Elsass Bike 2018, le VTT festif !

Week-end sous les sapins d’Alsace

Cette fois, c’est sans pression du chronomètre que nous nous rendons vers le petit village de Wangenbourg-Engenthal situé au pied du massif vosgien à quelques encablures de Strasbourg, lieu où nous accueille Thomas Skubiszewski l’organisateur de l’Elsass Bike. C’est parti pour un beau week-end en plein coeur des forêts de sapins vosgiennes.

Par Fred Ischard

Nous arrivons sur place le vendredi soir, accueillis chaleureusement par l’organisateur himself nous narrant au passage l’âme de sa manifestation. Loin de l’esprit élitiste des compétitions, Thomas veut simplement faire partager son terrain de jeu au plus grand nombre par le biais d’un événement convivial où se rassemblent tous niveaux de coureurs, allant du simple randonneur ravi de découvrir un magnifique terrain de jeu au coureur plus chevronné en quête d’un défi de taille, venir à bout des 135 kilomètres et 4300m de dénivelé du plus grand parcours proposé ce week-end !

Les parcours sont tracés en « papillon » permettant de proposer plusieurs distances selon son niveau et son envie. Ainsi, le tracé initial s’effectue sous forme de deux boucles différentes avec passage au village de course à mi-parcours. Deux shunts sont ensuite possible pour effectuer au choix 110 ou 90 kilomètres. Trois parcours longs de 30, 45 ou 60 kilomètres plus accessibles permettent d’effectuer tout ou partie de la seconde boucle. Initialement, la manifestation se déroule intégralement le dimanche mais une option baptisée «Challenge» permet d’effectuer la totalité du parcours… en deux jours permettant ainsi de mieux profiter des sentiers et de la région qui mériterait d’ailleurs d’y séjourner quelques jours de plus. C’est donc sur cette option que s’est orienté notre choix pour passer un week-end complètement Elsass. Un grand terrain de sports avec une capacité d’accueil certes relativement limitée mais qui nous apporte un site d’hébergement sur place en bénéficiant des sanitaires du gymnase tout proche. On trouve aussi une multitude de possibilités d’hébergement à quelques kilomètres à la ronde que ce soit au camping municipal du village ou dans les gites et autres locations des alentours.

Après une bonne nuit en mode camping, nous voici prêt à découvrir la première boucle du parcours proposé. Pas mal de participants ont décidé comme nous de profiter de deux jours de ride en forêt. Au programme, 65 kilomètres dans les forêts mosellanes formant une boucle autour de Wangenbourg, Abreshviller et Walsheid.
Un départ groupé est donné à 8 heures mais il est possible de s’élancer seul ou entr’amis jusqu’à 9 heures afin de rouler plus cool ou être plus tranquille. On partira donc à 9 heures sous un soleil éclatant en petit groupe après un petit déjeuner complet. Le premier kilomètre permet de dérouler sagement les jambes pour rejoindre le coeur du village. On part ensuite pour une première boucle de 15 kilomètres au sud du village qui nous mène tout d’abord au pied du château de Wangenbourg. On emprunte déjà une première descente assez technique entre les blocs granitiques puis passage au hameau des huttes après 3 kilomètres, c’est d’ici que l’on va s’attaquer à la première difficulté du parcours, l’ascension du col des Pandours. On grimpe 250 mètres de dénivelé en l’espace de 6 kilomètres où raidards sur singles entre les sapins et tronçons plus roulants sur piste se succèdent. Une fois au sommet, on redescend vers le hameau d’Engenthal par des singles rapides où on peut se laisser griser par la vitesse que l’on peut prendre sur ces monotraces.
On s’éloigne maintenant de ce sympathique village de Wangenbourg-Engenthal et de ses nombreux hameaux et on enchaîne sur la seconde ascension du jour, cette fois c’est 8km qu’il faut gravir pour se hisser 250 mètres plus haut. Le début d’ascension est agréable sur une piste aux pentes douces nous menant au col du Wetzlach où se trouve le premier ravito du jour au 20e kilomètre. Un ravito très bien garni et salvateur car le soleil chauffe bien malgré l’ombre sous ces épaisses forêts de sapins. C’est avec plaisir que l’on dévore quelques quartiers de pêche ou d’abricots avant de repartir à l’assaut du col du Brechpunkt.

Comme lors de la première ascension du jour, on enchaîne des singles un peu moins pentus et des pistes assez roulantes qui permettront aux plus téméraires se mesurant le lendemain aux 140 kilomètres non stop de s’économiser. Nous voici au sommet de ce col à 700 mètres d’altitude, on roule un peu sur une crête où l’on domine les vallées mosellanes. On redescend par une sentier typé enduro avec des petits sauts et virages relevés tracés par des riders locaux.
On remonte ensuite par une piste nous menant d’abord au Hovalsch puis au sommet du Spitzberg avant de redescendre par un nouveau single rapide. Jusqu’à présent, on ne retrouve pas un terrain de jeu des plus technique mais plutôt rapide et joueur restant accessible à grand nombre de vététiste. Voici le second ravito du jour au 35e kilomètre dans une petite maison forestière. Comme dans le premier ravito, on retrouve des biscuits et des fruits rafraîchissant comme du melon et de la pastèque très apprécié en cette chaleur, les jericanes d’eau seront également pris d’assaut.

Maintenant, on plonge vers le village de Walsheid en empruntant un petit sentier botanique et quelques épingles à négocier avec prudence. Il reste 20 kilomètres pour clore cette première boucle et la 3e grosse difficulté se dresse devant nous avec 10 kilomètres et 400 mètres de dénivelé à gravir pour atteindre le point culminant du parcours à 800 mètres d’altitude.
L’intégralité de cette ascension s’effectue sur une piste aux pentes plus ou moins raides pour franchir le col de la Schleif où se trouve le 3e ravito. On y retrouve une vraie table gastronomique avec des gâteaux et cakes salés que l’on déguste avec plaisir. Allez, encore 100 mètres de dénivelé et on plonge vers la vallée de la Mossig par une descente qui va bien secouer. On va sauter ou slalomer entre les pierres durant 5 bonnes minutes, ce sera sans contestation la descente la plus technique du jour et une bonne section de plaisir. Encore une dernière montée et on retrouve le village de Wangenbourg. Dernier kilomètre et nous bouclons cette première boucle de l’Elsass Bike. On se sera fait très plaisir sur ce premier tronçon très agréable et plaisant à rouler dans un chouette décor.
Quelques bières et glaces nous attendent à l’arrivée avant de profiter d’un après-midi qui passera très vite entre matchs de coupe du monde diffusés sur grand écran par l’organisation ou randonnée pédestre pour visiter les curiosités alentours, il y’a de quoi faire et on ne s’ennuira pas.


Seconde nuit en camping et nous voici le dimanche matin. Il y’a cette fois beaucoup plus de monde que la veille, 950 participants (soit 300 de plus que l’an passé) sont attendus sur cette journée festive. Le premier départ est donné à 7 heures pour les coureurs qui s’élancent sur les 3 plus longs parcours de 130, 110 ou 90 kilomètres qui vont s’attaquer à la première boucle que l’on a effectué hier… Pour notre part, on profite d’un petit déjeuner proposé en option par l’organisation avec café, thé, croissants, céréales, laitages… C’est simple, copieux et complet.

Il est maintenant 9 heures, en route pour la seconde boucle un peu plus longue et physique que la veille. Ceux qui cumulent les deux boucles non-stop devront se préserver lors de la première boucle s’ils veulent parvenir à profiter de cette seconde boucle qui va cette fois nous emmener au nord de Wangenbourg sur les traces des balcons de Dabo. On commence en douceur en se laissant descendre sur un joli single nous menant sur le bas du hameau d’Engenthal, de quoi commencer avec le sourire. On traverse la Mossig et ensuite les pentes de la première difficulté du jour se dressent devant nous, 5 kilomètres et 350 mètres de dénivelé à escalader, voilà qui fait moins rire d’autant que cette montée est plutôt technique avec pas mal de petits franchissements sur un sentier à flanc de ravins contraignant beaucoup de participants à poser pied à terre voire pousser le vélo car cette première montée est commune à tous les parcours proposés sur l’épreuve, autant dire qu’il y’a du monde mais pas d’embouteillages pour autant. Au sommet, on se retrouve déjà au point culminant de cette boucle à 750 mètres d’altitude, on déroule sur des pistes avant de dévaler une piste rapide où chacun s’en donne à coeur joie en lâchant les freins. La fin de descente devient un peu plus technique mais globalement pas dangereuse. C’est ici que le parcours 30 kilomètres amorce le retour vers l’arrivée. Pour nous, on monte une petite grimpette avant de plonger tout shuss vers le village de Schaeferhof. Encore un petit talus à gravir et on se laisse glisser sur la route pour rejoindre le premier ravito du jour au point le plus bas du parcours à 250 mètres d’altitude. C’est encore un ravito gastronomique qui nous attend avec cette fois une petite fontaine à chocolat installée. Une petite touche gourmande très appréciée en y accommodant brioche, biscuits ou fruits frais.

On poursuit car il nous reste encore 50 bornes à faire. On profite maintenant d’un sentier sympa et ludique qui longe le vallon de la Zorn, nous sommes bien en Moselle tout proche du canal de la Marne au Rhin et de ses impressionnantes écluses mais nous n’irons pas visiter ces ouvrages, nous retournons dans nos massifs vosgiens car une belle et longue montée nous attend avec quasiment 20 kilomètres à profil ascendant pour remonter à 700 mètres d’altitude. Alors nous n’aurons pas affaire à une belle et longue ascension régulière (nous ne sommes pas en haute montagne) mais à une succession de talus bien raides qui ne durent jamais plus de 2 kilomètres et de courtes descentes. On alterne des sentiers et des chemins plus larges, parfois on quitte la forêt pour traverser une prairie ou une ferme perdue et on passera également le village de la Hoube, lui aussi perdu sur un plateau à 600 mètres d’altitude. Le col du Valsberg se fait mais le voici enfin avec le second ravito qui nous a paru bien long à venir, il fait très chaud mais tout est prévu pour se réhydrater parfaitement. C’est l’occasion d’une pause partage d’expérience pour certains, atelier mécanique pour d’autres, bref une ambiance conviviale. Nous sommes de retour dans le Bas-Rhin et après cette longue montée, on a forcément droit à une jolie descente qui sera cette fois bien technique par endroits sur un single étroit qui serpente entre sapins et blocs de granit agrémentée de quelques épingles serrées, bref un régal !

Nous sommes à nouveau à Engenthal mais ce n’est pas terminé pour autant, les parcours 30 et 45 kilomètres rentrent directement tandis que pour tous les autres il reste encore une boucle de 15 kilomètres à effectuer avec deux jolies grimpettes au programme. Un  dernier ravito nous attend au début de la boucle et ensuite on va aller visiter un petit massif avec deux belles montées assez larges, pas forcément très difficiles mais on peut imaginer que pour certains «guerriers» du 130 kilomètres (qui en fait en cumulera près de 140…), ce sera un moment difficile.
Nous attaquons la dernière descente du parcours, on entend le son festif du site d’arrivée mais de l’autre côté d’un vallon car en effet il faudra gravir une dernière petite grimpette pour venir chercher la ligne d’arrivée finale et le tant attendu T-shirt finisher de l’épreuve. Une petite coupe de crémant d’Alsace est également offerte à chaque participant sur la ligne d’arrivée afin de permettre à chacun de fêter ce très bon moment. Ceci résume parfaitement l’organisation de cet événement, ici chaque détail compte pour que chaque participant reparte avec le sourire et la satisfaction d’avoir passé un beau moment de sport. A noter que chacun a également pu bénéficier d’une plaque de cadre personnalisée et d’une paire de gants de qualité siglée au nom de l’épreuve.

Afin de ne pas rentrer le ventre vide, pourquoi ne pas s’offrir en option une délicieuse tarte flambée accompagnée d’une bonne bière proposées dans l’enceinte du site de l’épreuve transformé en village festif avec chapiteau, barbecue, four à flammenkuech, exposants cycles et gastronomie locale. Bref, nous sommes bien dans l’Elsass Bike, un événement où personne ne se prend la tête mais tous présent pour faire la fête, une épreuve à découvrir pour mieux revenir ! Au nom de tous les participants, on ne peut que remercier Thomas Skubiszewski et toute son équipe pour cette belle et magnifique épreuve. Rendez-vous les 6 et 7 juillet 2019 pour la 5e édition de l’Elsass Bike.

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