Test du LOOK 765

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Le vélo facile

Après avoir beaucoup travaillé sur ses modèles haut de gamme, avec pour point d’orgue le 795 Aerolight, l’un des vélos les plus « intégrés » qui soient, Look à porté ses efforts pour le millésime 2016 sur un nouveau modèle d’entrée de gamme, le 765. La marque française nous promet un vélo accessible et confortable. Le 765 est un vélo réussi.

Pour remplacer le 566 qui faisait jusque-là office d’entrée de gamme au sein de la collection Look, l’entreprise nivernaise mise sur des fibres de lin intégrées aux fibres de carbone, à l’instar de ce que faisait la marque belge Museeuw il y a quelques années. La filtration des vibrations n’est pas le seul objectif poursuivi sur ce cadre, puisque le confort est aussi assuré par un tube supérieur très court et par une douille de direction relativement longue par rapport à d’autres modèles d’une même taille. La position adoptée sur le 765 est donc très compacte, et convient parfaitement à ceux qui ont quelques problèmes de souplesse. C’est moins le cas pour les plus sportifs d’entre-nous, qui ne peuvent dans ce cas que choisir une potence avec un angle de 73° ou inférieur, pour tenter de compenser la hauteur du poste de pilotage.

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Concernant les vibrations, nous avons comparé leur filtration avec le vélo que nous utilisons habituellement, à savoir un Gir’s GMax, avec les mêmes roues, les mêmes pneumatiques et la même pression de gonflage (8 bars). Nous avons utilisé pour ce faire un capteur de vibrations portable, et roulé sur une même portion de route avec un revêtement très granuleux. Le capteur a été placé au niveau du poste de pilotage, puis sous la selle, et la vitesse a été maintenue d’abord à 25 km/h, puis à 35 km/h. Les valeurs sont données en m/s² (amplitude des vibrations en mètre par seconde au carré), et plus elles sont basses, plus le vélo absorbe les vibrations.

LOOK 765 vs GIR’S GMAX
25 km/h Avant – Arrière

Gir’s GMax : 16,4 m/s² – 15,2 m/s²
Look 765 : 15,1 m/s² – 13,9 m/s²

35 km/h Avant – Arrière

Gir’s GMax : 18 m/s² – 16,9 m/s²
Look 765 : 16,8 m/s² – 15 m/s²

 

Le 765 semble donc réellement mieux filtrer les vibrations que le GMax, avec des roues et des pneus identiques. Sur ce plan-là, les chiffres corroborent nos sensations.

Tolérant

Car sur la route, ce vélo parait survoler les mauvais revêtements et préserver fessiers et cervicales des vibrations désagréables. Une caractéristique qui le met directement en concurrence avec les références de la catégorie, comme le Cannondale Synapse ou le Specialized Roubaix, puisqu’il vise la même cible. C’est-à-dire des cyclosportifs ou des cyclotouristes plutôt toniques, qui ne se contentent pas de contempler leur environnement. Hausser le ton et titiller la moyenne, c’est possible avec le 765, qui se manifeste par d’excellentes qualités de roulement, une fluidité très agréable et un silence de fonctionnement épatant, seulement perturbé de temps en temps par le claquement du câble du Di2 dans les tubes. Les deux roues sont parfaitement alignées, et une fois lancé le vélo fait preuve d’une inertie qui permet d’entretenir aisément la vitesse acquise. Les roulements de la direction sont très fluides, secondés par l’absence de câbles de dérailleurs sur cette version en Di2, ce qui augmente encore la souplesse et la précision du poste de pilotage. La partie avant soulage de toutes les petites trépidations désagréables qui finissent par user à la longue. Mais elle ne déconnecte pas de la route et de la nécessité d’éviter trous et plaques d’égouts (les gros chocs sont bien ressentis), et la direction reste ainsi très précise. Souple et reptilien, le vélo nous rappelle le comportement des bons aciers. Sans être tranchantes, les accélérations sont progressives, et maintenir une vitesse soutenue est relativement aisé. En cadence ou avec du couple, le 765 accepte les imperfections du coup de pédale, tant que l’on ne déploie pas trop de puissance. Là, il commence à se désunir de l’arrière, et la rigidité de la boîte de pédalier montre ses limites si l’on pédale vraiment en force. Le premier réflexe est d’incriminer les roues, les fameuses Mavic Aksium de premier prix (185 euros la paire !), mais c’est inutile. Testées sur un autre vélo, ces roues sont tout simplement impressionnantes, si l’on excepte leur poids, en termes de stabilité et de rigidité au regard de leur prix. Quant aux pneus Hutchinson Fusion 5, c’est du tout bon. En réalité, c’est seulement au moment d’envisager de gagner du poids sur le vélo complet (7,9 kg sans pédales en taille XS) qu’on pourrait penser à changer les roues. Sinon, elles conviennent au 765, qui n’est tout simplement pas un vélo de pure compétition.

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Facile et agréable, c’est ce qu’on appelle un vélo « tolérant », un vélo qui rend les fins de sorties moins pénibles, ou qui permet de terminer un parcours avec du dénivelé sans être trop entamé. Car s’il se montre moins nerveux et moins explosif qu’un vélo haut de gamme, rappelons tout de même qu’une bonne performance se réalise souvent sur la durée. Pour le reste, la qualité de fabrication est à la hauteur de la réputation de Look, même si il y a quelque temps déjà que les cadres ne sont plus fabriqués directement au sein des ateliers de Nevers.

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Une finition de très bon niveau

Si la peinture rappelle l’origine de la marque ou encore la déco du haut de gamme 795, le 765 montre surtout une finition d’excellent niveau. Peinture et vernis sont valorisants, on en a pour son argent. Géométrie compacte, bases asymétriques et haubans légèrement rallongés, tige de selle au diamètre 27,2 et potence classique, boîte de pédalier au standard PressFit 30, passages de câbles et de gaines intégrés forment l’essentiel des caractéristiques de ce cadre annoncé à 1100 g. La fourche reste relativement légère avec un poids annoncé de 350 g.

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C’est au niveau des fourreaux de fourche et des bases que sont ajoutés les fameuses fibres de lin entre les couches de fibres de carbone, une technologie appelée Carboflax par Look, et qui influe donc sur l’élasticité de ces parties névralgiques pour la filtration des vibrations.

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Au niveau de la fourche droite, difficile de la voir se déformer longitudinalement à chaque irrégularité de la route, comme c’est le cas sur un Cannondale Super Six Evo par exemple. Mais c’est efficace. Au niveau des bases, au-delà d’une certaine puissance ou d’une certaine cadence de pédalage, l’impression de flottement est plus nette, comme si elles se déformaient pour absorber les contraintes. Surprenant au premier abord, mais relativement efficace en termes de motricité aussi.

Au niveau de l’équipement, notre version d’essai est la plus huppée de la gamme 765, qui débute à 2099 euros en Shimano 105, jusqu’aux 3799 euros de ce modèle en Ultegra Di2. Au niveau des détails d’équipement, on note un pédalier compact en 50-34 et une cassette 11-32 avec un dérailleur à chape longue. Largement de quoi grimper aux arbres, ou plus prosaïquement d’escalader n’importe quel col en fin de parcours. Le fonctionnement des dérailleurs est parfait, tout comme le freinage, hyper rassurant. Les périphériques FSA en alu sont d’entrée de gamme, mais ne posent aucun problème de réglage ou de stabilité. C’est du solide, bien qu’un peu lourd. Tout comme les roues Mavic Aksium avec leurs nouvelles jantes élargies, mais nous en reparlerons ultérieurement avec un essai détaillé. La selle, enfin, est là aussi typée confort, avec une coque assez souple et un évidement central. Bien que le cadre – garanti 5 ans (1 an pour la peinture) – soit limité en termes de performance pure, ce vélo est donc largement évolutif pour ceux qui voudrait gratter quelques centaines de grammes en l’allégeant pour les longues ascensions (périphériques, selle, roues, cassette). Pour le reste, il ne se contente pas d’être confortable, puisqu’il est surtout accessible à la majorité des pratiquants. Et c’est selon nous  la première de ses qualités.

LOOK 765

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Cadre : carbone et lin Carboflax
Fourche : carbone et lin Carboflax
Dérailleurs : Shimano Ultegra Di2
Poignées : 
Shimano Ultegra Di2
Cassette : Shimano 105 – 11/32 dents
Chaîne : Shimano Ultegra
Pédalier : Shimano Ultegra – 50/34 dents
Freins : Shimano Ultegra
Roues :Mavic Aksium
Pneus : Continental Ultra Sport II 700 x 25 mm (Hutchinson Fusion 5 Performance sur notre vélo de test)
Potence : FSA Omega
Cintre : FSA Vero Compact
Tige de selle : FSA Gossamer 350 x 27.2
Selle : Selle Italia Nekkar Flow
5 tailles : XS, S, M, L, XL
3 coloris : ProTeam, noir/jaune, noir/rouge
Poids :  7,85 kg sans pédales en taille XS

Prix public : 3799 €

Géométrie : www.lookcycle.com/geometrie 765

Voir aussi : Essai Look 795 Aerolight

 

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6 commentaires sur “Test du LOOK 765”

    1. Bonjour. quel est ton retour par rapport à ce vélo qui m’intéresse également en remplacement aussi d’un 566. Géométrie, poids, sensation lors de l’utilisation. Comment as tu pu le commander par Probikes car je ne le vois pas sur leur site ? merci pour tes réponses.

  1. bonjour
    que du bonheur en terme de confort,étant pas très souple je n’appréhende plus la fin des sorties de 80 a 100 km
    lors d’acceleration léger bruit au niveau du pédalier et sur la roue arrière

    j’ai repris coût a faire du velo

    merci a ATC 26 MONTBOUCHER

  2. Bonjour,
    Depuis mai 2017, je roule avec ce vélo, en alternance avec mon specialized Roubaix acquis en 2007. Du point de vue confort, je n’ai pas trouvé de différence. Le look me semble plus nerveux, j’en suis très satisfait. De plus de fabrication française avec un cadre intégrant de la fibre de lin, cultivé dans le nord de la France ( particulièrement en haute Normandie, pays de Caux ). Faire travailler nos entreprises avec cette qualité de production ajoute à ma satisfaction de choix pour ce LOOK 765.

    Michel

  3. les cadres look sont fabriqué à Taiwan… les roues Mavic à l’étranger également … enfin ce sont des entreprises française c’est déjà ça , mais avec très peu d’emploi en France …

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