Le bilan de Laurent Gambotti après l’Epic5

Un mois après la fin de l’Epic5 (voir ici et ici), Laurent Gambotti prépare déjà un nouveau challenge pour le mois de septembre. En attendant, il tire les conclusions de son aventure hawaïenne.

Photos : Epic5 – DR

Cinq Ironman (3,8 km de natation, 180 km de vélo, 42,195 km de course à pied), cinq jours de suite sur cinq îles différentes de l’archipel d’Hawaï : un défi extrême auquel a participé le Français Laurent Gambotti du 5 au 9 mai, et qu’il a réussi à terminer, non sans mal. « Tout s’est très bien passé les premiers jours, même mieux que je l’espérais, commence le Corse. Le premier jour, j’ai bouclé mon Ironman en 11h15. Je suis parti sur un rythme élevé, mais je me sentais bien. Je suis même arrivé premier de cette première étape. Le deuxième jour, j’arrive second, en 12h15. On m’avait prévenu que les troisième et quatrième jours seraient les plus difficiles. Et pourtant j’ai très bien géré, puisque je termine troisième à chaque fois. C’est donc confiant, bien que très fatigué et avec de sérieuses douleurs aux genoux, que j’ai entamé la dernière épreuve à Kona, sur le parcours du championnat du monde Ironman. Et là tout a failli tourner à la catastrophe. »

Car l’épreuve use les organismes et les énergies, aussi bien pour les athlètes que pour leur encadrement et pour l’organisation. Avec la fatigue, le moindre grain de sable tourne rapidement au cauchemar. « Sur la partie natation, la mer a été très mauvaise, à cause du vent. À un tel point que la personne qui m’accompagnait en kayak n’a pas pu rentrer, et l’organisation a dû dépêcher un bateau de secours pour la ramener à terre. Ensuite, dès les premiers kilomètres de la partie vélo, j’ai perdu le contact avec mon véhicule accompagnateur, et je me suis égaré. Impossible de retrouver mon chemin, j’ai perdu une heure dans l’affaire. J’étais sorti deuxième de l’eau, et premier à l’issue de la transition. Et je me suis retrouvé dernier. J’entame ma remontée, je double deux concurrents, et je crève ! La réparation aurait dû me coûter au pire cinq minutes, mais avec la fatigue, le manque de sommeil accumulé, l’énervement, impossible de retirer le pneu de la jante. Heureusement, un cycliste du coin s’arrête pour m’aider, mais comme nous n’y arrivons toujours pas, il décide de me prêter sa roue. Entretemps, j’étais à nouveau dernier. Puis, ça a été un nouveau calvaire sur les 180 km, avec le vent, la chaleur, je n’avançais plus. J’ai terminé la partie vélo à près de 23 h, pour entamer le marathon. Impossible de courir les 10 premiers kilomètres, j’étais vidé. J’ai pu trottiner ensuite pendant 15 km, avant de finir à nouveau en marchant pour le dernier semi-marathon. Au final, il m’a fallu six heures pour boucler ce dernier marathon, à la septième place pour ce dernier jour. »

Spécialiste de l’Ultra, Laurent Gambotti a réussi tout de même son pari, même s’il manquait d’expérience sur la distance. Pour lui, le plus dur n’ont pas été les épreuves sportives en elles mêmes, mais plutôt la logistique autour. « Après chaque étape, il fallait tout remballer, démonter le vélo, ranger le matériel (vêtements et roues de rechange, apports énergétiques, effets personnels), se diriger vers l’aéroport, rendre la voiture de location, s’enregistrer, prendre l’avion, arriver sur une nouvelle île, récupérer les bagages, reprendre une nouvelle voiture de location, aller à l’hôtel, puis au départ de la nouvelle épreuve. Au final, on dormait peu et mal, on s’alimentait mal, avec ce qu’on trouvait, et c’est ce qui a été le plus dur à gérer. »

Après trois semaines de coupure, dont une dizaine de jours sur place en vacances, le Français installé à Barcelone a déjà repris l’entraînement. « Pour boucler la saison, je me prépare un autre défi personnel, qui va consister à boucler un Ultraman (10 km en natation, 420 km à vélo, et 84 km en course à pied) non stop et en moins de 40 h, en Corse au mois de septembre. J’étais bien préparé pour Hawaï, avec des semaines que j’ai poussées jusqu’à 30 ou 35 heures, même si habituellement je tourne plutôt autour de 20 h. Pour mon défi de septembre, j’ai l’intention de faire quelques très longues sorties à vélo de 250 km, et quatre ou cinq séances de course à pied d’une cinquantaine de kilomètres. » Avant peut-être de se diriger les prochaines années sur l’ultra-distance route, puisque son rêve serait de participer à la RAAM (Race Across America).

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