Test du B’TWIN Triban 100

LE PLAISIR ULTRA ACCESSIBLE

« Conçu pour la découverte de la pratique du cyclotourisme sur routes et chemins », c’est ainsi que B’TWIN annonce le domaine d’utilisation de son Triban 100. Une brève description qui résume clairement son application, nous avons profité des saisons printemps/été 2017 pour s’évader à son bord et livrer nos ressentis sur ce produit petit prix.

Belle surprise printanière que l’arrivée de ce Triban 100, premier prix de la gamme route B’TWIN respectant la devise habituelle de la marque nordiste « Rendre accessible la pratique sportive au plus grand nombre » avec de ce fait un vélo prêt à l’emploi proposé à un tarif à peine supérieur à 250 Euros. Et pour cette somme, on dispose d’un vélo de construction « économique » mais fonctionnel, confortable et facile d’utilisation avec notamment un système de transmission très simple ne disposant que d’un seul plateau et sept pignons.

D’un point de vue technique

A 260 Euros, il ne faut évidement pas s’attendre à des composants dernier cri. B’TWIN a ici puisé dans les premiers prix des catalogues de différents fabricants sans pour autant non plus s’orienter vers les marques douteuses et les accessoires les plus bas de gamme. On a donc ici une transmission Shimano composée d’un dérailleur de gamme Tourney mais pas le modèle le plus « cheap », une roue libre 7 vitesses Shimano à visser « à l’ancienne » et une manette de changement de vitesses peu habituelle située sur le cintre près de la potence. La chaîne vient de chez KMC, constructeur reconnu dans ce domaine, le pédalier très basique est en fait un modèle destiné généralement aux vélos de ville pliants avec sa couronne de 48 dents en acier emboutie sur une manivelle aluminium. Le boitier de pédalier est de type « cartouche », garantissant une certaine étanchéité et fiabilité. De la ferraille et du plastique pour cette transmission 1 x 7 vitesses, c’est de construction assez simple mais la qualité globale est largement au rendez-vous pour cette gamme de prix. Côté freinage, là aussi des marques spécialisées offrant des produits bien construits destinés aux vélos proposés à moins de 1000 Euros, avec des leviers Tektro et des étriers route Promax, ces derniers offrant suffisamment de place pour laisser passer des pneumatiques larges et cramponnés.

Le train roulant justement, des roues B’TWIN Sport comprenant des jantes double-paroi et œillettées, aux pistes de freinage usinées et recevant 28 rayons chacune pour les relier à des moyeux basiques à système cône/cuvette, moyeu à blocage rapide pour l’avant, boulons de 15 mm à l’arrière. Moins pratique en cas de crevaison (ne pas oublier d’ailleurs sa clé de 15 !) mais moins cher pour proposer un vélo à ce prix. Les pneus de conception maison (mais fabriqués au Sri Lanka) offrent un profil très roulant avec de multiples petits crampons d’un millimètre d’épaisseur très serrés formant une bonne bande de roulement pour filer sur routes et chemins tandis que des crampons latéraux plus agressifs – de 3 mm de hauteur – assurent l’adhérence en courbe hors bitume.


Périphériques B’TWIN (non siglées pour plus de sobriété) assise/poste de pilotage, du simple mais efficace avec potence/cintre/tige de selle en aluminium, cette dernière dotée d’un « vrai » système d’accroche de la selle (pas de chariot rapporté). La selle est sportive et confortable, bien en accord avec ce vélo. Le cintre est de diamètre « fin » 26 mm et le ruban de guidon est standard, synthétique façon « cork » pour être assez résistant, confortable et agréable à l’utilisation.

Enfin, tous ces composants se retrouvent assemblés sur un cadre en aluminium de série 6000 de construction simple mais moderne. Poids annoncé de 1830g le cadre en taille M, pas si excessif. Si tous les tubes sont droits (aucun cintrage), les formes sont hydroformées pour « casser » les sections rondes. On a ainsi un tube diagonal adoptant des formes typiques du constructeur lillois avec une poutre travaillée comprenant 4 faces principales + 2 plus petites pour obtenir une section se situant entre hexagone et rectangle.

Le tube supérieur est en forme de demi-lune, les haubans sont triangulaires et raccordés aux bases ovalisées via des pattes et soudures quelque peu imposantes. A propos de soudures, des cordons bien visibles et réguliers sur tous les raccordements, c’est brut mais propre. On remarque que la parte de dérailleur n’est pas démontable, on pourra toujours la dégauchir en cas d’endommagement lié à une chute par exemple mais un choc trop violent pourrait condamner le cadre. A 260 Euros le vélo, c’est cependant compréhensible mais nous n’aurions pas été contre un tarif un brin plus élevé et une patte interchangeable.

Douille de direction au standard moderne 44 mm, recevant ici un jeu de direction semi-intégré et une fourche droite en acier Hi-Ten à pivot constant 1 pouce 1/8. Ici non plus, B’TWIN n’a pas opté pour du tout premier prix, avec des cages à bille basiques. On trouve en lieu et place des cartouches remplaçables plus résistantes et offrant une bien meilleure protection des roulements.

La boite de pédalier est au standard fileté BSC, plus fiable et évitant les grincements trop souvent présents sur les systèmes modernes PressFit.

Le serrage de la tige de selle est assuré par un collier apposé sur le tube de selle, ajustement par clé Allen de 5 mm. Diamètre de 27.2 mm, le standard le plus employé au monde, facile donc de trouver une tige de selle si l’on venait à devoir la remplacer. On apprécie ce choix de B’TWIN qui par le passé utilisait bien trop souvent un diamètre « à la noix » limitant énormément les possibilités de changement. Un collier plastique guide-chaîne, d’ailleurs déjà utilisé sur certains Decathlon ces dernières années, est positionné à hauteur des dentures du plateau afin d’éviter le risque de déraillement. On comprendra plus tard l’utilité de cet accessoire…

Perçages filetés pour fixation porte-bagages arrière et garde-boues ainsi que pour un seul porte-bidon. Tous les passages de câblerie (frein arrière, dérailleur) se font en externe, une évidence à ce tarif où l’on ne peut bien entendu pas avoir du passage en interne plus « clean ». Un mal pour un bien avec un entretien facilité. A noter qu’une butée de gaine additionnelle est présente pour monter un dérailleur avant, utile par exemple sur le modèle supérieur Triban 500 utilisant ce même cadre et qui est lui équipé d’un pédalier triple plateaux.

Emaillage gris clair métallisé et graphismes noirs stickés, on obtient au final un ensemble noir/argent classique et équilibré esthétiquement, plutôt séduisant au premier coup d’oeil.
Pour atteindre un tarif aussi bas, B’TWIN ne propose son Triban 100 qu’en 3 tailles, S,M et L, on regrette évidement ce choix restreint, notamment l’absence d’un cadre XL qui conviendrait à bien plus d’un client sur terre.              

Prenez l’air !

Sortie dominicale à la campagne, déplacement quotidien urbain, le Triban 100 est un vélo des villes/vélo des champs, preuve en est puisque nous en avons croisé aussi bien en province sur des petites routes tranquilles qu’en plein coeur de Paris. En ce qui concerne les conditions de notre test, des petites départementales et des pistes agricoles et forestières roulantes ainsi que des sorties purement Gravel juste pour vérifier que ce n’est pas un Gravel ! En effet, deux raisons principales à cela, d’une part la chaine qui peut dérailler lorsque la surface du sol devient chaotique et que l’on est en roue libre et un étagement n’autorisant pas les grandes échappées sur parcours trop vallonnés. Le saut de chaîne s’explique par un dérailleur arrière trop « mou », le ressort souple n’assurant pas une tension suffisante, dérailleur et chaîne balancent et ça déraille lorsque l’on s’attaque par exemple à des chemins agricoles jamais bien lisses. Mais gare aussi aux dos d’ânes bien cassants (vous savez, ceux dont les maires raffolent) et aux sections pavées où l’on doit du coup constamment pédaler afin d’éviter un arrêt pour remettre la chaîne… Et le petit guide-chaîne dont nous parlions précédemment se montre quasi inutile, car trop écarté du pédalier. Quant à l’étagement de roue libre, 14/34 et plateau de 48 dents, très bien sur les parcours peu vallonnés mais dès lors que l’on s’attaque à quelques petites pistes forestières bien raides, il faudra parfois sacrément s’employer pour ne pas mettre pied à terre ! Il ne faut donc pas se laisser prendre au piège d’aller au delà des limites du Triban 100 – une plage de braquets restreinte et des composants entrée de gamme n’acceptant pas les irrégularités trop agressives du terrain.

Mais le tableau n’est pour autant pas si noir, bien au contraire car si l’on évolue sur des parcours relativement plats, le Triban 100 se révèle très agréable à utiliser. Les braquets sont alors très bien adaptés, le plateau de 48 dents étant un très bon choix pour rouler à vitesse modérée. La roue libre dite « MegaRange » est intéressante car ses 6 premiers pignons assez serrés (14, 16, 18, 20, 22, 24 dents) permettent de conserver une bonne cadence de pédalage et de la souplesse lorsque l’on change de braquet. Le 7éme pignon, sautant 10 dents d’un coup en passant du 24 au 34 dents, fait office de « braquet de secours » pour aborder les pentes les plus fortes, on l’utilise donc que lorsque l’on aborde des pourcentages élevés que l’on va absorber tranquillement sans s’énerver, la différence étant flagrante lorsque l’on monte sur cette grande denture. Pour autant, on insiste une nouvelle fois sur le fait que ce 48×34 dents ne permettra pas d’évoluer sur des profils trop vallonnés, les sorties en montagne sont clairement à oublier avec ce type de machine. Dès que ça grimpe, inutile de chercher à attaquer comme un furieux car il n’y aura de plus pas de répondant, il faut monter tranquillement en souplesse sans gaspiller d’énergie inutilement car un vélo à ce prix n’est pas du tout conçu pour battre des records d’ascensions. Un mot sur cette manette de changement de vitesses, ultra simple et bien pratique à utiliser avec une ergonomie correcte permettant de changer facilement de rapport en gardant la main au guidon. Et on peut passer évidemment davantage à la volée en poussant avec la paume.

Pour le reste, la position est agréable, on se sent à son aise avec une posture confortable et permettant de bien sentir le vélo. Le guidon est bien taillé et nous avons été surpris par sa rigidité, aucune sensation de flou pouvant venir du cintre ou de la potence. La selle incurvée permet de bien se caler et le compromis confort/fermeté est très bien. Le Triban 100 se laisse porter une fois lancé, il est aisé de conserver une bonne vitesse.

Marre du bitume ? Hop, on prend la première piste gravillonnée qui vient, le premier chemin de halage ou le premier raccourci entre les champs. Comme évoqué précédemment, un chemin peu ondulé sera très plaisant à découvrir au guidon du Triban 100, le vélo est stable, les pneus font le boulot et se montrent étonnamment solides, absolument aucune crevaison durant toute la durée du test. L’ensemble se montre assez dur, le châssis n’étant pas spécialement tolérant face aux irrégularités du sol, il ne faut donc pas hésiter à ajuster la pression des pneumatiques en fonction du confort recherché.
Côté freinage, plus que moyen, il faut appuyer fermement pour avoir du résultat, la faute aux patins et non au système en lui même. Une fois usés, hop on met de vraies gommes et ça va tout de suite mieux.

Pour à peine plus de 250 Euros, le B’TWIN Triban 100 offre l’évasion ! Des sorties de 20 à 80 kilomètres sur les petites routes et chemins carrossables, c’est son truc. Un vélo vraiment pas cher permettant de rouler dans de bonnes conditions à bord d’une machine fonctionnelle, agréable et ludique. Si vous souhaitez essayer/découvrir le cyclotourisme, il n’y a plus aucune excuse grâce à Decathlon !

B’TWIN TRIBAN 100

Les + : Prix, comportement, polyvalence
Les – : Choix de taille restreint, saut de chaine

Cadre : Aluminium 6061 T6
Fourche : Acier Hi-Ten, pivot 1 pouce 1/8
Dérailleur : Shimano Tourney TY300
Manette : 
Shimano A050
Roue libre : Shimano TZ31 7 vitesses 14/34 dents
Chaîne : KMC Z51
Pédalier : Mono-plateau 48 dents
Freins : Promax RC482
Leviers : Tektro RL340
Roues : B’TWIN Sport
Pneus : B’TWIN Sport 700×32 mm
Potence : B’TWIN Sport
Cintre : B’TWIN Sport 42 cm axe/axe
Tige de selle : B’TWIN Sport 27,2 x 350 mm
Selle : B’TWIN Sport
Poids : 11,4 kg sans pédales en taille L
3 tailles : S, M, L

Prix public : 259,99 €

 

Contact : www.btwin.com

 

Voir aussi :
– Test du B’TWIN Ultra 920
– Test du B’TWIN Ultra 720 AF

 

> Autres essais : www.velochannel.com/Essais
> Suivez VeloChannel sur Facebook et Twitter

11 commentaires sur “Test du B’TWIN Triban 100”

  1. Bonjour,

    J’étais quasiment décidé à prendre ce vélo, puis je m’apercois que Décathlon nous sort le même mais avec un guidon droit et des slicks….
    Du coup j’hesite beaucoup, et je ne comprends pas trop ce choix: le guidon droit ne correspond pas plutôt à une position tout chemin et dans ce cas il aurait fallu les pneus mixtes? Idem pour le guidon course, les slicks ne lui correspondaient pas mieux?

    Merci de votre aide

    1. Effectivement les pneus slicks iraient mieux sur le modèle avec le cintre, et inversement les pneus cross sur le guidon plat.
      Demandez leur de les remplacer au moment de la vente, ils pourront peut être comprendre !
      Mais pour être franc, sinon des pneus ça se change, autant prendre le modèle à cintre de course pour découvrir réellement ce que c’est qu’un vélo de route et essayer les pneus à grips. Si ceux ci ne vous conviennent pas, vous pouvez installer des slicks Btwin ou Michelin pas cher un peu plus tard.

      https://www.decathlon.fr/pneu-dynamic-sport-700×25-noir-id_8386938.html

      Tout dépend de si vous sentez pouvoir le faire vous même ou non, sinon il faut les faire monter et ça fait déjà 20 € les deux pneus ! Mais ne vous privez pas ! C’est un excellent vélo pour son prix ! Pour débuter où se promener de temps en temps il fait largement l’affaire !

    2. Il faut également changer les fonds de jantes.
      J’en ai fait la délicieuse expérience.
      Mes pneus fatigaient, alors je me suis dit que j’allais les changer pour des schwalbe marathon plus qui resistent très bien aux crevaisons quand on les gonfle à la pression demandée (85PSI pour mon poids).
      Gonflés à cette pression, les pneus schwalbe n’ont plus rien a voir avec mes ancien btwin, mon rendement sur route me semble etre de +50%.

      Mais j’ai vite déchanté, une crevaison alors que le pneu est intact. Etrange je me dis.

      Je démonte le pneu (les marathon plus ne sont pas un cadeau à demonter et monter) pour m’apercevoir que la crevaison a eu lieu sur la chambre à air en contact avec le fond de jante qui avait éclaté à plusieurs endroit, mettant ainsi la chambre a air en contact avec les orifices donnant accès aux rayons.

      Donc changement de fond de jante fortement conseillé avant changement de pneus.

  2. Bonjour,
    J’envisage de passer à un triple plateau sur ce vélo, cela corrigera-t-il la faiblesse des sauts de chaîne ?
    Merci à vous !

    Flo

  3. personnellement, très bon vélos 60 a 80 km le dimanche en ballade, aucun soucis je le recommande (région seine maritime)

  4. Personnellement, je remarque que mes pneus d’origine sur triban 100 L « collent » a la route alors que pression me semble normale au toucher + pompe a pied . C’est normal ? Car ça fait diminuer le rendement je trouve.

  5. Le choix d’un plateau de 48 dents me paraît exagéré pour un vélo de balade. Un plateau de 46, voire 44 eut été plus judicieux , permettant de passer partout.

Répondre à christophe LESCOUET Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.