Granit Montana 2018, toujours plus corsée !

Une Granit’ bien gratinée !

Pour sa 9ème édition, la Granit’ Montana ne nous aura rien épargné, parcours plus dense que jamais, ambiance ‘légèrement’ humide et retour de la compétition. Assurément un grand cru cette Granit’ Montana 2018 !

Par Vincent Lombardi – Photos : Ambazac Sprinter Club

Voilà 8 ans que l’équipe de l’Ambazac Sprinter Club fait pousser des montagnes en Limousin avec sa Granit’ Montana. Un dénivelé digne d’une épreuve alpine dans une région ‘de plaine’, des singletracks à foison, renouvelés et augmentés tous les ans, un parcours intégralement forestier, des dalles de granit et des racines, une ambiance conviviale… La recette de la Granit’ Montana est désormais éprouvée mais toujours aussi plaisante… et difficile ! Après avoir expérimenté un rallye/enduro le samedi en ouverture puis un tracé de 100 Km mais sans chrono, l’organisation est cette année revenue à une formule plus classique avec une formule chrono sur 75 Km et des randonnées allant de 55 à 100 Km. A 7H00, les compétiteurs s’élancent depuis l’étang de Jonas, il a plu toute la nuit, au premier abord, le parcours semble complètement détrempé et la première petite boucle de départ ne nous rassure guère, ça glisse fort et ça ne rend pas, quand on part pour au minimum 5 heures de course, ça promet ! D’entrée, les jambes ne répondent pas vraiment et je me positionne en 6 ou 7ème position alors que devant, Vincent Pagès (Merida Bike France / Vélo Club Ambertois) fait le forcing et s’échappe en compagnie du double vainqueur de l’épreuve Sébastien Pelé (Team ACV Ballan Miré). Je me retrouve seul assez rapidement et compose avec les spécificités de ce parcours en montagnes russes incessantes où les difficultés techniques s’enchaînent sans répit. Si je n’arrive pas à faire l’effort pour recoller au groupe qui évolue devant moi, malgré mes pneus pour le sec, je reste fluide et pilote bien. Les 15 premiers kilomètres ne sont vraiment pas évidents à négocier avec beaucoup de toboggans raides et très glissants qui nécessitent du relâchement plus qu’une grosse technique. A la faveur d’une petite erreur de parcours, je rentre sur le groupe qui me précède et profite d’une belle descente entre tourbe et granite pour me positionner au 3ème rang alors que les deux hommes de tête s’envolent. Si je me sens bridé physiquement, j’ai un bon coup de guidon malgré des conditions très humides qui nécessitent beaucoup de vigilance… et quelques sorties de pied pour rattraper les dérapages incontrôlés. Au kilomètre 25, le compteur indique déjà 2 heures de course, à ce rythme, je suis parti pour plus de 6 heures soit 1 de plus que mes prévisions, ça met un petit coup au moral.

Cette année, le parcours est vraiment sans temps mort, sans plat, quasiment sans chemins larges, les passages sur route, on cherche encore… Heureusement, le ciel se dégage et la température remonte. Je roule seul à nouveau et gère mon effort en mode diesel alors qu’on m’annonce que l’écart avec les premiers ne cesse de grandir, 4, 6 puis 10 minutes, etc. Bien content d’évoluer en 3ème position, je gère ma place. La mi-course approche, nous longeons la réserve naturelle de la Tourbière des Dauges au milieu des fougères, le Limousin a parfois des allures de jungle ! Dans le dernier tiers de course, les côtes se rallongent, c’est un signe, nous nous rapprochons du Bike Park de la Jonchère Saint Maurice. Toujours un grand moment de cette Granit’, nous empruntons plusieurs pistes enduro toutes plus ludiques les unes que les autres, mais euphorie et manque de lucidité font rarement bon ménage, sur un mauvais choix de trajectoire, je dois sauter un gap d’un peu plus d’un mètre à l’aveugle, ça réveille… Les longues et raides ascensions s’enchaînent pour atteindre les sommets des Puys locaux, Grand Puy, Puy de la Garde, Puy Mola, Puy Fourmiguet, la fatigue est désormais bien présente, pas plus mal, on profite de la vue. Les 5 heures de course sont maintenant dépassés, à ce stade, la gestion de l’alimentation devient primordiale pour terminer dans de bonnes conditions, la Saint-Yorre au ravitaillement aide bien ! Sur la fin du parcours, on retrouve certaines descentes bien granitiques qui ont fait la réputation de l’épreuve. Le défi du Guetteur, Castor, des classiques toujours aussi techniques voire engagés par moment. Comme toujours, les traceurs fous de la Granit’ ont agrémenté leur parcours de nouveaux singletracks pour éviter les déjà rares chemins larges.

L’étang de Jonas se profile enfin, paisible avec ses pêcheurs et son eau d’huile, c’est bien entamé que je franchis la ligne d’arrivée après plus de 6H15 de course pour 75 Km et 3100 de dénivelé, soit 30 minutes de plus que le vainqueur de l’épreuve Sébastien Pelé qui ajoute une 3ème Granit’ Montana à son palmarès. Victime d’une erreur de parcours alors qu’il roulait de concert avec le futur vainqueur, Vincent Pagès prend la 2ème place. Derrière, ça se corse, après 16h00, de véritables trombes d’eau s’abattent sur les coureurs encore en course, transformant cette fin d’épreuve en véritable morceau de bravoure.

Fidèle à elle-même, cette édition 2018 de la Granit’ Montana offrait un parcours d’exception rendu encore plus difficile par les nombreux orages qui ont éclaté au cours du week-end. Avec son tracé sans relâche, tout en singletracks tourbeux, rocailleux, racineux et casse-pattes, la Granit’ est un régal et un enfer vert à la fois, assurément une des compétitions VTT XC Marathon les plus dures de France mais aussi une des plus originales et attachantes.

Infos et résultats complets : http://ambazacsprinterclub.free.fr/granitmontana

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