Partager la publication "Grand Raid BCVS 2016, Coup de coeur pour le Valais"
Samedi, s’est déroulée la 27e édition du Grand Raid BCVS autrefois nommé « Grand Raid Cristalp »… Un nouveau succès pour cet événement suisse incontournable et ce parcours devenu mythique avec notamment ce redoutable Pas de Lona à escalader en fin de course.
Texte : Fred Ischard – Photos : Etienne Bornet/Grand Raid
Vendredi soir, il est 19h… La station de Verbier est en effervescence. Les 680 participants du grand parcours totalisant 125kms et 5000m de dénivelé positif cumulé ont tous retiré leur package d’accueil comprenant plaque de cadre avec puce de chronométrage intégrée, grand sac de transport aux couleurs de l’épreuve et pas mal de lecture pour s’imprégner du parcours et se préparer à affronter ce défi de taille. Il n’aura pas fallu oublier le passage au contrôle technique de sa monture, chaque vélo étant minutieusement examiné pour s’assurer du bon fonctionnement des différents organes. Cette épreuve suisse est une des rares à effectuer ce type de contrôle devenu comme une tradition au fil du temps.
Samedi matin 6h15, les coureurs sont invités à laisser un sac d’affaires qui sera acheminé à l’arrivée, puis à venir se placer dans les différents sas de départ ; un premier réservé aux favoris et aux coureurs disposant de points UCI, un second pour les coureurs munis d’une licence et d’un numéro UCI, un troisième pour tous les autres coureurs. On nous annonce une dégradation météo pour la fin de matinée.
Il est 6h30, le coup de pistolet est donné, les coureurs sont lâchés. Il fait encore nuit, le jour se lève doucement sur le Valais et le peloton se découpe à mesure que l’altitude s’élève sur cette première ascension menant au sommet de la station.
6h50 : la tête de course arrive au sommet de la 1ère ascension, un groupe de 6 coureurs emmené par le vainqueur en titre Urs Huber du team Bulls et le vice champion du monde autrichien Alban Lakata du team Topeak-Ergon. Ça n’amuse pas la galerie et c’est parti très vite !
Des petits groupes se succèdent avec des écarts peu importants. Le ciel est découvert, la vue est vraiment chouette sur toute la station et la vallée en contrebas.
7h40 : passage des coureurs dans la station de Nendaz, on retrouve toujours le groupe de 6 coureurs avec Huber, Platt et Stiebjahn du team Bulls, Lakata du team Topeak-Ergon, Fluckiger et Fanger du team BMC. Ensuite un groupe de poursuivants avec Huguenin, Carabin et les deux coureurs du team Mountain Tschopp Rapillard et Turcat. Les montées s’enchaînent, certes pas longues mais usantes et répétitives menées à un train d’enfer.
8h55 : voici la tête de course au passage du village de Heremence au kilomètre 57. Les grosses difficultés n’ont pas encore été abordées mais les groupes se sont bel et bien formés et les écarts se creusent. La précédente ascension qui amenait les coureurs à la station de Thion 2000 était agréable sur une piste serpentant dans la forêt. Pas de changement côté classement. Chez les dames, la suissesse Ariane Kleinhans semble dominer les debats avec une facilité déconcertante, derrière la lutte semble plus indécise pour le gain des places sur le podium ; les suissesses Cornelia Hug et Florence Darbelay, la belge Alice Pirard ou la française Fanny Bourdon sont dans le coup. Le ciel se couvre mais la pluie ne se manifeste pas encore. On attaque la seconde partie de course avec des ascensions plus longues.
9h40 : Sommet du Mandelon à 2000m d’altitude, une belle montée sur une petite route en lacets sous le regard de l’imposant barrage de Grande Dixence, l’un des plus importants édifices hydro-électriques d’Europe. La tête de course n’en a que faire et fonce droit sur Grimentz, il reste encore 45kms. Dans le groupe de tête, le coureur suisse du team BMC Martin Fanger cède du terrain alors que dans le groupe des poursuivants, c’est le français Emeric Turcat qui doit lâcher prise et poursuivre seul pour sauver un top 10.
On attaque ensuite la section technique des alpages du Mandelon, un single technique avec beaucoup de pierres et de multiples franchissements avant de filer sur une longue descente rapide vers Evolene, une station familiale au charme valaisan. Malgré le temps qui se couvre, le public est présent en masse aux abords de l’important ravitaillement mis en place par l’organisation avec la possibilité de récupérer des bidons de boisson isotoniques, barres céréales ou bananes présentés par les chaleureux bénévoles sans avoir besoin de s’arrêter, c’est la classe !
Une section sprint de 800m, en partenariat avec Garmin, a aussi apporté un côté spectaculaire lors de cette traversée d’Evolene avant d’attaquer la troisième partie du parcours. En effet, c’est la plus longue ascension de l’épreuve qu’il faut maintenant affronter, 1600m de dénivelé à gravir pour parvenir au sommet du Pas de Lona. C’est lors de cette ascension que la pluie se mettra à tomber mais fort heureusement ça ne durera qu’une vingtaine de minutes, les températures restant relativement douces.
11h30 : Urs Huber s’est isolé en tête au passage du refuge de l’A Vieille qui marque l’entrée de la section portage, il reste 400m de dénivelé pour atteindre le sommet du Pas de Lona. Lukas Fluckiger suit tout près alors que Stiebjahn, Platt et Lakata vont devoir batailler pour accéder au podium. A ce point du parcours, à près de 2400m d’altitude, un magnifique ravito très complet est dressé avec victuailles sucrées et salées.
Voici que se dresse devant nous ce sommet du Pas de Lona et ce sentier qui serpente droit dans la pente où l’on retrouve l’ensemble des coureurs partis d’Evolene, de Heremence ou Nendaz. Ce portage reste toujours un moment inoubliable de l’épreuve apportant un mélange de frissons, douleurs et adrénaline.
11h50 : Enfin le sommet et quel sommet, 2790m d’altitude… Il ne fait pas si froid, entre 5 et 8 degrés… Le vent qui soufflait fort a été balayé par le court épisode pluvieux pour laisser place à quelques passages nuageux et l’on peut se retrouver prisonnier d’une nappe de brouillard par moments. On retrouve toujours le suisse Urs Huber en tête, bien parti pour aller chercher sa 4e victoire sur ce Grand Raid.
On bascule sur une courte descente mais il reste encore la dernière surprise de l’épreuve qui n’en est plus une pour les habitués de cet événement ; le Basset de Lona, seulement 250m de dénivelé mais qui peuvent s’avérer être un calvaire pour tous ceux ayant négligé cette dernière difficulté.
Nous abordons maintenant les 10 derniers kilomètres, une longue descente sur Grimentz avec tout d’abord une vue magnifique sur le lac de Moiry et ses eaux turquoises. Une fois passé le barrage, la descente rapide devient nettement plus technique voir piégeuse avec beaucoup de cailloux sur les trois derniers kilomètres nous obligeant à quelques longs guidonnages nous tétannisant les bras…
12h28 : le vainqueur franchit la ligne d’arrivée et il s’agit bien du coureur suisse du team Bulls Urs Huber qui remporte sa 4e victoire sur cette épreuve, obtenant le record du nombre de victoires sur le Grand Raid et pulvérisant par la même occasion le meilleur chrono en passant sous la barre des 6 heures avec un temps de 5h58. C’est un autre suisse du team BMC qui terminera second, Lukas Fluckiger qui arrivera 3 minutes plus tard. C’est dans la dernière descente que va se juger la 3e place du podium que s’adjugera l’allemand Simon Stiebjahn du team Bulls, franchissant la ligne d’arrivée en 6h06 juste devant l’autrichien Alban Lakata et son coéquipier Karl Platt. En terminant à la 10e place, Émeric TURCAT est le premier français de cette 27e édition.
Chez les dames, la suissesse multiple vainqueur de la Cape Epic Ariane Kleinhans remporte une nouvelle fois cette épreuve en battant également le précédent record en bouclant les 126kms en 7h33, intégrant le top 50 du classement scratch. Cornelia Hug prend la seconde place et Florence Darbellay. Alice Pirard et Fanny Bourdon complétant le top 5.
Sur les 680 partants, ce seront 495 hommes et 17 dames qui boucleront l’intégralité du tracé. Un parcours en ligne toujours aussi majestueux au coeur des massifs valaisans avec un décor permanent à couper le souffle… C’est par une fondue géante que se clôturera cette 27e édition du Grand Raid BCVS qui annonce une grande nouveauté pour 2017. En effet, un challenge verra le jour avec quatre épreuves marathons au programme: le Grand Raid, la MB Race, la Forestière et la Black Forest de l’autre côté de Rhin en Allemagne dans les massifs forestiers de la Schwarzwald. Voilà qui augure un challenge très alléchant pour découvrir ou redécouvrir de belles épreuves longue distance devenues de véritables références en qualités et prestations… Alors rendez-vous en 2017, toutes les infos, photos et résultats sur le site officiel de l’épreuve : www.grand-raid-bcvs.ch
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