MB Race, les coulisses de l’exploit

Champagne

Vincent Arnaud, vainqueur de la MB Race Culture Vélo 2015, nous détaille ici sa préparation pour cette course Ultra. Quelques astuces côté entraînement, alimentation et matériel.

Texte : Vincent Arnaud – Photos : www.cycletyres.fr

140 kilomètres et 7000m de dénivelé, les chiffres donnent le tournis. De quoi voir quelques yeux s’écarquiller lorsque d’un ton enjoué vous annoncez à vos proches que vous allez relever le défi. La MB Race Culture Vélo apparait comme l’un des principaux « challenges » français à conquérir. Tous les participants, prêts à en découdre, sont motivés par l’envie commune de se dépasser. Même le réveil très matinal n’a pas entravé la dévorante passion d’aller titiller les sommets en arpentant les chemins de la région.

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Nonobstant, derrière le regard vitreux d’une nuit bien trop courte, se cache quelques doutes…. Vais-je arriver au bout ? Mon entraînement est-il assez conséquent ?  Ai-je pris assez de nourriture ? Comment mon corps va-t-il réagir à un tel effort ? Mon matériel est-il adéquate ?

Que l’on ait en tête la volonté d’être finisher, de gagner ou de battre notre collègue d’entraînement, personne n’est épargné par ces questions.

La préparation commence pour moi dès l’hiver, lorsque je coche quelques dates à la volée sur mon calendrier. 7 mois avant, c’est d’un sourire en coin que j’imagine la plus longue journée de vélo de l’année. Adepte des XC Marathons, je ne suis pas apeuré par la distance mais par le temps de course. Assez peu commun d’évoluer 9 à 10h dans les montagnes. J’aurai déjà une bonne trentaine de jours de course lorsque j’accrocherai le dossard de la MB Race mais aucune n’excédant 6h.

Mon entraînement à partir de mi-janvier est basé sur un modèle polarisé, des sorties de 4 ou 5h chaque weekend à basse intensité. Le reste de la semaine, essentiellement sur home trainer, est constitué de séances de PMA ou à intensité supérieure à PMA. A partir du changement d’heure, j’ai la possibilité de rallonger les sorties. J’augmente donc les charges d’entraînement parallèlement à l’ensoleillement. Je suis en dernière année d’école d’ingénieur en alternance. J’ai la chance d’avoir des horaires variables en entreprise. Malgré 39h de travail hebdomadaires, j’arrive à être sur le vélo à 16h30 chaque jour. Contre mon gré, j’utilise donc la fameuse « périodisation inversée », mise en lumière par Tim Kerrison, entraineur dans l’équipe Sky. Les traditionnelles sorties foncières hivernales ne sont plus d’actualité. On se concentre à attaquer dès l’hiver le travail à PMA ou au seuil. Puis on rallonge les sorties à l’approche des compétitions…. Et du beau temps… Les séances plus longues se déroulent à I3/I4.

Dans le but d’être rentable lors de mes entraînements, j’utilise un capteur de puissance. Il est installé sur mon vélo route. Toutes mes séances de fractionné se déroulent sur celui-ci. Le capteur de puissance a révolutionné l’entrainement, il permet de calibrer au plus juste les exercices. On peut facilement quantifier la progression ou avoir des points de repère sur notre forme.

Nico-montée

Autre point important, les descentes de la MB Race sont parfois techniques. Utilisez votre VTT lors des séances de récupération ou les sorties d’endurance. Les adaptations musculaires et la technique sont propres au VTT.

Mes quelques sorties complétement orientées pour cette course se dérouleront durant le mois de juin. Je m’abstiens à faire sur une sortie de 7h et 4000m de dénivelé en jaugeant le rythme acceptable pour ne pas craquer le jour de la MB Race. Je teste que le confort de ma selle me permettra d’aller au bout de l’aventure.

Je réalise sur le vélo quelques modifications. Le partenaire de mon team, CycleTyres, étant spécialiste des pneumatiques, je possède l’embarras du choix. Je choisis des enveloppes renforcées avec un ballon de 2.25 et des poignées neuves pour améliorer le confort. Le reste du matériel est éprouvé, il m’a suivi sans encombres sur le début de saison. Des roues Duke carbone, un cadre Addictiv Amarok, une fourche SR Suntour Axon Werx Carbon, pédalier Rotor et une transmission Sram pour les principaux organes mécaniques.

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Le dernier point clef de la course est l’alimentation. Peu de nouveautés dans ma préparation, je soigne l’apport glucidique les jours avant la course. Mon repas d’avant course est constitué de pooridge avec des flocons d’avoine ou d’épeautre.

Une fois sur le vélo, mes poches sont remplies d’aliments divers. Je n’ai pas de dégout du sucré après quelques heures de selle. J’essaie de manger chaque demi-heure ou chaque heure. Des gels, des pâtes de fruits, des barres énergétiques ou encore du financier au chocolat. Les seuls aliments que j’évite sont ceux qui contiennent de la caféine, ce qui me donne des crampes. J’essaie d’absorber quelques protéines (et du plaisir) via un financier au chocolat.

Vincent-et-Emeric

Je tapote ce texte avec le sentiment de ne pas avoir fait de grosses erreurs, le résultat final me confortant surement dans ma pensée. Rendez-vous en 2016 sans grandes modifications dans ma préparation pour voir si j’arrive à rééditer la performance.

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