Test du Lapierre Crosshill 500

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L’ultra polyvalent

Lapierre propose en 2017 sa première collection Gravel, cela mérite forcément que l’on s’y attarde un moment. La vision de la discipline par un fabricant français – qui plus est le plus important sur l’hexagone en termes de ventes et bénéficiant d’une reconnaissance historique – est intéressante à étudier. Résultat après quelques semaines de test.

La célèbre marque française se lance dans le Gravel en 2017, un secteur qui devient incontournable chez les constructeurs tant la discipline réunit de plus en plus d’adeptes. Pas évident d’orienter des choix précis en termes de conception, le Gravel évoluant sans cesse avec une pratique s’élargissant – voire se cherchant – encore à l’heure actuelle. Si le roulage longue distance sur larges pistes carrossables caillouteuses est l’essence première du Gravel, l’ouverture vers une utilisation plus large est grandement appliquée chez bon nombre de fabricants. Lapierre suit cette tendance, avec une certaine retenue pour contenter le plus de pratiquants possibles.

Gamme Lapierre Gravel 2017

Une certaine prudence avec deux modèles uniquement pour cette première année, partageant un même châssis. La différence se situe donc au niveau de l’équipement.
On trouve ainsi le Crosshill 300 monté en Shimano Tiagra et freins hydrauliques RS405 proposé à 1799 Euros, et le Crosshill 500 monté en Shimano 105 et freins hydrauliques RS505 – notre modèle de test – affiché à 2199 Euros. Périphériques (roues, poste de pilotage, assise) identiques sauf au niveau des pneumatiques, Kenda Small Block Eight pour le 300, Schwalbe G-One pour le 500. Plages de braquets identiques avec 50/34 et 11/32 dents pour les deux, le 300 en 2 x 10 vitesses, le 500 en 2 x 11.

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Conception

Lapierre a choisi l’aluminium pour son Crosshill, du 7005 hydroformé multi-butted, pour rester sur un vélo conventionnel et moderne. Pas d’acier pour en faire un pur Gravel, ni de carbone plus onéreux, un cadre aluminium pour rester dans des standards identiques à la route et au cyclocross dans cette gamme de prix. Si l’on regarde de plus près ce cadre aluminium « Supreme 5 », pas de soudures double-passe avec des cordons qui restent donc bien apparents. On remarque le cintrage des haubans, tout comme le tube supérieur, et les bases sont aplaties. Ce triangle arrière est travaillé pour en principe apporter du confort et de la rigidité latérale.

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Standards modernes avec une boite de pédalier PressFit, une douille de direction conique et un axe de roue arrière traversant 142 x 12 mm. Combiné à des bases assez longues, le dégagement du pneu (monte d’origine 700 x 40 mm) est important, bien pratique pour passer les pistes calcaire pouvant coller par temps humide et surtout pour permettre la monte aisée de garde-boue à tringles avec tous les perçages – filetés pour la plupart – prévus pour (entretoises haubans et bases, pattes de roue). Et l’on peut installer également un porte-bagage.

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Même type d’axe pour l’avant, du 12 x 100 mm, autour d’une très belle fourche full carbone (jambages et pivot) à fort dégagement du pneu également. Monte de garde-boue à tringles possible, tout comme porte-sacoches légères. Le passage de la durite de frein se fait en interne tandis qu’à l’inverse, celle du frein arrière passe entièrement en externe, pas forcément équilibré d’un point de vue purement esthétique mais au moins pas de risque de durite qui claque dans le cadre, ce n’est pas plus mal !

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Groupe complet Shimano 105 avec une plage de braquets très large 50/34 – 11/32 dents, de quoi passer partout et qui en dit plus sur le domaine d’utilisation du Crosshill, capable de borner sur la route sur tous les terrains tout comme de s’attaquer aux chemins non goudronnés sans sourciller, bien aidé par ses enveloppes roulantes de 40 mm de largeur. Un très bon choix en tout cas pour ce vélo à vocation passe-partout. A noter les passages de câblerie de dérailleurs en externe avec molettes d’ajustement au cadre « à l’ancienne » permettant de régler les tensions de câble en roulant, toujours bien pratique les rares fois où l’on rencontre un petit souci de réglage au cours d’une sortie.

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Les freins hydrauliques Shimano ont des étriers de type FlatMount et poignées RS505, que nous avions détaillé ici lors de leur arrivée www.velochannel.com/Shimano 2016 FlatMount Disc. Etrier compact équipé d’un radiateur, Lapierre a opté pour un disque de 140 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant. Très bon choix pour équiper un Gravel même si les poignées sont assez disgracieuses comparées aux Dura-Ace et Ultegra. Efficacité sans faille en tout cas, sur le sec comme en conditions beaucoup plus humides comme nous avons pu le voir cet automne durant les dernières semaines de test…

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Coloris orange/jaune fluo sur la partie avant, rouge bordeaux sur l’arrière. C’est flachy et dynamique, les périphériques et composants mixant noir mat et noir brillant tout autour de ce châssis se marient bien. Après, chacun ses gouts évidement.

A la croisée des chemins

Ce qui ressort très rapidement, c’est ce côté polyvalent et sage. Le cadre n’est pas excessivement long, la potence l’est un peu plus (120 mm sur notre vélo en taille XL), l’ensemble offre une position où l’on est bien posé, confortable, stable et suffisamment sportive pour avancer à bonne allure. Le Crosshill est capable d’être rapide, sur route comme sur piste, mais il faut prendre son temps pour le lancer. Il n’est pour autant pas complètement pataud mais on ne ressent pas de grande vivacité à l’accélération, les bases longues de 455 mm y sont pour quelque chose… La rigidité est néanmoins bonne et l’excellent profil des pneus Schwalbe G-One permet de rouler vite et en toute sécurité. C’est bien entendu sur les pistes qu’ils s’expriment le mieux, leur profil rond permet de bien gérer l’accroche si l’on se permet d’attaquer un peu en courbe rapide, pas de décrochage brutal du pneu. Sur des chemins en moins bon état laissant apparaitre des cailloux plus proéminents, on apprécie leur confort mais on regrette leur niveau de gamme Performance Line imposant la chambre à air. Nous avons crevé à plusieurs reprises durant ces 3 mois de test, des pincements légers sur quelques cailloux proéminents mais aussi des crevaisons sur épines ou silex. Le Tubeless Ready pour la pratique du Gravel, c’est indispensable ! Heureusement, les roues Lapierre, de bonne facture et assez légères, sont compatibles Tubeless et l’on pourra opter pour une paire de pneumatiques plus fiable. Un mot sur celles-ci, siglées Lapierre Crosshill Aero Disc SP, des jantes de hauteur et largeur 25 mm externe, 24 rayons aéro à l’avant et à l’arrière croisés à 3, tirage radial au niveaux des moyeux. Un ensemble bien fini et efficace, aucun souci durant la trentaine de sorties effectuées (deux cyclocross compris même si ce n’est pas son domaine), pas assez de recul pour se prononcer sur la fiabilité à long terme, la construction nous parait en tout cas sérieuse même si le choix des 24 rayons est discutable.

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Pour en revenir au caractère de ce Crosshill, les pistes sinueuses avec de bons virages en épingles doivent être abordées en douceur, la maniabilité n’est pas son fort. C’est davantage sur des parcours plus rectilignes et peu vallonnés que l’on exploitera au mieux les capacités de la machine, capable de maintenir un bon rythme sur la durée et de profiter de la stabilité même si la voie est bien dégradée. On ressent dans ce cas tout de même la raideur de l’aluminium, qui n’atteint pas le niveau de confort d’un acier (comparaison avec ce matériau uniquement par rapport à l’équivalence de tarif) mais le Crosshill se montre stable et sécurisant, et il faut prendre le temps de gonfler ses pneus correctement pour ne pas subir de désagréments à ce niveau.

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Ne lui jetons pas la pierre

Le Crosshill n’est pas réellement un Gravel dans le sens où sa géométrie ne l’oriente pas vers une pratique très dynamique. Les puristes pourraient le qualifier de mauvais Gravel mais il convient vraiment de considérer le Crosshill comme une machine à usage très large, capable de vous emmener partout à allure modérée. Lapierre ne le présente d’ailleurs pas du tout comme un pur Gravel mais plutôt comme un « tout en un » accessible pour bon nombre de pratiquants ne recherchant pas la performance. Le Crosshill 500 est une randonneuse moderne et actuelle plus qu’un réel Gravel ludique et joueur, on peut vraiment faire plein de choses avec du moment que l’on ne chasse pas le chrono – sorties courtes ou longues sur routes et pistes par tout temps, voyage à vélo moyennement chargé, déplacement quotidien rapide, etc. Un vélo plaisir avant tout qui vous fera découvrir le monde autrement.

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LAPIERRE CROSSHILL 500
Les + : polyvalence, équipement
Les – : prix, niveau de qualité des pneus
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Cadre : aluminium Supreme 5
Fourche : carbone UD
Dérailleurs : Shimano 105
Poignées : 
Shimano RS 505
Cassette : Shimano 105 11/32 dents
Chaîne : Shimano 105 (CN-HG701-11)
Pédalier : Shimano 105 50/34 dents Press Fit
Freins : Shimano RS 505, disques AV/AR de 160/140 mm
Roues : Lapierre Crosshill Aero Disc SP, axes traversants de 12 mm
Pneus : Schwalbe G-One Performance Line 700 x 40
Cintre : Lapierre X-Race
Potence :
Lapierre
Tige de selle : Lapierre 350 x 27.2 mm
Selle : Selle Italia X1
Poids :  9,94 kg sans pédales en taille XL
6 tailles : XS, S, M, L, XL, XXL
Prix public : 2199 €

 

Voir aussi : Présentation nouveautés LAPIERRE 2017

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