2e Shimano Epic Enduro, une course d’anthologie unique en son genre !

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Shimano Epic Enduro 2015, l’aventure ultime !

L’année dernière, WILDTRACK et Vélo Caroux Haut-Languedoc avaient surpris le petit monde du VTT en proposant un enduro aux dimensions XXL, le Shimano Epic Enduro : 105 Km en 3 boucles, 9 spéciales chronométrées, 4800 m de dénivelé et un départ de nuit ! Le succès fut immédiat et pour cette deuxième édition, l’intégralité des places disponibles est partie en un rien de temps !

Texte : Vincent Lombardi – Photos : Antoine Bussier/WILDTRACK et Vincent Lombardi

Shimano Epic Enduro Vincent Lombardi

Le Shimano Epic Enduro avait cette année pour site de départ/arrivée le magnifique village d’Olargues, classé parmi les plus beaux de France, et toujours les montagnes du parc régional du Haut-Languedoc comme terrain de jeu.

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A 4H45 du matin, c’est parti pour la première vague. Un long chapelet de vététistes équipés de lampes frontales s’étirent dans la montagne languedocienne, un spectacle assez surréaliste ! Après 40 minutes d’ascension (pour 600m de D+), il est temps d’attaquer la première spéciale d’une longue journée qui en comptera 9, en voici les détails :

SP1 : Mézeilles

D’entrée, il faut mettre les watts au propre comme a figuré. Lumières plein pot, on plonge sur un terrain calcaire fuyant avec quelques virages et marches en guise de mise en bouche. Dans la nuit noire, à la lueur des éclairages embarqués, le terrain se découvre au dernier moment. Pas rassurant mais terriblement grisant !

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SP2 : les Ecoliers

La spéciale n°2 dites « des écoliers », n’a rien d’une ballade. De la pente d’entrée et de la terre compacte dans un premier temps, puis une section de piste « à fond » suivi d’une traversée plus cassante entrecoupée d’épingles/marches/dalles assassines (triptyque auquel il va falloir s’habituer !) que l’on découvre au dernier moment. Pas grave, on engage presque mieux de nuit, on ne voit pas les obstacles… Cette fois, techniquement, le ton est donné !

SP3 : La Mienne

Le soleil commence à pointer le bout de son nez et embrase les montagnes languedociennes, un spectacle magique ! Cette première spéciale de jour est très accessible, plus en glisse et agrémentée de virages relevés bien situés, très ludique ! Il fait à peine jour et le compteur indique déjà près de 3 heures de roulage, il est temps de faire un premier stop mérité au paddock pour reprendre des forces…

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SP4 : Montahut

Cette fois, c’est au versant nord de la vallée du Jaur que l’on s’attaque. Attaquer, est vraiment le terme idoine tant le défi physique que représente le Shimano Epic Enduro prend ici tout son sens. L’ascension vers Montahut commence par une route en lacets agréable, qui enchaîne sur une piste rocailleuse infâme sur laquelle on alterne vélo/portage avant un virage à 90° où le portage devient obligatoire. Celui-ci se termine droit dans la pente, vélo sur le dos dans les bruyères en direction du sommet venté de Montahut à 1053 m, soit 900 m plus haut que notre point de départ !

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Au somment, la vue est exceptionnelle, malgré une matinée laiteuse, on aperçoit la Méditerranée au loin… et le fond de la vallée qu’il va falloir rejoindre le plus rapidement possible ! Le terrain change radicalement par rapport à la première boucle, début de spéciale dans les bruyères et le grès puis on récupère une voie romaine défoncée qui nous emmènera cahin-caha jusqu’au pied de la montée que l’on vient de gravir et qu’il va falloir escalader à nouveau. C’est très très dur physiquement comme mentalement…

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SP5 : Saint Martin du Froid – Bardou

Par chance, le portage final est shunté, remplacé par une liaison sur une piste plate, jusqu’au départ depuis la chapelle de Saint Martin du Froid et son point de vue exceptionnel sur les pics et vallées alentours. A nouveau, le terrain de jeu change, on démarre par une succession d’épingles dans les tourbières, c’est tout simplement magique d’enchaîner ces virages en glisse dans un paysage aussi sompteux ! Cette spéciale est ponctuée d’une relance très physique jusqu’au col de Bardou à partir duquel on enchaîne sur une séance de marteau-piqueur d’anthologie ! Impossible de terminer cette spéciale de près de 30 minutes (!) sans avoir les bras perclus de crampes ! La liaison par la voie verte en fond de vallée permettra de récupérer quelques forces avant de terminer la deuxième boucle par la spéciale la plus courte de l’épreuve.

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SP6 : Urbaine

Tracée dans le cœur du village d’Olargues, avec un départ depuis l’église Saint-Laurent, cette spéciale fun sonne comme un retour à la civilisation après avoir vaincu deux fois l’ascension vers Montahut. La présence d’un public nombreux réconforte et redonne la pêche avant un deuxième passage salvateur au paddock pour se ravitailler avant d’attaquer la 3ème et dernière boucle. Beaucoup s’arrêteront là, cette 2ème boucle ultra-physique en montée comme en descente ayant eu raison de beaucoup de participants.

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SP7 : Mini-Jurassic

On arrive au départ par une liaison comptant encore 400 m de dénivelé positif. En cumulé, on dépasse les 4000, ça commence a sérieusement entamer le physique ! Cette petite spéciale dite « Mini-Jurassic » requiert un type de pilotage encore différent, les virages serrés se succèdent en sous-bois à faible allure, il faut rester précis pour ne pas terminer dans un arbre alors que l’on dépasse les 10 heures de roulage…

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SP8 : Les Pylones

« Les Pylones », LA section la plus technique du Shimano Epic Enduro, placée dans la dernière boucle, elle fait très très mal aux bras déjà bien endoloris par les 4000 m de dénivelé négatif engrangés depuis 5H du matin… Et des bras, il en faudra pour maîtriser son vélo dans la section finale raide où s’enchaînent des épingles défoncées qui nécessitent un pilotage très engagé typé DH. A ce moment de l’épreuve, il est très difficile de garder suffisamment de lucidité et de fraîcheur physique pour rester techniquement propre ou tout simplement pour réussir à passer sur le vélo… un vrai morceau de bravoure cette spéciale !

SP9 : Colombières

La dernière liaison qui amène les pilotes rescapés vers la spéciale des Colombières semble interminable, encore des pistes raides, encore des portages droit dans la pente pour rejoindre une ligne de crête théâtre du départ de ce dernier opus. Et il ne s’agit pas d’une spéciale au rabais : pente, épingle, marches, terre ou cailloux, encore un terrain très varié qui servira d’ultime test pour enduristes fatigués. La remontée placée en milieu de spéciale finira d’achever même les plus affutés avant la délivrance, la ligne d’arrivée salvatrice en bord de rivière, fin des 9 travaux de l’enduriste après plus de 12H de vélo pour les meilleurs.

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L’esprit confus, le corps fourbu, ce sont 217 finishers « Or » sur les 600 partants qui seront venus à bout de cet enduro d’enfer.

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La victoire revient pour la deuxième année consécutive au suisse Florian Golay (BMC), un des pionniers de l’enduro, suivi du très polyvalent Alexis Chenevier (Scott, double vainqueur de la Transvésubienne et 14ème de la première manche de coupe de France XCO une semaine plus tôt !) et de l’expérimenté Simon André (Orbea Shimano). Ce trio se tient en moins de 2 minutes malgré un cumul de plus d’1h30 de descente chronométrée.

Chez les dames, Mélanie Pugin (Magma/Banshee) remporte l’épreuve avec une superbe 45ème place scratch, suivie de Nadine Sapin (Scott Contessa, recordwoman du nombre de victoire sur la Transvésubienne) et Sandra Dolcerroca (Antibes Cycles). Seules 5 filles ont terminé l’intégralité des 3 boucles… Bravo à elles !

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Rien d’usurpé donc dans l’appellation « Epic » de cette épreuve hors norme. Il faut un excellent niveau physique et une bonne gestion de l’effort pour venir à bout des 105 Km et 4800 m de dénivelé du parcours, techniquement il faut savoir rester propre sur la durée pour ne pas subir le terrain et rallier le bas des spéciales sans chute ni bris mécanique, un vrai défi pour vététistes rugueux ! On ne peut que saluer le travail exceptionnel de l’organisation et des bénévoles pour la préparation des sentiers (des dizaines d’heures de boulot et ça se voit !), la bonne ambiance générale et ce tracé de folie !

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Un commentaire sur “2e Shimano Epic Enduro, une course d’anthologie unique en son genre !”

  1. Superbe à refaire en lecture Vincent.
    Et bravo pour la perf.
    C’est aussi rude que bon l’Epic, et je l’ai eu très rude encore 🙂 c’est dire si c’est bon donc !!
    Bonnes photos

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