La vingtième édition du Crocodile Trophy s’est terminée ce dimanche 25 octobre 2015, résumé des deux dernières étapes par Vincent Arnaud du Team Cycle Tyres Addictiv…
Texte : Vincent Arnaud / Team Cycle Tyres – Addictiv
Photos : Regina Stanger / Crocodile Trophy
étape 8
Avant dernière étape du Crocodile Trophy 2015. Une chevauchée entre Skybury Coffee et Wetherby. Une fois de plus, l’étape se veut plutôt roulante, 105 kilomètres et 1400m de dénivelé, exclusivement sur de la piste forestière (plus ou moins l’équivalent de « Gravel road »). Ces sortes de chemins caillouteux dont il ne manque que le goudron pour ressembler à nos départementales. Tout y est, la signalisation, les bas-côtés et les ponts. Ah ils n’ont pas de radar de vitesse et ils ne se privent pas pour appuyer sur la pédale d’accélérateur. Ils avalent les lignes droites à toute vitesse dans un nuage de poussière, leurs pare buffle ne faisant pas souvent cas d’un quelconque obstacle.
Nous sommes bien frêles par rapport à leurs mastodontes motorisés, mais c’est sur ces mêmes routes que nous évoluerons la plupart de l’étape. Quasiment aucun écart ne se fera jusqu’à la mi-course. C’est un groupe d’une trentaine de coureurs qui va traverser à grande vitesse les plantations de café et de fruits exotiques présent dans la région. Le compteur descend rarement en dessous des 30km/h sur les deux premières heures de courses.
Les sélectifs talus de la Rainforest feront la sélection. Ils n’excédent jamais 1 kilomètre mais la répétition est usante. Le rendement est aussi plutôt mauvais. Le sable jaune crisse dans la transmission après les passages de rivières. Cependant, Il fait encore très chaud aujourd’hui et c’est un plaisir de se rafraichir un peu. Certains passages sont aussi très profonds, 80 cms lorsque la rivière se veut capricieuse. Au plus grand plaisir des spectateurs qui assistent à quelques baignades plus ou moins voulues.
Cette succession de montagnes russes rythmera la fin de l’étape, une dizaine de côtes et autant de descentes sur une piste rapide.
Certains pourraient penser que l’ennui me guette, mais bizarrement, il n’en est rien… J’ouvre grand les yeux, je profite de découvrir l’Australie d’une manière totalement différente. Loin des visites organisées, loin de ce que chacun connait du Queensland.
Aujourd’hui encore Urs Huber remporte l’étape, Soren Nissen termine à 50 secondes de Urs. Tandis que Nicholas Pettina franchit la ligne 2 minutes 30 secondes après le coureur suisse.
étape 9
Après 8 étapes qui ont affecté les organismes, la 9 ème et dernière étape paraissait être une promenade de santé ! Seulement 30 kilomètres, 350m de dénivelé positif et 1000m de négatif. Les sourires se lisaient sur les visages de chacun au moment de prendre le petit déjeuner. Il ne reste plus qu’à rejoindre la Four Mille beach de Port Douglas pour profiter de notre trophée de finisher.
La dernière étape se court sous la forme d’un contre la montre individuel. De quoi rajouter quand même un peu de stress. De plus la descente à travers la Rainforest étant annoncée plutôt technique.
Les quelques vallons bien casse-pattes qui précédent la longue descente vers Port Douglas vont permettre de faire des regroupements. Quelques coureurs accusant le coup.
La descente, surnommée « Bump Track », est comme son nom l’indique jonchée de sauts. La moindre erreur peut s’avérer dangereuse, on peut vraiment sauter sur une vingtaine de mètres si l’on ne fait pas attention. Une fois la Rainforest derrière nous, c’est la traversée de la plage qui nous attend.
Moi aussi j’imaginais une plage comme au Roc d’Azur, quelques dizaines de mètres… Hum, là on parle en quelques kilomètres. C’est long mais c’est une sensation exceptionnelle. Le sable s’est durci grâce à l’océan qui vient l’envahir périodiquement. Nous roulons donc au plus près de l’eau. L’humidité est pesante, mon maillot se mouille de ma transpiration inhabituellement excessive. Voilà, je suis en train de conclure mon Crocodile Trophy au terme de 770 kilomètres et 17 000m de dénivelé positif cumulé. Et le lieu de mes frissons n’est nul autre que l’une des plus belles plages du monde. Alors bien sûr, Urs Huber me relègue à presque 5 minutes en remportant l’étape devant nicholas Pettina et Brendan Johnston mais qu’importe, le plaisir du travail fini est vraiment une récompense jouissive.
Au classement général, Urs Huber remporte son 3ème Crocodile Trophy avec une maitrise épatante, il s’impose après 26h32 sur le vélo. Son dauphin, le Danois Soren Nissen termine à 21 minutes du suisse. Le jeune Australien Brendan Johnston complète le podium.
Chez les dames, l’australienne Sarah White s’impose en 36h56. Elle est la seule élite femme à rejoindre Port Douglas.
Le Crocodile Trophy est vraiment au-delà d’une simple course. Jour après jour, des liens se sont tissés entre les concurrents. La plaque de cadre est presque anecdotique tellement ce sont les rires qui prédominent tout au long de l’épreuve. Je reviens en Europe avec des souvenirs impérissables, ceux qui nous donnent un petit sourire quand on se perd dans nos pensées.
Alors bien sûr une ou deux étapes sont très roulantes, mais elles seront bienvenue, je vous prie de me croire ! Et ce n’est qu’une petite partie de ce que l’on peut vivre au Crocodile Trophy. On mange très bien, l’organisation donne sans aucun doute satisfaction, les efforts du Staff donnent le sourire et l’exotisme des paysages ne cesse de nous émerveiller. A faire absolument !
Voir aussi :
Infos et résultats complets : www.crocodile-trophy.com
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