Des nouvelles de David Polveroni

Vous pouviez lire régulièrement des comptes rendus de cyclosportives vécues de l’intérieur réalisés par David Polveroni, l’un des tout meilleurs spécialistes français. Gravement accidenté le 20 mai dernier lors du Challenge du Vercors, David Polveroni nous donne quelques nouvelles.

Le moral est bon, parce qu’il a conscience de ne pas être passé loin de conséquences beaucoup plus graves, voire définitives : « Je sais que j’en ai pour de longs mois de convalescence, puis de rééducation. Je me projette non pas sur mon retour à mon meilleur niveau, mais plutôt sur d’autres activités en attendant de retrouver la plénitude de mes moyens. Et tant pis si cela prend deux ans, précise David Polveroni. » Contacté alors qu’il se trouve dans un centre de soins et de réadaptation, au moins jusqu’au mois de juillet, il fait le constat de ses blessures : une omoplate et une vertèbre de fracturées, deux côtes, un traumatisme crânien, un pneumothorax, une contusion pancréatique… Mais c’est surtout au niveau de sa jambe gauche que le bilan est sévère, avec une fracture ouverte du fémur et une rupture de ligament. « Une première opération a permis de remettre le fémur en place, mais je dois subir une greffe osseuse début juillet, car au cours de l’accident une partie de 8 cm a été broyée, indique-t-il. Ensuite, je devrai rester trois mois sans appui de ce côté-là. La suite dépendra de l’importance du matériel installé dans la jambe, et s’il faut le retirer plus tard ou non. » De longs mois de rééducation pour le Grenoblois, qui a assez mal vécu les commentaires désobligeants quant à sa prise de risque supposée dans cette fameuse descente.

Il revient d’ailleurs sur les circonstances :  » Je roulais en tête dans la descente et je me souviens juste m’être retourné d’abord pour savoir où en étaient mes adversaires, puis avoir regardé en contrebas si des véhicules montaient en contresens. J’ai pris un virage à gauche serré, et à la sortie j’ai percuté une voiture qui était garée sur le côté. Le monsieur qui s’était rangé pour ne pas perturber le passage des coureurs n’est pas responsable, et d’ailleurs il a été assez traumatisé. J’ai un trou noir sur le moment exact de l’accident, et je ne sais même pas si un incident mécanique est à l’origine du choc. Mais ce qui est sûr c’est qu’à cet endroit c’est tellement étroit qu’il aurait fallu que je roule complètement à droite de ma voie pour pouvoir croiser une voiture en sens inverse, or, à moins de prendre le virage complètement au ralenti, c’était très compliqué. » L’accident pose la question à nouveau sur le format actuel des cyclosportives, disputées sur routes ouvertes, et avec une sécurité totale qui est impossible à assurer pour tous les participants. Dès lors qu’il y a un chronométrage et un classement, peut-on demander aux participants la plus grande prudence dans les descentes? Un classement est-il compatible avec le strict respect du Code de la route qui est demandé aux cyclosportifs? Le débat reste ouvert, mais en attendant nous ne pouvons que souhaiter à David Polveroni le meilleur rétablissement possible.

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