À lire : le coureur et son ombre

Indispensable !

Encensé par les critiques littéraires, le coureur et son ombre d’Olivier Haralambon est l’un des meilleurs livres jamais écrits sur le cyclisme. À lire, à relire, et à faire lire.

Coureur cycliste pendant quinze ans, journaliste depuis vingt ans, Olivier Haralambon publie son deuxième ouvrage, après Le versant féroce de la joie (Roman, Alma éditions – 2014). Le coureur et son ombre n’est ni un roman, ni une biographie, ni même une ode au vélo. Il s’agit plutôt ici d’une introspection, celle d’un adolescent piqué par le virus du vélo d’abord, puis celle d’un homme mur qui n’a jamais manqué de recul sur sa relation ambiguë avec un vélo ensuite, faite d’alternances entre souffrance et bien-être, entre violence et jouissance. L’auteur vit et a vécu ce que tout pratiquant un tant soit peu assidu ne connaît que trop bien, et qui paraît parfois si étranger à son entourage même le plus proche. Et il annonce la couleur à ceux qui voudraient s’y mettre. C’est en cela que ce livre est en premier lieu remarquable, car il aborde le point de vue du coureur, personnage bien plus complexe qu’un simple type en équilibre sur deux roues.

Par parti-pris ou par excès de modestie, Olivier Haralambon semble parfois hésiter entre l’emploi des première et troisième personnes du singulier, selon les chapitres. Pour avoir vécu des expériences similaires aux siennes, nous savons pourtant exactement de quoi il parle, comme si ses descriptions étaient le reflet parfait de la relativité de notre existence de coureur ou d’ancien coureur, modeste ou reconnu, mais membre d’une grande famille dont il est souvent impossible de se défaire totalement. L’ouvrage livre d’ailleurs un éclairage nouveau sur le fonctionnement du peloton, ses mœurs et ses coutumes, sa grandeur et sa décadence, parfois. Il s’attarde aussi sur l’existence un peu désuète des coureurs de second rang – la nôtre – ce qui ne les rend pas moins beaux dans l’abnégation.

Avec un vocabulaire riche et toujours bien choisi, et un style aussi plus coulé que les cinquante premières pages de son premier roman, Olivier Haralambon écrit avec Le coureur et son ombre un livre accessible aussi bien aux érudits du vélo qu’à ceux qui n’en captent pas la moindre substance. C’est surtout le livre que nous sommes nombreux, parmi ses confrères coureurs, anciens coureurs ou journalistes, à avoir voulu écrire, mais sans avoir son talent.

Le coureur et son ombre, éditions Premier Parallèle. 153 pages. 16 €.

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Un commentaire sur “À lire : le coureur et son ombre”

  1. Ne jamais se priver de lire .
    J’ en ai commandé 2 à mon libraire local , un pour offrir à un ancien Pro bien sympathique .
    En attendant . MERCI .

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