Cap vers les montagnes Maluti
Réveil dominical très matinal car aujourd’hui on a droit à une petite liaison en bus pour rejoindre le départ situé à une petite vingtaine de kilomètres de notre campement de Reitz. Un petit changement par rapport aux précédentes éditions afin de ne pas enchaîner de trop longues étapes successives en cette première moitié d’épreuve. C’est tout de même 93kms et 1300m de dénivelé qu’il va nous falloir parcourir sur cette 2e étape. Récit d’une nouvelle journée de vélo en terre sud-af.
Par Fred Ischard – Photos : Stew Nolan
Nul besoin de régler son réveil sur le campement de la Go2Berg, l’organisation s’en charge pour nous. Réveil à 5h au son du coq puis d’ACDC, impossible de ne pas se réveiller ! Ensuite place au petit dej plutôt simple ce matin à base de porridge et de tartines de pain complet. Allez vite en tenue, on range le sac que l’on apporte au camion pour le transfert, idem pour le matelas fourni par l’organisation et direction le bus pour se rendre au départ. Alors pas de grands bus de touristes mais une multitude de mini bus des écoles du coin et deux grosses remorque-bus tractées par des semi, c’est assez rigolo à voir !
Une petite demi-heure plus tard,nous voici au départ avec nos vélos qui nous attendent, sacrée logistique pour un si court transfert mais parfaitement gérée par l’organisation. Aujourd’hui, les boxs de départ seront différents, le dernier partira en premier et le box A partira en dernier 20 minutes plus tard mais pas de quoi être effrayé car la première moitié de parcours sera très largement propice à dépasser chaque coureur et c’est du coup une belle initiative je trouve.
Il est quasiment 8h, c’est parti pour notre box constitué des 60 premiers coureurs. Bon on va faire simple, les 40 premiers kilomètres pour rejoindre le premier ravito, ba c’est une unique « autoroute sur terre » qu’ils appellent ici « bumpy district roads », bref des pistes adjacentes aux routes qui permettent aux fermiers de rejoindre leur exploitation et les fermes. Donc quand on entend « bumpy », ba c’est que ça secoue soit par les gros cailloux qui ressortent partout soit par un sol en « tôle ondulée » suite aux nombreux passages de tracteurs et pick-ups.
Comme la veille, je parviens à prendre le bon wagon d’entrée dans le groupe de tête qui roule bien sagement durant les premiers kilomètres mais c’est malheureusement des VAE qui attaquent tête dans le guidon et puissance à fond qui vont mettre le feu aux poudres et vont causer ma perte car je vais immédiatement sauter du groupe, enfin je prends la décision de gérer mon rythme car l’étape du jour même sans gros dénivelé est assez longue et on nous promet une fin de course assez difficile. Je vais donc mettre un tempo régulier tout seul car derrière le groupe est déjà à bonne distance et finalement heureusement qu’il y’aura tout le peloton à doubler pour se distraire sur ces pistes méga larges car sinon ça semblerait déjà assez long de grimper ces multitudes de collines, on monte et on descend sans arrêt sans gros pourcentages mais c’est usant. On va tout de même avoir 2/3 jolies montées plus prononcées à gravir et deux changements de direction, pas de quoi se perdre non plus. Après 40 bornes, déjà dépassé tout le monde et ne reste plus que les coureurs échappés de mon box, bref le groupe de tête devant ! Une descente toute droite rapide et voici le premier ravito après 41kms, 1h40 de course ! Pas grand chose à grignoter sur ce ravito, du coup je ne m’éternise pas et remplis juste de l’eau dans le bidon.
Je repars en compagnie d’un coureur qui a sauté du groupe de tête après une demi-heure de course. On quitte enfin ces très larges pistes pour des chemins plus variés à travers des exploitations; un petit passage de canyon, une descente large dans les cailloux et un single rapide, ça dure 5/6 kilomètres mais ça change un peu. Malheureusement, on a pas vraiment le même rythme avec ce compagnon sud-af, il envoie fort avec son plateau de 36 dents sur le roulant mais il est pénalisé en montée me permettant de revenir à chaque fois. Bon, ça me fait tout au moins un lièvre pour garder le rythme. Au kilomètre 60, ba c’est reparti pour une dizaine de bornes sur des lignes droites interminables et ces « bumpy tracks » usantes, heureusement durant notre étape le décor était plus varié qu’hier avec de jolis « rochers » qui ne doivent sûrement pas être exploitables à vélo mais on est vraiment dans un décor de far-west, on a les vaches et ne manque que les cowboys !
Enfin, on aperçoit un ravito au 70e kilomètre, tiens plus tôt que prévu mais une fois de plus vraiment pas grand chose à manger à part de la saucisse séchée emballée et sinon de l’eau, bizarre je m’attendais à mieux d’autant qu’au briefing on nous a signalé dans un coffee-shop et non dans un terrain isolé. Bref, je remplis de l’eau et prends dans mes poches deux morceaux de saucisse séchée car plus grand chose dans les poches. Le compagnon sud-af est reparti avant moi et je vais mettre cinq bons kilomètres à revenir un peu aidé par deux VAE que j’ai repris (enfin plutôt ils font des pauses) et qui me sont cette fois favorables face au vent qui vient de se lever fort après 3 heures de course.
Nous voici au km76, ah ba le voilà le ravito officiel, le précédent n’était qu’un point d’eau improvisé. Bon du coup, je ne vais pas m’éterniser, je complète mon bidon par du cola. Apparemment y’a quelques vivres sympa mais il ne reste que 17 bornes à faire donc je préfère partir rapidement contrairement au compagnon sud-af et aux 4 VAE (on a également repris les fameux avec qui j’ai déjà passé la journée d’hier) qui vont s’accorder quelques minutes. Je repars gentiment et après quelques kilomètres légèrement montant sur un joli chemin, j’aperçois ce qui nous attend: la montagne Maluti à gravir et l’arche que l’on aperçoit au sommet. On a 300m de dénivelé à gravir et ça à l’air sacrément abrupte ! Du coup, j’effectue l’approche très gentiment et je vois fondre sur moi les 4 VAE qui vont avoir aucune difficulté à me doubler sur des pentes à 25%, quoique un va devoir poser pied à terre pour avoir mis trop de puissance dans des graviers. En fait, faut faire totalement abstraction d’eux et faire sa course et en général c’est payant. Je parviens à me hisser jusque l’arche sans poser pied, les deux VAE font une pause, les deux autres loin devant, me voici tranquille sur cette belle montagne et quel décor, là c’est vraiment chouette et c’est la récompense de nombreux kilomètres roulants effectués auparavant ! Par contre ça ne bascule pas et il faut encore se hisser jusqu’au sommet du « Titanic Challenge » un spot pour de nombreux trailers du secteur. On a vraiment une jolie vue sur Clarens et on est tout de même à 2000m d’altitude ici avec 27 degrés au GPS, climat sud-af quoi ! Allez ça bascule mais il nous reste encore 10 bornes car on va nous faire profiter d’un somptueux et interminable sentier en balcon qui fait le tour de la montagne avant de basculer dans une section super chouette sur d’énormes dalles rocheuses. Franchement ces 15 derniers kilomètres sont juste fantastique et font vraiment oublier le reste du parcours nettement plus roulant. Sur ce single en balcon, ba je vais rattraper 4 VAE et un concurrent direct en musculaire qui va me laisser partir dans les 5 derniers kilomètres.
Me voici à Clarens, même l’approche vers l’arrivée s’effectue par de jolis singles amusants. Je franchis cette ligne d’arrivée en bouclant les 93kms en 4h14 ! Finalement avec ce final bien corsé, le rythme fut globalement moins rapide qu’hier. Cette fois, c’est Philip Buys qui prend la tête de l’épreuve en remportant l’étape quelques secondes devant son équipier de team Pieter Du Toit et 15 minutes sur le troisième coureur du team Pyga Pressmore Musundi. Place au repos où l’on aura cette fois la chance d’être hébergé en hôtel avant la longue étape de 103kms qui nous attend le lendemain.
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