Transmaurienne Vanoise 2016 + VIDEOS

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28éme Transmaurienne Vanoise – 20 au 24 juillet 2016

Nous voici à nouveau au départ de la mythique Transmaurienne, qui, depuis 2015, se déroule dans le Parc Naturel Régional de la Vanoise.

Texte : Camille Blanc – Photos : LVO

Cette course par étape propose 3 formats : compétition, randonnée et courses enfants. Du côté des compétitions, 2 formats : 9000m D+ ou 6000m D+ avec respectivement 218kms ou 167kms. Nouveauté cette année : un format Duo, basé sur celui d’autres grandes courses telles la Cape Epic où les deux partenaires devront se suivre durant toute la compétition. Le parcours des 9000 est la seule épreuve à étapes en France labellisée UCI Cross-Country.  Sur le parcours des 6000, un nouveau classement E-bike fait son apparition cette année. Côté randonnées, pour les plus sportifs, il s’agit d’emprunter le parcours de la 6000 sans chrono et sans le prologue. Mais il est possible également de prendre le départ de randonnées familiales chaque jour, pour le plaisir des yeux. Différentes courses enfants sont proposées tout au long de ces 5 jours.

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La haute Maurienne Vanoise est l’endroit rêvé pour les amateurs de VTT. Le vélo y est religion et les cols du Mont Cenis et de l’Iseran en sont la preuve. Sommets, lacs, vallées, vallons, faunes et flores promettent une course qui restera gravée dans les mémoires pour un petit bout de temps. Une base FFC VTT y est présente et offre 200km d’itinéraires de cross-country, sans oublier des parcours d’Enduro et des Bike Parks. Beaufort, Bleu de Bonneval ou encore celui de Termignon, nous permettrons de récupérer des forces, mais là n’est pas la question, passons à la compétition !

Transmaurienne Vanoise 2016 – Prologue

Direction Bessans pour un prologue de 15kms. Après avoir retiré notre « package », incluant un joli CamelBak comme cadeau, nous nous promenons sur le village départ en attendant notre tour. Côté participants, un joli plateau des meilleurs représentants nationaux et même internationaux de la discipline est présent. Le départ est donné toutes les 30 secondes par paquets de 4 coureurs pour éviter les bouchons. Le parcours débute par la traversée du site de biathlon de Bessans pour se lancer à l’assaut de la première bosse juste au-dessus du village. Le rythme est très élevé, la note est donnée pour la suite de l’aventure. S’en suit une belle descente en singletracks jusqu’au torrent d’Avérole que nous longerons avant de rejoindre le site de départ pour un premier passage. On traverse ensuite le village de Bessans (à toute vitesse !), petit détour par un joli raidillon pour aller chercher quelques marches à dégringoler et nous voici le long de la rivière l’Arc pendant quelques kilomètres sur une belle piste pour envoyer du braquet. Le retour se fera à flanc de montagne, sur un GR pour rejoindre l’arrivée. Succession de grimpettes et de descentes le long d’un chemin assez large et relativement bien carrossable. Le GPS donne à l’arrivée 14.80km pour 244m de D+. Ce prologue aura pour but de classer les coureurs sur la grille de départ pour les étapes suivantes. La véritable aventure commence le lendemain, avec la plus longue étape de ces 5 jours.

Etape 1 – Bessans-Bessans via le col du Mont Cenis

Pour chauffer les mécaniques et réveiller les coureurs, les speakers sont là pour assurer l’ambiance lors de la mise en grille. Les drones volent dans le ciel : le plateau de Bessans prend des allures de fête. Le départ est donné pour cette première vraie étape de la Transmaurienne. Direction le col de Mont Cenis pour commencer. Nous quittons le stade de biathlon après quelques bouchons créés par un goulot d’étranglement un peu mal situé vu la masse de participants. Qu’à cela ne tienne, nous retrouvons ensuite le GR de la veille pour une longue ascension. Nous sommes sur une grande piste forestière qui facilite les dépassements et la grimpette se fait au rythme. Après avoir traversé quelques ruisseaux nous nous retrouvons dans la forêt de Lanslevillard et nous apercevons les premiers télésièges de la station. Nous terminerons cette première ascension à 2236m d’altitude, soit 500m de D+ depuis le départ, en plein cœur du domaine skiable de Lanslevillard. Une belle piste nous conduit ensuite au col du Mont Cenis ou le premier ravito nous attend.

Rapidement, nous reprenons le vélo sur un somptueux single, à flanc de montagne. Ici, apparait devant nos yeux, le splendide lac du Mont Cenis. Nous allons devoir en faire le tour, plus on progresse autour de ce dernier, plus il nous parait vaste tel un océan. Le chemin monte jusqu’à l’ancien fort de Ronce avant de dévaler la pente jusqu’au barrage. En effet, le lac du Mont Cenis est une vaste réserve d’eau pour alimenter une centrale hydro-électrique. Nous sommes également à quelques pas de l’Italie. Nous continuons le tour de ce vaste océan par de beaux et grands chemins avant de rejoindre la route et de remonter le col du Mont Cenis pour une deuxième pose ravito. Nous abordons le chemin de la ramasse et dévalons la pente d’une piste de ski à travers de jolis singles avant de rejoindre la station de Val-Cenis. Une fois en bas, le « chemin du petit bonheur » nous conduit directement à une belle ascension : 650m de D+ à travers la forêt de l’Arc pour rejoindre le lieu-dit la Madeleine à 2113m. Nous apprécions la forêt qui nous donne de l’ombre pour cette belle grimpette qui se déroule sur une belle piste forestière. Une fois en haut, nous bifurquons sur la station de ski de Termignon. On rejoindra le plateau par une belle descente, mélange de route forestière très rapide et de jolis petits singles droits dans la pente.

A Termignon, le GPS affiche 59km. Nous sommes à l’autre bout de la vallée, un rapide calcul conforté par mon intuition d’orienteur me dit que nous aurons bien plus que les 67km d’annoncés en ce début d’étape. Les organismes sont déjà marqués par les premières ascensions, et la chaleur se fait ressentir. Nous retrouvons ce fameux « chemin du petit bonheur » que nous suivrons jusqu’à Lanslebourg. Ici, un ravito nous attend, dommage qu’il n’y reste plus grand-chose… Nous plaignons ceux qui arriveront derrière nous. On nous annonce 22 km restants, nous sommes à 66km, le moral en prend un petit coup ! Nous sommes à 1430 m il nous reste environ 300m de D+ pour rejoindre l’arrivée. On suivra gentiment la rivière l’Arc avant de rejoindre Lanslevillard ou l’ascension du rocher des Sarrasins sera notre dernière grosse difficulté. Bientôt, nous aurons le plateau de Bessans en vue et après quelques coups de pédale, nous franchirons la ligne d’arrivée, fatigués, mais content de notre étape. Notre niveau est homogène et aucun souci mécanique à déplorer. 77,93km et 2509m D+ pour cette première étape.

Etape 2 – Bessans-Bessans via Bonneval sur Arc

Le ciel gronde ce matin, les températures ont bien baissé et il pleut des cordes avant ce départ. Par chance, la pluie cesse juste avant le coup d’envoi mais le circuit sera modifié en conséquence pour des raisons de sécurité. Nous nous élançons vers Avérole en suivant le torrent du même nom. Nous sommes dans une jolie vallée fortement encaissée avec les montagnes dans le fond. C’est sublime ! Nous commençons l’ascension par la route et nous bifurquerons rapidement sur un single étroit. Hélas, le départ étant proche, le peloton ne s’est pas assez étiré, et quelques bouchons apparaissent. Arrivé à Avérole après plus de 300m de D+, nous profitons du premier ravito, avant de traverser le torrent pour redescendre la vallée sur la rive inverse. Le chemin est très étroit, fortement glissant et rempli de pierres par endroit. Ces conditions ralentissent fortement la progression des coureurs… A l’approche de Bessans nous rentrons dans la forêt communale et après une petite ascension de 200m de D+ sur un large chemin nous nous retrouvons sur un très joli single à flanc de montagne. Le souci, c’est que nous retrouvons les participants des randonnées sportives et familles et les bouchons se créent… Petit passage à Bessans pour un ravito éclair avant de repartir par la route en direction de Bonneval sur Arc.

Nous suivrons le lit de la rivière l’Arc tout au long de la vallée avant d’atteindre ce village classé parmi les plus beaux de France. Le trajet se fait sur un large chemin qui permet de remonter la moyenne qui a quelque peu souffert en ce début de parcours. Une fois à Bonneval et après avoir traversé le village, nous grimpons en direction du Vallonnet. Ces 270m de D+ seront la dernière difficulté de la journée. Sur une belle piste large, l’effort est compensé par un superbe panorama de cette vallée. Un grand chemin à flanc de montagne nous emmène tout droit au hameau de l’Ecot. Les cinéphiles reconnaîtront ici le lieu où a été pris la majorité des plans du film « Belle et Sébastien ». Ces vieilles pierres, au soleil, perdues dans la montagne, créent une atmosphère assez particulière. Atmosphère dont nous nous imprègnerons le temps d’un ravito. S’en suit une superbe descente, très pierreuse où la moindre faute pourrait être fatale (j’ai failli en faire les frais…). De retour à Bonneval sur Arc, nous rejoindrons l’arrivée par la route. Cette longue portion de route (env. 6km) s’avale très rapidement. Nous avons constitué un petit peloton et évoluons entre 35 et 40km/h de moyenne. Courte journée pour cette deuxième étape : 44,98km et 1013m de D+. Jour prochain, nous changeons de lieu, l’aventure s’annonce un peu plus corsée …

Etape 3 – Aussois-Aussois via Le Mont et Bramanette

Changement de décor pour cette 3ème étape. Nous voici à Aussois, authentique village savoyard situé sur un versant Sud. Aux portes du Parc National de la Vanoise, le village est comme posé sur un éperon rocheux. La vue à 360° entre sommets et pâturages, promettent de belles rencontres avec marmottes, bouquetins ou encore chamois. La topographie des lieux laisse présager que nous ne sommes pas là pour rigoler. Le départ donné, nous partons en direction du Nord pour la première ascension. L’objectif est simple, passer de 1470m à 2000m d’altitude en suivant grossièrement un télésiège. Le début se trouve sur la route puis nous nous enfoncerons en sous-bois sur des singles pour finir par les alpages aux alentours de 2000m. S’ensuivra une belle descente, toute en singles mais fortement glissante. La suite de la première partie de l’étape est une succession de grimpettes et de descentes, tantôt sur des pistes, tantôt sur des singles. C’est magnifique ! La majorité est en sous-bois, c’est un régal pour le pilotage. Ça roule bien et c’est globalement fluide. La grosse côte du début a suffi pour éparpiller les vététistes. Petit arrêt au ravito 1 et nous plongeons dans une belle descente, bien minérale avec de grosses marches. Puis quelques « coups de cul » mais sur un profil dans l’ensemble descendant pour revenir à Aussois. Les singles s’enchainent, c’est du vrai VTT, de la vraie montagne, nous sommes ravi d’être là, félicitations aux traceurs ! Arrivés à Aussois, après 32km de VTT et 1400m de D+, les physiques sont usés par les montées et descentes pour le moins usantes et il y a peu de répit sur ce début de parcours. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, malheureusement… Nous basculons plein Sud sur une belle descente, très minérale. Nous voici au bord d’un canyon, l’Arc coule en contre bas. La passerelle du diable nous permet de rejoindre l’autre rive. En dessous, de nombreuses via ferrata très réputées dans le milieu. Quelques dizaines de mètres de grimpette et nous voilà en train d’arpenter les couloirs de la Redoute Marie Thérèse. Cette ancienne fortification nous permet une petite pause fraicheur avant d’attaquer un gros morceau !

On y est, en bas de ce qui nous apparait comme un mur : 7km d’ascension et 900m de D+. Mon coéquipier, d’humeur très joyeuse, en pleine forme, décide d’attaquer dans cette montée… Nous allons bon train, voire un peu trop bon train. Les ¾ de la côte passent assez rapidement, mais au fur et à mesure de l’ascension, la pente s’accentue. Arrivé à 2km du sommet, le terrain est gras, glissant, les jambes sont lourdes, le moral est bas, bref, nous levons un peu le pied avant d’atteindre le sommet. Sur ce dernier, au lieu-dit Bramanette, un ravito salvateur nous y attend… L’endroit est digne d’une carte postale : quelques chalets d’altitudes (des vrais, pas ceux des stations de ski…), un torrent, des alpages superbes, quelques traces de neige… Mais il y fait froid et sans perdre de temps nous nous élançons dans la dernière descente du parcours. Un must également, comme les premières. Un enchainement de singles jusqu’au bas de la vallée pour rejoindre le ruisseau d’Ambin. Nous suivrons ce dernier jusqu’à l’Arc dans laquelle il se jette, puis le pont des Guniers nous permettra de rejoindre l’autre rive et les derniers 250m de d+ pour rejoindre l’arrivée. 56km et 2600m de D+ pour cette belle étape de vraie montagne !

Etape 4 – Aussois-Aussois par le sommet du Djoin

Nous voici de nouveau à Aussois pour cette ultime étape de la Transmaurienne. Il y a du monde sur cette ligne de départ. Tous sont remontés à bloc : ça promet une belle étape ! Nous partons directement pour la première ascension qui sera le gros morceau de cette dernière journée. Environ 850m à gravir d’un seul tenant. Les ¾ de la grimpette se feront sur une large piste forestière. Ce sera une très bonne option car il y a beaucoup de monde et il faudra de longs kilomètres pour étendre la foule. Nous rejoignons le GR du Tour de la Haute Maurienne pour le dernier quart de l’ascension. Il y aura quelques bouchons étant donné que nous nous trouvons sur un single à flanc de montagne. La vue sur Aussois est superbe, nous sommes au sommet de la station et nous rejoignons rapidement le Djoin, qui est le point culminant.

Après un court ravito, nous repartons rapidement sur un grand chemin qui surplombe les deux lacs, plan d’Amont et plan d’Aval : magnifique. Pour rejoindre les rives du premier, une descente assez technique et glissante nous attend. Ensuite, nous longerons la rive ouest du lac de plan d’Amont sur une large descente qui permet de prendre une belle vitesse. Nous longerons également la rive ouest de plan d’Aval mais cette fois-ci en suivant un single. Au bout de ce lac, nous emprunterons le barrage pour changer de rive. Ici, une belle et courte côte de 200m de D+ fera monter la température avant d’entamer une longue descente sur Aussois. Cette dernière sera l’une des plus belles de la course. Environ 6km de singles d’un seul tenant, histoire de faire chauffer les freins et attraper des crampes aux doigts. Arrivés à Aussois, nous profitons du ravito 2 pour prendre quelques forces et repartir pour la dernière partie de l’étape. On continue la descente sur de beaux singles, très pierreux. Nous rejoignons rapidement la cascade St Benoit avant de quitter les chemins pour entamer un peu de route. Le soleil tape déjà fort, et la chaleur reflétée par le goudron se fait sentir. Ce passage de bitume nous emmène directement dans le fort Victor Emmanuel dont nous parcourrons les ruelles. Une descente sur une large piste nous emmènera non loin du Pont de la Vie en surplomb de la rivière l’Arc. Ici, nous sommes au pied de la dernière côte de l’étape. 207m de D+ nous séparent de l’arrivée. L’escalade commence par un petit single fortement pentu pour rejoindre ensuite la large piste que nous avons emprunté hier pour le retour. 38,58km pour 1660m de D+ sur cette belle et dernière étape de la Transmaurienne.

Au terme de ces 5 jours de course, les organismes sont fatigués mais les coureurs heureux d’avoir pu boucler l’ensemble du parcours. L’organisation par LVO est de qualité et le niveau très élevé avec un beau plateau de pilotes français et étrangers. Quelques petits bémols sur les ravitos des deux premières étapes qui pouvaient, par moment, manquer de denrées et de choix. Notamment pour les derniers coureurs. Les 2 étapes sur Aussois sont sans appel les plus belles. A Bessans, les étapes étaient plus roulantes, un peu moins montagnardes à notre goût. Mention spéciale pour l’ensemble des bénévoles qui ont assuré du Mercredi au Dimanche en plein mois de Juillet ! La formule duo offre une dimension sympa à la course et nous ne regrettons pas notre choix. Mais attention de partir avec deux coureurs de niveau similaire si vous ne voulez pas risquer le divorce en plein milieu d’étape. En bref, une belle orga dans un bien bel endroit, pour vététistes entrainés, certes, mais pas aussi élitiste que certains raids comme celui de la Meije par exemple. En revanche, il faudra supporter la succession des étapes. Si vous souhaitez tenter la tête du classement, arrivez les mollets aiguisés, car le niveau est plutôt élevé.

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La Transmaurienne 2016 en chiffres 

– Environ 320 partants sur les compétitions 9000 et 6000. Sans compter les randos.
– Une dizaine de nations représentées
– 232 km sur la 9000
– 260 euros pour 5 jours en formule Duo Compétition / 140 euros pour 5 jours en formule Solo Compétition
– Du 19 au 23 Juillet 2017 : dates de la prochaine Transmaurienne Vanoise

Infos, clasements, inscriptions : www.transmaurienne-vanoise.com


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