Andorra Epic 2023, vécu de l’intérieur !

Un autre côté des Pyrénées

Dernière venue sous le giron du groupe Ironman, cette Epic se déroule – comme son nom l’indique – dans la principauté d’Andorre. 4 étapes, 220km et plus de 7000m de dénivelé positif sont au programme pour les 220 équipes inscrites à cette édition 2023.

Par Jeff Bossler – Photos : Ironman Emea / Carles Iturbe

J-1, nous arrivons à La Massana, gros village perché à 1500m d’altitude à une dizaine de kilomètres de Andorre La Vieille. Logistique hyper simple sur cette épreuve, toutes les arrivées se font au même endroit, nous avons donc choisi un hôtel à 200m de là. Comme c’est une station de ski, les hébergements ne manquent pas et les tarifs en juillet sont raisonnables. Direction le village de course pour le retrait des dossards, c’est pro et connu, on passe par quelques stands pour obtenir nos plaques, dossards, maillots souvenirs et autres goodies offerts par les sponsors de l’épreuve. Retour à l’hôtel pour aller tourner les jambes. N’ayant pas assez potassé les infos données, nous louperons le parcours « test » mis en place et irons jardiner dans la montagne sur des sentiers pédestres. Erreur corrigée les jours suivants grace à une App dédiée et très bien faite, même les briefings peuvent se faire en ligne.

Première étape autour de la Massana, 42km et 1500 D+, départ 9H. Mise en bouche, il n’y a  pas de prologue c’est donc à nous d’être honnête et de donner notre moyenne de course pour la mise en grille. En donnant 16km/h nous sommes en SAS C, je me dis que cela va rouler sacrément vite devant alors. En fait non, certains ont eu les yeux plus gros que les mollets. L’étape est très roulante, une longue montée sur route puis piste, une descente rapide sur piste, puis une remontée encore sur piste (entrecoupée d’un portage court mais dur) avant d’atteindre le sommet du Bike Park de Vallnord. Honnêtement 30km sans grand intérêt si ce n’est d’apprécier le paysage et d’étirer le peloton avant d’entrer dans la gourmandise du jour, la descente sur l’arrivée via la piste « Commençal », une DH verte/bleue qui passe sans problème avec les XC Downcountry de 120mm actuels. Succession de virages relevés, tables et petits sauts, bref de quoi vérifier si le pilotage n’est pas trop rouillé !

J2, il a malheureusement plu toute la nuit des trombes d’eau, un orage s’étant accroché aux sommets. La pluie s’est arrêtée vers 8H et le départ sera à 10H, cette fois-ci directement au sommet du Bike Park de Vallnord. Pour cela les équipes empruntent les télécabines qui nous font gagner 500m de dénivelé sans effort. Cerise sur le gateau, après 1km, nous roulerons sur une partie du circuit de XCO de la coupe du monde. Le terrain est gorgé d’eau, les racines et les pierres sont très glissantes. Pour des bourguignons cela se passe pas trop mal, nous avons adapté la pression des pneus, des collègues belges s’éclatent eux aussi. Nous n’en dirons pas autant de la majorité des espagnols qui avaient l’air de découvrir cet élément noir et collant qu’est la boue. Bon sincèrement les parties en prairie en altitude tournent au carnage, c’est inroulable et il nous faut progresser à pied lentement. Et éviter les autres pilotes dans les descentes techniques. Ce fut long mais ce fut bon, le parcours était magnifique et nous ne pouvons contrôler la météo alors profitons du moment.

3ème étape, encore une fois le départ est déporté, cette fois-ci sur Canillo, et cette fois-ci via un transfert en bus de 20min. Nos vélos ont été transportés la veille par camion sur le site et quand nous arrivons il ne reste plus qu’à le récupérer dans le parc fermé. Départ à 9h pour l’étape reine de 65km et plus de 2500m D+. Le soleil est revenu et si le matin est encore frais en fond de vallée, les températures vont bien grimper au fil des différentes ascensions de la journée. Pas de problème pour s’échauffer car les 25 premiers kilomètres sont en montée pour atteindre le point haut de la semaine à 2615m au Pic Malà. 25 km d’effort récompensé par un panorama somptueux, le premier ravitaillement se situant quasiment au sommet au col routier avec une vue à 360° jusqu’en France. Récompense de ce long effort, une descente de 1000m jusque Soldeu, d’abord dans des prairies puis dans une forêt de conifères avec un terrain encore bien glissant, puis du caillou et des racines pour bien nous secouer. Remontée jusqu’au Mon(t) Magic et rebelote descente technique pour repasser à notre point de départ à Canillo. Dernière montée du jour jusqu’à nouveau atteindre la côte de 2000m pour profiter une nouvelle fois d’une longue descente technique jusqu’à l’aire d’arrivée de la Massana.

Dernière étape le samedi, à nouveau un transfert en bus cette fois plus long de 40min jusque Naturland, un parc à 1600m d’altitude. Une longue montée jusqu’à plus de 2200m alternant route, single et piste pour entamer une succession de descente en single. 15 km de descente enchainant des sentiers en sous-bois, 2 belles remontées pour aller chercher un autre single descendant. Le terrain a séché, le grip est de retour et ces descentes sont bien exigeantes. Les 15 derniers km sont en faux plat montant pour traverser Andorre la Vieille et enfin aller chercher un chemin le long d’un canal d’approvisionnement en eau. Ce sentier chemine une bonne partie à l’ombre de la montagne puis dans un canyon avant de rejoindre à nouveau La Massana. Au vu des températures qui s’envolent, cette fois proche des 30°C, nous avons pu apprécier la fraîcheur du torrent avant de franchir une dernière fois la ligne d’arrivée après plus de 16 heures d’effort cumulé et de plaisir sur les pistes pyrénéennes.

Côté course pro, après la domination du team SINGER composé de Martin Frey et Simon Stiebjahn lors des 2 premières étapes, le team espagnol Buff-Megamo de José Dias et Hans Becking va enfin contrer sa malédiction sur les Epic Series en remportant avec brio la troisième étape, et malgré une crevaison lors de la 4ème et dernière étape, conserveront le maillot jaune de leader. En féminine, doublé du coup de l’équipe Buff-Megamo avec Janina Wüst et Meritxell Figueras Garangou qui n’ont pas eu de concurrence.

En conclusion, cette Andorra Epic est une excellente épreuve avec 3 belles étapes de VTT de montagne (la première nous a laissé un gout d’inachevé avec trop de grands chemins). L’organisation est très pro et nous n’avons noté aucun raté. La logistique et l’organisation personnelle sur une course par étape peut être délicate et cette Andorra Epic est tout le contraire. Une fois arrivé plus besoin de bouger et on peut profiter du confort de l’hôtel. Les départs ne sont pas trop tôt et les instructions à suivre pour rejoindre les sas sont claires. Coup de coeur aussi sur le repas d’après course de mi-journée, de bons produits et de la diversité chaque jour en sus des traditionnelles pâtes. Sans compter la boisson houblonnée artisanale offerte chaque jour pour se réhydrater ! Dernier point si vous ne l’aviez pas compris, avec les transferts en altitude chaque matin, il y a plus de dénivelé négatif que positif (1000m de D- en plus). Une belle expérience à (re)vivre entre potes !

Infos et résultats : www.epic-series.com/andorra

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