Ironbike 2016, étape 6 : Refugio Selleries-Sestriere

Aujourd’hui, c’est l’étape incontournable de cet Ironbike qui va nous faire visiter des lieux mythiques de cette épreuve. Tout d’abord, le réveil des concurrents au lever du jour au dessus d’une fine couche de brume après une nuit sous tente à 2000 m d’altitude fut une expérience exceptionnelle.

Texte : Fred Ischard – Photos : The Monkey Project

Petit déjeuner très convivial à contempler ce splendide décor et c’est parti pour cette 7e journée de course qui va nous occuper un moment. Après une liaison courte et facile au profil descendant, nous voici aux portes du fort de Fenestrelle. Surnommée la grande muraille du Piémont, c’est un lieu historique de la province de Turin, une forteresse bâtie au XVIIIe siècle  et accrochée à la montagne sur près de 600 m de dénivelé. C’est dans ce lieu que va se dérouler le premier chrono du jour, une épreuve chronométrée exceptionnelle, départs individuels toutes les 30 secondes avec près de 4000 marches à dévaler, des galeries souterraines à franchir, nos bras s’en souviendront…

Il faudra à peine plus de 10 minutes aux meilleurs pour effectuer cette terrible descente du fort de Fenestrelle. Outre quelques incidents mécaniques, aucun bobo ne sera à déplorer et c’est avec un large sourire que nous pouvons poursuivre notre route, bien assistés par le service mécanique de la course assurée par Biccis…

Notre liaison sera assez longue et permettra de profiter du décor qui nous est offert dans cette vallée du Chisone que l’on remonte. Le tracé sera assez éprouvant et usant sur des pentes escarpées par endroits. Nous passons devant le tremplin de saut à ski de Pragelatto qui fut l’objet de titres olympiques lors des Jeux Olympiques de Turin en 2006.

Nous avons ensuite une petite remontée en téléphérique lors de notre itinéraire afin de visiter les pistes de ski du domaine de Sestriere-Pragelatto, l’occasion d’escalader la montagne autrement et j’avoue que c’est un peu plus rapide.

Premier passage dans la station de Sestriere où sera jugée l’arrivée de cette étape un peu plus tard. En attendant, on repart pour une difficile boucle. Notre liaison se termine par une longue descente vers le village de Feniels d’où débute le second secteur chrono du jour qui sera l’un des plus difficile de cette 23e édition de l’Ironbike. En effet, ça consiste à escalader les 2200 m de dénivelé du Mont Chaberton le plus rapidement possible, ce sommet qui sera le point culminant de l’épreuve du haut de ses 3300 m d’altitude. Les organismes sont déjà bien fatigués, la chaleur est pesante en cette après-midi et il sera bien difficile de se lancer à l’assaut de cette monstrueuse ascension dont on peut admirer le sommet face à nous tel un colosse. Chacun à son rythme, tout le monde s’élancera avec comme but ultime de vaincre ce sommet.

Après 7 à 8 kms sur une piste aux pentes plus ou moins prononcées, on s’attaquera ensuite sur un chemin peu praticable avant de devoir porter le vélo durant une trentaine de minutes pour franchir le col de Chaberton. A ce moment, il reste 500 m de dénivelé pour atteindre le sommet et contre toute attente, les meilleurs pourront remonter sur le vélo, le sentier serpentant par de nombreux lacets se montrant un peu plus roulable.

Il faudra à peine plus de deux heures au leader de l’épreuve Milton Ramos pour effectuer cette ascension mais plus de 4 heures pour le dernier des courageux coureurs pour atteindre ce mythique sommet. Quel panorama et quel décor majestueux au sommet, la récompense de tant d’efforts. On peut y contempler le massif des Écrins côté français et les sommets du Piémont côté italien, ce paysage est d’une beauté exceptionnelle à mes yeux et restera un grand moment gravé en ma mémoire.

Il est temps de redescendre, direction Claviere, petite station à la frontière franco-italienne située à deux pas de Montgenevre. La descente sera très dangereuse, engagée et pentue, empruntant un sentier GR destiné en temps normal aux seuls randonneurs, il nous faudra de nouveau porter nos montures. Voici Claviere et ce poste frontière mais nous resterons en terre italienne afin de poursuivre notre route et notre descente vers la vallée du Chisone.

La section suivante sera de nouveau exceptionnelle, empruntant un sentier au coeur des impressionnantes gorges de San Gervasio sous un des plus longs ponts suspendus d’Europe qui sert de passage pour une via-ferrata. C’est difficile à croire que l’on puisse être autorisé à rouler dans ce lieu aussi somptueux. La fin de descente sera un peu plus rapide en forêt pour rejoindre le télécabine de San Sicario.

C’est la fin de l’après midi, on amorce notre retour vers Sestriere en empruntant le télécabine qui survole la piste de bobsleigh et le stade de biathlon, également théâtre de joutes olympiques en 2006. Au terme de cette remontée mécanique, voici les 10 derniers kilomètres pour rejoindre la station de Sestriere, non sans devoir affronter une ultime difficulté aux pentes terribles en cette fin de journée… Une journée qui restera marquée à jamais au terme de ces 90 kms bouclés en à peine plus de 9 heures, le délai maximum étant de 12 heures pour effectuer le parcours du jour et ces 3500 m de dénivelé (4500 en comptant les remontées mécaniques…).

L’arrivée finale de l’Ironbike 2016 se profile, plus qu’une étape pour boucler ce défi… Les leaders Milton Ramos en Elite, Joan Campa en Master et Amy McDoughall chez les dames ont conforté encore un peu plus leur statut de leader en remportant tout les trois cette redoutable épreuve chronométrée du Mont Chaberton.

Encore 50 kms et 1200 m de dénivelé avant de franchir l’arrivée finale de ce 23e Ironbike et d’avoir la fierté d’avoir réalisé un défi hors normes…

Voir également :
– Ironbike 2016 : Prologue
– Ironbike 2016, étape 1 : Limone-Acceglio
– Ironbike 2016, étape 2 : Acceglio-Cavour
– Ironbike 2016, étape 3 : Cavour-Bobbio Pellice
– Ironbike 2016, étape 4 : Bobbio Pellicce-Pramollo
– Ironbike 2016, étape 5 : Pramollo-Refugio Selleries

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