Test du Compass Barlow Pass

Qui veut du boudin ?

700 x 38, un profil slick, des flancs Skinwall, la conception du Compass Barlow Pass étonne par son originalité, mais aussi par ses capacités sur le terrain. Route ? Chemin ? Les deux ? On vous en dit plus après 1000 km de test…

Par Philippe Trochon

Comme vous l’avez forcément constaté, la tendance du Gravel Bike est maintenant bien lancée, les équipementiers y vont à tour de rôle pour proposer de nouveaux cintres, de nouveaux cadres, de nouvelles roues et l’on trouve des vélos complets auprès de quasiment toutes les marques. Hors, ce qui diffère au premier coup d’oeil le plus un Gravel d’un cyclo-cross, ce sont ses pneus, souvent de section bien plus généreuse que les 33 mm réglementaires de la discipline hivernale. Fréquemment chaussés en 38, 40 ou 42 mm, vous constaterez en faisant une recherche rapide que le choix dans ce domaine est assez faible.

Et c’est là que notre test est intéressant ! La marque Compass est arrivée en France au printemps dernier, distribuée par 2-11 Cycles, et propose une gamme inédite de pneus slicks dans des dimensions vraiment atypiques, donnant par cette occasion un choix super large. Bien mis en valeur durant le Concours des Machines, vous avez peut-être déjà croisé un de ces beaux boudins à flancs couleur chair, ou bien dans une version à flancs noirs, beaucoup plus sobre.

Compass, faisant fabriquer ses modèles par Panaracer, bénéficie alors d’une maitrise et d’un savoir faire « solide ». Nous avons pour l’occasion testé les Barlow Pass, des pneus tringles souples 700 x 38 mm à flancs couleur beige prévus pour un montage chambre à air uniquement. Deux types de carcasses, Standard (comme ceux de cet essai, annoncés à 390g pièce) ou Extralight à 345g, plus légers et plus souples, effet coussin d’air garanti !

Compass donne quelques indications étymologiques sur ce Barlow Pass qui est un col américain (état de Washington) non goudronné, à franchir par une piste Gravel sinueuse sur laquelle ces pneus trouvent leur utilisation. Passage sur la balance, 396g pour l’un, 392g pour le second, ce qui est vraiment bien placé pour des pneus de cette section. Place au montage, nous avons – malgré les préconisations – aussitôt décidé de tenter de les monter en Tubeless Ready sur des ZTR Grail en raison du domaine d’application du pneu, les chambres n’étant clairement pas l’idéal pour rouler sur pistes. Un montage avec chambres sur jantes Zipp 303 a également été effectué ultérieurement pour vérifier la facilité d’installation.

A la pompe, impossible d’effectuer l’opération (comme pas mal d’enveloppes Tubeless) mais la mise en pression au compresseur s’effectue aisément avec les tringles prenant bien leur place avant de claquer dans la gorge de la jante. Le liquide préventif fait le boulot, en 2 minutes le pneu devient étanche. Vérification du respect de la section au pied à coulisse, 38 mm tout pile chef !

C’est parti !

Une petite sortie de rodage de 25 km autour avec un gonflage de base à 3 Bar pour vite se rendre compte que le pneu est très confortable et que la gomme, plutôt tendre, offre une excellente adhérence. La première impression relevée est que l’on pense rouler sur de la moquette sur un vélo bien stable et équilibré.

On passe aux choses sérieuses, un trip en binôme Lille-Toulouse en Bikepacking Light sur 6 jours après avoir remis les pressions préconisées : 2,4 et 2,6 Bar, rien de tel pour évaluer ces belles enveloppes sur une des surfaces diverses. Les premiers kilomètres étant majoritairement en ville puis en bord de canal et voies pavées, la faible pression des pneus est vraiment un atout, gommant chaque imperfection du revêtement – petit trou dans le macadam, plaque d’égout, pavés…

Sensationnel !

Plus loin, nous voilà dans la plaine avant de rejoindre le sud d’Amiens, la vitesse de croisière me paraissait plus difficile à tenir que d’habitude, le vent n’était pourtant pas trop fort. j’ai décidé de remettre un peu de pression dans les pneus avec 300 à 400g de plus dans chaque pneu sachant que je n’aurais que du bitume comme revêtement pendant près de 200 kilomètres. Verdict sans appel, le vélo se montre de suite plus vif et plus léger au pédalage. La région parisienne atteinte, on attaque le second jour rapidement la traversée de la forêt de Rambouillet avant de rejoindre Chartres puis Tours. Quelques pistes et sentiers sur une dizaine de kilomètres dans la forêt, on redescend un peu pression pour avoir du confort, ce qui fut une excellente idée, la terre étant légèrement humide voire boueuse par endroits. Sans attaquer vraiment, j’ai poussé progressivement un peu les limites pour voir comment les Barlow Pass réagissaient. Bien surpris de ne pas pouvoir les mettre en défaut rapidement, ces pneus m’ont vraiment conquis durant ce passage en terrain très mixte.

Après une courte partie en bord de Loire peu après Tours, nous avons par la suite emprunté principalement des petites départementales où les pneus se sont parfaitement comportés jusqu’au bord de la Garonne pour rejoindre Toulouse. Au total, un peu plus de 1000km avec ces Compass Barlow Pass qui se sont révélés très confortables, tout en donnant un look « à l’ancienne » au vélo et m’ont assuré d’éviter de devoir démonter le pneu – pour réparer la chambre à air si j’avais opté pour ce montage – grâce au produit préventif ayant bouché 2 trous causés par un pic en bois et une épine. Nous avons cependant constaté que la gomme s’est laissée entailler par les petits silex à plusieurs endroits qui n’ont pour autant pas détérioré la carcasse. En utilisation avec chambre en fin de test, deux crevaisons par épine en 200 km.


Un pneu idéal pour l’itinérant par son gain de confort, sa polyvalence et sa relative compatibilité « sans chambres » (selon les jantes) tout en ajoutant une touche de finition à votre destrier. Prudence cependant à celles et ceux qui envisagent des parcours majoritairement sur graviers ou chemins, la tendresse de la gomme pourrait être mise à rude épreuve et devenir un inconvénient plutôt qu’un avantage. Petit bémol, le tarif de 64 € pièce, que nous trouvons un peu élevé, mais c’est le prix à payer pour rouler différent sur un coussin d’air.

COMPASS BARLOW PASS

Les + : originalité, look, confort
Les – : prix, pas de version tringles Tubeless

Carcasse : 120 TPI, tringles souples
Dimensions : 700×38 mm

Prix public :  64 €

Contact : www.2-11cycles.fr 

 

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6 commentaires sur “Test du Compass Barlow Pass”

  1. Bonjour,

    A tous ceux qui sont intéressés (à juste titre) par des pneus Compass, je suggère d’aller voir les modèles Panaracer GravelKing et Pacenti qui sont apparemment les mêmes (Panaracer étant fabriquant pour Compass) et beaucoup moins chers ! hormis les modèles 26 pouces qui n’existent pas dans la gamme…

    Exemple : le modèle GravelKing 700x38c (700x40mm) pèse moins que le Barlow pass 700x38mm et coute sauf erreur 35€ au lieu de 64€ !

    1. Bonjour, attention, si Panaracer produit pour d’autres marques (Compass, Bruce Gordon, Fairweather…) les conceptions peuvent différer, par exemple sur les Compass où le cahier des charges spécifié par la marque n’est pas le même que pour un pneu Panaracer. Et ceci est valable pour d’autres fabricants pneumatiques, exemple avec Hutchinson qui fabrique aussi pour Mavic, Zipp, Pirelli ou encore CST avec Maxxis… Et ça s’applique aussi à d’autres éléments d’un vélo, à commencer par le cadre avec notamment la majeure partie des châssis carbone du monde entier qui sortent de quelques usines seulement avec pourtant beaucoup de différences d’un cadre à l’autre produit sous le même toit.

  2. Merci vélochannel pour ces précisions de bon sens. L’usine Panaracer produit en effet sous ça propre marque et également pour de nombreuses autres.
    Les cahiers des charge diffèrent en effet et ce dans des proportions assez importante en fonction des pneus que l’on compare. Un exemple, les carcasses ultra souples de pneus Compass extralight ne sont utilisées QUE dans les Compass extralight et sur aucun pneu Panaracer.

    D’autres choses peuvent différer: les gommes, leur quantité, la répartition d’épaisseur… beaucoup de détails qui peuvent échapper aux observateurs non avertis mais qui sont pourtant sensibles à l’usage et sur la route.

    JP pour 2-11Cycles.

  3. Pour avoir essayé les deux, le gravelking et les Compass, je ne peux que confirmer les propos de JP, c’est comme jour et nuit. La souplesse des flancs est l’atout numéro 1 de Compass et procure un confort de roulement que je n’ai personnellement trouvé nulle part ailleurs. Et le plus étonnant est la route! Car même lorsque vous pensez rouler sur du « billard » et que vos enveloppes habituelles vous satisfont complètement, si vous montez du Compass, vous aurez d’autres sensations, comme rouler sur un tapis de velours. Toutes les micro vibrations provoquées par les grains du bitume sont filtrées. Or, ces dernières, insidieuses car à peine perceptibles sont la source essentielle de fatigue musculaire et articulaire.
    Au delà d’une pratique Gravel, ce pneu (ainsi que d’autres de la gamme Compass) s’avère incontournable pour les adeptes des longues distances.

  4. Bonjour,
    Je recherche des pneus pour mon Gravel, je cherches un bon compromis pour être efficace sur la route (je vais faire pas mal de sortie route cette hiver avec lui) mais aussi sur les chemins de terre toulousains (pas de caillasse), les compass m’ont l’air vraiment top, des avis velochannel sur le modèle et la dimension?

  5. J’adore ces pneus : chemins, route erc, confort extrême et avec un bon rendement.
    Par contre je vais peut être en changer, je crève tout le temps avec 🙁

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