cette ligne d’arrivée tant attendue. C’est le mauriennais Jonas Buchot qui franchira la ligne d’arrivée en vainqueur après 9h17 de course, il inscrit donc son nom à l’épreuve pour la deuxième fois consécutive après sa victoire en 2019. Le jeune marseillais Enzo Allevard prend la seconde place à 39 minutes du vainqueur, terminant en compagnie de Hugo Maillet qui complète le podium. Le beaufortain Florent Besses et le suisse Florian Wenger prennent respectivement la 4e et 5e place. Chez les dames, une seule et unique finisher en la personne de l’ultra spécialiste de l’épreuve, l’alsacienne Danièle Troesch.

vététiste et mer de nuages La Meije

Le lendemain, place à la formule Ultra sur deux jours car il est en effet possible d’effectuer l’épreuve proposant un classement sur deux jours. Le samedi permettant aux coureurs d’effectuer les 68 premiers kilomètres de la boucle Galibier/Les Cerces/Chamoussière/Le Pontet et de filer directement vers l’arrivée peu avant le premier passage au hameau du Chazelet.
Le dimanche matin, c’est donc les 50 kilomètres de la boucle d’Emparis que doivent affronter les coureurs et coup de théâtre, la neige est tombée pendant la nuit laissant un léger tapis blanc au sol. Les conditions sont fraîches et humides en cette matinée. Le terrain est devenu un peu gras à tel point que l’organisation a sagement décidé de shunter la boucle de Besse en Oisans, ainsi que celle des 3 Lacs, réduisant le parcours à 30 kilomètres.

Au final, c’est le sociétaire du team Intersport Embrun Pierre Bourlot qui remporte cette épreuve sur deux jours, avec un temps cumulé de 10h22 avec deux petites minutes d’avance sur le belge Matthieu Neirynck et 45 minutes sur le sociétaire du team Intersport Sisteron qui complète le podium. La savoyarde Laurie Renoton remporte cette formule chez les dames après 12h17 d’efforts. Claire Massenet et Martine Chartier complètent le podium.

Rendez-vous le 17 et 18 septembre 2022 pour la 11e édition de l’ultra raid La Meije, un événement à ne manquer sous aucun prétexte !

Infos, photos et résultats sur le site officiel de l’épreuve: www.ultraraidlameije.fr

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