Go2Berg 2024, étapes 5 et 6

Étape 5 : Montagne de Spioenkop et ses single trails

Le soleil est revenu sur cette 2e édition de la Go2Berg. Aujourd’hui, on a 50kms et 750m de dénivelé à gravir au coeur de la montagne de Spioenkop. L’étape étant moins longue, le réveil est moins matinal et c’est à 6h30 que je me dirige vers le petit déjeuner à base de muffins, pain, oeufs, bacon et café.. Bref, à l’image des autres repas, le petit déjeuner est également complet et de qualité. A peine celui-ci terminé, on nous annonce le départ décalé d’une heure, pas de quoi être pressé du coup ! Je prends donc soin d’effectuer un court réveil musculaire, de m’assurer que le vélo fonctionne bien après l’humidité d’hier avant de me diriger gentiment vers le départ qui sera donné en 3 vagues successives pour éviter les éventuels embouteillages dans les premiers singles.

Par Fred Ischard – Photos : Stew Nolan

Il est 9h, c’est parti pour une jolie boucle que l’on nous annonce bien fun à rouler. On sort de cette vaste prairie d’EmSeni, on traverse ensuite le cours d’eau du Tugela que l’on va ensuite longer par un single rapide puis une piste au profil montant. Je me retrouve dans le groupe de tête que j’essaie de maintenir le plus longtemps possible mais quelques VAE vont faire accélérer le groupe (pour rappel ils ne sont pas inclus dans le classement de la course). Ceci aura pour conséquence que je vais sauter du groupe avec deux de mes adversaires en catégorie Master (Justin Milner avec qui je roule régulièrement depuis le début de semaine et Graham Savage à 10 minutes au classement derrière moi). On se retrouve donc à 3 coureurs après 8kms de course mais pour peu de temps car deux kilomètres plus tard, on attaque notre première montée du jour sur un single très glissant, je vais en tirer profit pour m’extirper de notre trio. Le single est magnifique au milieu du bush en plein cœur de la savane, j’aurais pu espérer croiser un zèbre mais rien à l’horizon.

Place ensuite à notre première descente qui, sans surprises est très glissante également suite aux pluies de la veille. Quel régal ce petit enchaînement de singles et ce n’est pas terminé car on attaque aussitôt après une ascension de 200m de dénivelé sur un single très ludique mais également exigeant avec de la terre qui colle énormément aux pneus, je vais devoir débourrer à deux reprises les passages de roues. Malgré tout, je reviens à 20 secondes de Jean de Villiers, encore un sud-af qui se trouve être le 2e Master mais avec une bonne vingtaine de minutes d’avance sur moi.

On quitte un peu la savane pour se retrouver dans des plaines et des fermes. C’est donc une section plate et assez boueuse que l’on traverse maintenant et je plafonne toujours à une petite vingtaine de secondes du Master devant. Après une bonne vingtaine de kilomètres de course, on retrouve la savane et de longs singles à travers les prairies sauvages. J’aperçois l’unique ravito du jour à mi-parcours d’où l’on peut observer un petit troupeau de girafes posé à 50 mètres. Arrêt express pour remplir en eau mon unique bidon et c’est reparti alors qu’à l’avant de la course, personne ne s’arrête. La deuxième partie de cette étape sera juste vraiment magnifique. On poursuit notre chemin sur des sentiers très rapides avant de traverser un petit canyon pendant un petit kilomètre, c’est surprenant et très ludique au beau milieu de la savane. Nous arrivons après 30kms de course au pied de la principale difficulté du parcours, la montée des « 50 virages » qui va nous mener au sommet du massif de Skoenkiop. La montée n’est pas très difficile sur un single pas très pentu qui serpente par d’innombrables lacets à travers le bush. Je m’amuse et mets du rythme dans cette montée même si notre allure est constamment ralentie par ces nombreux lacets. On termine l’ascension par une dernière rampe en béton d’un kilomètre pour parvenir au sommet où est érigé un monument commémoratif de la seconde guerre mondiale où s’est également déroulé des batailles en ces lieux. J’ai une quarantaine de secondes de retard sur le Master devant au moment d’attaquer la descente, il nous reste une petite quinzaine de kilomètres intégralement sur singles. On va avoir droit à une magnifique descente pas très technique mais avec beaucoup de virages rapides, des petits sauts, une petite montée pour nous casser les pattes et une vue panoramique à couper le souffle.

Je fais également attention à bien rester sur le bon chemin. J’arrive dans les 5 derniers kilomètres où je retrouve la plaine, on profite d’un mini bike-park avec quelques virages relevés et ensuite c’est single tout plat à fond jusqu’à l’arrivée que je franchis après 2h20 de course à la 7e place et 3e en Master, bref je conforte ma place au classement sur cette étape mais surtout j’ai cette fois vraiment pris beaucoup de plaisir sur ce parcours nettement plus fun que les jours précédents. Du coup, rien de tel que quelques bières et un bon massage pour profiter de ce campement d’EmSeni avant d’attaquer demain le final de ce Go2Berg avec 83kms et 1300m de dénivelé au programme.


Étape 6 : final à Champagne Sports Resort

Dernier réveil sur cette Go2Berg 2024, dernier bagage à charger au camion qui les acheminera à l’arrivée, dernier petit déjeuner, bref ça sent la fin de l’aventure sur cette inoubliable semaine sud-af mais avant il reste encore une étape à parcourir et pas des moindres, l’une des plus exigeante sur le profil avec ses 83kms pour rejoindre l’un des luxueux Resort bâtis sur les flancs des montagnes du parc national de Drakensberg. Je récupère mon vélo et direction le départ. Pour ma part, je vais pouvoir profiter de ce final car mes plus proches adversaires sont à 20 minutes.

Il est 8h, c’est parti pour un unique départ en mass-start. Le début de parcours sur les 5 premiers kilomètres est tout à fait similaire à la veille et je prends d’entrée le groupe de tête pour me mettre dans l’allure, un groupe qui ne part pas très vite non plus. L’allure va quand même progressivement augmenter et après une petite dizaine de kilomètres, je saute du groupe suite à quelques vives relances dans un single. D’ailleurs un très joli sentier qui va d’abord nous faire longer le cours d’eau du Tugela avant de nous faire gravir notre première montée du jour. Elle sera loin d’être facile avec des pentes assez rudes sur le sommet mais la récompense sera à la hauteur; la descente qui suit est juste vraiment chouette à rouler, un petit single plein d’enfilades au cœur d’une végétation luxuriante en plein coeur de la savane, là nous sommes dans le vrai plaisir de rouler ici en Afrique du Sud !

Ça dure quelques minutes mais je les ai vraiment appréciés. Me voici rapidement en bas avec déjà 25kms au compteur, je me retrouve maintenant dans des prairies plus classiques, le nouveau leader Master est à moins d’une minute devant mais derrière, mes deux poursuivants Justin et Graham sont à une trentaine de secondes, je décide donc de les attendre afin de poursuivre notre chemin ensemble. Ce choix sera payant car en unissant nos efforts, on va revenir assez vite sur le leader Master devant nous.

Voici le premier ravito qui se présente devant nous après 30kms de course, de quoi apprécier quelques morceaux de saucisses grillées et de refaire le plein d’eau avant de repartir rapidement pour rester au sein de notre quatuor. Le parcours va ensuite devenir plus roulant pendant de nombreux kilomètres. Le rythme est vraiment rapide sur de grandes allonges au profil descendant et je cède un peu de terrain que je vais avoir bien des difficultés à reprendre, il me faudra quelques kilomètres de poursuite avant de réintégrer mon groupe à la faveur d’une bonne montée.

C’est sur cette montée à mi-parcours que vont céder Justin et Graham, je me retrouve ainsi seul avec Jean de Villiers en espérant tenir quelques kilomètres avec lui. Le parcours reste assez linéaire pendant de nombreux kilomètres, c’est bien dommage après les 20 premiers kilomètres bien excitants qui promettaient une journée tout aussi amusante que celle d’hier. Nous voici au 53e kilomètre, second ravito du jour, ce sera un arrêt express pour assurer assez d’eau pour les 30 derniers kilomètres.

Maintenant c’est parti pour de longues lignes droites en plein vent où je finis par craquer un peu mentalement après une dizaine de kilomètres sur ces « District Roads » qui sont autant de longues pistes au relief casse-pattes. Bon, en même temps je suis 6e de l’étape du jour et il ne reste que 20 bornes à effectuer. Je vois deux coureurs fondre sur moi que je vais laisser revenir sur moi. Il ne s’agit pas de Justin et Graham mais d’un coureur italien et un autre coureur sud-af. Bon ba ces deux là vont bien m’aider à pousser le rythme jusqu’au pied de la dernière difficulté de ce Go2Berg, une montée de 4kms pour gravir un petit massif. Nous sommes maintenant aux portes des Montagnes de Drakensberg que l’on aperçoit en toile de fond dont certains massifs sont bel et bien saupoudrés de neige. La montée est raide sur des chemins herbeux mais l’approche de l’arrivée redonne un regain d’énergie et je me détache finalement de ce duo pour me hisser jusqu’au sommet où sera jugé l’arrivée fictive, le chrono s’arrêtant ici pour des raisons de sécurité à l’approche de l’arrivée réelle. Je termine donc à la 6e place cette ultime étape du Go2Berg.

Cela me laisse donc le temps de m’accorder une pause pour profiter du panorama sur ce magnifique décor qui m’entoure, on est entouré de montagnes ici, ce ne sont pas les Alpes mais des massifs plus doux qui sont tout autant de réserves naturelles animalières, bref le paradis des safaris ce qui explique le nombre très important de « Resorts » dans la région. Je redescends maintenant gentiment vers l’arrivée, un slalom dans une vaste prairie, ce n’est pas vraiment dangereux et on peut se laisser glisser et savourer ces derniers instants sur le vélo de cette magnifique semaine. Voici le fameux Champagne Sports Resort qui accueille l’arrivée finale de ce Go2Berg. Quelle surprise lors de notre arrivée, l’arche d’arrivée est installée à l’intérieur même de la cour de l’hôtel où certains coureurs n’hésitent pas à plonger directement dans la piscine située à deux mètres de l’arche ! Difficile de faire un site plus classe que dans ce cœur de complexe hôtelier luxueux. Superbe ambiance, barbecue, bières, médaille Finisher et surtout une incroyable fête de clôture en soirée, on peut dire que le clap de fin de ce Go2Berg est à l’image de l’épreuve: convivialité, simplicité, joie, saveurs locales…

Au final, au-delà d’une 6e place finale et d’une médaille d’argent en catégorie Master, je retiens une fantastique semaine de vélo dans un décor sacrément dépaysant. L’équipe d’organisation est juste d’une incroyable gentillesse se souciant du moindre détail, peut être un peu trop en ne prenant absolument aucun risques dès que la météo vient un peu perturber le déroulement de l’épreuve mais peut on en vouloir de mettre en priorité la sécurité de tout les coureurs pas forcément tous aguerris à des conditions météo compliquées. Les ravitos et les repas sont à la hauteur d’une qualité que l’on ne retrouve que rarement sur une épreuve de cette envergure avec autant de coureurs. Côté parcours, sur la globalité de la semaine on reste un peu sur notre faim et on aurait certainement apprécié un peu plus de diversité au quotidien même si l’on a pleine conscience que le tracé d’un parcours itinérant sur ces vastes plateaux sud africains, des autorisations de passage compliquées et une volonté de l’organisation de rendre le parcours accessible au public le plus large possible n’aident pas à proposer un parcours très fun à rouler; on nous a cependant proposer un parcours cinq étoiles qui restera dans les mémoires lors de l’étape 5.

En somme, cette épreuve ne se veut pas être une épreuve élitiste, nous en sommes à l’opposé ! Sur ce Go2Berg, nous sommes bien sur une compétition mais ce n’est qu’une infime partie de ce que représente l’épreuve qui se veut destinée à un public désirant passer une semaine de vélo agréable sans prise de tête en découvrant les richesses culturelles, touristiques et culinaires d’un pays. Si vous désirez absolument passer une semaine de vélo typé « Enduro » ou rechercher le « paradis du single-track », ce n’est pas sur cette épreuve qu’il faudra venir ! Mais si comme moi, vous désirez venir passer une semaine de vélo en toute décontraction, effectuer un très joli parcours itinérant accessible à un large public tout en étant chouchouté en ayant juste besoin de se soucier de pédaler, manger et boire des bières, faire de très belles rencontres et vivre une aventure hors du commun, c’est bien ici sur le Go2Berg qu’il faut venir ! C’est de notre avis la parfaite occasion de venir participer à une course à étape hors de notre territoire européen sans forcément disposer d’une condition physique hors norme.

Rendez-vous en septembre 2025 pour la 3e édition du Go2Berg.

Infos et résultats : www.go2berg.co.za

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