Québec Singletrack Experience, c’est parti !

Québec Singletrack Expérience, étapes 1 et 2

Nous voici au Canada et plus précisément à Québec, célèbre pour sa ville fortifiée au bord du fleuve St Laurent mais également pour ses magnifiques bike-parks car ici le vélo de montagne se pratique dans des bike-parks parfaitement entretenus, de véritables parcs d’attraction du VTT. Bienvenue au Québec Singletrack Experience pour 5 magnifiques journées propices à la détente et au VTT dans toute sa splendeur.

Par Fred Ischard – Photos : Québec Singletrack Expérience

C’est à St Gabriel de Valcartier à une trentaine de kilomètres au nord de Québec que nous avons rendez-vous. Le camp de base unique se trouve dans une école secondaire au Mont St Sacrement dans un écrin de verdure au bord d’un petit lac, un endroit typiquement canadien entouré d’immenses forêts, de lacs et de cours d’eau. L’accueil est plutôt très familial et intimiste, l’épreuve va réunir environ 80 participants pour la semaine, s’y ajouteront ceux qui sont inscrits à la formule 3 jours à partir du mercredi et ceux inscrits à la journée du vendredi. Nous devrions être environ 200 coureurs lors de l’étape finale. Le check-in est très convivial, on me remet mon dossard accompagné d’un maillot aux couleurs de l’épreuve et ma clé de chambre. Installation, préparation du vélo, premier dîner simple et efficace pris en charge par l’organisation et pour finir briefing de l’organisation avec une première mauvaise nouvelle. Des pluies importantes sont prévues dans la nuit et toute la journée du lendemain, par conséquent le parcours long de 27 kilomètres sera réduit… à 15 kilomètres ! C’est réellement une déception car on sera privé d’une bonne partie du domaine, les bike-parks étant censés rester fermés par temps de pluie pour préserver les sentiers entretenus, l’organisation n’obtiendra un droit de passage que sur une petite moitié des sentiers prévus.

Etape 1 : Site de St Raymond

Réveil à 6 heures pour une courte escapade restant néanmoins excitante. Petit déjeuner à l’image du dîner de la veille, simple et efficace et ensuite tout le monde dans le bus pour 8 heures car le site de course se trouve à une petite heure de route du camp de base, un peu loin pour aller faire 15 kilomètres mais très excité à l’idée d’aller découvrir notre premier bike-park. Ambiance dans le bus détendue alors que la pluie s’arrête pendant le voyage qui se déroule sans encombre. Nous voici sur place où je découvre une petite station de ski avec quelques remontées mécaniques et un local à skis, nous ne sommes qu’à 200 mètres d’altitude mais on pratique le ski de piste ou nordique en hiver et le VTT l’été avec un joli réseau de sentiers balisés et entretenus.

On récupère nos montures qui ont été transportées avec soin et posées sur des racks, rien à dire le transport des vélos est parfaitement maîtrisé. Allez, une petite vingtaine de minutes d’échauffement et ensuite, mise en grille car ici c’est premier arrivé, premier en ligne et comme les sentiers interviennent très vite, mieux vaut être bien placé ! L’heure du départ approche, toujours une bonne ambiance et on nous annonce les dernières recommandations; deux premiers kilomètres sur chemins larges et ensuite florilège de singles ! On s’élance sous une fine pluie sur une piste large derrière un quad. Le départ est assez prudent mais rapidement les meilleurs coureurs prennent les devants dont Léa Davison, ancienne coureuse élite américaine en XCO, régulièrement dans le top 10 en World Cup entre 2014 et 2021 et une olympiade à Rio de Janeiro à son actif. Sortie du circuit coupe du monde depuis deux ans, elle court ici pour le plaisir mais garde un sacré coup de pédale et un sacré coup de guidon.

Les deux premiers kilomètres sur chemin assez large permettent de remonter et je fais un peu le forcing pour doubler quelques coureurs partis forts, on passe d’énormes flaques d’eau chaude car il fait une petite vingtaine de degrés malgré la fine pluie. Je double gentiment cette fameuse Léa Davison et profite d’une courte montée large et explosive pour doubler un coureur québécois d’origine ukrainienne juste avant l’entrée dans les singles, je me retrouve à la 4e place et je m’engage sur une enfilade rapide avant d’attaquer une montée sur un single parfaitement dessiné tout en lacets, les écarts sont minimes et je dois m’engager à fond vu le format ultra court proposé. J’ai quelques difficultés à garder la vitesse dans les lacets et du coup je peine à creuser l’écart. Ensuite, un replat et ça remonte encore avec pas mal de racines glissantes. Voici notre première descente où je prends la mesure du terrain de jeu où s’enchaîne de jolis virages relevés et des petits jumps gentils sans aucun danger, descente très ludique et plutôt rapide, pas très longue où je ne perds pas trop de temps sur les poursuivants. On termine par la descente du « sabot de la vierge » et ses magnifiques virages relevés puis on remonte un single, aucun temps mort et pas le temps de souffler !

La montée se poursuit ensuite par une belle rampe pas très longue sur une piste large, permettant à certains coureurs mal placés de doubler et pour ma part de creuser un peu l’écart sur les poursuivants alors que j’aperçois le 3e à 20 secondes devant. Et c’est parti pour un enchaînement de singles assez plats mais très tortueux, c’est un véritable exercice que de garder la vitesse dans ces singles qui tournent dans tous les sens puis je m’engage dans une descente courte qui me plaît bien avec des pierres glissantes et des racines, c’est technique mais avec la vitesse, on passe bien les tapis de racines puis je tâche de mettre à profit la montée suivante pour maintenir un écart conséquent sur mon poursuivant le plus proche car les trois premiers coureurs paraissent intouchables. La montée sur un single est parfois un peu technique où faut trouver la bonne trace entre pierres et racines puis plus roulante lorsque l’on se retrouve à longer un champ de maïs. Allez relance et accélération et me voici à la double zone technique puisque l’on attaque une boucle de 4 kilomètres sous forme d’une montée vers le Mont Laura puis une descente. J’ai une trentaine de secondes d’avance sur le poursuivant qui est maintenant un coureur anglais.

La montée est super chouette, pente régulière et pas trop difficile tout en lacets, ça serpente dans tous les sens et je gère ma montée en étant un petit poil moins à fond afin de garder un peu de jus pour la descente qui suit. Au sommet, il reste 5 kilomètres et la descente est un régal, plus typée XCO que réellement bike-park, c’est un condensé de ce que l’on peut trouver en descente mais sans aucun danger, pas de gros jumps ni de ruptures de pente. Il faut se méfier des passerelles en bois glissantes et des racines omniprésentes sur cette étape. Je repasse par la zone technique et file vers l’arrivée, il reste 3 kilomètres mais le kilomètre qui suit est vraiment très roulant à boucler le tour du fameux champ de maïs puis un single rapide nous ramène vers la station de ski. Un dernier shuss le long du téléski et je franchis la ligne d’arrivée après 50 minutes de course pour boucler les 15 kilomètres du parcours. Le troisième est à une petite minute quand à mon poursuivant anglais, il arrive à 20 secondes derrière moi suivi à une bonne trentaine de secondes de Lea Davison accompagnée par quatre autres coureurs. Bref, des écarts très faibles sur un tracé très court, c’était un effort intensif pour cette première journée à la station de ski de St Raymond. On aurait apprécié un deuxième tour sur ce terrain de jeu sensationnel car les sentiers etaient très praticables et la météo certes nuageuse mais sans gouttes de pluie pendant la course. La mise en jambes est faite, on a hâte de savoir ce qui nous attend le lendemain sur un nouveau site. En attendant, lavage des vélos et rangement dans le camion pour le prochain transfert. Une collation nous est offerte avec un wrap, un morceau de fromage basique et un muffin, plutôt minimaliste mais heureusement la courte distance de course ne nous ouvre pas un grand appétit, malgré tout il faudra ensuite patienter jusqu’au dîner. Petite cérémonie des podiums du jour puis tout le monde dans le bus pour retour au camp de base juste avant le retour de la pluie et ce sont de véritables pluies torrentielles qui vont s’abattre toute l’après midi du lundi, ça n’annonce rien de bon pour le lendemain.

Etape 2 : Site Empire 47/Lac Delage

Le lundi soir, c’est l’heure du briefing pour l’étape 2 et comme on pouvait s’y attendre, il y’a des modifications prévues suite aux conditions météo désastreuses durant l’après midi et des prévisions pour la nuit. En conséquence, il semble impossible de proposer l’intégralité du parcours sans risquer la destruction des sentiers du bike-park, on nous propose donc une nouvelle fois un parcours réduit de moitié qui totalisera 15 kilomètres. Bon, la nouvelle est accueillie avec de la déception évidemment mais il en va de notre sécurité et de la préservation du domaine.

Une bonne nuit de repos, la pluie n’a pas cessé et les dommages sont nombreux dans la region (crues importantes, villages inondés, coupures d’électricité, population rapatriée, ponts d’accès routier coupé). Et malgré tout, on nous propose une solution pour rouler, certes ce sera encore un format très court, trop court mais on peut s’estimer chanceux de pouvoir accéder au site et ainsi éviter une annulation d’étape. Direction le lac Delage à une demi heure de route du camp de base. Sur place, je récupère mon vélo et je file m’échauffer un peu avant la mise en grille à 9h30 car comme la veille c’est premier arrivé et premier sur la ligne. Petit briefing du parcours de replis avec au programme deux montées et deux descentes.

Il est 10 heures, on s’élance dans une petite montée assez large qui se rétrécit assez rapidement pour devenir un sentier assez large qui zigzague en lacets. Comme la veille, j’ai du mal à m’élancer rapidement et me retrouve à la 8e place. Je profite d’un replat pour doubler Lea Davison et un autre coureur pour me retrouver 6e. Le replat permet de se retrouver en file indienne sur un single glissant et piégeux. On reprend ensuite le cours de notre montée où j’essaie de récupérer du départ violent puis double un autre coureur avant d’aborder une section physique sur une piste. On retrouve ensuite une succession de sentiers boueux et techniques sur des racines et des pierres, montée abrupte et franchissements trialisants par endroits permet de creuser quelques petits écarts, cette première montée globalement bien technique ne laisse aucun répit.

Enfin la première descente technique, légèrement grasse mais parfaitement roulable où faut bien trouver sa trace entre les pierres et les racines. Une fois en bas, grande relance sur une piste bien roulante où je suis accroché à ma 5e place mais avec de minimes écarts. Place à la seconde montée un peu plus longue où je me force à essayer de creuser l’écart sur mon poursuivant mais sans jamais pouvoir revenir sur le coureur anglais juste devant. La montée est chouette, une longue succession de lacets sur une pente facile et un bon paquet de relances, une vraie montée de bike-park. On attaque maintenant la longue descente du sentier « Belzebuth » assez différente de ce que l’on a fait jusqu’à présent avec énormément de jumps faciles mais où il faut être certain de la réception et ne pas vouloir s’envoler trop loin. Des doubles jumps, des tables, des passerelles et modules en bois de tout genres, des enchaînements de virages relevés, j’essaie de rester prudent et malgré tout je me couche dans un des virages relevés. Je repars aussitôt et reste un peu plus prudent en fin de descente ce qui a pour conséquence qu’un groupe de cinq coureurs revient sur moi.

Il reste trois kilomètres quasi plats et je vais me faire déborder de toute part par Lea Davison et les quelques canadiens l’accompagnant. Je ne cherche pas à faire la guerre et prendre des risques dangereux, me contentant de rester à l’arrière du groupe dans les derniers virages relevés. Dernier kilomètre, on entre dans un pump track histoire de jouer un peu puis derniers virages pour venir couper la ligne à la 9e place après 54 minutes de course au terme de ces 15 kilomètres globalement un peu plus technique que la veille. Place au classement général, me voici 5e. Bon, au regard du terrain de jeu, du bon état des sentiers et de la pluie qui a cessé pendant la course, on aurait à nouveau apprécié un second tour mais on se contentera à nouveau d’une petite heure de course avec malgré tout une petite frustration, on est un peu comme des enfants dans un parc d’attraction à qui on refuserait d’aller jouer… Malgré tout, il faut reconnaître les efforts de toute l’équipe d’organisation de nous maintenir une épreuve alors que tout les bike-parks sont absolument fermés en raison des conditions climatiques dantesque les heures précédentes et que certains villages sont particulièrement sinistrés.

Du coup lavage vélo et petite révision de mes passages de vitesse au stand Spherik, la marque partenaire de l’épreuve. Une petite collation nous attend, guère plus alléchante et consistante que la veille mais on peut se rattraper sur les délicieuses Cliff Bar et barres aux figues du ravito d’arrivée. Retour au camp de base avec la très grande impatience d’aller découvrir la troisième étape se déroulant sur le site mythique de la région : Mont Ste Anne !

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