Voici la suite de notre compte-rendu « live » du Crocodile Trophy (Australie), regroupant les troisième et quatrième étapes…
Texte : Vincent Arnaud / Team Cycle Tyres – Addictiv
Photos : Regina Stanger / Crocodile Trophy
étape 3
Les cris des oiseaux du Lac de Tinaroo accompagnent notre réveil et notre petit déjeuner somme toute assez matinal. Le crachin vient encore rafraichir la matinée déjà assez fraiche. Nous sommes au début du printemps, le sunshine state ne mérite pas encore son surnom. Le peloton va d’ailleurs avaler les 15 kilomètres neutralisés sous une pluie fine. Heureusement elle cesse à Atherton, lieu du départ réel. A partir de ce point, nous avons 2 tours à réaliser dans le Bikepark de Atherton pour une arrivée à quelques hectomètres du départ. 60 kilomètres et 1300m de dénivelé sont chronométrés aujourd’hui.
Il ne faut pas plus de quelques centaines de mètres pour voir apparaitre le premier single track….. Et il durera quasi 60 kilomètres. 50 mètres de piste forestière pour le ravitaillement nous donnera un peu de répit à mi-course. De mes souvenirs, je n’ai jamais vu de course avec autant de single track. Ils sont jonchés de passages techniques, de pierriers ou encore de sauts. Certes il y a de nombreux passages artificiels mais qu’importe, l’essence même du vtt est tout de même respectée. Nous slalomons entre les arbres au gré des virages relevés, le dénivelé se gagne au prix d’un pédalage saccadé, la pente n’étant que très rarement régulière. A ce petit jeu, le dénivelé parait ne pas augmenter. Mais le travail de sape des « coups de cul » ne tarde pas à éroder notre puissance. C’est une lente baisse de régime qui nous attend au fur et à mesure que la course avance. Ne pense pas non plus à te reposer dans les descentes, leurs technicités ne pardonnent aucune erreur sous peine d’aller laisser quelques bouts de chair sur le territoire Australien.
Le premier tour de cet enchainement perpétuel se veut plaisant et agréable, le deuxième en devient presque ennuyeux.
Il fallait de l’explosivité, de la technique et une bonne gestion de course pour s’imposer aujourd’hui. Urs Huber conforte sa place de leader en s’imposant avec 40 secondes d’avance sur le champion d’Australie de marathon, Brendan Johnston. Nicholas Pettina relégué à 2 minutes et 40 secondes complète le podium.
Au classement général, Urs Huber compte désormais 4 minutes et 11 secondes d’avance sur Nicholas Pettina et 6’45 sur le champion du Danemark, Soren Nissen.
étape 4
Une boucle autour d’Atherton fait office de 4ème étape. Près de 2700m de dénivelé au programme. De quoi creuser à nouveau quelques écarts. Conformément au reste de la semaine, c’est sous la pluie que nous nous élançons sur les montagnes environnantes. Une piste forestière régulière dont la pente n’excède pas 15% permettra de creuser les premiers écarts. Urs Huber, Nicholas Pettina et Soren Nissen se détachent rapidement.
La piste est humide, collante et elle durera une bonne vingtaine de minutes pour les meilleurs. S’en suit une multitude de bosse de moins de 5 minutes. Les enchainements sont douloureux, chacun pédalant carré à chaque enchainement descente/montée.
La pluie s’arrête mais elle a laissé des traces indélébiles sur les chemins. Le single track au milieu de la rainforest viendra le confirmer, il est gras, humide et vert mais terriblement grisant. La sensation de vitesse est décuplée. La végétation est épaisse, nous roulons au milieu d’un tunnel de flore et les cris d’oiseaux sont surnaturels pour les européens, tout droit sorti d’un synthétiseur tellement ils sont électroniques. Je croise un Casoar, un oiseau à taille humaine.
A peine le temps d’avoir peur ou de se poser des questions que nous entamons le retour vers Atherton. Après quelques kilomètres de single, c’est une piste qui nous ramènera au point culminant du circuit. Elle s’avère une fois de plus irrégulière à souhait. C’est décidément une habitude de nos amis Australiens de nous proposer ces chemins biscornus à souhait.
Je me hisse tant bien que mal au sommet en jouant avec mon dérailleur arrière avant d’entamer la descente. Une single track, des virages relevés et des sauts artificiels. Quelques chutes et quelques roues cassées chez les participants ne manqueront pas de rappeler qu’un léger manque de lucidité se paye cash.
Une fois de plus Urs Huber remporte l’étape devançant de 1 minute Nicholas Pettina et de plus de 6 minutes Soren Nissen.
Demain le schéma devrait être tout autre, nous quittons la rainforest pour rejoindre Irvinebank. La végétation et la pluie devraient devenir rares ! Mais avant de voir un village quasi intact des années 80, 96 kilomètres et 2700m de dénivelé seront à parcourir.
Voir aussi : Résumé des étapes 1 et 2
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