Nouvelle édition de la Trans’Vercors qui a fait peau neuve en delocalisant la scène théâtrale de l’épreuve sur deux sites différents : Lus la Croix Haute et Gresse en Vercors, deux petites stations familiales de moyenne altitude. Il régnait comme un air de vacances sur cette Trans’Vercors 2017.
Par Fred Ischard – Photos : David Boudin/Au Fil des Lumières
Tout commence le samedi à Lus la Croix Haute qui accueillait cette nouvelle édition de la Trans’Vercors par une épreuve spécialement conçu et réservée pour les enfants de moins de 12 ans. Ils ont pu s’en donner à coeur joie sur un parcours de 6 kilomètres tracé autour du village. L’après midi, place aux parents avec les randos 16 et 25 kilomètres permettant de découvrir les belles prairies du Trièves, le vallon de la Jarjatte et sa petite station de ski.
La soirée sera également animée par une épreuve au Street Race, 25 binômes se défiant en relais pendant une heure sur un parcours urbain ne mesurant guère plus de deux kilomètres tracé dans les ruelles du village, spectacle garanti ! Cette belle journée prend fin, il est temps de profiter d’un petit apéro à base de tourtons ou de ravioles du Champsaur accompagné d’une petite tarte aux noix du Dauphiné bien sûr.
Dimanche matin, il est 6 heures et il fait encore bien sombre sur Lus la Croix Haute, ce n’est que 30 minutes avant le départ de l’épreuve reine que le jour va enfin se découvrir. En effet, c’est sur les coups de 7 heures que le départ des 103 kilomètres du tracé de cette Trans’Vercors sera donné. Le sas de départ se remplit à mesure, la température se réchauffe et ce sont près de 200 coureurs qui vont défier ce grand parcours proposé totalisant 3700m de dénivelé positif et reliant Lus la Croix Haute à Gresse en Vercors.
Après une petite visite de Lus la Croix Haute, on entre très vite dans le vif du sujet en affrontant d’entrée les pentes de la redoutable ascension du col de la Chante, 8 kilomètres d’une belle escalade aux pentes plus ou moins difficiles, majoritairement sur de belles pistes, les 2 derniers kilomètres devenant nettement plus difficiles avec un petit portage et quelques zones plus trialisantes. Le décor est somptueux, on progresse aux milieux d’alpages, le soleil à peine levé nous permettant de profiter de belles images, notamment avec quelques tapis de brume en contrebas.
Nous voici déjà au point culminant du parcours à 1600 mètres d’altitude, on attaque du coup une longue descente nous menant sur les plateaux fleuris du Trièves, une petite enclave parsemée de nombreux hameaux entourés de vallons et de belles prairies. Une fois la descente amorcée, assez peu technique mais néanmoins piégeuse et se retrouvant en bas à 800 mètres d’altitude, on va sillonner au travers de ces nombreux hameaux et villages perdus, passer de vallons en vallons en franchissant de nombreux ruisseaux mais du coup en arpentant de nombreuses montées. La chaleur se fait maintenant bien ressentir sur ces plateaux exposés.
Nous nous retrouvons au 35e kilomètre, on traverse les artères routières et ferroviaires principales de ce territoire qui marque un passage entre Grenoble et Sisteron puis on escalade l’ascension du col du Prayet, on y retrouve du sous-bois, des ruisseaux, du monotrace mais également le terrible portage de l’oratoire qui va couper les jambes de plus d’un concurrent. Une fois au sommet, descente rapide vers le ravitaillement salvateur du village de Chichilianne après 42 kilomètres de course, on y retrouve la fameuse tomme du Vercors mais également un choix varié de fruits secs, barres céréales et boissons variées.
On poursuit notre périple et c’est cette fois le col du Papavet qui nous attend du haut de ses 1400 mètres, une belle ascension sur une piste roulante aux pentes régulières avec une vue magique sur le Mont Aiguille, le pic emblématique local, un gigantesque stalagmite qui surplombe toute cette région, surveillant notre progression. Voici notre troisième sommet, on redescend sans plus tarder à très vive allure sur une piste vers le petit village de St Michel des Portes niché au pied des falaises des balcons du Vercors. Les difficultés s’enchainent, c’est cette fois le col de l’Allimas qu’il nous faudra gravir, on y accédera par la route mais l’essentiel de l’escalade se fera sur un chemin exigeant qui longe des falaises calcaires. On franchit ce nouveau sommet pour ensuite emprunter les pistes de ski du domaine de Gresse en Vercors afin de rejoindre cette petite station familiale et de boucler nos 65 premiers kilomètres. Les coureurs du parcours « 60 kilomètres » en terminent ici même en franchissant l’arche d’arrivée, par contre le parcours de l’épreuve XC Marathon n’est pas bouclé. Après avoir déjà cumulé 2300 mètres de dénivelé, il nous faut encore effectuer une boucle de 38 kilomètres et il vaut mieux avoir gardé de l’énergie. Un délicieux ravitaillement nous attend pour affronter le mieux possible cette jolie boucle qui nous attend.
Une petite montée au coeur de la station nous permet de basculer vers le col des Deux. On poursuit ensuite plein nord dans un décor très forestier avant de plonger vers un petit vallon perdu, une descente assez technique sur un très joli single mais évidemment après cette partie de plaisir, il faudra s’attaquer à une nouvelle ascension, la longue escalade en direction du col de l’Arzellier. Heureusement, un nouveau ravitaillement nous ouvre les bras au passage du charmant village de St Andeol. L’ascension est plutôt roulante, plutôt difficile au début devenant plus régulière et facile à mesure que l’on approche du sommet puis une descente slalomant à travers une vaste prairie nous mène à ce fameux col qui pointe à 1350m d’altitude. Il reste maintenant 23 kilomètres à effectuer pour boucler ce magnifique parcours. On redescend vers le village de St Andeol que l’on traversera une seconde fois. Le parcours reste sauvage en empruntant une série de monotraces au profil descendant mais nous réservant quelques bons talus à gravir malgré des organismes bien fatigués.
Dernier ravitaillement à St Andeol, on entame les 13 derniers kilomètres mais il reste encore deux ascensions à gravir. La première nous menant à de jolies combes. Malgré la fatigue, cette longue piste forestière aux pentes douces nous permet de passer ce sommet sans encombre. Ce ne sera pas le cas pour les 6 derniers kilomètres particulièrement exigeants, cette dernière difficulté nous réservant des pentes importantes, la fatigue voire l’épuisement se fait ressentir tout comme la chaleur. Il nous faut d’abord se hisser au sommet du col des Deux avant d’affronter des pentes terribles sur des chemins herbeux longeant des alpages. Aucun rendement, aucune énergie, seul le mental nous permet de gravir ces dernières pentes avant de dévaler cette ultime piste de ski nous menant à l’arrivée au terme d’un somptueux périple.
Côté course, c’est le tourangeau Sébastien Pelé, déjà vainqueur du raid des Terres Noires cette année, qui remporte l’épreuve reine de cette Trans’Vercors VTT en bouclant ces 103 kilomètres en 5h21. Le vainqueur en titre Vincent Arnaud prend cette fois la seconde place à 10 minutes du vainqueur. Florent Pelizzari prend la 3e place après deux crevaisons successives. L’ardechois Julien Saussac prend la 4e place alors que le laissagais Theo Charnay complète le top 5. Chez les dames, la raideuse grenobloise Albane Lallier signe ici une belle victoire au terme de 8h09 de course devant l’experimentée Aurélie Grosse, récente vainqueur de la terrible Iron Bike Race…
Sur les autres parcours, notons le doublé du team CVAC Vienne sur le parcours 40 kilomètres, les deux spécialistes du X-Terra Maxime Danon et Nicolas Durin effectuant course commune et bouclant l’épreuve à cet ordre respectif. C’est le très véloce jeune master grenoblois Guillaume Philippe qui remporte l’épreuve du 60 kilomètres.
Pour couronner l’ensemble, une très sympathique remise des prix au pied des pistes de ski du domaine de Gresse viendra clôturer cette Trans’Vercors VTT sans oublier le délicieux plateau repas offert avec l’incontournable tarte aux noix du Dauphiné. On aura particulièrement apprécié l’aspect populaire de l’épreuve, l’organisation simple mais conviviale, les parcours certes techniquement peu engagé mais néanmoins très joli et sacrément physique nous permettant de visiter des sites sauvages, des tracés variés à travers prairies et sous-bois, des ravitaillements fournis et bien répartis tout au long du parcours, un accueil chaleureux. En somme, un week-end très agréable nous ayant permis de découvrir un territoire plein de charme parmi les 816 participants présents cette année. Nous avons déjà hâte de découvrir la prochaine édition de cette Trans’Vercors VTT. En attendant, pourquoi pas vous essayer à la Trans’Vercors nordique sur le principe d’une épreuve de ski nordique en binôme sur une traversée du Vercors en ligne, cette région offrant un aspect tout aussi séduisant l’hiver.
Infos et résultats : www.transvercors-vtt.com
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