TwoNav Emporda BTT Extrem – 16 et 17 avril 2016, 3 étapes : 150 km – 3500 m D+
Peu de surprise lorsqu’on se dirige sur la Costa Brava pour enfiler un cuissard, il fait beau, il fait chaud, il y a de la rocaille et certains paysages nous font hérisser les poils des bras. Nous étions du côté de l’Estartit pour courir l’Emporda Btt Extrem. La célèbre station balnéaire accueillait une course composée de 3 étapes, les deux premières autour de l’Estartit et la dernière arpentant le massif des Gavarres.
Texte : Vincent Arnaud / Team Cycletyres.com – Photos : Edu Oller et Emporda BTT Extrem
Format peu connu en France mais courant chez nos amis espagnols, c’est une trace GPS et un balisage très minimaliste qui vous fait naviguer entre les rochers et les pins de la péninsule ibérique.
Jour 1 – étape 1
La première étape autour de l’Estartit est composée de 56 kilomètres et 1400m de dénivelé. Disons le tout de suite, c’est quasi 60% de single track qui nous attends et très peu de goudron. C’est vraiment une course de tout terrain qui s’offre à nous. Les montées sont courtes, les descentes extrêmement cassantes et l’enchainement démoniaque.
Le départ de cette étape est donné sur le bord de mer, la température est déjà d’une douceur estivale. Quand nos sorties en Rhône-Alpes sont encore agrémentées d’une paire de jambières, ici ils ne jurent que par le cuissard court. Le départ est nerveux, des coureurs remontent par les trottoirs. Il faudra attendre la première montée au kilomètre 5 pour que la hiérarchie rentre dans l’ordre.
La principale montée du circuit intervient au kilomètre 16, une première partie assez roulante pour parvenir à « l’Ermita de Santa Caterina », s’en suit un portage au milieu de gros blocs de pierres pour rejoindre le « Col de la Creu ». La descente est digne d’une transvésubienne, elle est technique et engagée, il vaut mieux éviter de trop lever le regard du chemin pour admirer la vallée.
Le groupe de tête commence à se disloquer au gré des passages sablonneux qui suivent. N’oublions pas que nous sommes tout proches de la mer. Pédaler dans le sable est très compliqué, d’ailleurs personne ne trouve vraiment la technique adéquate, la vitesse atteinte est loin d’être à la hauteur de l’effort que chacun déploie.
Les quelques tentatives d’attaques dans le groupe de tête sont rapidement avortées par la difficulté à trouver le bon chemin. Bref nous restons avec l’équipe Buff qui est très représentée à l’avant et qui maitrise le circuit.
La dernière descente qui replonge sur l’Estartit nous rappellera que la mer n’est pas loin. La vue imprenable sur la côte et la station balnéaire d’arrivée marque le début d’un Rock Garden jusqu’à la ligne d’arrivée.
C’est Joan Llordella Prat qui remporte l’étape devant Pau Zamora Perez, Israel Nuñez Baticón complète le podium. Chez les femmes c’est une frenchie en la personne de Guylaine Ducol qui remporte l’étape devant Inès Rodriguez Couso et Mar Franco Penuela.
Jour 1 – étape 2
La deuxième étape est aussi assez atypique puisqu’elle se résume à un contre la montre en côte dans le sens inverse du classement du matin. 6 kilomètres et 340 m de dénivelé pour rejoindre le mont surplombant le village de l’Estartit. Les finishers de l’étape peuvent même profiter de la vue en regardant les départs se succéder chaque 30 secondes.
Même ce contre la montre en côte se veut technique et le choix des trajectoires s’avère important pour réaliser une bonne place. Quelques passages demandant de vraiment s’employer pour passer sur le vélo. Même si le paysage se veut idyllique, l’effort violent d’une vingtaine de minutes est loin d’être une partie de plaisir pour les organismes.
A ce petit jeu c’est Joan Llordella Prat qui s’en sort encore le mieux, remportant l’étape devant Adrià Noguera Soldevila et Nicolas Cambus. Chez les Dames Guylaine Ducol remporte l’étape devant Nuria Lauco Martinez et Anna Bello Recasens.
A l’issue de la première journée les maillots des leaders des différentes catégories sont décernés. Deux Français partiront pour l’étape reine avec un maillot de leader. Le maillot rose de leader femme pour Guylaine Ducol et le maillot espoir pour Nicolas Cambus. Joan Llordella Prat prendra le départ avec le maillot jaune de leader élite.
Jour 2 – étape 3
La dernière étape n’aura pas de mal à bousculer les classements, puisque 90 kilomètres et 2400 m de dénivelé attendent les coureurs au milieu du massif des Gavarres. Une étape usante et très difficile. Contrairement à la veille, certaines bosses dépassent les 10 minutes d’effort. Les descentes restent techniques et essentiellement en single-track. Il ne doit pas y avoir plus de 2% de goudron sur l’ensemble du circuit, le tracé est vraiment impressionnant et très plaisant à rouler. Cependant, fort heureusement que nous ne sommes que 300 au départ sinon les bouchons seraient multiples aux vu du nombre de sentiers monotraces. Les ravitaillements sont assez fournis pour combler une hypoglycémie naissante et je vous prie de croire que nous avons usé et abusé des victuailles des ravitaillements tout au long de l’étape. Les montées sont encore loin d’être aussi longues et difficiles que nos marathons alpestres mais elles sont très usantes et vraiment très peu roulantes. La rocaille ne facilitant pas notre évolution sur le terrain aride.
Les sentiers monotraces techniques rendent difficiles l’avancement en groupe et l’écrémage se fait au gré des montées et des descentes. Les dernières bosses sont vraiment difficiles, les pentes sont démoniaques et nous offrent quelques crampes aux pires moments.
A ce jeu-là, c’est à nouveau l’équipe Buff qui termine aux 4 premières places, le seul à pouvoir suivre l’armada BUFF est Roger Argelaguer Martínez qui termine 5ème de l’étape du jour. C’est Antonio Ortiz Barranco qui termine premier devant Pau Zamora Perez, Adrià Noguera Soldevila et Joan Llordella Prat en 4h35mn. Chez les dames Inés Rodriguez Couso remporte l’étape devant Nuria Lauco Martinez et Mar Franco Penuela après plus de 6h d’effort.
Les moyennes ne sont pas très élevées malgré le dénivelé somme toute raisonnable, preuve en est que nous sommes ici sur un parcours de vrai VTT.
Un repas et quelques bières locales plus tard, nous assistons à la remise des prix. Après avoir mené d’une main de maitre, c’est Joan Llordella Prat qui remporte l’Emporda BTT Extrem 2016 chez les hommes. Du côté des femmes, Inés Rodríguez Couso a conquis sa victoire lors de la dernière étape. Le meilleur espoir de l’Emporda n’est autre que le français Nicolas Cambus du Team Cycletyres.com.
En conclusion, cette épreuve est une belle découverte, elle ne se déroule qu’à une heure de la frontière et vous serez comblé. Les terrains sont assez semblables à ce que l’on trouve dans les Alpes Maritimes, l’accessibilité en plus. En effet les parcours sont certes physiques mais les organisateurs ont pris la décision de ne pas tomber dans le concours du plus gros dénivelé. Les descentes sont quasi exclusivement en single track, ludiques et techniques mais pas dangereux. Pour les plus compétiteurs d’entre nous, on pourra regretter l’absence de balisage qui avorte rapidement la possibilité de perdre la lucidité à cause de l’effort… Et oui il faudra sans cesse garder un œil sur votre GPS. Dans tous les cas, c’est une belle destination pour ce début de saison.
Infos : www.empordabttextrem.com
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