Du Gravel, du cyclosport et de la pluie !
La reprise a sonné du côté des épreuves cyclosportives de fin de saison et nous avions rendez-vous à St Jorioz en ce week-end du 26 et 27 août.
Une météo bien capricieuse avec de belles précipitations nous attendait sur le Massif des Bauges et le Lac d’Annecy mais malgré tout, c’est près de 1000 participants qui ont répondu présent en s’alignant sur les différentes épreuves proposées le samedi et le dimanche.
Par Fred Ischard – Photos : LVO/Amaury Loin
Le week-end commence ce samedi matin par la « Grimpée du Semnoz », une épreuve courte permettant de se jauger sur un effort intense avant la cyclosportive du lendemain. Au programme, 24 kilomètres d’ascension et 1200 mètres de dénivelé positif à gravir, il s’agit ni plus ni moins de la mythique ascension vers la station du Semnoz. Les départs sont donnés individuellement toutes les 20 secondes depuis le coeur du village de St Jorioz et les coureurs entrent tout de suite dans le vif du sujet avec un début d’ascension assez facile mais devenant plus raide à partir du passage au col de Leschaux. Malheureusement pour cette année, les nuages bouchent le panorama au sommet, n’offrant pas la récompense promise : Chaîne des Aravis, Massif des Bauges, Chartreuse, Chaîne du Mont Blanc, il faudra revenir pour apprécier le paysage. Thibaut Clement sera le coureur le plus rapide pour atteindre le sommet avec un chrono de 57m41s, il n’égale pas le record de l’an passé en 55m08s mais ça reste un temps sacrément court.
Place ensuite à l’épreuve Gravel qui a conduit les coureurs des bords du lac au cœur des Bauges par des sentiers et des routes communales, voici la promesse de l’Alpes Aventures Gravel comme se nomme l’épreuve.
Avec plus de 100 participants ce samedi matin, on retrouve bon nombre de passionnés se livrant bataille sur un tracé de 70 kilomètres cumulant 1650m de dénivelé.
Au terme d’un départ à allure neutralisée sur les rives du lac d’Annecy, les participants se sont ensuite lancés à l’assaut du col de Chérel par une interminable piste forestière sous une pluie battante. Au sommet à 1500m d’altitude, le froid ressenti n’est pas des plus agréables, accru par un épais nuage qui cache toute visibilité ! C’est vraiment dommage car le décor doit être juste splendide. Après cette longue escalade, place à une descente technique sur des pierres glissantes alors gare à la chute et à la crevaison; l’homme de tête en fera les frais en perdant plus de 3 minutes sur crevaison. Les coureurs traversent quelques prairies et des sous bois pour rejoindre le village du Châtelard où est dressé le ravito. On y retrouve toujours de délicieuses provisions sucrées ou salées, on peut se délecter de barres et de gels autant que de fromage et de saucisson par exemple. Les coureurs passent ensuite par les lacs de la base de loisirs des Iles du Chéran avant de traverser la forêt de La Motte en Bauges et rejoindre le col de Leschaux. Ne reste ensuite plus qu’à plonger vers St Jorioz situé 500 mètres plus bas en empruntant un mix de routes et de chemins. Benjamin Olivier remporte l’épreuve après 2h49 d’effort devant Bruno Morel et le spécialiste de VTT XCM Maxime Saonit.
Chez les dames, l’annecéenne du team Wish One Marie Louise Biard s’impose en 3h31 devant Lise Darfeuille et Vanille Quillet.
Cet Alpes Aventures Gravel était la 6ème et avant dernière manche du Gravel’Tour Cannondale dont Laurent Saby reste leader.
Le lendemain, se déroule les cyclosportives version chrono et rando. Avec des départs échelonnés entre 9h et 9h30, les participants avaient le choix de partir sur l’un des trois parcours proposés par l’organisation. Que ce soit sur le Tour du Châtelard (55kms/1150m D+), le Parcours des Bauges (110kms/2 050m D+) ou encore le Parcours du Semnoz (130kms/2 850m D+), les cyclistes ont ainsi pu découvrir le charme des Bauges et la quiétude de belles routes de montagne !
Que ce soit en mode chrono pour s’imprégner de l’esprit de compétition ou en mode rando pour profiter du parcours et apprécier le paysage, tous les cyclistes étaient les bienvenus sur cette dVélos Lac d’Annecy, Bienvenue dans le cœur du Massif des Bauges !
Nous avons pris le départ de l’épreuve reine, la fameuse boucle comprenant l’ascension complète du Semnoz et au regard de la météo annoncée, la crainte se lit sur les visages au départ et l’on dénombre bon nombre de forfaits mais finalement les absents auront eut tort. Le départ est donné à 9h10 sur les rives du lac d’Annecy avec un petit retard tout à fait excusable pour les 355 participants du « grand » parcours. Un premier kilomètre neutralisé pour traverser la localité de St Jorioz puis nous sommes lâchés au pied de la très longue ascension du Crêt de Châtillon, plus connu sous l’appellation « Semnoz » du nom de la station de ski située au sommet. Cette escalade longue de 24 kilomètres se découpe en trois parties. On commence par la montée vers le hameau de « La Magne » longue de 5 kilomètres, c’est celle-ci qui va de suite créer la sélection dans le peloton qui se morcelle en plusieurs gros groupes. Si je fais un peu illusion en tenant le 2e groupe où se trouve notamment Évita Muzic (coureuse professionnelle au sein du Team FDJ-SUEZ) en début de montée, je vais devoir me raviser et baisser un peu le rythme sous une bruine constante mais pas froide, j’enlève d’ailleurs très rapidement la veste de pluie. Après cette première montée, on a une courte descente d’un kilomètre où il faut déjà se montrer prudent sous une chaussée détrempée et on regrimpe de nouveau pour cette fois atteindre le col de Leschaux, à nouveau 6 kilomètres de montée plutôt facile, roulante mais la pente est irrégulière avec pas mal de replats où on doit relancer l’allure, j’adopte mon rythme et apprivoise un peu la bruine et la chaussée humide qui ne me dérangent pas plus que ça.
Voici le col de Leschaux à 900m d’altitude, nous sommes encore relativement bas mais maintenant dans le massif des Bauges, les choses plus sérieuses vont débuter avec les 13 kilomètres d’escalade qui nous mènent au Semnoz. Nous sommes pendant un bon moment sous les nuages, la pluie a cessé et ne retombera plus, j’ai trouvé un rythme correct qui me permet de tenir un groupe d’une dizaine de coureurs. On traverse une forêt, on passe un bon replat et on aperçoit le sommet lors des deux derniers kilomètres avec un ciel qui se découvre peu à peu et des nuages qui se dissipent nous laissant admirer les alpages du sommet et ce Crêt de Châtillon, qui l’eut cru ? Bon n’exagérons rien non plus, pour la magnifique vue panoramique sur le lac d’Annecy et le sommet de la Tournette, faudra repasser une autre fois.
Je passe le sommet après 1h35 de course, tout mon petit groupe s’arrête pour recharger en eau et enfiler une veste. Je tente le coup de filer direct pour gagner du temps gratuitement mais avec l’humidité ambiante, la fraîcheur des 1700m d’altitude et la chaussée trempée, il fait beaucoup plus froid que je ne le pensais dans cette descente longue de 11 kilomètres. Finalement après 5kms, je me ravise et m’arrête quelques secondes pour enfiler une veste qui va vite me réchauffer. La prudence est de mise dans cette descente où l’humidité mélangée au tapis de feuilles sur la route rendent l’adhérence précaire. En bas, me voici au village de Quintal où notre petit groupe de l’ascension précédente se reforme. C’est plutôt une bonne chose car les 7 kilomètres suivants jusqu’au village de Gruffy sont plutôt plats avec vent défavorable au pied de la montagne du Semnoz. Je profite de ce moment pour me ravitailler un peu. Quelques kilomètres plus tard, nous voici au « Pont de l’Abîme », un très joli pont suspendu qui traverse le cours du Chéran à une centaine de mètres de hauteur. On attaque maintenant gentiment la remontée vers le massif des Bauges, je profite du premier raidard pour retirer définitivement ma veste, ça me coûtera une poursuite de 5 kilomètres pour retrouver mon groupe, le long faux plat montant qui longe les gorges du Chéran n’étant pas propice à rester seul. A peine rentré sur mon groupe que l’on attaque la montée plus sérieusement, en effet on retrouve maintenant le « Parcours des Bauges » et ses 320 partants; exemptés de l’ascension du Semnoz il semblerait que tout le monde soit déjà passé. On se dirige en direction du col de Plainpalais par les villages d’Arith et de St François de Sales et mine de rien, cette ascension qui paraissait plutôt facile sur le papier va se révéler nettement plus délicate sur le terrain; 12kms et 500m de dénivelé sur des pentes très irrégulières avec pas mal de replats mais une fois passé le village de St François, on trouve des pentes régulières à 8/9% sur une petite route sans aucun rendement. Je vais avoir toutes les peines du monde à garder mon groupe qui va se scinder en deux et je me retrouve dans la première partie avec la 4e dame au sommet de ce fameux col de Plainpalais.
Nous revoici à 1000m d’altitude et on effectue un quasi demi tour pour redescendre par une route parallèle à celle que l’on a gravie. La route est plus large, pas trop technique avec assez peu de pente donc nettement moins dangereuse que la descente du Semnoz. Les 9kms qui nous mènent à Lescheraines s’effectuent donc à vive allure et ne permettent pas vraiment de récupérer, la bonne nouvelle c’est que le soleil a décidé de nous rendre visite laissant apparaitre les sommets alpins, les pâturages et les alpages.
A peine entré dans Lescheraines que l’on bifurque sur la droite, il nous faut remonter, une montée en douceur sur un très long faux plat montant d’une dizaine de kilomètres, l’approche de l’ascension vers la station de Margeriaz. Notre petit groupe va a nouveau se scinder en deux et je laisse partir trois coureurs dont cette 4e dame nettement plus forts sur ce faux plat et on se retrouve à trois coureurs où l’on va baisser l’allure pour monter à un train convenable et régulier, le reste du groupe étant loin derrière et préférant garder le peu d’énergie qui nous reste pour gérer les 40 derniers kilomètres du parcours. On laisse l’ascension de Margeriaz sur notre droite pour aller visiter le village d’Aillon le jeune un peu en contrebas. Et ensuite, quasiment un nouveau demi-tour pour monter au village d’Aillon le Vieux à 950m d’altitude. Je prends la plupart des relais dans mon trio, les deux compagnons de route paraissant un peu cuits. On commence à doubler les derniers participants du « Parcours des Bauges ». Maintenant, c’est descente plutôt roulante avec quelques virages piégeux pour retrouver le cours du Chéran.
On passe le cours d’eau et on remonte aussitôt pour rejoindre le très joli village du Châtelard, j’en profite pour attaquer un coup et m’extirper de mon trio en vue du ravitaillement qui nous attend au village et je vais en avoir besoin car je n’ai plus d’eau ni de nourriture. Je fais un arrêt rapide avec remplissage de mon bidon et je prends quelques gels et barres pour gérer les 20 derniers kilomètres. Il commence même à faire bien chaud dans ce massif des Bauges, comme quoi les absents ont bien eut tort, la montagne haut savoyarde révèle son plus beau visage. A partir de maintenant, on retrouve les randonneurs du « Tour du Châtelard » qui avec 55kms et 1150m de dénivelé ont pu profiter d’un tracé moins exigeant et plus accessible. Maintenant, quelques kilomètres tout plat en direction du village de La Motte en Bauges, les poursuivants de mon petit groupe ne m’ont pas repris et j’ai pu reprendre un coureur seul non sans une petite poursuite que je vais un peu payer lors de l’ascension finale vers le col de Leschaux. On remonte d’abord gentiment par paliers jusqu’au village de Bellecombe en Bauges, il ne reste alors que deux kilomètres d’ascension où je lâche prise face à mon ultime adversaire. Enfin, trois kilomètres tout plat à travers les bois pour rejoindre le col de Leschaux où est jugée l’arrivée chrono de cette dVélos Lac d’Annecy après 115kms de course, les 15 derniers kilomètres de descente pour rejoindre l’arrivée finale à St Jeoire étant effectués à allure libre pour raison de sécurité, notamment lors des derniers mètres dans la traversée de St Jeoire. La météo maussade et la pluie qui s’est invitée à de nombreuses reprises n’auront pas entamés la joie d’être sur le vélo.
Côté classement, félicitations à Thibaut Clement qui obtient le doublé sur la dVélos Lac d’Annecy en remportant avec panache le « Parcours du Semnoz ». Après 3h30 de lutte acharnée à plus de 32,5 km/h de moyenne il franchit la ligne d’arrivée au sprint devant son coéquipier Dimitri Bussard. Louis Cardoso complète le podium chez les hommes. Chez les dames, c’est Evita Muzic qui décroche la première place en 4h15 devant Marie Brozzoni et Eva Poirot qui s’empare du maillot de leader du Challenge Cyclo’tour Rotor. Alexis Cleaz Savoyen s’impose en 2h34 sur le « Parcours des Bauges » après un sprint disputé à tombeau ouvert face à sept autres coureurs. C’est Alexandre Langlais qui prend la seconde place devant Jules Gellaerts.
Marie Louise Biard réalise également un magnifique doublé après sa belle performance de la veille en Gravel, elle s’impose chez les dames en 3h03 avec un bel écart sur Josefine Holze et Morgane Jacquet.
Prochaine échéance en Provence à Maussane les Alpilles pour l’équipe d’organisation LVO lors du week-end du 14 et 15 octobre sur le raid des Alpilles qui sera la dernière manche du Gravel’Tour Cannondale et du Cyclo’Tour Rotor.
Infos, résultats et inscriptions : www.cycling-challenge.fr
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