Test longue durée : Rotor REX 1.2 – QRings

Une saison avec un ROTOR REX 1.2 – Plateaux QX2

Connu et reconnu essentiellement pour ses pédaliers et plateaux ovalisés, la marque espagnole – quelque peu exotique avec ses produits aluminium usinés CNC localement – a ajouté dans sa collection 2014 une nouvelle gamme de pédaliers nommée REX. Nous avons essayé longuement le modèle haut de gamme REX 1.2 couplé avec des plateaux QRings.

RR1 b

REX
Nouveauté 2014, le pédalier REX remplace le 3D qui disparait du catalogue en 2015 (le 3D est désormais uniquement un pédalier route). 3 modèles différents pour le REX, chacun étant décliné en plusieurs choix d’étoiles selon le nombre de plateaux souhaité.

– REX 1.1 – REX 1.2 :
Le haut de gamme de la famille REX, existant en mono (REX 1.1) avec étoile et entraxe asymétrique particulière 76 mm 4 trous pour plateau ovalisé QX1, et en double (REX 1.2) entraxe 110/60 mm 5 trous. Axe UBB30 uniquement.
Si l’on compare la conception par rapport au précédent haut de gamme de la marque espagnole, le 3D+, outre une nouvelle étoile double davantage usinée et à entraxe différent pour le petit, on peut noter également une largeur de manivelles légèrement accrue (2 mm de plus) et un usinage plus complexe au sommet de celles-ci (côté axe et non pédales). Le matériau diffère également avec l’emploi d’aluminium 7055 T6 uniquement usiné (contre 7075 T6 forgé puis usiné sur le 3D+).

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– REX 2.1 – REX 2.2 : Les REX 2.1 (mono) et 2.2 (double) sont en fait identiques aux 3D+ hormis leurs nouvelles étoiles comme sur les REX 1.1 et REX 1.2. Aluminium 7075 T6 forgé et usiné CNC pour les manivelles, axe UBB30 uniquement, Rotor annonce une vingtaine de grammes supplémentaire par rapport au REX 1.

– REX 3.2 – REX 3.3 : Double ou triple plateaux pour le REX 3 qui est en fait le même qu’un 3D, à axe acier de 24 mm, mais disposant de nouvelles étoiles. Pas de version mono pour ce modèle.

RoulageRex2

TDS
Pour compléter la présentation de ces 3 pédaliers REX, ils bénéficient tous de la technologie TDS (Trinity Drilling System) que l’on trouvait déjà sur les 3D. Pour rappel, il s’agit de perçages permettant d’évider l’intérieur des manivelles pour gagner du poids sans sacrifier les caractéristiques mécaniques du pédalier.

Rotor TDS

Une fois les perçages effectués par les hauts de manivelle (côté axe donc), des bouchons aluminium parfaitement ajustés et fixés viennent obstruer les orifices. Celles et ceux qui s’intéressaient aux pièces US entièrement usinées CNC ayant fait rêver bon nombre d’entre nous dans les années 90 ne manqueront pas de se remémorer les pédaliers Caramba qui utilisaient un principe de fabrication semblable, mais sans bouchons. Exemple plus récent, le pédalier californien eecrank de eecycleworks.

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UBB30
L’axe UBB30 (Universal Bottom Brackets 30 mm) en aluminium est plus long que les axes habituels BB30, le but étant de rendre ce pédalier Rotor compatible avec toutes les boîtes actuellement existantes sur le marché compatibles BB30 et PF30 bien sûr mais aussi les asymétriques BB Right que l’on trouve par exemple sur les Open O-1.0. Il est également possible de monter un REX 1 ou REX 2 sur les boites filetées BSA et tout ce qui est BB86, BB89 et BB92.

RexAxe

SUR LE TERRAIN
Pour évaluer au mieux les performances du REX 1.2, dix mois d’utilisation environ sur des terrains roulants à montagneux rocailleux et accidentés, secs à boueux, une centaine de sorties allant de 1 à 8 heures et quelques courses XC et XCM. Sans surprise, le produit est à la hauteur de ce que nous connaissions déjà chez Rotor, ayant auparavant roulé plusieurs composants de la marque et notamment des pédaliers. Et pour ces derniers, Rotor n’a plus grand chose à prouver.
– Légèreté : 617 g pour notre REX 1.2 avec plateaux Q-Rings 38/25, un poids légèrement inférieur aux références à tarifs proches, Truvativ XX ou X0 et Shimano XTR par exemple.
– Rigidité : Rien à dire sur ce point, le REX 1.2 excelle. Pas de phénomène de torsion des manivelles, aucune flexion sur l’axe, le pédalier retransmet le plus directement possible l’effort.
– Fiabilité : La aussi une très bonne note, aucune faiblesse à signaler malgré des contacts parfois très virils avec le terrain. Extrémités des manivelles râpées par la roche, pédales qui ont tapé, le REX a résisté. Nous n’avons cependant pas testé en DH, ce n’est de toute façon pas son programme ! Aucun craquement ou bruit parasite entre l’étoile et la manivelle.
– Finition : Une belle anodisation noire qui ne semble pas bouger avec le temps, pas d’effet jaunissant ou autre causé par les UV ou l’eau (effets qui furent un temps fréquents chez quelques constructeurs). A voir ce que ça donne au bout de quelques années, nous n’avons en tout cas jamais eu écho de problèmes de ce genre sur des collections passées, l’Agilis par exemple. L’anodisation mixe le mat et le brillant, les montagnes et l’inscription modèle sont réalisées au laser. C’est très propre, pas trop voyant et l’on identifie clairement la marque. L’usinage est visible mais discret.

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Q-RINGS
Nous avons monté le REX 1.2 en plateaux ovalisés Rotor QX2 38/25 dents. Pour celles et ceux qui s’intéressent aux poids, 63 et 26 grammes respectifs, fabrication aluminium 7075 T6 usiné CNC.

Dentures disponibles et préconisées pour ces entraxes 110/60 : 39/26 pour un VTT à roues de 26 pouces, 38/25 pour un 29 pouces.

Trois positionnements possibles pour régler au plus juste selon la physiologie du cycliste ou les gênes rencontrées. Rotor propose un tableau récapitulatif clair traduisant les impressions en solutions pour faciliter les ajustements et opter pour les bons réglages.

Nous n’allons pas rentrer en détail dans les avantages et inconvénients des plateaux ovalisés, même si nous avons utilisé différents types à plusieurs reprises, y compris les Shimano Biopace il y’a plus de 20 ans ! Chaque individu est différent et aura des sensations et besoins différents mais nous pouvons toutefois préciser certaines choses par rapport à notre propre expérience mais aussi à partir de ressentis relevés auprès de coureurs.

De manière générale :
– Il faut quelques sorties pour s’habituer, ne pas établir un jugement immédiat.
– Avis quasi unanimes, il est difficile d’afficher clairement un gain en performance pure mais on peut néanmoins déceler un avantage dans les pentes à fort pourcentage sur le petit plateau en danseuse. Moins de fatigue, pédalage plus souple, plus de force. A l’inverse, sur le grand plateau à haute vitesse et cadence de pédalage élevée, pas de sensation de rouler plus vite et de sentir mieux. Ce dernier point s’explique aussi par le fait que les coureurs vététistes ont plus généralement des gabarits fins ayant de meilleures aptitudes à pédaler rond que des routiers sprinters par exemple.
– Et pour faire le lien directement, si vous pédalez carré, les plateaux Q-Rings peuvent devenir indispensables.
– La récupération d’après sortie semble meilleure, là aussi, plusieurs avis convergeant vers cette sensation.

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CONCLUSION
Rotor démontre que l’on peut faire de l’exotique qui fonctionne parfaitement et qui ne casse pas. Ca n’a pas été, et ce n’est pas encore aujourd’hui toujours le cas, avec ces produits en aluminium CNC produits localement, que ça vienne des USA, d’Asie ou d’Allemagne.
Le Made in Spain fait peut-être moins rêver que le Made in USA d’il y’a quelques années mais il  apporte une valeur ajoutée au produit et démontre que l’on peut concevoir et produire un pédalier haut de gamme à prix public correct sans délocaliser sa fabrication en Chine.
Au final, choisir un pédalier Rotor au détriment d’une marque plus généraliste dans le domaine de la transmission se fera en considérant ces critères. Le look recherché dictera le choix car en termes de performance on ne sera de toute façon pas déçu. A considérer tout de même les manivelles plus droites – du fait de l’axe plus long – qui peuvent occasionner une gêne pour les cyclistes qui pédalent les pieds en canard. Enfin, avantage non négligeable, Rotor est l’une des rares marques à proposer des longueurs de manivelles intermédiaires en 172.5 mm en plus des 170 et 175 mm habituels.

FICHE TECHNIQUE ROTOR REX 1.2
RotorR1
Manivelles : aluminium CNC Al 7055 T6
Q-Factor : 163 mm, ligne de chaîne 44.5 mm (56 mm pour la version mono 1.1)
Tailles : 170, 172.5 et 175 mm
Entraxes plateaux : 110/60 mm 5 trous
Poids : 528 g sans plateaux ni boîtier mais avec visserie cheminées, manivelles 175 mm
Prix public : 449 € manivelles seules (REX 1.1 à 390 €)

 

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2 commentaires sur “Test longue durée : Rotor REX 1.2 – QRings”

  1. AAaahh les Biopace, j’en ai eu. mais il s’était un peu planté Shi sur ce coup, l’ovalisation n’était pas dans le bon sens :))))

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