4 Islands 2023, suite et fin !

4 Islands MTB, étapes et 4

Étape 3 : Queen Stage sur l’île de Crès

Direction l’île de Crès pour la 3e étape de la 9e édition de la 4 Islands MTB. Nouveau transfert en bateau pour quitter l’ile de Rab que nous aurons visité sous un ciel lumineux. Après 1h30 sur la mer adriatique, nous voici au petit port de Merag d’où sera donné le départ de cette 3e étape qui sera l’étape reine de cette semaine croate.

Par Fred Ischard – Photos : Epic Series/4 Islands

Au programme de cette « Queen Stage », un parcours long de 83 kilomètres cumulant 2000 mètres de dénivelé. Le tracé du jour nous fera traverser cette l’île de part en part avant de revenir vers l’arrivée jugée à Crès, un village portuaire qui donne son nom à l’île. A notre arrivée au port de Mérag, il nous faut descendre sous la cale du Ferry pour récupérer nos montures qui nous attendent sagement. D’ailleurs, concernant le lavage et le transfert des vélos, on ne notera aucune mauvaise surprise avec un soin correct lors de la disposition des vélos, on les retrouve rangés en ordre le matin, sur ce point c’est du sérieux, il faut juste s’assurer du bon fonctionnement de son vélo avant de le confier sous peine de se retrouver avec d’éventuelles mauvaises surprises le lendemain matin avant le départ. Il nous reste une bonne heure avant le départ, l’occasion d’aller reconnaître la montée du début et de s’échauffer gentiment.

Le sifflet du bateau retentit nous donnant le signal de départ et on s’élance de notre box, en l’occurrence toujours sur le B, sept  minutes après les coureurs élites, c’est parti à l’assaut de la première ascension du parcours. Dès les premiers mètres et ce pendant 3 kilomètres, on escalade des pentes excédant les 20% et c’est d’entrée de jeu la bataille avec les 6e mixte, victimes d’une crevaison la veille. Au sommet, déjà 300 mètres de dénivelé gravis, la descente qui suit est assez technique mais beaucoup trop courte pour faire la différence sur nos adversaires. Nous sommes un peu ralentis par une équipe puis on reprend notre marche sur une piste assez roulante et casse pattes où l’on ne peut rien faire pour lutter face à cette 6e équipe mixte. Pas grand chose d’intéressant ensuite, il faut appuyer sur les pédales et rester vigilant où poser nos pneus sur ces pistes pleines de cailloux et de gravats, on constate beaucoup d’équipes sur le bord du chemin victimes de crevaisons.


Une descente peu intéressante en lacets sur une voie bétonnée nous mène ensuite sur la corniche du littoral où l’on enchaîne des montées courtes mais toujours bien raides. On progresse sur des chemins assez larges et l’on aperçoit nos chers adversaires à une minute devant donc pas d’affolement, la course est encore longue et il nous faut gérer en fonction de notre avance sur un tracé pas à notre avantage sur ce début de parcours. Après 23 kilomètres de course, arrêt express au premier ravito situé à Valun, Aurélie file devant pendant que je m’occupe de refaire le plein d’eau, enfin de cola pour mon équipière qui désire du sucre car la section qui nous attend sera la plus exigeante de la journée. L’équipe mixte toujours une minute devant, nous attaquons la seconde grosse difficulté du parcours, une montée de quatre kilomètres sur ces terribles routes bétonnées et d’affreuses pentes nous menant au point culminant de cette ile à 400 mètres d’altitude. On passe Lubenice, un tout petit village de berger semblable à un hameau où l’on se fait distancer par l’équipe mixte irlandaise mais où l’on reprend l’équipe canadienne actuellement 2e au classement mais en difficulté physique sur cette étape. On va rouler ensemble sur la partie roulante qui suit pour ensuite s’engager sur une longue descente trialisante, des cailloux dans tous les sens qui réclament beaucoup d’adresse pour ne pas poser pied sur ces énormes pierriers qui jonchent ce sentier technique. Une fois en bas, quasi 40 kilomètres effectués. Il commence à faire chaud on reprend notre chemin sur une jolie route bien goudronnée toujours en compagnie des 2e mixte et avec toujours en point de mire les 6e mixte devant à une petite minute, bref pour nous c’est la course sans faute pour le moment. Nous sommes très probablement les moins forts du top 5 mixte mais on joue notre carte de la régularité. Le répit est de courte durée, un petit col de deux kilomètres se dresse devant nous avant de se lancer sur un nouveau monotrace technique long de près de 6 kilomètres, on prend l’ascendant sur les canadiens toujours en difficulté mais les irlandais s’échappent à nouveau et pourtant on ne va pas se laisser faire sur cette section très exigeante ! Ce single est juste fabuleux mais réclame encore beaucoup d’énergie pour franchir les nombreuses rampes et obstacles, il faut relancer en permanence. On se retrouve maintenant bien seul sans aucune équipe à proximité et voici enfin le second ravito du jour, il reste encore 37 kilomètres à parcourir. On s’arrête une minute au ravito pour refaire le plein d’eau mais également se ravitailler car c’est prépondérant à ce moment de la course. On prend maintenant le chemin du retour sur une piste assez rapide mais on va vite retrouver un single très cassant et plein de cailloux.

Malheureusement, à notre tour d’être victime d’un petit fait de course. Aurélie prend un insecte dans l’oeil et du coup sort un peu de la trajectoire et une grosse branche va venir se coincer dans sa roue arrière, endommageant un rayon et sectionnant la durite de frein arrière. Je suis en difficulté pour sortir la branche sans casser le rayon mais après deux petites minutes à lutter, on peut repartir avec comme seul gros dommage l’absence de frein arrière. Les canadiens nous ont donc repassés mais il reste encore 35 kilomètres de course. On sort du single et on monte un très long faux plat sur une piste qui va nous permettre de refaire la jonction avec les canadiens.

L’étape me paraît assez longue, il reste encore 30 kilomètres qui à priori sont globalement très roulant. Nous sommes sur une belle piste et on monte progressivement, on distance cette fois définitivement les canadiens et on va maintenant faire notre course pour limiter l’écart sur les irlandais qui peuvent nous prendre beaucoup de temps sur ces sections roulantes tout en restant prudent dans les descentes. La suite du parcours sera très linéaire durant une dizaine de kilomètres, une longue montée par paliers soit sur asphalte, soit sur une piste roulante suivie d’une descente peu pentue goudronnée qui nous arrange bien suite à notre soucis de frein arrière.

Nous revoici à Valun, le 3e et dernier ravito commun au premier. Je m’arrête remplir un bidon et retrouve aussitôt Aurélie sur la montée suivante, la dernière difficulté du jour. On a 70 kilomètres de course et on doit gravir 250 mètres de dénivelé sur une pente à 10% de moyenne sur asphalte. Je n’ai plus vraiment assez d’énergie pour être efficace au tractage. Heureusement, mon équipière a un peu de ressources et peut être quasi autonome sur cette montée. Une courte descente pentue à assurer et ensuite direction l’arrivée jugée à Crès par une longue piste casse pattes qui longe le littoral. On donne ce qui nous reste dans ces 10 derniers kilomètres avant de plonger sur le port de Crès. Dernier kilomètre dans les ruelles de cette charmante petite ville et nous franchissons la ligne en 61e place et à la 5e en mixte.

Sur ce parcours sélectif, c’est une nouvelle fois les leaders de l’épreuve, les allemands Georg Egger et Lukas Baum qui remportent une 3e victoire d’affilée en effectuant les 65 kilomètres du parcours en 3h14 avec 7 minutes d’avance sur Alban Lakata/Simon Schneller et c’est au sprint que le duo Hugo Drechou/Hans Becking prendra la 3e place du jour face au duo du team Rose Tim Feinauer/Luis Neff. Chez les dames, victoire des allemandes Bettina Janas et Kim Ames en 4h18 avec 7 minutes d’avance sur Tanja Priller et Greta Karasiovaité et quasi 9 minutes sur Liisa Ehrberg et Alessia Nay. En catégorie mixte, à nouveau une excellente étape pour l’équipe Husqvarna de Roko Frzop et Kristina Lukačević qui remporte une 4e victoire d’affilée alors qu’en catégorie Master on retrouve l’équipe espagnole  emmenée par José Antonio Hermida et Antonio Ortiz qui s’empare du maillot bleu de leader.

Rien de tel qu’un délicieux ravitaillement et bières à volonté à l’arrivée pour reprendre des forces après cette exigeante étape. On achemine nos vélos à l’aire de lavage qui seront immédiatement lavés puis transportés par bateau sur l’île de Losinj. Justement, il est maintenant temps de se diriger vers cette île de Losinj. Pour nous, pas de transfert en bateau car un minuscule bras de mer sépare les deux îles par un pont, c’est donc en bus que nous allons rejoindre le village de Mali-Losinj où se déroulera le final de cette 9e édition de la 4 Islands MTB.


Étape 4: final exceptionnel sur l’île de Losinj

Après une bonne nuit, dans un luxueux hôtel ou dans une cabine d’un magnifique bateau en plein coeur de Mali-Losinj selon l’option choisie, nous sommes fin prêt à prendre part au départ de cette 4e et dernière étape qui va clore notre belle aventure disputée sur l’archipel croate. Pas de stress en ce samedi, le départ est prévu à 11 heures et le tracé qui nous attend sera court avec 40 kilomètres à réaliser cumulant près de 900 mètres de dénivelé, ce sera donc court mais pas vraiment de tout repos.

Le départ de cette ultime étape est donné du joli port de Mali Losinj. Le premier kilomètre est plutôt paisible le long du bassin portuaire où sont alignés bon nombre de luxueux bateaux, mais on va très vite se lancer dans une succession de chemins et de singles en longeant le littoral. Les courtes montées raides s’enchaînent; des sentiers en forêt, des singles techniques, des pierriers mais également une voies piétonne qui suit le rivage adriatique aux eaux turquoises pendant 4 kilomètres. Bref, c’est un début de parcours qui serpente beaucoup et qui ne permet pas une grosse sélection au sein des groupes. De ce fait, en partant à nouveau du SAS B, on sera parfois ralenti dans ce florilège de sentiers mais pas de gros embouteillages à subir notamment dû au nombre de coureurs limités par box de départ. Nous voici au pied des pentes de la première ascension du jour longue de 4 kilomètres, globalement ce n’est pas très difficile sur une petite route qui mène au point culminant de l’ile à 320 mètres d’altitude. Les coureurs de tête mettront moins de 15 minutes à escalader cette pente alors qu’à l’arrière, les plus lents passeront une petite demi-heure sur cette difficulté. De notre côté, c’est sur ces pentes que l’on va se faire distancer pour un éventuel podium du jour. On passe le premier ravito sans prendre le temps de s’y arrêter afin de limiter les écarts sur les trois duos devant nous qui sont à moins d’une minute, les leaders étant bien devant. Au sommet, la vue à 360 degrés sur la mer adriatique est magnifique, le soleil étant au rendez-vous. On attaque une descente large mais pleine de cailloux qui roulent sous les pneus, la forte pente réclamant beaucoup de contrôle pour ne pas tomber, on assure le coup en descendant prudemment.

Nous revoici sur le littoral, on emprunte un très joli single une fois de plus trialisant sous les arbres et à peine deux kilomètres plus loin, on remonte au point culminant de l’ile mais cette fois-ci l’ascension sera nettement plus difficile. Dès le pied, une piste raide et pleine de graviers suivie d’une impressionnante rampe en béton, deux kilomètres avec une pente moyenne à 20% et une pente maximale à 30% sur 300 mètres. Ça tire sur les cuisses et les mollets et chacun doit se livrer à fond pour parvenir au sommet sans poser pied ! On redescend ensuite de l’autre côté de l’ile en direction de Veli-Losinj, les grosses difficultés sont derrière nous. On attaque le final du parcours sur un tracé sensationnel, il faut redoubler de vigilance sur des singles cassants à souhait, des pierres partout dans tous les sens, c’est le paradis des pierriers ici. On passe le magnifique petit village de Veli-Losinj à travers ruelles et escaliers avant de trouver le dernier ravito du jour. Je m’arrête quelques secondes car mon équipière désire un peu de cola pour terminer avec un regain d’énergie les 8 derniers kilomètres. On attaque la dernière montée du jour par un single très cassant où il nous faut poser pied et pousser le vélo. En guise de récompense, on enchaîne sur une jolie descente en forêt et une série de petits sauts sur des marches naturelles.

Nous entrons dans les cinq derniers kilomètres quasi plats le long du littoral de cette ile sur une voie roulante nous permettant d’apprécier les derniers moments de cette 9e édition de la 4 Islands MTB. Le port de Mali Losinj est en vue, dernier kilomètre et voici l’arche d’arrivée finale sur un lieu magnifique pour un final en apothéose accueillis par les hommes forts de l’épreuve restés sur l’aire d’arrivée afin de remettre la fameuse médaille « 4Islands Epic Series » à tous les Finishers. La bière coule à flots à l’arrivée afin de se remémorer toute cette aventure vécue en compagnie de 400 autres coureurs. On s’offre quant à nous un top 5 dans une catégorie mixte relevée qui récompense notre régularité.

Une fois de plus, aucun bouleversement au classement général, le duo allemand Georg Egger et Lukas Baum du team Orbea X-Leatt se permettant le luxe de remporter cette étape finale en 1h35 pour remporter cette 9e édition de la 4 Islands MTB. En terminant à la 2e place du jour, Hugo Drechou et Hans Becking offre au team Buff Megamo une magnifique seconde place comme l’an passé devant le team Bulls composé d’Alban Lakata et Simon Schneller qui complète le podium final. Chez les dames, nouvelle victoire des allemandes du team Sportograf Bettina Janas et Kim Ames qui remportent le classement final devant le team Velohunt/Veloflütsch de Alessia Nay et Liisa Ehrberg, podium complété par le team Triscelion de Tanja Priller et Greta Karasiovaité. Chez les mixtes, le duo croate Roko Frzop et Kristina Lukačević remporte sans surprise ce classement final en gagnant les 5 étapes de cette 4 Islands MTB, le duo offre au team Husqvarna une très belle victoire de prestige. Chez les Masters, ça pouvait être plus indécis mais c’est finalement le duo espagnol José Antonio Hermida et Antonio Ortiz qui remporte l’épreuve en ayant fait preuve d’une solidité et d’une constance à toute épreuve.

Il ne nous reste maintenant qu’à profiter de l’après-midi pendant que l’organisation se charge d’acheminer nos montures à Baska, lieu de départ de l’épreuve cinq jours plus tôt. Il sera ensuite temps de reprendre la route (et la mer) en direction de Baska le lendemain matin. Certains concurrents décideront quant à eux de prolonger leur séjour car la Croatie mérite que l’on y consacre bien plus que cinq jours. On aura été particulièrement séduit par l’ensemble des prestations que nous a proposé l’épreuve qui est devenue en une petite décennie un événement référence. Le label Epic Series apporte un cahier des charges de prestations haut de gamme.L’organisation est parfaite à tout point de vue. La logistique est parfaitement assurée, les transferts bien gérés, le concept d’exploration de 4 îles différentes avec transferts maritimes et départ de la cale du bateau reste atypique, les prestations d’hébergement en demi-pension sont de grande qualité, les buffets repas d’arrivée plutôt appréciables. Avec un tarif certes globalement assez élevé pour une épreuve de cinq jours, on aura passé une excellente semaine dans un cadre grandiose. Clairement, on aura vécu une semaine épique, ça c’est une certitude.
Rendez-vous en avril 2024 (ouvertures des inscriptions le 7 juin 2023) pour le 10e anniversaire de l’épreuve, une semaine qui promet à nouveau d’être inoubliable !

Infos et résultats : www.epic-series.com

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