Test du Haibike Challenge 8.50

Nouvelles normes

Les vélos destinés à la compétition sur route ne sont pas les seuls à avoir fortement évolué depuis 15 ou 20 ans. Le cyclotourisme est aussi une pratique qui intéresse les fabricants, comme le montre le Haibike Challenge 8.50 qui fait la part belle au confort et à la sécurité.

Photos : Sylvain Pigeau

Copyright : Sylvain Pigeau www.velochannel.com.com; Tous droits réservés. Copie et utilisations interdites sans l'accord de l'auteur.

Chez Haibike, la gamme route se compose du modèle Affair destiné à la compétition, du Q Race en aluminium pour les petits budgets et on trouve enfin le Challenge, en carbone, qui affiche clairement la couleur avec son tube supérieur raccourci et surtout une douille de direction très haute. Chacune de ces trois familles est ensuite déclinée sous différents montages. Au niveau du carbone utilisé, l’Affair profite de fibres plus légères et donc plus haut de gamme que le Challenge. Les tarifs des quatre Challenge s’étendent de 1599 € à 3299 € pour ce 8.50, qui bénéficie d’une transmission Shimano Di2 et de freins à disques. L’équipement est donc relativement haut de gamme, avec en plus des roues Mavic Ksyrium Disc, même si le reste des périphériques est commun à toute la série Challenge.

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Petite déception en pesant ce 8.50, puisque la balance affiche 8,6 kg sans pédales et sans porte-bidons, quand le 8.30, vendu 1300 € moins cher, équipé en Ultegra mécanique et en roues Mavic Aksium se contente selon la fiche technique de 7,9 kg. La différence de poids entre les transmissions Ultegra Di2 et mécanique est pourtant insignifiante, et les périphériques (cintre, potence, tige de selle et selle) sont identiques. Et si les Ksyrium Disc sont plus lourdes que des Ksyrium classiques, elles demeurent sur le papier plus légères que de « simples » Aksium. La prise de poids est donc à mettre seulement au crédit des freins à disque, et des renforts appliqués sur le cadre et la fourche pour supporter ce type de freinage. Il n’en demeure pas moins que le freinage à disque se justifie pleinement sur ce type de machine, tant il peut se montrer rassurant et efficace, surtout sous des conditions humides. Nous y reviendrons plus bas. Fort de cet embonpoint et de la position très relevée induite par sa géométrie, le Challenge 8.50 n’incite donc pas à la performance pure. Mais il a bien d’autres atouts, avec un confort étonnant et une stabilité dans ses trajectoires qui rassure. Il se destine donc aux longues virées entre amis, voire aux brevets de longue distance, où il met également en avant la qualité de ses composants. Bref, avec le Challenge 8.50, c’est du confort à tous les étages.

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Futur standard ?

La transmission Shimano Ultegra Di2 est ici largement au niveau de sa réputation : douce, précise, efficace et totalement silencieuse. Elle est même ici encore améliorée par l’excellente ergonomie des leviers hydrauliques. La gamme de braquets proposée est à l’avenant et idéale pour ce genre de machine : deux plateaux de 50 et 34 dents, et une cassette de 11 à 32 dents. De quoi affronter les pentes les plus raides même avec une condition physique modeste ou au terme d’un très long parcours. L’impression de confort et de souplesse du groupe est encore meilleure avec les freins hydrauliques, grâce à la douceur des commandes au freinage. Une douceur qui permet d’obtenir puissance et modulation de freinage, avec un peu d’habitude tout de même. En effet, la course des leviers est très difficile à régler, et encore plus à régler de manière identique entre le frein avant et le frein arrière. En rapprochant les plaquettes de frein des disques, il est possible d’obtenir satisfaction avec un point d’attaque du freinage à peu près au milieu de la course du levier. Mais dans ce cas, le disque frotte contre les plaquettes et la roue ne tourne pas librement. Pour éviter ce genre de désagrément, il faut donc opter pour une course plus importante, et donc assez déstabilisante au début, car on actionne le levier sur les trois-quarts de sa course avant qu’il se passe quelque chose. Si le freinage à disque présente à notre avis peu d’avantages sur le sec, c’est évidemment bien différent sur le mouillé, où nous entrons carrément dans un autre monde. Les performances sont alors constantes et très proches des distances d’arrêt que l’on constate sur le sec. Un plus indéniable en termes de sécurité lors d’une descente ou en ville sous la pluie. Finalement, la seule limite, c’est l’adhérence du pneu sur la route. Même si les pneus Mavic Yksion Elite se défendent très bien, leur section de 25 mm est tout juste adaptée au Rotor de 140 mm à l’arrière. À la condition d’éviter les blocages de la roue (qui interviennent toutefois moins souvent qu’avec des patins), le freinage du Challenge 8.50 est donc de très haut niveau. Dommage qu’il faille composer avec les inévitables bruits de frottement des disques dans les étriers sous la pluie, après être passé sur une route souillée ou même dans une flaque. Un phénomène connu à VTT, mais inhabituel sur le bitume. On ne sait pas encore si le freinage à disque s’imposera à moyen terme comme un nouveau standard sur la route, mais il reste du chemin à faire pour convaincre tous les pratiquants.

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Concernant le reste de l’équipement, la selle se montre souple, mais pas trop épaisse, ce qui absorbe les vibrations sans que l’on ressente l’impression de s’enfoncer. La tige de selle XLC « antichoc » semble aussi efficace. Mais c’est surtout l’étonnante potence XLC rr Antishock – antichoc elle aussi – offrant jusqu’à 2° d’amortissement horizontal, qui assure confort et relâchement au niveau des mains et des bras, d’autant plus qu’elle est secondée par un ruban de cintre épais et avec du grip. Le cintre semi-compact dispose d’un léger retour sur le haut et d’un léger angle sur le bas, favorisant ainsi une prise en main naturelle. L’ensemble de l’équipement est ainsi globalement composé d’accessoires efficaces et bien pensés, qui ont l’avantage de préciser les objectifs de ce vélo.

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Un vélo super confortable

Si les roues ne semblent pas bouger latéralement, le Haibike n’est pas un foudre de guerre sur le plan dynamique. On s’en doutait, compte tenu de son poids principalement. Il n’est pas non plus hyper rigide, comme on peut le constater à chaque relance : il faut bien choisir son développement, sous peine de s’écraser un peu du fait du manque de réponse du cadre, ou du moins de ce cadre associé à cette géométrie. Il supporte très bien les séances de train à bonne allure, mais il perd de la vitesse dans les faux plats ou les « coups de cul » que l’on peut trouver sur le parcours. Même en danseuse, il est difficile de conserver le braquet. Avec les mains aux poignées, la position est vraiment haute pour rester sportive, alors que mains en bas, on sent le poste de pilotage fléchir un peu. Quant à faire un sprint, on s’épuise à le lancer, et on s’agace à entendre les plaquettes de frein toucher les étriers. Ce Challenge 8.50 n’est clairement pas dans son élément avec ce type de pratique. En revanche, il excelle pour aligner les bornes, faire de la distance et enchaîner les difficultés en gardant un peu de force sous la pédale. C’est un vélo de grand fond, au fonctionnement presque parfait, avec une gramme de braquet hyper large qui permet de passer partout en souplesse. C’est aussi l’un des vélos les plus confortables que nous ayons testés, avec pourtant des pneumatiques de 25 mm gonflés à 8 bars. Les vibrations sont parfaitement filtrées, que ce soit au niveau de la selle ou du poste de pilotage. Haibike ne met pas ici en avant une quelconque fibre additionnée au carbone, ou encore des formes de tube tarabiscotées. Le cadre est tout simplement confortable et versatile, un peu comme peut l’être un cadre acier. Le vélo se montre doux et stable, rassurant dans les descentes et au freinage. Un véritable vélo de cyclotouriste assidu et sportif, celui qui ne recherche pas la performance instantanée, mais plutôt le confort, la sécurité et la fiabilité. Avec le Challenge 8.50, Haibike adapte les nouvelles technologies (carbone, Di2, disque) pour proposer sa définition du vélo de grand fond. Dans ce sens, c’est plutôt réussi.

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Une finition sans reproche

Terminons enfin avec la finition du cadre, avec des détails sympas comme les passages de câbles de frein arrière et Di2 au niveau de la douille de direction, ou encore le passage de la durite de frein avant à l’intérieur de la fourche. C’est vraiment plus propre qu’une durite qui court le long du fourreau de fourche. Boîte de pédalier surdimensionnée, tube supérieur qui s’affine en se dirigeant vers la tige de selle (visuellement beaucoup plus fine) : tous les ingrédients d’un vélo confortable ! La batterie du Di2, quant à elle, reste positionnée à l’extérieur, sous la base arrière. Notons pour finir le wishbone à l’arrière, qui laisse peu de place au passage du pneu de 25 mm, tout comme la fourche d’ailleurs. Difficile d’imaginer pouvoir monter une section beaucoup plus grosse.

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HAIBIKE CHALLENGE 8.50
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Cadre : carbone monocoque UD
Fourche : carbone
Dérailleurs : Shimano Ultegra Di2
Poignées : 
Shimano ST-R785
Cassette : Shimano Ultegra 11/32 dents
Chaîne : Shimano Ultegra (CN-HG701-11)
Pédalier : Shimano Ultegra 50/34 dents Press Fit
Freins : Shimano BR-RS805, disques AV/AR de 160/140 mm
Roues : Mavic Ksyrium Disc
Boyaux : Mavic Yksion Elite 700 x 25
Cintre : XLC Evo
Potence :
 XLC rr Antishock
Tige de selle : XLC rr Antishock – 350 x 27.2 mm
Selle : Selle Italia SL
Poids :  8,59 kg sans pédales en taille 52 cm
5 tailles : 46, 49, 52, 55, 58 cm
Prix public : 3299 €

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Contact : www.haibike.de

 

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7 commentaires sur “Test du Haibike Challenge 8.50”

  1. J’ai un challenge rx 2014, le cadre n’a pas changé, la grosse différence c’est le freinage qui est à patin et non à Disque.
    Le cadre est très confortable, le moule est le même que le Lapierre Sensium, la fibre serait différente.
    En pratique et après 8000 km, la construction est vraiment de qualité, pas de jeu, pas de bruit lié à la câblerie et toujours un grand confort même quand les heures de vélo s’enchaînent.
    C’est certainement plus un vélo pour rouler au train que celui d’un compétiteur, mais il me semble que cela correspond à une grande partie du publique.

  2. Bonjour,
    Quelles sont les différences entre le cadre du Haibike Challenge et celui du Lapierre Sensium? Je les trouve très ressemblants…
    A+,
    David.

    1. Bonjour David,

      Je n’ai jamais trouvé de différence objective, le marketing prétend que la fibre serait agencée différemment par chacun des fabricants. Le tout étant effectué dans la même usine asiatique j’ai de sérieux doute. En tout cas visuellement c’est le même cadre.

      Cordialement

      Vincent Galinié

  3. J’ai améliorer mon 8.50 avec une tige de selle FSA K FORCE’ une selle ITALIA NOVUS et surtout des jantes carbone DT SWISS RC 38 tubeless.Resultat le vélo est transfiguré, allégé, beaucoup plus réactif tout en restant aussi confortable. Un très beau mariage qui me ravi même si l’investissement est important mais pas perdu.

  4. Modifié avec un tube de selle en carbone, une potence plus légère et les jantes DTSWISS carbon disc, le velo passe sous les 8 kg, top pour les longs trajets et sorties typées endurance. Sortie montagne freiner et changer de vitesse est un plaisir. Je n’ai pas assez d expérience pour comparer avec d’autres velos mais celui ci me convient et les regards qui se posent dessus me font penser que j’ai raison.

  5. Je suis fortement intéressé par le vélo de course ÉLECTRIQUE Haibike. Ou puis-je le trouver en Belgique province de Namur.

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