Raid Vauban 2015, une vertigineuse découverte du Queyras !

Dimanche 7 juin 2015, direction les Hautes-Alpes et plus précisément à Guillestre, petite ville au coeur du parc naturel du Queyras où s’est déroulée la 7e édition du Raid Vauban, une organisation Veloroc Guil-Durance. Une épreuve très particulière qui se caractérise par la qualité d’accueil et les parcours empruntant des sentiers pour le moins « vertigineux » tracés par d’authentiques passionnés de haute montagne. Il paraissait donc évident de partir découvrir ce terrain de jeu si spécifique.

Texte : Frédéric Ischard – Crédit Photos : Cyril Coursier 

En effet, ce qui nous frappe immédiatement en découvrant cette région, c’est le relief particulièrement abrupte, le Guil forme ici d’impressionnantes gorges et on se demande bien où ont ils pu tracer des sentiers sur ce secteur, on comprend alors ce qui fera la magie de ce raid.

Pour cette année et contrairement aux précédentes éditions, exit la station et le domaine skiable de Risoul, place à un lieu de départ un peu plus sauvage dans le charmant petit village d’Arvieux au pied du célèbre col d’Izoard. Ce raid Vauban a de nouveau fait le plein avec plus de 400 coureurs répartis sur les différents parcours et pas moins de la moitié d’entre eux venus défier le grand parcours long de 72 kms mais totalisant un bon 3000m de dénivelé positif.

On y retrouve bon nombre de prétendants à la victoire et une confrontation entre les membres du team Raid Vauban qui jouent à domicile et un duo du team CycleTyres – Addictiv plus en forme que jamais, le tout orchestré par le non moins puissant Florent Pelizzari (second lors de la précédente édition).

Le départ est donné à 8h, nous sommes à 1600m d’altitude mais on ne tardera pas à avoir bien chaud. En effet, on part de suite à l’assaut du col de Furfande qui pointe à 2500m d’altitude, on escalade une montée sèche de 8kms et près de 1000m de dénivelé à gravir par une longue piste à travers la forêt aux pentes plus ou moins raides.

On retrouve Emeric Turcat qui mène le rythme suivi par son coéquipier Yoann Sert, deux coureurs du team CycleTyres-Addictiv, de Florent Pelizzari et du surprenant Sébastien Pelé (récent 7e au raid VTT des chemins du soleil). Ces six coureurs s’isoleront en tête pour franchir le premier col du jour avec un écart supérieur à 5 minutes sur leurs premiers poursuivants. Cette ascension est longue, très longue, il ne faut pas moins d’une heure pour parvenir au sommet et les effets de l’altitude brûlent déjà les jambes, nous sommes en asphyxie. On en a le souffle coupé tout comme le panorama au sommet qui est à couper le souffle !
On entame la descente en s’amusant sur un sentier étroit qui sillonne à travers les hauts alpages, il nous faut négocier une multitude d’épingles, des franchissements de rochers et des petits névés qui nécessitent également beaucoup de vigilance et de pilotage. Les descendeurs peuvent enfin s’exprimer mais pas trop longtemps car il faut cette fois gravir l’ascension du col Granier. Certes « seulement » 300m de dénivelé pour atteindre ce sommet mais un portage sur un alpage pentu à cette altitude n’est jamais simple à gérer et c’est sur ce passage que le solide Emeric Turcat va s’isoler seul en tête et entamer un cavalier seul que personne ne pourra contredire.

On poursuit par une très longue descente vers les gorges du Guil, près de 10kms de pente entièrement sur du sentier étroit. Globalement une descente pas très engagée mais avec beaucoup d’enchainements de virages rapides ou d’épingles serrées, de quoi faire chauffer les freins très rapidement.

On se retrouve maintenant comme enfermés dans ces gorges du Guil, c’est assez impressionnant mais on remonte presque aussitôt une fois passé le barrage du Roy. Une petite ascension sur route nous permet ensuite de rejoindre le « canal Salva », un de ces anciens canaux d’irrigation bâtis à flanc de montagne et très typique des Hautes-Alpes. On va le longer via un petit single étroit pendant quelques kilomètres, ça demande beaucoup de finesse de pilotage sans quoi on y laisse beaucoup d’énergie.

A ce moment de la course, nous sommes à mi-parcours et cette fois il nous faut effectuer une boucle aux alentours du village de Risoul, ça commence par une ascension plutôt roulante et facile qui prendra une vingtaine de minutes et ensuite on redescend par un des secteurs incontournable de ce raid Vauban, le sentier des Eminasses et ses passages aériens, un sentier où il est absolument interdit d’avoir le vertige ! D’ailleurs deux passages seront obligatoirement effectués avec prudence à pied, pour le reste c’est vraiment plaisant mais ça demande de l’agilité, du technique et par moment d’affronter la peur du vide….

Fin de la descente vers la vallée du Rif Bel avec de nouveau des singletracks de folie en surplomb d’un profond ravin et quelques montées casse-pattes, pas le temps de s’ennuyer !

On arrive à Guillestre pour un premier passage sur la ligne d’arrivée mais ce n’est pas encore terminé, il reste encore une difficile boucle de 22 kms avec 1000 m de dénivelé à gravir qui vont réserver bien des surprises et de grosses défaillances physiques car en plus de la fatigue, la chaleur va également entrer en jeu. En tête de course, à l’amorce de cette boucle, rien ne semble pouvoir empêcher Emeric Turcat de remporter cette course. Pourtant, les deux coureurs du team CycleTyres-Addictiv font cause commune pour tenter de réduire l’écart mais il reste 15 minutes à boucher !

Une courte montée nous mène sur le plateau de Simoust avant de redescendre sur le Guil au pied du fort de Mont-Dauphin qui permet enfin de récupérer un peu mais il faut déjà remonter à l’assaut de cette forteresse érigée par Vauban (pas besoin de chercher plus loin l’appellation du raid). Cette petite escalade est difficile sur un sentier très exposé au soleil et la chaleur devient étouffante.

Enfin, nous sommes dans le coeur de ce village fortifié qui domine tout le Queyras et le Brianconnais. Petit passage incontournable par les remparts et son souterrain. Ensuite direction le village d’Eygliers mais surtout la dernière grosse ascension du parcours qui va faire très mal à tout les coureurs, 500 m de dénivelé à gravir sous un soleil de plomb sur une piste qui n’en finit plus. Heureusement une ultime zone de ravitaillement a été judicieusement placée dans cette difficulté afin de parvenir au sommet.

Tout effort méritant récompense, c’est de nouveau un splendide sentier tout nouvellement tracé qui va suivre, c’est très technique avec de la grosse pente, quelques passages engagés mais sécurisés. Ensuite, une jonction par une petite route pendant 2 kms avant de poursuivre la descente vers le Guil par l’incontournable sentier GR qui domine les gorges, un sentier très aérien et de nombreuses épingles, un régal pour les yeux et pour le pilotage.

Enfin voici le pont de Simoust, nouveau passage sur le Guillaume avant la dernière difficulté du parcours, il reste seulement 3 kms avant l’arrivée mais aussi une montée de 2 kms avant de retrouver le plateau de Simoust et de se laisser glisser jusque la cité animée de Guillestre.

C’est donc Emeric Turcat qui remporte sans aucune contestation possible cette 7e édition du Raid Vauban en s’imposant de fort belle manière avec une avance de 25 minutes sur les deux coureurs du team CycleTyres-Addictiv Nicolas Cambus et Frédéric Gombert. Ces deux coureurs terminant l’épreuve ensemble en contenant le retour du surprenant tourangeau Sébastien Pelé pourtant peu habitué à ce terrain. Yoann Sert, membre également du team Raid Vauban, complète le top 5 au lendemain de sa victoire sur l’épreuve marathon « Mythic » du Vélo Vert Festival dans le Vercors.

A l’arrivée, les sourires et les grimaces auront témoigné de ce que représente ce raid Vauban; un défi difficile certes mais quel bonheur que d’arpenter ces sentiers de haute montagne. Considéré unanimement maintenant comme un des plus beaux raid VTT en France, cette épreuve prend de l’ampleur année après année et se distingue par la qualité de ses parcours, par ses vertigineux sentiers, par la chaleur du climat qui règne durant la course, par une équipe d’organisation passionnée et fière de sa région et enfin par le charme d’une région à découvrir absolument.

Le Queyras est simplement un petit coin de paradis protégé à découvrir absolument.
Rendez-vous en juin 2016 pour la 8e édition, informations sur www.raid-vauban.com

Et pourquoi pas une destination vacances pour cet été, voici le lien d’une équipe de passionnés pour vous accompagner et vous faire découvrir la région ! www.alligatti-biking.com

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