Cimes de Waimes 2018, échappée belle en Hautes-Fagnes

La Belgique, un plat pays ?? Fausse idée reçue ! C’est cette fois au coeur des hautes collines des Hautes Fagnes à deux pas du Luxembourg que nous avons rendez-vous, plus précisément à Waimes, petit village tout proche de Malmedy et recensé comme commune la plus haute de Belgique. 

Par Fred Ischard – Photos : Arnaud Siquet pour Les Cimes de Waimes

Cette nouvelle édition des Cimes de Waimes promet donc de magnifiques parcours d’autant que l’épreuve est inscrite au calendrier BAMS qui regroupe les plus belles courses XC marathon de Wallonie.

Sur place, on se rend très vite compte que la région est particulièrement accidentée, le ciel est certes menaçant mais nous sommes épargnés par la pluie. Le village est en pleine effervescence mais tout est parfaitement organisé afin de stationner les nombreux véhicules tout en restant à proximité du paddock course. Direction le coeur du village où se trouve la grande salle d’accueil qui sera aussi le lieu de partage de la pasta-party d’après course. L’accueil est plutôt chaleureux, on récupère nos plaques de cadre… Il ne faut pas s’attendre à des goodies ou autres T-shirt aux couleurs de l’épreuve, les organisateurs privilégiant un tarif d’inscription très abordable, 25€ avec repas d’après course inclus, on peut difficilement proposer mieux ! Pas de files d’attente, les nombreux départs étant répartis sur une heure, ça fluidifie les arrivées sur site et c’est un très bon point si bien qu’il nous reste du temps pour s’échauffer sans avoir la nécessité d’arriver deux heures avant le départ. 

Nous partons en vague 1 et nous nous rendons compte qu’il y’a 10 départs espacés de 5 minutes à chaque fois représentant près de 1600 coureurs ! On peut dire que c’est vraiment un événement populaire. La formule du jour est assez simple, il y’a trois distances au choix (50,70 ou 90km) permettant de choisir pendant la course sa distance, les parcours permettant de shunter à proximité de l’arrivée en fonction de son état de fatigue tout en étant classé sur une des trois distances. Le seul bémol de cette formule, c’est la répartition des boxs de départ, tout le monde est logé à la même enseigne quelque soit la distance que l’on veut effectuer. Il est 9 heures, le premier départ est donné avec 250 coureurs dans ce premier box. On emprunte des petites routes qui permettent d’étirer les différents groupes. Certes, ça frotte un peu, les routes sont plutôt étroites et sinueuses mais on ne s’engouffre pas immédiatement dans un single et on n’aura pas relevé le moindre embouteillage bien que l’on se retrouve à dévaler un sentier rapide après seulement 3 kilomètres de course. 

On enchaîne sur quelques agréables sentiers qui nous mènent à l’entrée de l’immense carrière de Waimes qu’il va falloir gravir, ce qui nous oblige à poser pied et pousser le vélo. A ce moment, les groupes se forment et chaque coureur se retrouve à sa place. On a ensuite droit à un parcours varié alternant traversées de prairies et singles techniques en sous-bois avec des montées assez courtes et quelques passages en dévers rendus glissants par les nombreuses racines qui jonchent le sol. Les sous-bois laissent place à un décor sauvage lorsque l’on franchit le barrage de Robertville après 12 kilomètres de course. On passe ensuite à proximité du château de Reinhardstein que l’on devine sans l’apercevoir. Le parcours emprunte ensuite des chemins un peu plus cassants nous faisant traverser un cours d’eau à de multiples reprises. Le profil est maintenant majoritairement montant et à juste titre car il faut se hisser au sommet de la station de ski d’Ovifat. Non, ce n’est pas une blague ! Alors certes il ne faut pas s’attendre aux gigantesques stations alpestres mais on va devoir remonter l’unique piste aménagée, en fait une prairie, et gravir cette pente sous un téléski, plutôt original comme passage d’autant que cette rampe finale pour atteindre le sommet est chronométrée et récompensée. Au sommet, la fanfare d’un groupe folklorique résonne nous laissant prendre le temps d’apprécier une délicieuse tarte au riz, spécialité locale proposée sur ce ravito ainsi que toutes sortes de victuailles nous permettant de reprendre des forces car nous n’avons parcouru que 23 kilomètres.


Le décor change un peu, on se retrouve maintenant à traverser de vastes tourbières, le relief est moins accidenté et on reste sur les hauteurs, c’est à dire aux alentours des 600 mètres d’altitude jusqu’au passage du signal de Botrange, toit de la Belgique culminant à 656 mètres d’altitude. Nous sommes maintenant au 35e kilomètre, quelques groupes se sont reformés en avalant les longues lignes droites des hauts plateaux qui dominent la cité de Malmédy. Néanmoins, le terrain va à nouveau changer car on va visiter le lac de Robertville qui n’est autre que la retenue d’eau formée par le barrage franchi un plus tôt dans la course. On y effectue un demi-tour en empruntant un single très piégeux, plein de racines car le parcours en est souvent truffé, un secteur technique qui va faire éclater les différents groupes. Nous voici à mi-parcours, nous n’avons gravi que 1000 mètres de dénivelé, ça promet une seconde partie physique car rappelons le, le grand parcours cumule 2600 mètres de dénivelé. On retraverse quelques tourbières, il faut rester vigilant car ces monotraces cachent souvent des tapis de racines sous cette végétation abondante avant de plonger sur Waimes afin de boucler le premier tour et de passer à proximité de l’arrivée. On a ainsi la possibilité de stopper sa course au 50e kilomètre ou de poursuivre son chemin pour découvrir une seconde boucle.

On quitte le village par une belle grimpette pour se retrouver en pleine campagne, au milieu de quelques fermes et très rapidement, on trouve une bifurcation où l’on peut choisir de poursuivre cette seconde grande boucle ou de shunter celle-ci afin d’effectuer 70 kilomètres. Malheureusement, un acte de malveillance qui devrait être sanctionné va semer la zizanie dans le peloton, le balisage ayant été retiré durant quelques kilomètres. Faisant preuve d’un peu d’orientation, les coureurs retrouveront tous leur chemin en étant plus ou moins pénalisés par cette recherche d’itinéraire avant que l’organisation ne parvienne rapidement à surmonter le problème en rebalisant la zone en question. Il faut tout de même se remettre dans la course car il reste encore 30 kilomètres. On va comme prévu retrouver un terrain bien accidenté et principalement en forêt où l’on alterne quelques singles joueurs et ces fameuses « cimes » à gravir, des bosses plus longues qu’en début de parcours qui vont s’avérer usantes en fin de parcours, ne laissant que peu de répit car chaque ascension se succède très rapidement. C’est à 15 kilomètres de l’arrivée que l’on retrouve le final commun avec le parcours de 70 kilomètres lors de la longue et redoutable ascension de Wolfsbusch, une des plus longue montées du jour, plus de 200 mètres de dénivelé et 3 kilomètres d’escalade, mieux vaux avoir gardé quelques forces, sinon gare à la défaillance. On arrive au hameau de Baugnez, aux portes de Waimes où se trouve le dernier ravito du parcours, l’occasion de retrouver un peu d’énergie pour effectuer les 10 derniers kilomètres qui nous séparent de la ligne d’arrivée. Une nouvelle longue montée se dresse devant nous avant quelques kilomètres plus roulants, par contre méfiance car les 5 derniers kilomètres vont s’avérer très corsés. On va emprunter une belle section technique en dévers puis retrouver la première descente du parcours que l’on va cette fois remonter, ce sera la dernière grosse difficulté du jour. Pour finir, un bon raidard très piquant où il faudra beaucoup de courage pour tout franchir à vélo et on effectue le dernier kilomètre sur une piste cyclable. On franchit la ligne d’arrivée où règne une grosse ambiance malgré les nuages toujours aussi menaçants. Pas mal d’exposants garnissent un paddock vivant, le bike wash est très efficace avec de nombreux jets d’eau mis à disposition et des produits de nettoyage en libre service. Ensuite, des douches sont également installées sur place afin de mieux profiter de la pasta-party offerte avec l’inscription alors que le soleil fait son apparition lors de la remise des prix récompensant chaque catégorie des différents parcours. Sans surprise, c’est le favori de l’épreuve Kévin Van Hoovels qui remporte l’épreuve long format en bouclant les 90 kilomètres en tout juste 4 heures  avec 30 petites secondes d’avance sur Jef Smismans alors que Martin Palm, le premier espoir, termine 3e à 2 minutes du vainqueur. Chez les dames, c’est Kristien Achten qui remporte l’épreuve en 4h59. Les allemands Alexander Gläser et Mathias Frohn remportent respectivement les épreuves 50 et 70 kilomètres.

Il est 16 heures, l’heure de rentrer alors que les derniers coureurs en terminent. On aura été vraiment ravi par cette organisation très efficace et rodée qui regroupe tous les ingrédients de ce que peux proposer une si belle épreuve. Certes, la seule promesse qui n’aura pas été tenue sera le dénivelé cumulé, on aura gravi 2100 mètres de dénivelé alors que 2600 mètres étaient annoncés. Cependant, le tracé reste très intéressant, varié, accessible à tous et nous permettant de visiter bon nombre de sites et curiosités locales à l’image de cette piste de ski d’Ovifat, passage incontournable de l’épreuve. On repart de cette belle épreuve le sourire aux lèvres et quelques belles images en tête. Les Cimes de Waimes, nous y sommes allés et nous y reviendrons. Rendez-vous jeudi 30 mai 2019 pour une nouvelle édition des Cimes de Waimes !

Info et résultats : www.les-cimes-de-waimes.be

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